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Les légendes du Graal

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Le Monde expliqué par A. N. Whitehead - 3 - Le Divin.

3 Mai 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Dieu, #Whitehead

C'est l'occasion, de tenter de comprendre ce qu'entend Whitehead, par le mot ''Dieu '':

Il écrit: «  Dieu est le principe de la concrétion » !

Le mot ''concrétion'' fait référence au processus par lequel les potentialités sont actualisées dans le monde réel. C'est la formation d'entités concrètes à partir des possibilités offertes par les idées éternelles. Dieu en est la force directrice.

Et Dieu ? Sa nature?

 

Dans son ouvrage de référence, '' Process and Reality '', au chapitre sur Dieu et le Monde, et quand il évoque la métaphysique, et la cosmologie. Whitehead évoque des aspects transcendants, éternels, et des aspects immanents, en évolution... Il utilise deux notions:

* La Nature primordiale de Dieu : et évoque cette dimension par les mots: "primordial nature", "eternal objects" (objets éternels), et "potentialities" (potentialités) pour décrire cette dimension de Dieu.

Cette notion se raccorde à nos mots de théologie, quand on pense Dieu comme transcendant, éternel, immuable, omniscient et omnipotent... Dieu, source ultime, dans sa nature primordiale, est la fondation de toutes les réalités possibles. On peut dire qu'Il contient toutes les potentialités et formes éternelles.

* La Nature conséquente de Dieu : avec les termes: "consequent nature", "prehensions" (préemptions), et "temporal world" (monde temporel).

En théologie, on réfléchit comment Dieu participe activement au processus évolutif de l'univers. Whitehead voit Dieu comme ressentant et intégrant les expériences de toutes les entités actuelles, ce qui reflète l'idée que Dieu ressent les joies et les souffrances du monde et les intègre dans sa nature.

 

Je rajouterais dans cette vision de Whitehead de la Nature divine; la singularité de l'Incarnation avec Jésus-Christ.

Jésus-Christ, en tant qu'incarnation, c'est à dire homme et Dieu, représente l'actualisation de cette potentialité divine dans une forme humaine concrète et historique. A partir de sa Nature primordiale, il intègre cette expérience ( être totalement homme, jusqu'à la mort) dans sa Nature conséquente.

On voit bien que ces deux Natures ne sont pas séparées mais interagissent constamment. Jésus, et à son image l'Humain, manifeste cette interaction dynamique, où la potentialité divine (nature primordiale) est actualisée et ressentie dans le monde (nature conséquente). Le Christ reflète la bipolarité ( physique et spirituelle) des processus décrite par Whitehead.

 

Avançons, toujours à la suite de Whitehead...

Il écrit que « Tout le réel est événement à l'intérieur d'un processus dans lequel il acquiert une "immortalité objective. » Il veut dire que chaque événement, une fois accompli, contribue éternellement à la réalité. Même si l'événement change ou disparaît, son influence et son impact restent présents dans l'ensemble du processus. C'est une forme d'immortalité où l'événement continue d'exister à travers ses effets sur d'autres événements.

Whitehead et Teilhard de Chardin

Personnellement, je rapprocherais, encore, cette approche de celle de Teilhard de Chardin, quand il avance le concept de '' Noosphère ''. L'immortalité objective permet aux événements de perdurer et d'influencer continuellement la réalité, et la noosphère incorpore et intègre les pensées et les créations humaines, influençant l'évolution collective.

 

Le '' processus '' est ce perpétuel mouvement et changement, constituant une série d'événements et de relations dynamiques. Il intègre des éléments tangibles et objectifs, tels que les perceptions sensorielles et les interactions matérielles avec l'environnement. Et aussi, des éléments subjectifs et intentionnels, tels que les pensées, les émotions, et les anticipations.

Cette dualité permet d'expliquer comment les entités peuvent être à la fois influencées par le passé (aspect physique) et orientées vers le futur (aspect mental), intégrant à la fois ce qui est reçu et ce qui est anticipé.

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Le Monde expliqué par A. N. Whitehead - 2

28 Avril 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Whitehead, #Réalité

Le projet de Whitehead est de « formuler un système cohérent, logique et nécessaire des idées générales, à l'aide duquel tout élément de notre expérience se laisse interpréter. »

Il ne considère comme réel au sens du ''principe ontologique'' que '' l'individuel concret ''; il s'agit d'une unité de base, ''concret'' dans le sens spécifique, particulier et tangible... Imaginons un film, chaque image individuelle du film est un instant figé, une représentation concrète et spécifique d'un moment particulier dans l'histoire. Chaque image individuelle serait comparable à un "individuel concret".

