1961
Août 1961 – le Mur de Berlin
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Olga Ivinskaïa, est la compagne, et la muse de Boris Pasternak – mort en 1960, en disgrâce du pouvoir – sa fille Irina Emelianova a rencontré et s'est fiancée avec un étudiant français, Georges Nivat. En août 1960, l’OVIR (Service de l’enregistrement et des visas) l'informe qu’il doit quitter le territoire soviétique sous quatre jours. Olga et Irina, sont ensuite accusées de trafic de devises, en particulier d'avoir touché des droits d’auteur pour Le Docteur Jivago. Elles sont condamnées à 3 ans de camps.
En 1961, Le Figaro, lance une campagne de soutien, avec les signatures de Denis de Rougemont, Pierre Emmanuel, François Mauriac, Jean-Marie Domenach, Gabriel Marcel, Francis Ambrière, Jean-Louis Curtis, Georges Duhamel....
Le 4 mai 1961, l'espion George Blake, employé du Foreign Office, est condamné à quarante-deux ans de prison. Cette lourde peine signifie sa gravité...
Prisonnier en Corée, et libéré, le SIS l'envoie en poste à Berlin. C'est là, que Blake renseigne ses correspondants soviétiques sur les noms d'agents occidentaux infiltrés à l'Est, ainsi que l'existence d'un tunnel secret composé d'un système d'écoutes entre Berlin-Est et Berlin-Ouest, grâce auquel Américains et Anglais suivent les communications entre Berlin Est et Moscou.
Le danseur Rudolf Nureïev, une étoile que l'on compare à Vaslav Nijinski, Rudolf Nureïev demande l'asile en France au mois de juin 1961 à l’occasion d’une tournée du Kirov. Son passage à l’Ouest connaît un retentissement relativement important.
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Les mauvais résultats économiques de la RDA, poussent des milliers de paysans et d'ouvriers à quitter Berlin-Est vers Berlin-Ouest. Dans la nuit du dimanche 13 août 1961, les autorités de la RDA ordonnent l'installation d'une clôture provisoire de fils de fer barbelés de 155 kilomètres de long, afin de séparer les deux parties de Berlin, ils ferment 69 points de contrôle, pour n'en laisser que 12 en fonction.
Ce mur provisoire, qui met un terme à la libre circulation des personnes et des marchandises, serait pour Khrouchtchev, un avertissement pour pousser les Occidentaux à négocier...
Les jours suivants la barrière provisoire se transforme en mur en pierre de taille. Les portes et fenêtres des façades d’immeubles sont murées
Le 27 octobre, à Checkpoint Charlie, point de contrôle américain entre Berlin-Ouest et Berlin-Est. Ce jour-là en effet, des gardes-frontières de RDA exigent de contrôler des membres des forces alliées occidentales voulant se rendre en secteur soviétique, malgré leur droit de libre circulation.
Pendant trois jours, dix chars américains et dix soviétiques se postent de part et d’autre du mur ; puis se retirent...
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Des milliers de familles sont séparés, jusqu'à quand ?
Lancelot a noté une réaction d'Edgar Morin, amoureux de cette ville qui parle « de deux villes jumelles collées l'une à l'autre mais hétérozygotes, séparées par une distance politique et culturelle infinie, chacune intégrée à l'un des deux systèmes solaires ennemis en lutte pour la domination de la planète. »
Le 26 juin 1963, lors d’un voyage en Europe, le président américain John Fitzgerald Kennedy prononce un discours à Berlin-Ouest devant des centaines de milliers de personnes. Il y déclare « Ich bin ein Berliner » (“ Je suis un Berlinois ”).
Nous habitons Marseille. Dans la nuit du 5 au 6 juillet 1963, a lieu un événement qui aura d'immenses répercussions sur ma vie, celle de l'enfant de 11ans qui ne réalise pas du tout ce qui lui arrive, puis celle de l'adolescent qui se fracasse par le rejet, et la haine ; sur le jeune qui se révolte, sur le jeune adulte qui ne sait plus bien aimer.... Cette nuit là, ma mère est morte. Je l'apprends le lendemain, alors que je suis hébergé chez des amis de mes parents.
