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Les légendes du Graal

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Le Graal, ça n'existe pas ! 4

4 Novembre 2024 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Philosophie, #Réalité, #Kant

Revenons à Kant et à sa critique de la métaphysique. Je fais l'hypothèse en effet, que le Graal est un objet métaphysique.

La métaphysique explore la nature de la réalité, sachant que la réalité ne se limite pas à ce qui est directement accessible par nos sens.

La réalité est plus vaste que ce que nos sens peuvent appréhender. Elle englobe à la fois ce qui est tangible et ce qui est plus profondément caché, comme les idées, les lois naturelles, et même les réalités mathématiques. Aussi, la métaphysique s’intéresse aux questions telles que l’existence de Dieu, la nature de l’âme, du temps et de l’espace...

 

Kant nous interroge sur ce que nous pensons de la connaissance des choses.

Avant Copernic, nous dit-il, il nous semblait observer que le soleil tournait autour de la terre. Or, c'est l'inverse. De manière similaire, il nous semble que l'objet est au cœur de sa connaissance ; mais Kant replace la conscience au centre puisque c’est elle qui crée l’univers par l’acte de perception. ''Ce n'est donc plus l'objet qui oblige le sujet à se conformer à ses règles, c'est le sujet qui donne les siennes à l'objet pour le connaître'', nous dit-il, dans la préface de la Critique de la raison pure. Au risque de me répéter, avec Kant, nous réalisons que '' nous ne pouvons pas connaître la réalité en soi, mais seulement la réalité telle qu'elle nous apparaît sous la forme d'un phénomène.''

Il me semble d'ailleurs que la science confirme cet état de fait, ainsi pour ce qui est de l'espace : l'espace est une catégorie de notre sensibilité que nous projetons sur les choses . L'espace est dans notre tête ; c'est ce qui fait que nous nous faisons avoir par des dessins-perspective en trompe-l’œil : nous projetons de l'espace là où, nous interprétons la profondeur, alors que nous ne voyons en réalité que des ombres et des nuances de couleurs. Einstein, nous le redit pour ce qui est de l'espace et du temps, par raisonnement et observation scientifique...

Pour Kant il en va de même pour toutes nos catégories ( quantité, causalité, …) qui nous servent à connaître.

 

Cependant, dit Kant, la métaphysique cherche à étudier la '' réalité en soi '' qui est inconnaissable !

Pourtant, il faut bien qu'il ait une réalité avec des ''choses en soi '', pour qu'il existe des apparences, des phénomènes... ? Une réalité inconnaissable, est encore une réalité. Et, une chose en soi est un objet métaphysique. Une chose en soi, cause des phénomènes.

Kant est obligé de renier l'inconnaissabilité de la réalité en soi et de lui appliquer les catégories interdites telles que par exemple l'existence ou la causalité. Kant doit donc faire de la métaphysique pour interdire la métaphysique. Cette contradiction a été soulevée presque dès la publication de La critique de la raison pure avec Jacobi en 1815.

Je retiendrais que :

- Nous projetons des catégories a priori c'est à dire non dérivées de l'expérience dans notre propre expérience : c'est à prendre en compte.

- Si le réel est lui-même rationnel, et non un chaos informe... Il doit exister une certaine cohérence entre la réalité et la façon dont les choses nous apparaissent...

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Le Graal, ça n'existe pas ! 3

30 Octobre 2024 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #David Hume, #Kant, #William James

Précisément, sur la question qui nous occupe, nous pouvons rejoindre notre aïeul Jean-Léonard de la Bermondie, quand il fréquentait, avant la Révolution, les salons où l'on conversait. Nous sommes entre 1763 et 1766 ; trois choses y sont à la mode « le whist, Clarisse Harlowe ( un roman...) et David Hume ( le philosophe) »

David Hume (1711-1776), est écossais et francophile. Il est alors le secrétaire de Lord Hertford, ambassadeur. Les salons sont « les Etats Généraux de l'esprit humain » c'est la définition que donne Hume du salon de madame Helvétius...

David Hume désire construire une " science de la nature humaine ", sur le modèle de la philosophie naturelle de Newton.

Que nous dit Hume ?

A l'origine de nos connaissances, sont nos perceptions. Hume appelle perception « tout ce qui peut être présent à l’esprit, que nous utilisions nos sens, que nous soyons mus par la passion ou que nous exercions notre pensée et notre réflexion ». Cette perception par les sens, donne des impressions et des idées ...

Que valent ces connaissances ?

Nous avons tendance à qualifier de ''lois'' ce que nous observons... David Hume - ''le sceptique'' - questionne cette '' relation de cause à effet '' qui fonde notre vision du monde...

Il nous semble que la véritable cause est toujours contiguë à l'effet. Mais contiguïté n'est pas causalité.. ! Un fait peut précéder un autre sans que nous le tenions pour sa cause.