Cependant, la réalité ne se représente pas par une chose, mais un processus en cours, une série d'événements et d'interactions. Il insiste: tout ce qui existe est en mouvement perpétuel et en relation dynamique avec son environnement. Whitehead parle alors d'entité actuelle, pour signifier la dynamique de la réalité, en pointant une nouvelle approche, qui contraste avec la vision traditionnelle de la substance en philosophie, où les entités sont souvent considérées comme des objets permanents avec des propriétés définies et immuables. Whitehead, au contraire, voit toute existence comme étant en constante création et recréation. Whitehead réinvente le terme d'entité pour s'accorder avec son paradigme du processus. L'Entité actuelle serait le film en mouvement, pour dire que c'est un processus continu et une expérience dynamique qui incorpore toutes les images individuelles dans une réalité en constante évolution.

Lorsque Whitehead écrit qu'il ne considère comme réel au sens du "principe ontologique" que "l'individuel concret," il met l'accent sur la réalité des entités spécifiques et particulières, plutôt que sur des abstractions ou des catégories générales. Il critique l'idée que les concepts abstraits ou les catégories générales soient considérés comme ayant une réalité ontologique indépendante. Selon Whitehead, les abstractions sont des outils utiles pour comprendre le monde, mais elles ne sont pas réelles en elles-mêmes.

Rappelez-vous le débat animé par Elaine, sur les ''Formes'' et le réalisme platonicien en mathématiques. Yvain, pensait que '' les cordes '' ( dans la Théorie des Cordes ) en un sens, ne sont pas observables, mais pourraient être considérées comme des entités idéales qui sous-tendent la réalité.

Whitehead, comprendrait ce que dit Yvain, il pourrait compléter son argument par sa critique envers l'idée d'un dualisme strict entre le monde des idées et le monde matériel. Il favorise plutôt une vision unifiée de la réalité où les processus mentaux et matériels sont interconnectés. En ce sens, Whitehead se distingue du réalisme platonicien en intégrant une vision plus fluide et interrelationnelle de l'existence.

Les abstractions doivent être dérivées de cette expérience, plutôt que d'être considérées comme des réalités indépendantes.

Chaque entité individuelle est un événement ou un processus unique en devenir, intégrant des aspects physiques et mentaux. C'est dans ces événements concrets que la réalité se manifeste pleinement. Whitehead propose une métaphysique du processus où la réalité est en constante évolution et transformation. Chaque entité concrète est un moment de ce processus dynamique.

Whitehead reconnaît la complexité et la richesse de la réalité, qui ne peut être entièrement capturée par des concepts abstraits et simplifiés, fussent-ils scientifiques...

Lancelot intervient dans ma recherche, pour attirer notre attention sur le fait que Whitehead utilise le terme "formes éternelles" (ou "idéales éternelles")... De quoi s'agit-il ?

Si je me replace, dans le cadre de nos discussions sur les ''Formes'' au Moyen-âge, je dirais:

Pour Whitehead, les formes éternelles sont des idéaux abstraits et immuables qui offrent des possibilités de réalisation pour les entités actuelles. Elles ne sont pas intrinsèques aux objets individuels mais existent comme des potentiels pour diverses réalisations. Elles seraient comme des modèles pour les processus en cours. La réalité est en perpétuelle création, et les formes éternelles fournissent des schémas pour cette création continue. Whitehead met l'accent sur le caractère dynamique et changeant de la réalité, contrairement à la vision plus statique de la substance chez Aristote.

Pour Whitehead, à la différence de Platon, les formes éternelles sont des possibilités abstraites qui n'existent pas dans un monde séparé, mais sont immanentes au processus de la réalité. Elles servent de modèles, de potentialités pour des actualisations concrètes. Mais, ce ne sont pas des réalités indépendantes. Elles sont intégrées dans le processus même de la réalité et influencent directement les entités actuelles.

Je vois là des rapprochements avec les idées de Teilhard de Chardin: - celle de la création continue, présente dans sa vision de l'évolution, où l'univers se développe et progresse vers des états de complexité et de conscience toujours plus élevés. Teilhard voit la présence divine à travers le processus évolutif de l'univers. Dieu n'est pas séparé du monde, mais agit à travers l'évolution et la conscience humaine.

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Le Monde expliqué par A. N. Whitehead - 1

23 Avril 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Whitehead, #Aristote

Whitehead

Avec Bertram Sinsernin, nous retrouvons avec un grand intérêt, Alfred North Whitehead (1861-1947).

Nous restons sur cette question de l'âme. Bien-sûr, lui et Aristote ne parlent pas spécifiquement de la même chose. D'autant qu'entre les deux s'est imposé Descartes, avec sa conception qui fait encore autorité, à savoir: l'âme est une substance immatérielle distincte du corps, c'est à dire que l'esprit est séparé de la matière. L'âme est immatérielle, indivisible et immortelle, tandis que le corps est matériel, divisible et soumis aux lois de la physique.