Je rappelle, avoir signalé ma naissance, dans cet article ( 1953 – Le Maroc. Le CCIF - Les légendes du Graal (over-blog.net)
Le 22 novembre 1963, au cours d'une visite pré-électorale de John F. Kennedy à Dallas, le président Kennedy est assassiné.
1961 - L'URSS : Khrouchtchev et Youri Gagarine
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Ce 16 mai 1960, s'ouvre à Paris, la conférence « au sommet » Est-Ouest dont il est question depuis tant de mois. Elle réunit le général de Gaulle, M. Macmillan ( Premier ministre du Royaume-Uni ) , le président Eisenhower et M. Khrouchtchev.
Seulement ( et pour quelles raisons?), 15 jours avant ( le 1er mai) un avion-espion américain Lockheed U-2 survolait, sans autorisation, l’espace aérien soviétique. L’armée soviétique tirait sur l’appareil qui explosait peu après. Le pilote put s'éjecter et fut arrêté dès son arrivée au sol.
Khrouchtchev considère qu’il ne « peut que considérer l’attaque du 1er mai comme la préparation à la guerre »
Arrivé à Paris le 14 mai, Khrouchtchev a fait savoir qu'il subordonnait sa participation à la conférence à des excuses publiques d'Eisenhower, et au châtiment des responsables de l'opération (c'est-à-dire les services de renseignement américains) et à la promesse que de nouveaux vols de ce type n'auraient plus lieu. Le président des Etats-Unis, encouragé à la fermeté par le général de Gaulle n'ayant consenti qu'à cette dernière demande, Khrouchtchev refuse de poursuivre les négociations, il estime que « Les États-Unis ont torpillé la conférence " au sommet " parce qu'ils n'avaient rien à dire. ».
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De Gaulle constate que deux camps ( Washington et Moscou ) s'opposent au détriment de l'Humanité. Il appelle à la '' Détente, au désarmement et à la coopération'' ; et regrette la réaction de Khrouchtchev malgré les engagements des États-Unis de ne plus renouveler ces vols.
Le 17 mai '' Monsieur K '', comme on l'appelle, accompagne le maréchal Malinovski dans la Marne, où le ministre de la défense soviétique combattit pendant la première guerre mondiale. Ils empruntent la nationale 4, et Khrouchtchev aperçoit des travailleurs en train de couper un arbre tombé sur la voie. Il s’arrête, empoigne une hache et s'illustrer en coupant le bois.
Avant son retour en URSS, le chanoine Kir – doyen de l'Assemblée Nationale – rencontre Nikita Khrouchtchev, qui se montre très satisfait de '' serrer une soutane sur son coeur''
Le président soviétique tient à laisser de lui une image joviale et conviviale.
Aux Etats-Unis, le 8 novembre 1960, à 43 ans, John Fitzgerald Kennedy ( démocrate) remporte l'élection présidentielle américaine de 1960 face à Richard Nixon.
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Un autre événement, place l'URSS en vedette de nos actualités. Le 12 avril 1961, partout dans le monde, est annoncé le premier vol habité - le vaisseau Vostok vient d'effectuer une orbite autour de la Terre, avec à bord le cosmonaute Youri Gagarine – C'est un coup de tonnerre...
P. H. Simon, dans Le Monde, le 19 avril 1961 «...Victoire de Prométhée, notre victoire : il est naturel que la foule admire, applaudisse et danse. Et il est juste, je le répète, que l'esprit de l'homme, comme celui de Dieu après la création, se réjouisse de ce qu'il a fait. Mais, précisément, l'homme n'est pas Dieu, et il est plus facile de prendre à Jupiter son feu que sa sagesse : voilà pourquoi, devant la prouesse de l'astronaute, le recueillement convient aussi, avec une pensée de mesure. Car, enfin, quel usage l'homme va-t-il faire de sa nouvelle puissance? Pour le bien ou le mal? Pour la vie ou la mort? Il est acquis désormais qu'un aviateur cosmique pourra transporter n'importe où, qu'un radiotechnicien pourra diriger à distance et faire éclater au point qu'il aura choisi une bombe capable de dévaster une province, d'anéantir un peuple. Si la conséquence pratique tirée immédiatement de l'acquisition de ce pouvoir n'est pas la mise en place d'institutions internationales qui enchaîneront la volonté des gouvernements et de leurs stratèges, de quels désastres l'avenir n'est-il pas chargé! »
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Dans l'Humanité, on se réjouit que « Considérer que l’envoi d’un homme dans l’espace par l’Union soviétique a un retentissement considérable dans le monde entier, y compris en France, ce qui renforce l’autorité de l’URSS et confirme l’avance du pays du socialisme dans toute une série de domaines, par rapport aux pays capitalistes » (PCF : réunion du secrétariat le 18 avril 1961) .