La poule, constate, chaque matin, quand elle voit le fermière venir vers elle, que c'est pour lui donner à manger … La poule pourrait ainsi en établir une loi, et même se faire un jugement de bienveillance envers la fermière... Et, un jour, le seul... La fermière vient, non pour la nourrir, mais pour lui tordre le cou ...

Pour Hume, la connaissance est équivalente à la croyance. Elle peut avoir une utilité pour l’action, mais ne dit rien du réel. La vérité nous échappe en tout.

En ce début du XXe siècle. Anne-Laure de Sallembier et Jean-Baptiste fréquentent de près le cercle très philosophique des amis et parents Poincaré.

En cette année 1908 se tient à Heidelberg le Congrès International de Philosophie, et Anne-Laure et Jean-Baptiste, vont accompagner le couple Boutroux, à ce qui sera un grand évènement mondain et intellectuel. Lancelot n'a que huit ans, mais il fait partie du voyage. ( cf: - Le Congrès de philosophie d'Heidelberg - 1908 – Tome 3)

Pour préparer ce voyage nous avons les notes d'Anne-Laure qui révisait quelques notions :

En ce temps, où un monde nouveau et scientifique semble avoir du mal à faire sa place, où le nouveau siècle tarde à s'établir, la philosophie ne craint plus de se remettre en cause, à tel point que c'est la notion même de Vérité qui est questionnée, et, sans tabou religieux...

- Pour Kant (1724-1804), sensible au scepticisme de Hume, la vérité scientifique ne porte que sur les phénomènes; elle ne reflète donc pas la réalité telle qu'elle est en elle-même, mais telle qu'elle est pour nous. Les concepts métaphysiques ( Dieu, la liberté, l'âme...) sont exclus de la connaissance scientifique ; et la croyance se substitue au savoir... Nous n’avons accès qu’aux phénomènes, pas aux '' choses en soi ''.

- Anne-Laure avait rencontré William James, frère d'Henry le romancier qui fréquentait alors son amie Edith Wharton... ( voir le Tome 3). Le philosophe William James (1842-1910), répondait ainsi aux questions d'Anne-Laure :

- Pour savoir si une chose est vraie, il faut - dit-il - ''poser une croyance, la tester et l'intégrer dans un corpus plus large..''. James doute que l'on puisse observer le Réel ''en soi'' ( ce qui supposerait sortir de ses croyances, dit-il...). Il rajoute : il est des croyances ou vérités auxquelles la seule « volonté de croire » suffit... ! Par exemple, sur la question du libre arbitre: W. James dit « Mon premier acte de libre arbitre est de croire au libre arbitre ».

« Les idées ne sont pas vraies ou fausses. Elles sont ou non utiles. » Telle est la thèse centrale ( le pragmatisme) que défend William James.

Il serait donc inutile de discuter sur l'essence d'un objet, il serait suffisant d'en discuter les caractéristiques, et son utilité … 

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Le Romantisme, la philosophie et les Mythes. 2/2

7 Octobre 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Philosophie, #Mythe, #XVIIIe siècle, #Fichte, #Schelling, #Kant

Fichte

En 1793, Fichte (1762-1814) est nommé Professeur de philosophie à Iéna, où il succède à Karl Leonhard Reinhold, qui était lui aussi un disciple important de Kant et une source d'influence pour Fichte. Ce dernier suscite très vite un enthousiasme considérable par son éloquence, par la fulgurance et la nouveauté de ses idées, mais aussi par le caractère en apparence énigmatique, voire hermétique de sa pensée. Il est renommé dans toute l'Allemagne et même en dehors ( c'est Madame de Staël qui le fait connaître en France).

La '' Querelle de l’athéisme '' ( de 1798 à 1800) contraint Fichte à renoncer à son poste de professeur de philosophie à Iéna... et rappelle les '' péripéties '' connues par Spinoza un peu plus d’ un  siècle avant Fichte.

Fichte, dans son ouvrage pointe ses accusateurs en les vilipendant comme « idolâtres ». Selon lui, toute conception de « Dieu » comme « substantiel », comme une entité distribuant des récompenses et des punitions sous forme de bien être ou de mal être, doit être écartée comme idolâtre.

