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Les légendes du Graal

La Gnose de Princeton - 2

26 Octobre 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Ruyer, #Platon

Voici encore, mais très rapidement un vocabulaire, avec des concepts décrits par Raymond Ruyer, auxquels nous ne sommes pas forcément habitués, mais qui peuvent être inspirants...

Comme * les « antiparadoxes »: ce sont des paradoxes apparents qui disparaissent lorsqu’on reformule correctement le problème. Exemple: La question "comment un cerveau matériel produit-il la conscience ?" est un faux paradoxe, à partir du fait, que la conscience pourrait ne pas être "produite" mais déjà présente sous une certaine forme dans la nature.

* Les « accolades domaniales » nomment des connexions invisibles entre différents niveaux de réalité (physique, biologique, psychique). Par exemple, le lien entre le cerveau et la conscience ne serait pas une simple causalité mécanique mais une connexion plus profonde entre deux "domaines".

* Les « participables » à la base d'une idée centrale chez Ruyer qui vise à reprendre cette idée de Platon, et dont nous avons souvent parlé: l'idée de forme préexistante qui structure la réalité. Aujourd'hui, elle s'enrichit avec le néoplatonisme, la théorie de l’information, les théories du processus ( Whitehead), la phénoménologie de Maurice Merleau-Ponty, et certaines approches contemporaines en physique et en biologie.

 

Partons de Ruyer, pour qui les « participables » ne sont pas de simples abstractions humaines, mais des réalités objectives auxquelles les êtres participent; et c'est le fait que toute entité participe à ces '' formes préexistantes '' que le monde nous apparaît organisé et intelligible. Ces participables ne sont ni dans l’espace, ni dans le temps,

Le néoplatonisme de Plotin, parlait d’une hiérarchie d’émanations où le monde matériel est une expression dégradée des formes intelligibles.

 

Alfred North Whitehead (1861-1947) décrit les ''formes '' comme des modèles préexistants qui donnent une structure aux événements du monde. Ces objets ne sont ni physiques ni matériels, mais ils sont des « potentiels purs » qui peuvent être actualisés dans le monde réel. Il sont à l'image de cette métaphore: Ces formes sont comme des partitions musicales, qui existent en tant que possibilités pures. Mais elles ne deviennent réelles que lorsqu’un musicien les interprète, c’est-à-dire lorsqu’une occasion actuelle choisit et actualise une certaine mélodie. Whitehead insiste davantage sur le dynamisme du processus, avec cette ''actualisation '' ….

 

Maurice Merleau-Ponty (1908-1961), dans sa phénoménologie, est plus ancré dans l’expérience humaine que dans une structure universelle de l’être. Pour lui, la signification et la forme des choses émergent dans l’expérience perceptive: c'est notre corps vivant qui co-crée le sens en étant immergé dans le monde. Il partage avec Ruyer sa critique du matérialisme, en ce que le sujet joue un rôle actif dans la structuration du réel.

 

Rappelez-vous ce que John Wheeler proposait: l’idée du « It from Bit », où toute réalité physique émerge de l’information. Cela rejoint l’idée que les formes préexistent aux choses qui en découlent.

L'anthropologue et cybernéticien britannique, Gregory Bateson (1904-1980), évoque la notion de formes comme un ordre informationnel universel. En 1942, dans '' Steps to an Ecology of Mind '' , il critique la vision cartésienne qui sépare l’esprit et la matière et propose une unité du vivant basée sur des motifs organisationnels. Pour lui, l’ordre du monde est avant tout un ordre d’informations et de relations, ce qui rappelle certaines intuitions de Whitehead ou de Ruyer sur des structures sous-jacentes à la réalité.

 

Comment Raymond Ruyer, nous introduit dans une réflexion sur la nature de l'Espace et du Temps?

En relativité générale (Einstein), l’espace et le temps forment un continuum qui peut se courber sous l’effet de la gravité. Cette vision ne se comprend pas à l'échelle quantique.

Ruyer ne considère pas l’espace et le temps comme de simples contenants géométriques; il les voit plutôt comme des structures informationnelles et organisationnelles.

L’espace-temps pourrait émerger d’un niveau plus profond de réalité, à la manière d’un hologramme projetant une image à partir d’une information sous-jacente.

Notre cerveau ne crée pas l’espace et le temps, il y participe en s’ajustant à leurs structures immanentes.

Il semble que Ruyer avait compris avant l’heure que l’information pourrait être plus fondamentale que l’espace-temps lui-même. C'est à dire que le temps doit être compris comme organisation plutôt que simple écoulement...

Je note que la physique contemporaine, avance sérieusement la possibilité que l’univers soit une sorte d’hologramme informationnel, c'est à dire que l’espace-temps tridimensionnel pourrait être une projection d’une réalité plus fondamentale. ( à voir plus profondément)

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