xviiie siecle
Au XVIIIe siècle, Jean-Léonard de la Bermondie à Saint-Julien le Petit.
Saint-Julien-le-Petit est une cure de l’ancien archiprêtré d’Aubusson, qui avait pour patron saint Julien de Brioude. Le chapitre d’Eymoutiers y nomme les curés, ce que des documents constatent depuis 1440.

Au XVIIIe siècle il y a dans cette paroisse 160 communiants, pour environ 215 habitants.
L’église, qui est au sommet du bourg, non loin du château, a été construite au XIIe siècle en style roman, et réparée au XVe en style gothique.
Au XVIIIe on se sert pour réparer cette église des matériaux provenant de la démolition de la chapelle de Montlaron.
A Montlaron, existait en ce lieu, en 1467, un prieuré qui avait pour patron saint Laurent.
Le prieur de l’Artige y nommait les titulaires : ce fut plus tard le recteur des Jésuites du collège de Limoges. Eu égard à l’inutilité de la chapelle, et à la modicité du revenu, sa démolition fut ordonnée en 1751 et les matériaux employés aux réparations de l’église paroissiale.
Sont prieurs de Montlaron : Martial de La Chambre, chanoine de Saint-Léonard, en 1691. Et, Jean Guy, en 1734.
Au XVIIIe siècle sont curés de Saint-Julien le Petit : Jean Pasquelet, en 1683. - N. Glangeaud, en 1735. - et Léonard Cramouzaud, nommé en 1762, est déporté pendant la Révolution, et il est nommé de nouveau curé le 24 avril 1803.

Construit avec les matériaux du château de Laron : Le château de Saint-Julien-le-Petit, se compose d’un corps de bâtiment et de deux pavillons, et date tout au plus du XVIIe siècle.

Avant la Révolution il est donc habité par Marc Antoine de La Bermondie, mort le 29 avril 1710. Lui succède son fils, Pierre-Annet, qu'un document de 1741 qualifie de baron de Laron et de Saint-Julien ''en Limousin''. Pierre-Annet de Labermondie, est écuyer, baron de Laron, comte d'Auberoche, et décède en 1756. Ils sont avec Jean-Léonard petit-fils, et fils, les derniers seigneurs de Laron.
Les armes de la famille de La Bermondie sont de gueules à la tour d’argent maçonnée de sable et une bordure d’azur chargée de huit besants d’or.

- Jean Léonard de LA BERMONDIE d'AUBEROCHE, naît le 16 avril 1739 à St Julien-le-Petit (87). Il est le fils de Pierre Annet de La Bermondie ( né en 1704 - ) et de Catherine de La Pomélie.
- Jean-Léonard apprend à lire avec sa mère, puis très vite c'est le curé du village qui prend la suite, en cours particulier au château. Catherine, sa mère, est très pieuse et entretient les meilleures relations avec l'évêque de Limoges: Mrg Jean Gilles du Coetlosquet (1700-1784) qui deviendra le précepteur des petits-enfants de Louis XV (les futurs Louis XVI, Louis XVIII et Charles X) et sera élu à l'Académie française (1761). Pour le moment, le prélat est réputé zélé et consciencieux. Il aime à sillonner son diocèse; et s'attache à cet enfant de La Bermondie qu'il aura l'occasion de soutenir à plusiers reprises ...
La leçon de lecture - Louis Aubert - Le jeune Jean-Léonard pour accompagner sa solitude prend plaisir à lire et étudier... Cependant il souffre de ne pas mémoriser sans difficulté... Il va jusqu'à passer des nuits en cachette à réviser ses leçons de latin... au point d'effrayer son père. Pierre-Annet de Labermondie, porte peu d'intérêt aux études, dont les clers qui entourent sa femme font l'éloge. Il préfère gérer ses terres, et se détendre avec la chasse...
Pressé par sa mère, qui désire passionnément que son fils fasse ses études, le seigneur de Laron consent à mener Jean-Léonard ( il a dix ans) au collège des jésuites de Limoges.
Après le relatif succès aux épreuves qu'un régent d'étude lui fait passer, Jean-Léonard est admis en cinquième... Selon l'usage du collège, il est logé avec cinq autres écoliers, chez un honnête artisan de la ville ; et son père, assez triste de s'en retourner seul lui laisse son paquet et des vivres pour la semaine : un gros pain de seigle, un petit fromage, un morceau de lard et deux ou trois livres de bœuf ; sa mère y avait ajouté une douzaine de pommes.
« Notre bourgeoise nous faisait la cuisine, et pour sa peine, son feu, sa lampe, ses lits, son logement, et même les légumes de son petit jardin qu'elle mettait au pot, nous lui donnions par tête vingt-cinq sols par mois ; en sorte que, tout calculé, hormis mon vêtement, je pouvais coûter, à mon père, de quatre à cinq louis par an. »
« Du mois d'octobre où nous étions, jusqu'aux fêtes de Pâques, il n'y eut pour moi ni amusement, ni dissipation...