C'est ce que Whitehead nomme: une bifurcation de l'esprit et de la matière. Le terme de bifurcation est utilisé en sciences, pour décrire des transitions critiques, ou des divisions dans une évolution.

 

Reprenons cela et tentons de nous mettre dans les pas de A N Whitehead, pour comprendre son explication du Monde, sa cosmologie.

- Nous partons de la critique d'une vision classique des choses: celle de la distinction entre substance et accident d'Aristote qui perdure.

Selon Aristote: « La substance est ce qu'une chose était destinée à être, son essence. »

« Un accident est ce qui n'est ni nécessaire ni éternel. »

Pour Substance, nous pouvons dire: Essence, Noyau, Base, Identité, Fond, Substrat ...

Pour Accident, nous pouvons entendre Attributs, Propriétés, Modifications, Traits, Aspects, Manifestations...

Pour comprendre cette distinction, nous pouvons l'imager par l'Arbre et ses propriétés, ou la Statue, l'oeuvre et la texture, l'acteur et ses costumes, le texte ou le message et le style, le vaisseau ( de Thésée) et ses pièces de bois remplacées...

- Comment cette division classique a t-elle façonné notre compréhension du monde en influençant plusieurs aspects de notre pensée et de notre culture ?

+ Cette distinction nous permet de séparer ce qui est essentiel de ce qui est contingent.

+ Mon identité personnelle est vue dans la persistance à travers le changement, elle définit l'essence de mon être.

+ Je me méfie de ma perception, en distinguant ce que je perçois directement (accidents) de ce qui est supposé être la réalité sous-jacente (substance).

+ En science, elle oriente l'étude vers les propriétés observables et mesurables des objets (accidents) tout en cherchant à comprendre leur essence sous-jacente (substances). Nous isolons et manipulons les accidents afin de comprendre les substances.

+ En théologie, je comprends le concept de la transsubstantiation et la nature divine, en-deçà de l'apparence.

+ En éthique, je différencie l'entité responsable (substance) de ses actions ou états (accidents).

 

Whitehead entend corriger une confusion de la pensée occidentale: ainsi celle de la séparation traditionnelle entre la matière et l'esprit. Descartes sépare la réalité en deux substances distinctes : la matière (res extensa) et l'esprit (res cogitans). Cette séparation crée une vision du monde où l'esprit et la matière sont considérés comme fondamentalement différents et indépendants.

La science moderne, selon Whitehead, a tendance à réduire la réalité à des phénomènes purement matériels. En accord avec la méthode phénoménologique, Whitehead rejette le dualisme rigide entre sujet et objet, et propose une vision intégrée où l'expérience est toujours une relation entre un sujet et un monde vécu.

 

Finalement, Whitehead insiste sur une erreur qu'il considère comme commune, et qu'il appelle: "fallacy of misplaced concreteness" c'est à dire le paresse de notre esprit à prendre une interprétation pour la réalité...

Par exemple, quand nous prenons des concepts comme des représentations complètes de la réalité.

En Sciences, les équations mathématiques ne sont que des approximations, des modèles de la réalité. En philosophie, des catégories métaphysiques ne sont que des abstractions utiles...

En règle générale, nous avons tendance à simplifier des situations complexes.

Whitehead veut pointer: - l'importance de reconnaître la nature processuelle et dynamique de la réalité, qui ne peut pas être pleinement capturée par des abstractions statiques.

Whitehead propose une approche holistique qui prend en compte la totalité des relations et des processus dans la réalité.

Déjà, Emmanuel Kant, estime que les catégories de l'entendement organisent notre expérience, c'est à dire que notre connaissance du monde est façonnée par les structures de notre propre esprit, et ne reflète pas une réalité objective.

Heidegger critique la métaphysique traditionnelle, y compris la distinction substance-accident, elle néglige, dit-il, l'unité de l'être et l'expérience humaine.

 

- A présent, commençons de remettre en cause cette distinction '' substance/accident '' , et pour quelles conséquences?

+ Abandonner la distinction entraîne une vision plus dynamique et relationnelle de la réalité, où les entités sont définies par leurs interactions et processus plutôt que par des essences fixes.

+ Il s'agit: en sciences de mettre l'accent sur les processus évolutifs et les réseaux de relations plutôt que sur des objets isolés avec des propriétés fixes.

+ Encourager l'adoption de théories des systèmes complexes et de l'analyse des réseaux, modifiant notre compréhension des phénomènes naturels.

+ Insister sur l'interaction dynamique entre le sujet percevant et l'objet perçu.

+ En éthique, mettre l'accent sur les relations et les responsabilités interpersonnelles.

+ En théologie, percevoir le divin, comme interagissant de manière dynamique avec le monde.

+ Encourager une approche plus collaborative et intégrative.