 

« Un Dieu qui doit être le serviteur des désirs est un être méprisable ; il remplit une fonction qui répugnerait à tout honnête homme. Un pareil Dieu est un méchant être ; il entretient et éternise la perdition des hommes et la dégradation de la Raison ; un pareil Dieu, c'est à proprement parler et tout justement ce Prince de la terre, jugé et condamné depuis longtemps par la bouche du Verbe dont il fausse les paroles. Son office est l'office de ce Prince ; sa fonction, de subvenir aux besoins de la police. Ce sont eux les véritables athées, ils n'ont absolument pas de Dieu ; ils se sont forgé une idole impie... Accomplir certaines cérémonies, réciter certaines formules, croire des propositions incompréhensibles, ce sont tous leurs moyens de se mettre bien en cour avec lui et de recevoir ses bénédictions. Ils adressent à Dieu des louanges, ils lui font une gloire, dont un homme ne voudrait pas ; et, ce qu'il y a de plus impie, ils ne croient même pas aux paroles qu'ils prononcent, ils s'imaginent seulement que Dieu aime à les entendre, et pour avoir ses faveurs, ils abondent en ce sens. » Fichte

Je rappelle l'évolution conceptuelle : avec Descartes je m'interroge sur ce qui est réel : je peux être victime d'erreurs, d'illusions...mais ce qui certain c'est que J'existe ( je pense être). Suis-je alors limité à ma propre perception ? Descartes ''croit en Dieu'', il est celui qui conduit ma pensée...

 

Puis-je penser le réel, sans faire appel à une Transcendance ?

C’est en ce sens que Kant propose de distinguer les « choses en soi » : qui est l’inconnaissable réalité objective des simples « phénomènes », qui sont ce que je perçois, grâce à l’aide d’un certain prisme : celui de l’espace, du temps, de la grandeur, des relations de cause à effet, etc. 

Mais... - Y a t-il plusieurs ''choses en soi'' .. ? - Leur existence est-elle nécessaire... et seraient-elles la cause des ''phénomènes'' ?

 

Fichte, lui répond de façon ironique : « Comment ! tu es capable de parler d’une réalité, sans en rien savoir, sans en avoir au moins obscurément conscience, sans la rapporter à toi ? ..

 

Précisément, pour Schelling, l'athéisme consiste à séparer l'homme de Dieu... Moi et non-moi, sujet et objet, phénomène et 'chose en soi' ne forment qu'un. Le monde est unité essentielle et il n'y a pas lieu d'opposer le monde idéal et le monde réel. Humain et nature ne sont que les deux faces d'un seul et même être, l'Un, l'Absolu...

 

Panthéiste Schelling ? Pourtant, il affirme que Dieu est point de départ, à la fois existence nécessaire, mais dès l'origine « puissance » (possibilité) d'une autre existence. La création est actualisation de cette puissance de l'être autre. L'homme est le point où l'unité des puissances est restaurée mais actualisant à nouveau cette puissance, cette fois sur le plan de la conscience : c'est l'odyssée religieuse de l'humanité d'abord sous la forme ''imaginaire'' de la mythologie puis sous la forme d'une conscience délivrée, en personne dans la Révélation.

Attention : ''imaginaire'' ne signifie pas '' qui n'existe pas '' … ! ( Voir le monde imaginal de H. Corbin...)

Sources : diverses.., notamment Van Riet Georges. Mythe et vérité. In: Revue Philosophique de Louvain.

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Raison et Religion, avec Kant

24 Septembre 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Religion, #XVIIIe siècle, #Kant, #Philosophie

Pourquoi réinventer les réflexions déjà argumentées par nos plus grands penseurs... ?

Que nous dit E. Kant (1724-1804) sur ce sujet toujours débattu ?

Par l’intermédiaire d'une conférence de Monique Castillo ( docteur en Philo et prof à Paris Créteil), voilà ce que j'en retiens....

 

* La raison ne doit pas réduire la religion à la superstition ; même face à une posture irrationnelle de la religion... Kant nous invite à penser la religion selon la raison ; la raison étant éduquée à respecter les conditions de la rationalité scientifique et donc limiter ses prétentions …

La raison se limite elle-même si elle ne critique que la caricature de la religion. Et, la religion ne peut que susciter de l'agacement, quand elle ne fait aucun cas de nos intelligences critiques ( exemple : condamnation pour sorcellerie...etc)

Quand la raison prétend nous délivrer de la superstitions … Elle risque de réduire la religion au plus bas degré de l’irrationalité … Et, déclarer le sacré comme une superstition; un mystère, ne serait plus qu'une mystification ; et l'amour : une aliénation … Déclarer la religion comme l'opium du peuple... c'est supprimer toute la religion pour l'un de ses vices … (Tuer une mouche avec un canon … !)

Kant: ''la religion dans les limites de la simple raison'', ne tombe pas dans ce piège... Kant part du caractère indéracinable du Mal qui est commis par les hommes... Le problème du Mal interpelle autant la religion que la raison … Il nous faut interroger l'horreur des crimes du XXe siècle … ? Péché ou crime c'est toujours la liberté humaine qui choisit d'agir contre le bien ...

 

** Pourrait-on espérer une Révélation religieuse entièrement rationalisée... ? Non, le Kantisme résiste à cette idée. Il faut penser l'homme tel qui est... L'histoire est une tache à réaliser et le kantisme ouvre à la raison aussi bien qu'à la religion le chemin de l'espérance …

La Raison peut-elle absorber la religion ?

