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Les légendes du Graal

La Gnose de Princeton – 1

21 Octobre 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Ruyer, #Sciences

Quelques temps après le retour des Etats-Unis d'Elaine et Yvain, et après leur visite à Nancy, nous découvrons en vitrine de librairie, le livre de Raymond Ruyer, titré '' La Gnose de Princeton ''.

Nous nous y sommes précipités.

Nos première réactions concernait le titre, pourquoi ''Gnose'', à notre avis, dévalorisant et trop marqué religion , ce qui finalement s'avérait volontaire, puisque le sous-titre était '' Des savants à la recherche d'une religion ''. Nous nous attendions à que le contenu soit annoncé, comme nettement plus scientifique que métaphysique, et encore moins religieux!

Ce sous-titre laisse t-il entendre que ces savants ''gnostiques'', sans le vouloir ou sans l’admettre, redécouvriraient sous une autre forme des intuitions anciennes, celles des gnostiques, mais cette fois par le biais des mathématiques et de la physique ?

Nous savons que Ruyer n'est pas religieux.

Ces titres, à notre avis, jettent l’ambiguïté sur certaines approches scientifiques contemporaines.

Ce malaise ne va pas nous quitter tout le long de notre lecture: pas de références explicites à des travaux scientifiques, trop peu de noms et de citations référencées. Tout le long de l'ouvrage l'auteur se réfère à la science de ces ''gnostiques'', sans les nommer.

Finalement, nous retrouvons un certain ton ironique propre au personnage. Il présente son livre comme une ''fantaisie intellectuelle'', dont il ne faudrait pas tout prendre au sérieux. Ruyer a prêté le flan trop facilement à ceux qui le condamnaient à l'avance...

A moins... A moins que Ruyer ait souhaité prendre à revers une certaine intelligentsia en matière de philosophie des sciences, pour exposer un certain nombre d'idées à l'intérieur d'un scénario impliquant une société semi-secrète ( qui aurait pu s'appeler aussi le Cercle de Pantemos ).

La Gnose de Princeton de Ruyer - Sommaire

 

Néanmoins, nous prenons ce livre au sérieux. Il présente une nouvelle perspective sur la science et une nouvelle articulation de la matière et de l’esprit.

L'ouvrage n'est pas facile à lire, cependant il va être un succès, et édité en poche en 1977. Entre les qualificatifs qui le présentent comme visionnaire par certains, excentrique par d'autres, nous considérons qu'il est stimulant pour la réflexion.

Ruyer tente de montrer que les découvertes scientifiques de l'époque, notamment dans le domaine de la physique, ne peuvent être complètement saisies sans une compréhension plus profonde de l'âme humaine, et des structures de l'esprit.

La science est matérialiste, c'est à dire que la réalité première est la matière. C'est de la matière que serait venu l'esprit... Pour Ruyer, la science, elle-même aujourd'hui, réfute le matérialisme.

 

La réalité se découvre avec un ''dehors '' ( la Matière) et un ''dedans'' ( la conscience). Découvrir le dedans à partir du dehors (qu’étudie la science), c’est « remettre la science à l’endroit » selon Ruyer.

Ruyer ne se fonde que sur la science... La science, à la différence de la religion ou de la pensée de Teilhard par exemple, ne parle pas de Christ, ou de Salut .. Elle déchiffre la pensée primordiale dont l’univers est le langage.

Le "dedans" (l'intériorité, la conscience, l'expérience subjective) doit être réintégré au ''dehors '' dans le monde tel qu'il nous apparaît avec ses lois physiques et ses structures rationnelles: et c’est « remettre la science à l’endroit ».

Penser à l'envers, c'est - Considérer la pensée et la conscience comme de simples produits de la matière, sans autonomie propre - Penser que l’univers est uniquement régi par des lois aveugles ( hasard et nécessité) - Séparer la perception, du sens et de l’intentionnalité dans la constitution du réel.

Penser à l'endroit, c'est -Reconnaître que la conscience est un élément fondamental de la réalité. - Intégrer une organisation immanente dans l'étude du vivant. - Concevoir la science comme un outil de description du dehors, et du dedans du monde.

 

Il s'agit d'admettre que : côté « envers », le savant en sait infiniment plus sur la chauve-souris que le chauve-souris elle-même. Mais, côté « endroit » de la chauve-souris, la chauve-souris le connaît mieux que personne au monde.

Raymond Ruyer conclue: « ça pense » dans l’univers, puisque je pense !

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