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Alfred North Whitehead (1861-1947)

13 Avril 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Whitehead

Pour justifier, la carte 0, comme représentant d'un personnage à l'immense intellect; je rapporterai son côté excentrique. Souvent absorbé par ses pensées philosophiques, Alfred North Whitehead pouvait se perdre en chemin pour aller à son propre bureau à Harvard. Le sujet de ses cours étaient imprévisibles: Il pouvait commencer une leçon sur la logique mathématique et finir par parler de poésie ou de la nature de la réalité, laissant ses étudiants à la fois perplexes et fascinés. Whitehead menait une vie simple et modeste, sa maison était ouverte à tous les esprits curieux.

 

Il considérait important de comprendre en quoi une certaine idée cartésienne était erronée: celle  selon laquelle la réalité est fondamentalement construite de morceaux de matière qui existeraient totalement indépendamment les uns des autres. Il s'opposait également à ce que Descartes sépare, une existence matérielle d'un côté, et une existence mentale de l'autre.

La philosophie de Whitehead, est une '' philosophie de l'organisme '' plus connue sous le nom de '' philosophie du processus''.

 

Son œuvre est difficile; Process and Reality (1929) a été qualifié de « sans doute le texte métaphysique le plus impressionnant du XXe siècle », mais il fut peu lu, peu compris; mais ses commentateurs prévoyaient qu'il ne pourrait être en mesure d'être compris, que plus tard. Le physicien théoricien David Bohm (1917-1992), en particulier, s'est dit influencé par la philosophie de Whitehead. Effectivement, ses remises en question philosophiques anticipaient des découvertes scientifiques du XXIème siècle.  

N'est-il pas étrange, qu'aujourd'hui ( ~2020), le gouvernement chinois encourage l’étude de la philosophie de Whitehead, et son œuvre est une lecture obligatoire pour les étudiants diplômés chinois?

 

Yvain, est persuadé que l'enseignement de Whitehead nous conduit à penser notre période post-moderne. Même si: la fragmentation des savoirs et des disciplines, la complexité croissante des systèmes étudiés, une position relativiste en matière de connaissance, l'évolution rapide des techniques, et une inflation d'informations... rendent difficile l'idée même d'une formulation d'un ( nouveau) paradigme universel complexe... Tentons l'exercice.

Nous représentions jusqu'à présent, la réalité comme un assemblage de choses ( objets, êtres, …), en constante évolution, mais en un assemblage statique, et les caractéristiques dynamiques étaient secondaires et dérivées...

Si, avec Whitehead, nous admettons que les entités de base de notre monde sont des processus, nous pouvons générer de meilleures implications philosophiques de nos expériences, concernant autant l’intrication quantique, que la conscience, ou les institutions ...

Ce que Whitehead nomme ''entité actuelle'' est un processus ( dynamique) plutôt qu'un objet ( statique).

Les entités actuelles ne peuvent pas être comprises isolément, mais seulement en relation avec d'autres. Whitehead met l'accent sur l'importance des relations dans la constitution de la réalité; et précise: chaque entité est un '' événement ''.

Il dit encore (schématiquement): - Les entités actuelles participent à la création de nouvelles réalités. - Chaque entité actuelle contribue activement à sa propre formation. - Chacune intègre les influences des entités passées, et chacune possède une dimension subjective unique.

Pour Whitehead, la réalité est un processus évolutif où les entités actuelles contribuent à l'évolution continue de l'univers. Nous en reparlerons en détail....

 

Il paraît que Gilles Deleuze l'admire et commente assez souvent Whitehaed: il aurait dit ( selon ses étudiants) que le projet de Whitehead était de penser '' le monde tel qu'en lui-même '', un monde hétérogène à notre mode de pensée, mais pas inaccessible. Pour avoir accès au mode propre du monde, il est impératif de ne pas le soumettre à nos catégories, en particulier celle de substrat ( cf Aristote, - le substrat désigne le support stable des propriétés et des changements). Bergson avait aussi relevé cette question et formulé une réponse similaire, au moins pour l'être.

Deleuze rappelle, qu'à l'opposé, Kant proposait un '' principe de permanence '' : « Tous les phénomènes contiennent quelque chose de permanent (substance) considéré comme l’objet lui-même, et quelque chose de changeant, considéré comme une simple détermination de cet objet, c’est-à-dire d’un mode d’existence de l’objet » Emmanuel Kant, Critique de la Raison Pure, 1781 Le ''changeant'' de l'objet ne faisant pas partie de l'essence de l'objet..

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Pour un nouveau paradigme

8 Avril 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Whitehead

La carte 0, celle qui annonce toutes les autres, est celle du Fou ( Fool). Elle représente un nouveau départ, un nouveau paradigme. Elle représenterait bien un philosophe dont la notoriété est grande, et son oeuvre scrutée au Royaume-Uni, aux USA, au Canada, au Japon et aussi en Chine. Je pense à Alfred North Whitehead (1861-1947); il influence aujourd'hui de nombreuses disciplines, y compris la philosophie, la théologie, l'éducation, la physique, la biologie, l'écologie, l'économie, la psychologie et la cybernétique. Son œuvre la plus célèbre, "Process and Reality" (1929), est considérée comme une contribution majeure à la métaphysique moderne. Lancelot, Elaine et Felix sont de cet avis.

