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Les légendes du Graal

marie

1950 - Marie, la mère de Dieu. L'Assomption

18 Mai 2023 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1950, #Marie, #Assomption

A part Luc, les évangélistes n'ont pas accordé à Marie, une place importante.

Depuis 418, le patriarche de Constantinople, Nestorius, refuse d'appeler la Vierge Marie "Mère de Dieu" ; ce qui reviendrait à nier l'union des deux natures, humaine et divine, dans le Christ. Aussi, le Concile d'Ephèse en 431, déclare Marie « Mère de Dieu ». Cette pleine foi en le mystère de l'incarnation, place l'avènement du culte marial. L’événement de l'Assomption n’apparaît que dans des écrits apocryphes. Saint Éphrem en 373, évoque le fait que le corps de Marie soit resté sain après son décès protégé de "l’impureté" de la mort. Des manuscrits de la fin du VIe siècle nous parle de commémorations liturgiques de la Mère de Dieu. Une fête est célébrée en Orient depuis le VIe siècle sous l'appellation de Dormition de Marie.

C'est surtout au XIIe siècle, avec l'appellation de '' Notre Dame '' que le culte marial prend de l’ampleur. Marie est représentée sur le Trône de la Sagesse.

Marie qui s’élève au Ciel le jour de l’Assomption est la "nouvelle Ève" auprès du Christ, le "nouvel Adam".

'' Ce Mal dont Eve et le serpent ensemble / Se sont faits par le fruit de l'Arbre les auteurs, / C'est elle seule, en enfantant le Christ, / La Vierge qui le chasse tout à fait.".

Le XIIIe siècle, est l'âge d'or des apparitions, et témoignent d'un modèle de sainteté : maternité divine et virginité. Cependant, Thomas d’Aquin reconnaissait « qu’il est impossible de faire de l’Assomption un dogme puisque les Écritures ne l’enseignent pas. ».

On peut voir des représentations artistiques de l’Assomption, dès le 15è siècle.

Le 1er novembre 1950, le Pape proclame ( ex-cathedra) la définition dogmatique de l’Assomption :« Nous proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé que Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste. »

Le père Dominique Dubarle, que Lancelot interroge à propos de l'Assomption de Marie, répond qu'a travers l'humaine mère de Jésus, l'Eglise proclame '' le destin surnaturel et la dignité de tout corps humain, appelé par le Seigneur à devenir un instrument de sainteté et à participer à sa gloire.'' Et ceci, en réaction à ce que nous venons de vivre : la guerre ; les camps d'extermination, qui ont gravement humilié et désacralisé le corps humain.

En 1947, Thomas Philippe, est recteur du couvent d'études du Saulchoir à Étiolles.

Le 20 octobre 1938, à Rome, devant la '' Mater Admirabilis '' peinte par Pauline Perdrau, en 1844, le Père Thomas témoigne avoir découvertes les grâces de Marie ; la Vierge l'aurait investi d'une certaine doctrine, au cours d'une prétendue nuit de noces. Cette expérience fut une étape essentielle dans sa vie spirituelle. Cette fresque de représente la Vierge Marie comme une jeune fille, dans sa vie de tous les jours, avant que l’ange Gabriel vienne lui annoncer qu’elle était choisie par Dieu pour être Mère de son Fils. Le pape Pie IX la découvrit en 1846 et s’exclama “Mater admirabilis !”, nom qui lui resta. Il vint fréquemment prier devant elle. Il proclama le dogme de l’Immaculée Conception le 8 décembre 1854.

Mater Admirabilis

En 1946, s'ouvre aux portes de Paris un « Centre international de spiritualité et de culture chrétienne », une « école de sagesse » destinée à former de futures élites chrétiennes grâce à un enseignement théologique et philosophique d'inspiration thomiste. La direction est confiée à Thomas Philippe qui a transmis sa charge de recteur du Saulchoir en octobre 1948.

Le philosophe Jacques Maritain, alors ambassadeur de France près le Saint-Siège soutient l'initiative, y donne aussi des cours et songe même en 1948 à s'y installer.

Jean Vanier – dont le père ambassadeur finance l'installation du chauffage – se dirige vers l'Eau vive et s'y installe en septembre 1950, il devient rapidement le « fils spirituel » de Thomas Philippe. Un psychiatre américain John W. Thompson (1906-1965), s'y installe à partir de 1951 et y accueille des adolescents et des jeunes adultes en souffrance mentale, comme « une oasis spirituelle infusée par l'amour de Dieu au milieu d'un désert sans âme marqué par le matérialisme et la destruction. ».