L’intelligence ordinaire ne sait pas comprendre la Vie, puisqu'elle décompose la vie... Elle ne comprend la vie que par la mort … ( la science ne peut appréhender la Vie dans sa totalité).

La religion comprend la Vie par ce qu'elle surmonte la mort … Selon la formule de Hegel : « ce n'est pas cette vie qui recule d'horreur devant la mort et se préserve de la destruction mais la vie qui porte la mort et se maintient dans la mort même qui est la vie de l'esprit » 

 

Le Messianisme moral en politique a un énorme défaut : il arrête l'histoire, quand la promesse s'accomplit ! Pour Kant, l'histoire humaine ne se clôture par aucune eschatologie …

Une religion qui se laisserait absorber par la raison, ce serait se transformer en ''civilisation'' chrétienne... Il faut s'inventer en permanence pour continuer d'exister. L'humanité n'est pas le résultat de l'histoire, elle en est le but …

 

*** Un autre scénario serait une raison réduite à l'impuissance par la religion : ainsi une religiosité conquérante qui déclare la guerre à la raison, pour imposer une domination …

Cet obscurantisme doit être combattu aussi bien par la religion que par la raison …

 

Kant a fondé la rationalité scientifique et morale … Nécessité d'un dialogue, la raison ne peut qu'interroger, critiquer, comprendre … Exclure et condamner ne sert à rien …

La religion dit des choses qui nous dépasse , mais qui nous inspire …

Pour le fanatisme, la fin de l'histoire réclame la fin de l'humanisme, de la raison, de la science, pour être le triomphe définitif du Divin sur la terre comme au ciel … !

La Raison a du mal à relever le défi de cet usage pervers de la religion. Elle est réduite à l'impuissance. Le fanatisme a toujours raison , et contre la raison elle-même …

La raison est incapable de réagir contre un dogme qui s'est immunisé contre tout ce qui peut être dit. La religion accuse la raison qui s'exprimer contre le dogme, d'attiser la haine sociale.. Il existe un certain ''holisme'' du fanatisme, qui tend à l'absorption de l'individu dans le tout …

 

**** Le kantisme peut-il proposer une riposte à ce défi contemporain ?

L'un des ressorts de l'approche philosophique kantienne de la religion : consisterait alors à

- la confondre pour impiété et pour impureté doctrinale, pour porter atteindre à sa justification …

- inviter la raison à empêcher la religion de tomber dans l'illusion, la superstition et la pensée magique … Favoriser la dynamique morale en lutte contre ses propres dérives, éviter la perversion de la religion …

Rien n'est plus à craindre pour Kant, qu'une religion qui soumet les individus, qui abolit leur raison et leur liberté, qui cède à la peur de puissances occultes, et conforte les pouvoirs qui réduisent la religion à un simple instrument idéologique de domination...

 

La raison doit être capable d'interprétation.

La religion parle par des symboles qui sont les expressions d'un sens qui agit lui-même par la voie de l'inspiration; et un symbole - explique Kant - est ce qui donne à penser au delà de ce qui est scientifiquement connu... Ainsi la raison qui traduit les symboles de la religion contribue à en communiquer l'inspiration tout en la préservant des dérives …

 

La religion est, dans les limites de la raison, une activité de désaliénation ; tout comme inversement la vraie raison n'est pas celle qui détruit la foi mais permet de témoigner de sa liberté...

 

Alors...? Il est pas bien Kant ...?

Nous sommes au XXIè siècle ! Et pourtant.. Kant, c'est le XVIIIe... !

Un mot, encore..:  si aujourd'hui, nous pensons à l'islamisme, à l'époque chacun pensait au Christianisme ...!

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L'émigration – L’Allemagne, Kant : Charles de Villers et Germaine de Staël

21 Septembre 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Kant, #Staël, #Allemagne, #Littérature, #XIXe, #Philosophie

Dans les années 80, J. L. de La Bermondie, le répète : « Tout semblait possible, sauf l’exécution du Roi, sauf cette révolution-là !»

Les '' Lumières'' qui enchantaient les intellectuels, les lettrés, espéraient et soutenaient une monarchie qui s'adapterait aux transformations économique, politique et sociales inévitables... D'ailleurs cela se vérifiait dans les états des Habsbourg, et surtout en Angleterre où le roi n'exerce pas par la grâce de Dieu, mais par le libre consentement de ses sujets par le biais du parlement …

 

Je ne sais rien de ces années d'émigration concernant J. L. de la Bermondie ; mais j'imagine qu'elles sont proches de celles qu'ont vécu des personnages qui à cette même époque se sont croisés avec les même intérêts. A la croisée de ces chemins, il y a Madame de Staël (1766-1817), et en lieu et place de J. L. de la Bermondie : je vois Charles de Villers ( 1765-1815), François de Pange (1764-1796), Benjamin Constant (1767-1830), des personnages du ''groupe de Coppet'' comme Auguste Schlegel, (1767-1845), Mathieu Jean Félicité, duc de Montmorency-Laval,(1766 -1826), Prosper de Barante (1782-1866), et aussi Juliette Récamier...