Je rappelle, que Lancelot, en 1941, lors de son arrivée en Angleterre, était pris en main par les services de l'I.S. et fut accompagné lors de ce séjour par Walter Johannes Stein (1891-1957). Il rencontra Rudolf Peierls, à qui il devait remettre les fameuses '' Romances du Rosaire '' de Clemens Brentano....

Avant son départ, faute de ne pouvoir rencontrer Whitehead, Quentin et Vanessa Bell lui présentaient Godfrey Harold Hardy (1877-1947) de Cambridge, et un jeune philosophe Bertram Sinsernin ( cf Bertrand Saint-Sernin ) qui sut lui présenter fort lumineusement le travail du ''philosophe'' Whitehead, alors que celui-ci avait déménagé pour Harvard en 1924. Alfred prit sa retraite de Harvard en 1937 et resta à Cambridge, dans le Massachusetts, jusqu’à sa mort le 30 décembre 1947.

 

Par un heureux hasard de synchronicité, lors la venue de Felix, Bertram Sinsernin annonce sa venue en France, invité par le CIEPFC (Ecole Normale Supérieure) et le Collège International de Philosophie. Il doit également participer à un colloque à Louvain; le tout pour assurer des conférences sur A. N. Whitehead.

Et précisément, Felix fait référence à ce qu'il nomme '' l'enseignement de Rosslyn'', et à un changement de paradigme scientifique en cours, qui doit révolutionner la pensée philosophique …

Il cite Thomas Kuhn (1922-1996), un philosophe et historien des sciences d'Harvard, qui a publié en 1962, "La Structure des révolutions scientifiques". Il y expose que – contrairement à la vision traditionnelle du progrès scientifique comme un processus linéaire et cumulatif - le progrès scientifique est non linéaire et marqué par des révolutions périodiques. Chaque révolution scientifique entraîne une restructuration fondamentale de la manière dont les scientifiques et les philosophes comprennent le monde.

 

Lancelot invite Sinsernin à résider dans son appartement à Paris.

Bertram Sinsernin, est un adepte de Whitehead, il a le don d'éclaircir l'enseignement du maître et pour nous tous l'avantage de le lier naturellement au contenu traditionnel du christianisme.

Yvain est enthousiaste de le rencontrer, jusqu'à vouloir le suivre à Louvain pour l’accompagner chez Ilya Prigogine qui devrait les recevoir.

 

Pourquoi Prigogine? La philosophie de Whitehead met l'accent sur la dynamique des événements et des relations. Les travaux scientifiques de Prigogine ( voir les précédents chapitres, '' La flèche du temps. Un temps irréversible.'') complètent cette vision; ils montrent que malgré '' la flèche du temps, et l'irréversibilité '', un flux constant de matière et d'énergie peut engendrer de l'ordre à partir du chaos: à mettre en parallèle avec l'idée de ''création continue '' et d'évolution selon Whitehead.

Prigogine conteste l'idée du déterminisme, c'est à dire que les processus physiques soient entièrement déterminés par des lois précises et prévisibles. Il rejoint ce que l'on perçoit dans le niveau quantique, une vision plus flexible et probabiliste de la réalité.

Galilée

Avant Louvain, à Paris Bertram Sinsernin souhaite rencontrer Maurice Clavelin (1927-2024) pour un projet de traduction en anglais de son livre La Philosophie naturelle de Galilée, paru en 1968. Depuis 1971, Clavelin est professeur de philosophie des sciences à l’Université Paris-Sorbonne, spécialiste de l'oeuvre de Galilée. Sinsernin nous explique que ce livre a l'intérêt d'insister sur l'originalité de l'apport de Galilée. Il insiste pour le considérer comme un nouveau paradigme, et non comme une avancée scientifique qui serait déterminée par un contexte social et économique. Clavelin met en avant la rupture radicale que représente l'œuvre de Galilée par rapport à la physique aristotélicienne.

Il s'agit d'une rupture épistémologique, une nouvelle manière de concevoir la nature et les phénomènes physiques, basée sur l'observation, l'expérimentation et la mathématisation, en opposition à la méthode déductive et qualitative d'Aristote. Il s'agit d'une nouvelle méthodologie scientifique. Galilée introduit de nouveaux concepts, comme celui de l'inertie et du mouvement comme un état physique autonome, indépendant de la nature des corps.

Sinsernin relève que l'apport de Galilée ne se situent pas dans ses résultats scientifiques, qui ont pu être taxés d'approximatifs; mais dans son approche méthodologique et dans la transformation radicale de la philosophie naturelle traditionnelle, principalement inspirée par Aristote.