Jean Vanier, qui avait accompagné le père Thomas à Rome, écrit dans un article de 1950, sur l’Assomption de Marie : « Le 21 Octobre, c’est la fête de Mater Admirabilis. C’est une icône qui a été peinte à Trinita dei Monti chez les sœurs du Sacré Cœur [..] C’est un lieu très important pour le Père Thomas qui m’avait parlé des grandes grâces qu’il y avait reçues, je crois, en 1938. »

L'organisation approximative, des '' débordements de piété affective '' déplaisent, notamment à l'abbé Charles Journet, le père de Menasce et Jacques Maritain... Par l'entremise de sa sœur Cécile, le père Thomas Philippe entretient des rapports privilégiés avec plusieurs moniales du carmel de Nogent, dont il assure la direction spirituelle : « Tout ce microcosme dominicain d’Étiolles et de Soisy [...] vit dans l’exaltation mariale sous son ascendant : les pénitents et pénitentes se pressent dans le couloir d’accès à son bureau, quitte à y faire le pied de grue plusieurs heures. ».

Bref, le 3 avril 1952, Thomas Philippe sera définitivement démis de ses fonctions. Le centre est fermé en 1956 par décision du Saint-Office et son fondateur condamné.

Cette fameuse doctrine, partagée à l'intérieur d'un cénacle de quelques initiés, ne craint pas d'imaginer un lien mystico-érotique entre Jésus et Marie. Dans les années 1950, Jacques Maritain et Charles Journet reprochaient au Père Thomas de parler de la Vierge Marie comme « l’épouse du Christ ». « (…) cette manière de vouloir faire de la sainte Vierge l'épouse de son fils (…) m'exaspère et me scandalise. » Maritain

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1947 - Louis Pauwels – Les apparitions de Marie.

13 Mai 2023 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1947, #Apparition, #Marie, #Pauwels

Lancelot s'est attaché aux déambulations du jeune Pauwels. Brillant, il vient de remporter un beau succès avec son premier roman, pour lequel on le compare déjà à Bernanos ; grâce auquel il a rencontré Mauriac, et avec qui il s'est confié sur son prochain livre ( et obtenu – peut-être – une préface!) : il s'agit d'une ''aventure'' dit-il, ou une méditation sur la Guerre, l'amour et la mort. Expérience pénible, avoue-t-il : « cette aventure, aggravée par l'obligation de l'exprimer, les mots sitôt lancés revenant sur moi pour m'interdire toute dérobade, m'a mis, en son milieu, corps, raison et cœur en grand péril.»

Julien Green 1947

Lancelot et Pauwels, partagent leur goût pour la lecture des romans de Julien Green. Certes, son style académique, et sa réserve fournit un surnaturel trouble, sans férocité... Pourtant, comme le dit Pauwels : « il y a chez Green cette volonté profonde d'échapper à l'apparente réalité de ce monde et d'en dénoncer l'emprise étouffante. de se refuser à la vraisemblance et de n'entreprendre le dialogue avec les êtres et les choses que dans la mesure où Il réussit à provoquer entre eux et lui cette secrète communication d'existence à existence qui, seule, justifie la création romanesque. Il s'agit pour Green, comme pour tout esprit vraiment méditatif, de résister à ce monde qui ne nous offre que des occasions de nous absenter de nous-mêmes, et de nous installer fermement dans notre dedans. Mais ainsi, pour le romancier, grâce à ce refus et à cette ascèse, s'établit peu à peu un chemin du dedans de lui-même vers le dedans des êtres et des choses. Alors, sans cesser d'être vivants et « possibles », ses personnages se meuvent dans un univers chargé de tous les mystères de la condition humaine. On voit que la démarche de Green est proprement mystique. »

Hélas, chacun regrette que sa veine romanesque se soit tarit, semble t-il, avec son dernier roman : ''Si j'étais vous...'' A moins que l'écrivain ait rejoint un certain catholicisme de la désespérance ? Plutôt que ''si j'étais vous'' , ne s'agit-il pas de dire :« si j'étais enfin moi-même ! »

 

Un jour, la discussion tourne autour des ''apparitions'' de la Vierge. Et au mois d'août 1947, Pauwels s'en va à Moissac, faire le reportage d'une nouvelle affaire :

Les apparitions ont commencé, il y a un an, pour une une enfant de 7 ans, Nadine Combalbert, qui gardait des oies à l'orée de ce bois. Elle revint chez elle, effrayée, et confia à sa mère qu'elle venait de voir la Vierge. '' Le bruit se répand rapidement et, bientôt, d'autres enfants déclarent avoir assisté à l'apparition d'une belle dame, vêtue d'une robe blanche, et ornée d'un diadème éclatant. Le mois suivant, quelques centaines de curieux font pèlerinage au bois d'Espis. Le bruit de ces merveilles ne fit que croître et, aujourd'hui, la célébrité de ce bosquet déborde les frontières.''

Le 12 août 1947, Pauwels est dans le bois d'Espis, à 4 kilomètres de Moissac.

Sa conclusion ? : - Vraiment, je ne sais à quoi m'en tenir. Rome a envoyé des enquêteurs en civil. Un ecclésiastique, qui touche de fort près l'archevêché de Tarbes, m'assure qu'il s'agit d'une psychose collective, bien entretenue par des Industriels du Centre, des royalistes angevins et un Belge très riche. Je sais encore que le prix des terrains voisins du bois a centuplé en six mois et j'apprends (mais ce renseignement est-il exact ?) que l'on a déjà collecté plus de quatre millions pour une future basilique.