Youri Gagarine se rend à Londres, le 11 juillet, pour l’exposition soviétique à Wembley où il reçoit un accueil enthousiaste.
Les notes de Lancelot enrichies d'articles de presse, confirment qu'il était alors toujours en lien avec le service d’Europe orientale du Quai d'Orsay.
Lors d’une rencontre entre le général de Gaulle et l'ambassadeur Sergueï Vinogradov le 23 février 1961, de Gaulle juge les critiques soviétiques sur sa politique algérienne, comme « positivement intolérables ».
Yves Pagniez pour le cabinet du ministre le 29 juillet 1961, alors que se pose la question d'autoriser, ou non, la venue du premier cosmonaute russe, écrit : « la présence de Youri Gagarine en France pourrait donner lieu, de la part du Parti communiste et d’autres organisations pro-soviétiques, à l’organisation de manifestations en l’honneur non seulement de l’homme lui-même, mais de la science et du régime soviétiques. Comme en Grande-Bretagne, ces manifestations comporteraient le risque de voir un hommage personnel rendu à Gagarine – en lui-même parfaitement admissible – être utilisé à des fins politiques. » Il ne sera reçu en France qu'en 1963.
Kennedy, le 25 mai 61, réagit et engage les Etats-Unis à « faire atterrir un homme sur la Lune et de le faire revenir sain et sauf sur la Terre » avant la fin de la décennie. !
La bombe H , thermonucléaire. 2
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Pour revenir à la bombe nucléaire, Rudolf Peierls se dit profondément préoccupé par les conséquences du développement et de l’utilisation d’armes nucléaires...
En 1944, pour ce qui est de la bombe à fission (A); il croyait qu’il était nécessaire que la Grande-Bretagne et l’Amérique la produisent, d’abord au cas où l’Allemagne la développerait ; et après la capitulation de l’Allemagne, parce qu’il pensait que son utilisation pourrait raccourcir la guerre dans le Pacifique et ainsi sauver des vies.
Aujourd'hui, il consacre beaucoup de temps et d’énergie à la lutte contre le développement des armes nucléaires, d'abord parce qu’il se sent coupable et responsable de leur développement, et parce qu’il est convaincus du danger d’une politique nucléaire irresponsable.
Selon ses mots : il estime que si le génie de la bombe nucléaire ne peut être remis dan sa lampe, des discussions rationnelles et des accords entre pays peuvent l'empêcher de semer la destruction dont il est capable.
Aussi, Peierls s'implique fortement dans le mouvement Pugwash, une initiative déclenchée par l'appel lancé, en 1955, par Bertrand Russell, Albert Einstein, Frédéric Joliot-Curie et d'autres scientifiques de renom. L'objectif principal du mouvement Pugwash est de rassembler les meilleurs scientifiques de multiples pays afin de discuter du désarmement et de la limitation de la course à l'armement.
Mal à l'aise, Lancelot tente d'expliquer la position de la France, à vouloir accéder à la bombe H.
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Le désarmement n’a de sens que s’il contribue de manière effective à la stabilité et à la sécurité. Et précisément, la sécurité repose sur la dissuasion : c'est à dire sur la peur de notre adversaire du recours à l'arme nucléaire. De plus, se reposer sur une alliance, implique l’inféodation de la France. La dépendance militaire entraîne la dépendance politique.
Rudolf Peierls introduit Lancelot, auprès de William Cook, le conseiller scientifique du ministre de la Défense britannique. Il a dirigé différents essais nucléaires, dont l’essai thermonucléaire ( bombe H) réussi à l’île Christmas en novembre 1957. Cook exprime à Lancelot combien il adore la France, et promet de travailler au rapprochement scientifique et nucléaire entre nos deux nations. Il s'agit d'une négociation entre gouvernements, avec à la clé, peut-être, une Europe de la défense... !