Le terme de '' Philosophie naturelle'', caractérise une interprétation d’ensemble du monde et des phénomènes physiques, d'avant notre époque moderne.

 

En cette fin du XXè siècle, notre connaissance du monde, n'entre t-elle pas dans une période post-moderne, avec la difficulté de trouver un nouveau paradigme à nos représentations?

Yvain, grâce à la lecture de Whitehead et les commentaires d'Elaine, en est persuadé..

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Le Graal, ça n'existe pas ! 6

14 Novembre 2024 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Whitehead

Je ressens le besoin, en conclusion de cette longue réflexion sur l'existence d'une chose – et à partir des notes de Lancelot que je viens de vous transcrire - de faire ma synthèse.

Il y a plusieurs manières d'être et elles ne sont pas limitées par la matérialité. Nous n’avons accès qu’aux phénomènes, pas aux '' choses en soi ''. Croyance et connaissance se confrontent, s'entraident... Le réel est-il rationnel dans la manière dont il nous apparaît ?

L'humain est-il un ''étant'' comme les autres ? Le Graal est-il le chemin de la Nature à la Grâce?

* Je ne tiens pas – et c'est important de le noter – à passer à une parole essentiellement religieuse ou spirituelle; je tiens à appuyer ma réflexion sur ce qui ''existe '', sur ce qui est d'ordre naturel; aussi je tente ( en priorité) de comprendre l'avancée conceptuelle de philosophes et de scientifiques....

 

Pour clore ces réflexions sur ''ce qui existe'', je reviens vers quelques idées parmi celles de Alfred North Whitehead, que j'arrive à conceptualiser.

Alfred North Whitehead

Je n'oublie pas que Lancelot nous en parlait souvent: Whitehead - Les légendes du Graal

Alfred North Whitehead (1861-1947) était un mathématicien et un philosophe,. A Cambridge, sa thèse portait sur la théorie de l’électromagnétisme de Maxwell, qui a été un développement majeur dans les idées qui ont conduit aux théories de la relativité restreinte et générale d’Einstein. Il est devenu le tuteur de Bertrand Russell au Trinity College dans les années 1890; il a collaboré avec son ancien étudiant sur "Principia Mathematica", un ouvrage majeur en logique mathématique.

Alors que sa carrière de mathématicien universitaire touchait à sa fin; il se consacre à des travaux philosophiques, comme son Enquête sur les principes de la connaissance naturelle, Le concept de la nature et Le principe de la relativité, publiés entre 1919 et 1922.

L’apogée de son œuvre métaphysique est venue avec son monumental Process and Reality en 1929 et ses Adventures of Ideas en 1933. Sa lecture est difficile. Il n'est pas étonnant que pour Whitehead, la connaissance est une aventure dans laquelle l’individu doit se lancer tout entier, une véritable Quête... Il parle également que '' les idées ne flottent pas en l’air comme des spectres : dans la mesure où elles sont vraies, elles appartiennent à un monde idéal qui est aussi un « modèle » des processus de la nature.''

Whitehead y jette les bases de son « principe ontologique », rejetant le dualisme corps-esprit. Il vise à construire une cosmologie capable de rendre compte d'un univers en devenir, c'est-à-dire en perpétuel processus de transformation.

Pour Whitehead le réalité n'est pas composée d'une collection d'objets statiques, elle est un flux constant de processus et d'interactions.

 

Jakob von Uexküll (1864-1944). Naturaliste et biologiste allemand, fit ses études à Heidelberg. Il partage, avec Whitehead l'idée que la réalité est subjective et dynamique, et insiste sur l'importance de l'expérience individuelle et de l'interconnexion entre les êtres vivants et leur environnement.

Chaque espèce voit le monde à travers ses sens et sa représentation. La Terre est peuplée de ''mondes'', dont celui des humains. Une « illusion repose sur la croyance en un monde unique dans lequel s’emboîteraient tous les êtres vivants. De là vient l’opinion commune qu’il n’existerait qu’un temps et qu’un espace pour tous les êtres vivants. »

Le monde propre de chaque être vivant est nommé par le concept de l'Umwelt ( milieu) qui souligne comment différents organismes vivants peuvent expérimenter des mondes différents au sein du même environnement. Cela renforce l'idée que la réalité est un tout interconnecté, où chaque acteur contribue à la formation du tout.

Plus avant, Uexküll, constate qu'« il est impossible d'expliquer la finalité des êtres vivants à partir de forces matérielles », la vie n'est pas réductible à des phénomènes mécaniques...

 

J’appelle une ''chose'' toute entité concrète ou non, comme un événement, concept, objet ou être que je n'ai pas encore distingué...