Dès lors je fus l'un des meilleurs écoliers de la classe, et peut-être le plus heureux : car j'aimais mon devoir, et, presque sûr de le faire assez bien, ce n'était pour moi qu'un plaisir. Le choix des mots et leur emploi en traduisant de l'une en l'autre langue, même déjà quelque élégance dans la construction des phrases, commencèrent à m'occuper ; et ce travail, qui ne va point sans l'analyse des idées, me fortifia la mémoire. Je m’aperçus que c'était l'idée attachée au mot qui lui faisait prendre racine ; et la réflexion me fit bientôt sentir que l'étude des langues était aussi l'étude de l'art de démêler les nuances de la pensée, de la décomposer, d'en former le tissu, d'en saisir avec précision les caractères et les rapports ; qu'avec les mots, autant de nouvelles idées s'introduisaient et se développaient dans la tête des jeunes gens, et qu'ainsi les premières classes étaient un cours de philosophie élémentaire bien plus riche, plus étendu et plus réellement utile qu'on ne pense, lorsqu'on se plaint que, dans les collèges. on n'apprenne que du latin. »
Mémoires de Jean-François Marmontel (né en 1723 à Bort-les-Orgues et mort en 1799) est un encyclopédiste, historien, conteur, romancier, grammairien et poète, dramaturge et philosophe français.
A suivre: Jean-Léonard au collège de jésuites de Limoges....
Au XVIIIe siècle, ''de la Bermondie '' seigneurs de Laron.
Si la disparition de Roger de Laron, interrompt la Quête ; elle ne la termine pas … En effet, il est assez extraordinaire de découvrir qu'un autre personnage, né et mort à Saint-Julien le Petit ( en Haute Vienne actuellement) a repris la suite de cette histoire.
Nous sommes alors au XVIIIème siècle.
Et, le 16 avril 1739, en la paroisse de St-Julien le Petit naît Jean Léonard de LA BERMONDIE d'AUBEROCHE. Il est le fils de Pierre Annet de La Bermondie ( né en 1704 - ) et de Catherine de La Pomélie.

Un document d'archive, qui nous donne la liste la des gentilshommes qui assistent à l'Assemblée des trois ordres de la sénéchaussée de Limoges et Saint-Yrieix, en 1789; le nomme et l'appelle "seigneur de Saint-Julien et de Laron"
Je suis en mesure de vous raconter la vie de Jean-Léonard de La Bermondie, et en particulier les circonstances et le développement de sa Quête...
Une Quête, qui nous mènera devers la religion ( avec les jésuites et les jansénistes), du côté des Lumières avec la Franc-Maçonnerie et les Rose-Croix, du côté de la philosophie et du libertinage... Jusqu'à la Révolution...!
Mais avant; je tiens à vous faire un résumé de mes recherches sur cet intervalle qui a assuré la continuité de la seigneurie de Laron du XIVe au XVIIIe siècle; grâce à des lignées, reprises par les femmes à plusieurs occasions ...
Nous avons déjà vu que depuis ''Rogier 1er de Laron'', vivant en 988, on trouve les seigneurs de ce lieu au nombre des plus grands personnages du pays, et occupant les postes les plus élevés. ... jusqu'à ''notre'' Roger de Laron ...
Un testament nomme encore un ''Guillaume de Laron'', qui lègue par son testament du 22 avril 1490 à Léonard de Laron tout ce qu’il possède au bois de Ribagnac et à Champety dans la paroisse de Saint-Julien. Ensuite on estime la lignée disparue, celle dont les armes étaient : une escarboucle à six raies pommettées.

François Gotet, seigneur de la Penchenerie, recueillit l'héritage de sa mère en 1505.. Elle était l'héritière universelle du seigneur de Laron et de Peyramont...
François n'eut qu'une fille, Françoise, qui épousa Jean Narbonne, et apporta à son mari, avec la baronnie de Laron, les seigneuries de la Penchenerie et des Biards, près Saint-Yrieix.
Des trois filles issues de ce mariage, l’aînée, Catherine, fut mariée à Jacques-Mathieu d'Espaigne. Le contrat est du 3 juin 1539. Ce fut ainsi que la famille d'Espaigne acquit la châtellenie de Laron, qu'elle ne devait pas longtemps garder.
Catherine survécut à son mari et peut-être vendit-elle cette seigneurie à Pierre du Repaire, car en 1602, c'est la nièce de Pierre du Repaire '' baron de Laron '', damoiselle Gabrielle Trompoudon, femme de Desse d'Aubusson, qui la possède. Desse d'Aubusson était seigneur d'Auriac et de Saint-Junien-la-Brégère.
Il ne parait pas avoir, plus que ses prédécesseurs, habité le manoir ruiné des bords de la Maulde.

En juillet 1613, Desse d'Aubusson résidait à Bourganeuf. Un Desse d'Aubusson, qui pourrait être lui ou son fils – celui-ci portait en effet le même nom - embrassa le protestantisme à Rochechouart à la suite de plusieurs conférences avec le célèbre ministre Daniel de Barthe. Catherine Trompoudon et son mari vivent encore en 1623.
Après 1623, la baronnie de Laron appartient à la famille de La Breuille ( Armes : D'azur à un bois de cerf chevillé de huit cors d'or, soutenu par un cor d'argent, 2 étoiles de même en chef et 1 en pointe.) ; et en 1670, à la famille de La Bermondie.

Le premier membre de cette famille qui l'a possédée parait avoir été François, seigneur d'Anglard, mort avant 1648, marié à Gabrielle de Fontange. Son fils est le '' baron de Laron '' qui, le 25 avril 1653, tient sur les fonts baptismaux Marie de Gay de Nexon.
Au mois d'avril 1670, Françoise, fille unique de feu Léonet de La Breuille. Chevalier, baron de Laron, et de Jeanne de Bosredon, épousa Marc Antoine de la Belmondie, conte de Plaigne, vicomte d'Auberoche en Périgord. C'est donc de cette famille que sont issus les derniers seigneurs de Laron.