A l'heure actuelle, n'oublions pas que la Grande-Bretagne - par son premier ministre Harold Wilson - demande à adhérer à la Communauté Européenne ; le président français Charles de Gaulle envisage t-il retirer son veto ?
Lancelot a souhaité revoir Trinity College qu'il a du mal à reconnaître, même si les bâtiments, eux, n'ont pas changé.
Malheureusement, Vanessa Bell, qui s'était occupé de lui lors de son séjour à Cambridge en 1919, venait subitement de mourir dans sa maison de Charleston, dans le Sussex ; là où Vanessa et Duncan Grant peignaient.
Quentin Bell n'est pas disponible, Aldous Huxley est reçu aux Etats-Unis ; Lancelot finit par revoir Dora Russell qui s'est séparée de Bertrand Russell, mais continue avec lui de militer pour le désarmement nucléaire. Elle se montre si convaincue de son combat ; que Lancelot évite ce sujet pour expliquer les raisons de son séjour en Angleterre.
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Rudolf Peierls lui fait la surprise de le présenter à Paul Dirac (1902-1984) : il occupe, depuis 1932, à Cambridge la chaire de mathématiques appliquées, qu'occupait Isaac Newton en 1669. Il est l'un des fondateurs de la mécanique quantique, prix Nobel en 1933 pour sa théorie atomique.
Dirac, fidèle à sa réputation, répugne à répondre aux questions, même dans le cours d'une amicale discussion. Grâce à Peierls, cependant Lancelot put comprendre que Dirac, était fasciné par la beauté ( il insiste...) des équations et du raisonnement mathématique. « Au fur et à mesure que nous développons des mathématiques supérieures, nous pouvons espérer mieux comprendre l'univers. » La question « pourquoi la nature est bâtie de cette façon ? » reste sans réponse. Dieu serait-il un mathématicien ?
La bombe H , thermonucléaire. 1
Comme ancien du 2e bureau, puis du BMA, et à la suite de ses contacts initiés pendant la guerre avec certains scientifiques, Lancelot est contacté pour renouer le lien.
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Je rappelle que Lancelot en juin 1941, avait été envoyé par le service de renseignement de l'Armée d'armistice en Angleterre pour tenter de valider une voie de passage de renseignements entre le BMA et l'I.S ( Intelligence Service britannique). Certaines informations, préparées par Gustave Bertrand et Louis Rivet, devant être transmises oralement concernaient un travail de cryptanalyse sur les codes allemands.
Sitôt sur le sol anglais, l'I.S. avait remis Lancelot entre les mains de Walter Johannes Stein ( mort en 1957), conseiller de Churchill, qui lui avait présenté un physicien, Rudolf Peierls, installé en Angleterre depuis 1933, et professeur à l'université de Birmingham. Nous savons aujourd'hui qu'il travaillait sur le programme ''Tube Alloys'' ( programme britannique nucléaire qui ensuite intégra le projet Manhattan américain. Par ailleurs, il se disait fort intéressé par les ''Romances du Rosaire'' de Clemens Brentano, livre que Lancelot devait lui remettre... ( Je vous renvoie à ce précédent passage '' 1941 - L'Angleterre - Les Windsor - Rudolf Hess'')
Ces contacts avaient permis à Lancelot, de permettre la jonction entre la ''Rose Blanche'' ( résistance étudiante allemande) et l'aviation anglaise qui put - durant l'été 1943 - disperser un million de leur dernier tract.
Stein lui avait préparé un entretien avec Ronnie Reed ( officier du MI5 ) avec qui il échangea diverses informations sur Vichy, contre une collecte d'articles ( très superficiels) de politique intérieure britannique et le lien vers quelques journalistes.
Depuis, nous savons que Reed, avait été trompé par Kim Philby, espion double qui travaillait pour les russes et appartenait au réseau des ''Cinq de Cambridge'' ; aussi, en 1957, Reed avait été mis sur la touche au ''Affaires étrangères''...
Cependant, aujourd'hui il s'empresse de répondre à l'attente de Lancelot, satisfait de pouvoir s'impliquer à nouveau dans le Service des Renseignements.