Ensuite je peux appeler ''être '', tout simplement '' ce qui existe '', cela englobe tout ''ce qui est'', indépendamment de sa nature. Avec un ''plus'' par rapport à la ''chose'', c'est que '' l'être '' ''est'': c'est à dire – et là je reprends la philosophie du process, ou du processus de Whitehead - qu'il est un processus dynamique et en perpétuel devenir. Chaque "être" est une occasion d'expérience. Cet être interagit avec d'autres entités dans un réseau complexe de relations.

Il me semble que l'ontologie définie ainsi par Whitehead, c'est à dire que chaque "être" est défini par ses interactions et ses relations avec d'autres êtres, faisant partie d'un tout interconnecté et évolutif; cette ontologie correspond bien aux changements de paradigmes que nous oblige la science, à savoir la remise en cause d'une science mécaniste qui ''objective'' la nature ( selon notre vieux réflexe d'appréhender toute chose dans une relation '' objet – sujet '' …) en l'assimilant à une machine. Cette science isole chaque partie, en l'objectivant, et nous fournit un modèle de type ''horloger'' qui fonctionne d'ailleurs en partie ( la physique de Newton) ; mais qui nous apparaît insuffisant aujourd'hui en particulier à l'échelle de l'Univers, ou des particules; et même pour la biologie, l'écologie...

 

Également sur le plan religieux ( nous y reviendrons) cette appréhension de la réalité, contredit un monde séparé en deux: La matière et l'Esprit.

 

Je retiens pour mon compte une méthode pour tenter de connaître cette réalité.

Ainsi, si vous me proposez de m’intéresser à une ''chose'': une fleur, un tableau, une expérience de mort imminente, celle d'un OVNI, du Graal, de Dieu, d'une guérison miraculeuse, d'une apparition, d'un amour... etc

Mon attitude face à cette expérience rapportée et sincère, ne devra pas m’amener à dire:

- Comment cela se fait-il que vous croyez à quelque chose qui n'existe pas?

Ce qui me semble raisonnable, serait de dire: - Partagez-moi, quelque chose du mode d'existence de votre expérience pour m'aider à me représenter comment vous comprenez ''le monde''. En effet, chaque expérience a un régime d'existence particulier, par exemple celui du droit, ou de la technique, ou de la religion, etc ... Un protocole scientifique et un rituel religieux, n'appartiennent pas au même mode d'existence.

De même, je ne pourrai pas juger un ''être '' à l'aune de mon ''gabarit '' c'est à dire de mon modèle organisateur... par exemple, si je dis:

- Si ce que vous me dites est vrai, prouvez-le scientifiquement...

Ce qui pourrait revenir à dire: - si c'est vrai, alors c'est un ''objet'', faites-le moi apparaître. En effet, objet désigne une chose dont les propriétés seraient perçues comme indépendantes de l'observateur, et donc objectivement vérifiables.

- Et s'il n’apparaît pas, alors c'est dans votre tête, c'est une subjectivité.

Bruno Latour, dirait que je suis ''impoli'', et qu'il s'agit d'une faute de dé-ontologie.

En effet, dans ce cas j'insiste pour un régime d'existence dans lequel aucun des êtres ne se trouve à l'aise, pas plus les êtres scientifiques que les autres, et pas les objets techniques...

Chaque mode d'existence pose ses propres critères de validité et ses propres vérités, soulignant la diversité des perspectives.

Personnellement, pour tenter de comprendre l'autre, de partager son expérience; je m'inspirerai de la méthode phénoménologique, dont j'ai déjà parlé.

- Prendre du recul. Ignorer mes préjugés...

- Observer.

- Tenter de vivre une expérience similaire.

- Interroger, écouter, dialoguer.

- Utiliser l'interdisciplinarité, les connaissances de diverses disciplines...

- Tenter de se mettre à la place de l'autre.

- Utiliser des récits, des expériences de pensée, des métaphores et des analogies pour imaginer et communiquer les expériences d'un autre ''être''. La littérature et l'art peuvent être des moyens puissants pour explorer et exprimer des perspectives différentes.

- Ceci est à comprendre, et à adapter selon la qualité de l'être, ou l’expérience rapportée....

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Whitehead

16 Juillet 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Whitehead, #Philosophie, #Angleterre

Lancelot revient à Londres, pour finaliser son départ ( debriefing avec les Services de Renseignements) et préparer son retour en France.

Alors que Lancelot s'était plaint de n'avoir pu rencontrer Russell ou Whitehead, tous deux retenus aux Etats-Unis ; Vanessa Bell et Quentin ont l’excellente idée de lui faire rencontrer un de leurs amis, le mathématicien Godfrey Harold Hardy, récompensé de nombreux prix, également inséré parmi la société des ''apôtres '' de Cambridge. C'est lui qui découvrit le génie de l'indien Ramanujan, et le fit venir à Cambridge.