En tout cas, on ne peut reprocher aux membres du clergé leur extrême prudence Ici, l'on dit que tant de mauvais vouloir s'explique par la crainte d'une concurrence faite à Lourdes par Espis. La voix des hôteliers de Moissac se joint, bien sûr, à celles des pèlerins.

Le père Douince, directeur de la grande revue jésuite de Paris Les Etudes, songeait, je crois, à faire faire une enquête sur les «Phénomènes d'Espis». Mais cette enquête s'avère maintenant impossible, car toutes les pistes ont été brouillées par les intrigues commerciales et les nombreux mystificateurs. « Au reste, nous sommes débordés », conclut le porte-parole de l'évêque. 

Ce qui est intéressant à observer, c'est que nous sommes à un moment d'apogée du culte marial, avec en 1950, l’affirmation par Pape Pie XII de la foi de l'Église en l'Assomption de la Vierge Marie . Certains parlent du retour de la Vierge en France, ainsi en 1938 dans le diocèse de Quimper à Plouvenez-Lochrist, puis à Ortoncourt dans les Vosges en 1940 ou encore à L'Île-Bouchard en Touraine en 1947.

A l’Île Bouchard, en Indre et Loire, le 8 Décembre 1947, trois petites filles ( 12, 10, et 7 ans ) passent prier à l’église pour la fête de l’Immaculée Conception. Elles voient la Sainte Vierge et l’ange Gabriel qui la contemple, un genou à terre. A l’école, leur récit leur attire les moqueries des religieuses et du curé. Elles retournent à l’Eglise où avec une quatrième voyante, elles reçoivent ce message :  « Dites aux petits enfants de prier pour la France qui en a grand besoin! »

En cette fin d'année 47, le climat social s'est alourdi, par les grandes grèves, les émeutes devant les boulangeries, la guerre froide. On est au bord de la guerre civile. Le gouvernement Schuman mobilise deux classes d’âges sous les drapeaux pour faire face aux troubles.

 

En mai 1945, Lancelot apprend que les curés des paroisses catholiques de Berlin ont l’idée de faire porter une statue de la Vierge de pays en pays pour consolider la paix toute récente. Ils pensent à une statue de Notre Dame de Fatima, qui avait dit : « Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix » (13 juillet 1917). Le projet du jeune père Demoutiez prend corps : le 13 mai 1947, une statue de Notre-Dame de Fatima part de la Cova da Iria ( Fatima) pour aller présider le congrès marial de Maastricht aux Pays-Bas, et commencer un voyage à travers les frontières d’Europe et du monde entier. Elle va voyager 10ans, parcourir le monde ; la France refusera la visite.

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La Quête du Graal : La reine de Saba – 3/21 -

11 Décembre 2016 , Rédigé par Perceval Publié dans #Reine de Saba, #Légende arthurienne, #La Quête du Graal, #Marie

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..)
- « Quelle est la source de ma recherche. ?» ou « Qui peut- m'accompagner.. ? »
Entrez !
 
C'est une autre figure féminine ; la figure de la souveraine. Pour un chrétien, l'image reçue de Marie, la mère du Christ, y correspond avec la '' Marie reine'', ou la ''Mater Dolorosa''...

Dans le Premier Testament, cette figure d'impératrice est reprise par la Reine de Saba, comme épouse du roi Salomon ( carte suivante)... Elle est connue pour l'importance et la pénétration de son intuition ainsi que pour son discernement inné. Elle teste la sagesse du roi Salomon en lui posant nombre d'énigmes...

Dans les mythes du Graal, c'est la reine de Saba qui a la vison du Graal et prophétise qu'un descendant de la lignée royale Le découvrira.. Elle demande à Salomon de bâtir une nef capable de traverser non seulement l'espace, mais aussi le temps, jusqu'à l'époque d'Arthur, lorsque les mystères de la Coupe seront révélés. Au cours de la Quête, c'est le bateau dans lequel Galaad ( descendant de Salomon), Perceval et Bohort voguent vers Sarras, la ville mystique du récipient sacré.

Salomon et la Reine de Saba de Pellegrino Tibaldi , les deux personnages montrent à la fois le Haut et le Bas.
Autre personnage, qui s'en approche : Guenièvre manifeste l'harmonie entre le roi et sa contrée... 
The Lady Guinevere, by Alexie King


Si elle ne trouve pas à tous les niveaux un amour réciproque de la part de son époux, elle cherche alors un champion pour faire réagir le roi et lui rappeler ses devoirs envers sa reine et le pays qu'elle 
représente.

Elle est en réalité défendue par de nombreux chevaliers, dont le champion du Graal, Peredur ( Perceval, Persifal), et Gereint... Chacun venge Guenièvre quand elle est insultée par un chevalier sans nom, qui vient peut-être de l'Autre-Monde...
 

La reine de Saba, ou Guenièvre, représente le désir d'agir et d'entreprendre ; elle est une participante puissante et redoutable à la Quête, accompagnant les chercheurs et les encourageant à faire le nécessaire pour réussir.
 


Pour continuer le Chemin : - Quelle est votre question ?

 

Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

 

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