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En 1961, la question que pose Lancelot pour la France, est celle-ci : est-ce que les conditions d'une éventuelle collaboration entre la France et l'Angleterre en matière nucléaire, sont envisageables ? Cette éventualité devra rester secrète, car paradoxalement : - l'Angleterre n'est pas hostile à l'étude d'un arrangement ; alors que de Gaulle, officiellement, souhaite que la recherche française reste indépendante et ne soit redevable à personne...
Lorsque Lancelot prend l'avion, un Caravelle, d'Orly, pour London-Airport, la nouvelle aérogare vient d'être inaugurée par le Général de Gaulle; elle enjambe la Nationale 7 ; et ses terrasses vont devenir la promenade du dimanche, pour les curieux d'aviation : les Caravelles, Boeing 707 et Douglas DC-8 ont remplacé définitivement les avions à hélices. Lancelot se souvient que le premier vol commercial entre Paris et Londres date de 1919...
Rudolf Peierls, qui est né en Allemagne en 1907, et s'est installé en Angleterre en 1933, est un grand mathématicien et physicien qui a développé la mécanique quantique ( années 1920-30), puis en participant au projet Manhattan de la bombe atomique américaine.
Lorsque Lancelot le rencontre à l'Université de Birmingham, la notoriété de Peierls auprès des étudiants est immense, en particulier parce que lui et sa femme Genia ( elle-même physicienne) , partagent avec eux tous les aspects de leur vie intellectuelle, émotionnelle, sociale et professionnelle.
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Finalement, les quelques heures passées ensemble ont permis à Lancelot d'être introduit par Peierls auprès de la personne qui pouvait l'aider dans sa mission, William Cook.
Cependant, ce qui l'a profondément marqué c'est la discussion avec Rudolf et Genia, au sujet du poète allemand Clemens Brentano (1778-1842), connu aussi pour avoir recueilli et édité les visions mystiques d'Anna Katharina Emmerick.
Une étrange originalité de Brentano fut d'écrire un cycle de romances nommé ''Die Romanzen vom Rosenkranz ''( Les Romances du Rosaire ) pour expliquer l'origine du Rosaire ; il évoquait le temps du Christ jusqu'au XIIIe siècle, et un crime très ancien devait être expié par l’invention du rosaire. Ces écrits sur sa détresse et sa culpabilité l'ont conduit à sa conversion au catholicisme et sa dévotion à Marie.
Le ''chapelet'' est à l'origine, une coiffe, un chapel ornée de roses, offert à la bien-aimée. Le Rosaire - une couronne d'Ave Maria, unis au Pater Noster - devient alors la couronne offerte à la Très Sainte Vierge ( XIVe s.).
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Lancelot a plaisir à évoquer ces premières années du XIXe à Heidelberg ( ville qu'il découvrit à huit ans, lors d'un congrès de philosophie où il accompagnait sa mère ; et en 1931, avec Elaine, où ils découvrirent le fameux Codex Manesse ; et puis surtout leur rencontre avec Edith Stein ..), au XIXe nous y retrouvons un groupe de poètes et écrivains romantiques dont les frères Grimm, Arnim, Brentano, Eichendorff, Bettina Brentano et Caroline von Günderode. Quelques années plus tard, ce seront, Hoffmann, Chamisso, La Motte-Fouqué....
C'est Brentano qui retranscrivit la légende de la sirène aux boucles blondes qui faisait couler les bateaux des marins sur le Rhin, en les séduisant du haut de son rocher Lorelei ( Loreley ou Lore Lay ), le rocher de Lore duquel, elle s'est jetée par désespoir et par amour pour un marin.
Brentano va ensuite modifier cette histoire, pour évoquer la Lureley, une fée qui épouse un prince, devenu meunier par amour.
Enfin, Lancelot évoque l'Ondine de Friedrich de La Motte-Fouque, et son roman ‘‘Fata Morgana’’ (1820) : il s'agit de l’histoire d’un chevalier nommé Wilfred qui, après avoir été blessé au combat, est recueilli par une belle fée nommée Fata Morgana. Elle l’emmène dans son royaume enchanté où il tombe amoureux d’elle. Cependant, leur amour est voué à l’échec car Wilfred est déjà fiancé à une autre femme. Le roman est considéré comme un exemple classique de la littérature romantique allemande.