 

Charles de Villers (1765-1815) a consacré sa vie à faire connaître en France les richesses de la pensée et de la culture allemandes. Il fut dans ce domaine un précurseur de Madame de Staël.

Officier d'artillerie, Villers s’intéresse au ''magnétisme animal'' d'où, sa foi en la ''force vitale '' et dans la vertu thérapeutique de la nature..

Le marquis de Puységur, major du régiment et mentor de Villers ; est l'élève de Franz-Anton Mesmer. Villers est admis dans la Société de l'Harmonie... Il compose même un Manuel du magnétiseur qu'on s'arrache et qui attire à son auteur éloges et critiques. Le magnétisme prend pour lui un attrait supplémentaire lorsqu'il fait la connaissance (1783) d'un de ses partisans les plus célèbres, le comte de Cagliostro qui préside alors la loge maçonnique de Strasbourg, et de sa jeune et charmante compagne, Lorenza Feliciani, qui devient la maîtresse du jeune officier jusqu'au départ de celui-ci pour Besançon. Dès lors, dit-on, Villers partage ses loisirs entre le mesmérisme et l'amour...

Dorothea Schlözer

En 1792, il émigre, et s'établit en Allemagne où il restera jusqu'à sa mort.

En 1796 il est inscrit comme étudiant à l'université de Göttingen où il est en contact avec les professeurs les plus illustres. Il y fait la connaissance de Dorothea Schlözer, fille de l'historien August Ludwig Schlözer, première femme docteur en philosophie de cette université et épouse d'un riche marchand lübeckois Matthäus von Rodde, plus âgé.

C'est dans la maison du couple à Lübeck qu'il séjourne ensuite de 1797 à 1811, formant un ''ménage à trois'' .Villers publie en 1801 son grand ouvrage Philosophie de Kant qui suscite des critiques diverses en France et est sollicité par Napoléon pour un exposé sur cette philosophie... Suit un ouvrage consacré à Luther.

En 1803, il se rend, avec Dorothea, à Paris pour y recevoir un prix. Puis, il rencontre Mme de Staël. Exilée par le Premier Consul, elle est en route pour l’Allemagne, où elle doit rencontrer tout ce qui compte de poètes et de savants. Ils passent douze jours ensemble, partageant la même fièvre et le même enthousiasme. En bien des points le “De l’Allemagne” de G. de Staël, paru dix ans plus tard, porte la marque de la pensée de Villers.

Villers fait donc découvrir la philosophie de Kant à Mme de Staël, qu'elle approfondit par la suite grâce à A. Schlegel, mais aussi grâce au jeune anglais Henry Crabb Robinson, qu'elle reçoit à Coppet ( Janv. 1804). Ce dernier présente en effet à Mme de Staël et Benjamin Constant l’esthétique kantienne, en se concentrant sur trois thèmes fondamentaux : l’autonomie de l’art, le problème de l’évaluation critique des objets esthétiques et de l’universalité du jugement de goût et, enfin, la question du sublime. Cela alimentera dans De l’Allemagne, plusieurs chapitres consacrés à la philosophie de Kant et son impact sur la littérature et les arts .

Emmanuel Kant et ses invités

Kant (1724-1804)... La philosophie va nourrir la réflexion sur l'art.

En effet, la philosophie de Kant ouvre une brèche au discours romantique sur l’art … En Allemagne, certains se disent que tout miser sur la Raison ( avec ''les Lumières''), est trop austère : si on laissait faire l’imagination ; le sentiment … ? Un vraie question philosophique.. !

 

Kant avance que '' la chose en soi '' dont le monde est au-delà de toute connaissance sensible. est à distinguer du '' phénomène '' : '' la chose pour moi''. Si la « chose-en-soi » est inatteignable, le « moi » ne serait-il pas plus excitant.. ? L'art n'est-il pas aussi moyen de connaissance ? Et pourquoi pas une expérience subjective de « la chose-en-soi ».. ?

 

Les romantiques, défendent que l’imagination est une dimension spontanée et dynamique de la raison...

L’imagination humaine apparaît comme un pouvoir constitutif de la connaissance. Kant note dans la première Critique, que l’imagination est « un art caché dans les profondeurs de l’esprit humain ».

Ary Scheffer - Faust dans son cabinet, Méphisto

Jusqu'à présent, l'artiste était censé travailler ( et non créer) en l'honneur de Dieu et d'après des règles souvent assez strictes. Comme le disait Saint-Augustin, « creatura non potest creare » : la créature (l’homme) ne peut pas créer, l’homme peut seulement imiter ce que le créateur a crée, il est voué à se rapporter à un modèle extérieur.