Il avait subi des problèmes de santé, et se sentait diminué dans son raisonnement logique. Assez asocial, timide ; Lancelot sut le séduire pour qu'il accepte de ferrailler sur de nombreux points philosophiques. Hardy se disait athée ; mais il rêvait de trouver un raisonnement qui puisse mettre Dieu lui-même en difficulté !

Malheureusement, aucune réflexion ne peut, d'après lui, se mesurer à l'élégance, la beauté d'un raisonnement mathématique. Lancelot tente alors de le convaincre que son âge, s'il ne lui permet plus de retrouver cette capacité, peut l'amener à un autre type de réflexion ; et Bertram Sinsernin , un jeune philosophe, en profite pour présenter le travail du philosophe Whitehead, que Hardy a connu ; et qui ne manque pas de paradoxe....

Personne, ici, n'oublie le travail remarquable du Principia Mathematica (1913) que Whitehead écrivit avec Bertrand Russell.

G. H. Hardy, rejoint Whitehead, quand il écrit que la mathématique devrait concerner au-delà de la grandeur, de la quantité, de la forme, bien plus encore jusqu'à l'esthétique, peut-être même la morale !

Mathématique et Philosophie pourraient construire une cosmologie …

Whitehead insisterait sans-doute sur la nécessité de décrire précisément ce que représente « la nature dans sa créativité agissante. »

- Quelle est la place du sujet dans la nature ?

- « L'individu n'est pas une île, il est relié au reste de l'univers... Étudions comment à partir de composants dissemblables se créent des personnes, des événements, des situations, des sociétés. »

- Selon un programme ?

- Non, cela se joue au cours du processus.

 

Et Dieu ?

Whitehead a des jugements très durs pour la figure de Jéhovah.

- Si Dieu est exclusivement transcendant ; c'est l'exclure de la raison... C'est gênant ?

- Dieu agit dans l'univers, il est immanent au monde.

- Dans ce cas, la théologie n'est pas dissociable de la science.

« le Royaume des cieux est en vous » exprime l'unité de l'Univers : « une expérience affective intime nous initie à l'unité immanente du monde. » le travail du cœur se complète par un travail de la raison.

Chacun ici, est d'accord : le lien entre religion et raison est inéluctable. Quand la religion perd le désir de vérité et de clarté, elle se dégrade.

« Si la science, par méthode, distingue des classes homogènes d'objets, et les isole du reste de la réalité ; la religion, en revanche, est habitée par la diversité et l'unité des choses. »

Matière et Esprit se contaminent... Lancelot rapproche ce qu'il entend avec la pensée de Teilhard de Chardin, qu'ici, personne ne connaît.

- Si Dieu est à l’œuvre, professez-vous une sorte de déterminisme absolu ?

- Pas du tout. « Le Mal ( qui existe) serait alors en conformité avec la nature de Dieu. Dieu rencontre le Mal, et en pâtit. » Il n'y a pas de Mal absolu ( pas de Malin, non plus...). « Le Mal est lié aux processus de dégradation et de disparition qui ne sont pas radicalement mauvais, puisque, dans un univers en devenir, naissance et destruction sont corrélatives. » (*)

« Dieu est à la fois fondement, et vision. Dans un monde en devenir (…) Dieu est la voie, le chemin qui conduit à des réalités plus profondes. (…) L'Univers nous montre deux faces : d'un côté, il se dégrade physiquement ; de l'autre il s'élève spirituellement. » (*)

(*) Sources : Whitehead – Un univers en essai – Bertrand Saint-Sernin

 

Les rapports entre Vichy et Londres n'étant pas bons ; l'idée du parachutage de Lancelot n'est pas acceptée par la '' France libre''.

Le retour s'avère cependant bien moins aventureux, et beaucoup plus long, que l'aller. D'abord un bateau à partir de Liverpool, pour joindre Gibraltar en 14 jours ; puis traversée de l'Espagne, facilitée par des bons papiers, et beaucoup de patience... Train par Bilbao et San Sebastian.

13 février 1941 Franco et Pétain se rencontrent à Montpellier

Hitler a échoué à entraîner Franco, dans une guerre contre la Grande-Bretagne. Le caudillo exige d'énormes aides économiques et par l'intermédiaire d'Alan Hillgarth, Churchill distribue des millions de dollars pour soudoyer des officiers supérieurs de l'armée espagnole.

Quelle tournure aurait pris la guerre si au lieu d'attaquer la Russie, les allemands se seraient concentrés sur Gibraltar, et l'Afrique du nord ?

Le régime de Vichy tâche de resserrer ses liens avec l’Espagne franquiste et le Saint-Siège ; sorte d’alliance fondée sur les convictions religieuses et sociales. Le 13 février 1941, Pétain a reçu à Montpellier Franco de retour de sa rencontre avec Mussolini.

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