Kant, lui, dit que l'imagination est un levier extraordinaire qui trouve sa source – non pas dans un modèle extérieur – mais dans l’esprit humain, dans la racine cachée de l’esprit humain.

Du coup, pour les romantiques précisément, l’artiste devient une sorte de démiurge, quasi-divin, qui peut créer grâce à son imagination. Il se met souvent en rivalité au sein du romantisme avec Dieu. C’est la thèse faustienne de la création.

Caspar David Friedrich, 'Man and Woman Contemplating the Moon', 1824

On parlera aussi d'une esthétique du sublime, dont on peut trouver la source chez Kant, dans la Critique de la faculté de juger ; voici en effet comment Kant définit le sublime par opposition au beau : « Le beau de la nature concerne la forme de l’objet, qui consiste dans la limitation ; en revanche, le sublime pourra être trouvé aussi en un objet informe, pour autant que l’illimité sera représenté en lui ou grâce à lui et que néanmoins s’y ajoutera par la pensée la notion de sa totalité ; ainsi le beau semble convenir à la présentation d’un concept indéterminé de l’entendement, et le sublime à celle d’un concept indéterminé de la raison » ( Kant : Critique de la faculté de juger ). Le sublime est ainsi lié aux notions d’illimité, d’infini, voire d’informe, alors que le beau est marqué par la limitation. ( le Rococo et le néo-classicisme sont à ranger dans le ''Beau'')...

Conversation de J. Sablet (1749-1803)

Pour Kant le sublime artistique n’est pas grec, mais il peut être égyptien ( les pyramides) ou chrétien...

 

Kant va se situer dans une position délicate, car il reconnaît à l'imagination, source des Idées esthétiques, la capacité d’usurper la place de l'entendement dans un processus qui ne relève pas à proprement parler d'un processus de connaissance, mais qui permet d'entrevoir – sous une forme sensible – une réponse aux questions fondamentales qui se posent à l'homme... Hegel remettra de l'ordre … !

 

Le ''Romantisme'' voit dans ce qui paraît ''obscur'' une expérience de ce qui est caché... Il met en avant la nuit, les légendes, le Moyen-âge, le rêve …

Schelling

 

L'esprit du monde se reconnaît dans la nature... Et d'ailleurs, y a t-il vraiment une distinction à faire entre esprit et matière ? Schelling voit en la nature : l'esprit du monde ; et il voit aussi cet esprit à l’œuvre dans la conscience de l'homme...

 

Friedrich Wilhelm Josef Schelling (1775-1854), a cinq ans de moins que Hölderlin ou Hegel ( trois camarades d'études au séminaire de Tübingen (Stift), tous trois destinés à devenir pasteur...) Cependant, Schelling semble par sa précocité les avoir dépassé... En 1794, il entend parler de Fichte (1762-1814) et le rencontre. Schelling se convertit alors à la philosophie.

à Iena...

Pour se faire une idée du climat intellectuel dans ces années, il faut se rendre à Iéna, qui vit sous sous le règne éclairé de Charles-Auguste (de 1775 à 1828) et de son ministre Goethe (1749-1832). La ville reçoit les Lumières de l'École de Weimar, ce qui suscite la renaissance de l'université. Goethe y consacre tout son zèle, pédagogique et administratif. C’est là qu'en 1794 il se lie d'amitié avec Friedrich Schiller, qui depuis 1789 était professeur et vit jusqu'en 1799 à Iéna.

L'université va recruter une pléiade de talents, avec notamment Johann Gottlieb Fichte (1794), Schelling (1798), Hegel (1801-07), faisant de la ville le centre de l'idéalisme allemand, mais aussi du premier mouvement romantique, avec August Wilhelm Schlegel, sa femme Caroline, Friedrich Schlegel, Ludwig Tieck, Clemens Brentano et Novalis.

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Ce que nous devons aux '' Lumières '' -2/.-

23 Juin 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Kant, #Philosophie, #XVIIIe siècle, #Foi, #Jacobi

« Sapere aude » ! Ose penser par toi-même – telle est la maxime de Kant

« Sapere aude » ! Ose penser par toi-même – telle est la maxime de Kant

L'article précédent situant l'enjeu, énonce des des considérations générales, et subjectives … J'étudie de plus près ce que m'apporte les Lumières de ce XVIIIe siècle, et je fais le choix de choisir un point de vue plus convainquant – à mon avis – celles des penseurs allemands.

Même s'il ne s'agit pas de se passer des dogmes de la religion ( c'est mon avis …); les ''Lumières'' nous font passer de la tradition dogmatique à celle de la Raison.

« Les Lumières se définissent comme la sortie de l'homme hors de l'état de minorité, où il se maintient par sa propre faute. La minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans être dirigé par un autre. Elle est due à notre propre faute quand elle résulte non pas d'un manque d'entendement, mais d'un manque de résolution et de courage pour s'en servir sans être dirigé par un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des lumières. » Kant (1724-1804)  - Éléments métaphysiques de la doctrine du droit - 1784

 

La révolution de Kant, c'est de mettre hors de propos les preuves de l'existence de Dieu...

Cependant Kant reconnaît les besoins de la raison « d'admettre, pour l'existence en général, quelque chose de nécessaire : un ''idéal de la raison pure''. » La connaissance rationnelle de Dieu nous est impossible, pourtant il est l'objet d'un besoin universellement ressenti : l'idée du souverain Bien... Comme on ne peut démontrer cette reconnaissance ( plutôt que cette existence), on va l'admettre, à la manière d'un postulat.

 

J'apprécie cette porte ouverte, même si pour Kant, elle permet avant tout d'y adosser sa morale...

Emmanuel-Kant et ses invités

Fichte (1762-1814 ) est un disciple de Kant. Il critique l'idéologie religieuse de l'institution ; et souhaite revenir à un ''christianisme originaire'' allié à l'oeuvre de la Liberté ( avec la révolution Française...). La Liberté étant, elle aussi, érigée en postulat. Finalement, avec le temps Fichte – d'ailleurs accusé d'athéisme – dit qu'il n'a plus besoin de religion, privilégiant la conscience du devoir moral, ce qui lui suffit … Il quitte également la franc-maçonnerie, considérant qu'elle est trop prise dans le particularisme de ses symboles... Fichte serait le dernier représentant de  l'Aufklärung...

 

L'Aufklärung est le synonyme de ''Lumières'', comme courant de pensée. « Elles revalorisent l’homme, le rendent conscient de ses potentialités et constituent un appel à l’émancipation. L’homme doit se libérer de toute tutelle, notamment celle des autres hommes, surtout celle d’un guide spirituel, ou d’un directeur de conscience comme c’était la mode à l’époque. Il ne doit pas compter sur un Dieu intervenant dans les actions humaines et auquel il faut s’en remettre pour toute décision. »  Aline Le Berre, Aufklärung 

Cette proclamation sera le point de départ de différents courants de pensée...

 

Plusieurs philosophes, vont à la suite de Kant, développer des pistes que Kant n'approuvera pas … Tous reçoivent de Kant, l'impulsion première de leur pensée...

Prendre acte, pour le philosophe Friedrich Heinrich Jacobi ( 1743-1819) , de l'innovation kantienne, c'est de désigner par raison, la source immédiate des connaissances.... la raison devenant ainsi, non pas ce qui nous fait comprendre le réel, mais ce qui signale notre adhésion à l'absolu. Elle devient l'intuition suprasensible de l'absolu.

«  J'exposai que,en soi, il était impossible de découvrir l'infini à partir du fini se présentant à nous, de concevoir leur rapport réciproque et de l'exprimer par une formule quelconque ; si donc on voulait en dire quelques chose, il fallait en parler à partir de la révélation. » Jacobi, Lettres à Moses Mendelssohn.

« la croyance n'est qu'une représentation plus forte, plus vivante, plus puissante, plus ferme, plus soutenue d'un objet, que celle que la seule imagination est capable d'atteindre. »

«  la croyance est quelque chose de senti par l'âme par quoi les affirmations du réel et sa représentation se distinguent des fictions de l'imagination. » Jacobi, David Hume et la croyance.

1750 Francois Boucher Le sommeil interrompu

 

* Exemple-argument du rêve et de l'éveil : Si le rêveur ne sait pas qu'il rêve, et donc peut croire percevoir en vérité.... l'homme éveillé sait toujours – d'un savoir immédiat et certain – qu'il ne rêve pas, et donc ne peut jamais croire, qu'éveillé il rêverait. La vie n'est pas un songe …

 

Pour Jacobi, encore : la croyance dans le réel, relève d'un « savoir de première main », alors que vérification et démonstration relèvent « d'une certitude de seconde main ».. « Si nous croyons ce que nous voyons, c'est avant toute vérification... »

 

Ce sens précieux de ''révélation '' Jacobi le tient de D. Hume : les objets se révèlent à nous par les sens … Sachant que nos sens peuvent nous tromper, et pourtant ( quel miracle!) nous n'avons communément pas d'autres preuves de l'existence …

«  Les représentations ne peuvent jamais refléter le réel comme tel. Elles renferment seulement des aspects des choses réelles et non le réel lui-même. » Jacobi, David Hume et la croyance.

«  L'élément de toute connaissance et de toute activité humaines est la foi » Jacobi, Lettres à Moses Mendelssohn.

Croire au réel, c'est avoir foi en Dieu... « Et la raison est une faculté supérieure qui révèle positivement à l'homme le vrai, le bon, le beau en soi » Jacobi, David Hume et la croyance

Kant fait partie de ces penseurs qui nous ouvre des portes. Avant lui, il y eut déjà le génial Descartes : '' Je pense, je suis, j'existe...'' Il nous permettait ainsi de continuer ; penser est légitime... ! ( je veux dire « penser seul » et non pas déléguer...)

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Ce que nous devons aux '' Lumières '' -1/.-

20 Juin 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #XVIIIe siècle, #Philosophie, #Kant, #Religion

Ce que nous devons aux '' Lumières '' -1/.-

Nous allons revenir au Mythe du Graal ; mais avant nous chercherons des ''Lumières'' en philosophie...

L'enjeu de ma réflexion, résumée dans ces articles, c'est que nous puissions valider divers moyens de connaître le Monde.. Et avec la légitimité de la raison, puisque nous sommes là au ''siècle des Lumières''.

Tentons de montrer que le mythe, la religion, peuvent être des supports de connaissance aux mêmes titres que d'autres sciences … La raison, reste notre outil privilégié, et permet la ''dispute'', la ''conversation'', l'argumentation ; en fait les échanges pour affiner notre réflexion...

Au XXIe siècle, nous en sommes à retrouver le scepticisme de Hume : nous avons un doute sur l'objectivité même des sciences...

Rappel du XVIIIe siècle, - le point de vue de David Hume (1711-1776)  : toute connaissance est une accumulation d’expériences sensibles, de sensations, de passions et d’émotions. De là nous fondons des idées, associations de connaissances à base de mémoire et d’imagination. Autant dire que rien n’est objectif dans tout cela : pour Hume, la connaissance est équivalente à la croyance. Elle peut avoir une utilité pour l’action, mais ne dit rien du réel. La vérité nous échappe en tout.

 

Pour Kant (1724-1804):  nous n’avons accès qu’aux phénomènes, pas aux noumènes ; seulement aux choses telles qu’elles s’offrent à nous (et dans la limite de notre entendement), pas aux choses en soi.

Ne peut-on pas dire avec Kant, que l'homme est prisonnier de sa subjectivité et ne peut donc atteindre à la vérité ?

 

Cependant, si la science n'est pas plus légitime que la philosophie pour dire la Vérité ; il nous faut quand même, avancer avec notre raison ; et faire confiance... Nous continuons à prendre l'avion, et utiliser notre GPS... Et d'autre part, être totalement relativiste, nous amènerait à mettre sur le même plan toute théories : complotistes, négationnistes, populistes ...etc

Hume, l'avait déjà remarqué : au plan strictement logique le relativisme absolu est intenable : si je conclus qu’on ne peut rien savoir de façon certaine, alors je ne sais pas si cette conclusion est certaine !

 

La science, elle, ne peut parler que de ce qu'elle peut appréhender : ce qui est objectivable... Elle ne peut pas affirmer que ''seule la matière existe '', car ce n'est pas vérifiable … La science est agnostique ( et non athée)!

 

Alors... Comment peut-on connaître '' Le Monde'' … ?

Par l'intelligence, l'intuition, l'imagination … ?

J'admets que la voie scientifique, ne peut être le seul chemin... Ce serait faire comme ce personnage qui a perdu ses clefs, et, qui ne les cherche qu'en un seul endroit - sous le lampadaire -  : là où il y a de la lumière ( la science)...

Je peux également affirmer : qu'un médecin ( et sa science) seul, ne peut me connaître...

 

Par expérience, dans la vie quotidienne je sais aussi que « dans la vie d’un homme, les vérités simplement crues demeurent beaucoup plus nombreuses que celles qu’il acquiert par sa vérification personnelle » ( J.P. II, Fides et Ratio)... Nous croyons - souvent - par délégation...

Bref ! La science n'a pas le monopole de la connaissance du réel ….

Allégorie de la Logique

 

Kant, nous propose de faire usage de la raison théorique, et pratique … Je peux ( je dois...) réfléchir au Juste, au Beau, au Bien, et au Vrai .. Donc, sans faire uniquement de la science, et en utilisant ma raison ...

 

La religion (idéale...) admet l'usage de la raison ; à la différence de la superstition...

 

La science n'a pas la possibilité de parler d'un univers fini ou infini, de parler d'avant le premier instant... Et croire en Dieu, c'est refuser l'irrationnel dans l'apparition d'un chat noir, ou la conjonction du vendredi et du nombre 13... La superstition est bien souvent une sorte de matérialisme irrationnel... Comme dans la magie, il y a dans la superstition une sorte de ''toute-puissance'' de l'humain...

 

La religion s'inscrit dans la communauté humaine, elle exprime une culture. Les religions sont diverses, chacune a une histoire. Aucun peuple, aucune religion n'est supérieure à un(e) autre.. La religion tente d'apporter des réponses aux questions métaphysiques.

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