legende arthurienne
Le Chevalier à l'épée – 3/ -

Résumé : Gauvain se trouve à la cour du Roi Arthur. Il décide de partir à l'aventure et fait seller son cheval et préparer ses armes. Il a une envie de plaisir et de divertissement. Il part ainsi au hasard et perdu dans ses pensées, il s'égare. Il rencontre un chevalier a qui il demande son chemin pour rentrer à la cour. Le chevalier veut bien l'aider à condition qu'il passe la nuit avec lui et ensuite qu'il l'accompagne chez lui. Gauvain accepte ces contraintes.

Sur la route du château du chevalier, il est prévenu que beaucoup de braves chevaliers sont passés avant lui et ne sont jamais reparus. Gauvain ne renonce pas; il poursuit sa route. Il est bien accueilli par le chevalier qui lui présente sa fille qui est d'une beauté parfaite et qui l'invite à en prendre ''possession''.
A souper recommencèrent les mêmes importunités que le matin. Mais ce fut bien un autre étonnement, quand on se leva de table, et que le père, donnant ordre qu'on lui dressât un lit dans la salle, et destina le sien pour sa fille et pour l'étranger. A ce discours, Gauvain ouvre de grands yeux : il craint d'être tué s'il refuse, d'être tué s'il accepte, et n'a pas la force de répondre. Sans attendre son aveu, on le conduit dans la chambre avec la pucelle. Douze bougies y sont allumées; et pour qu'il puisse jouir toute la nuit des charmes de la compagne qu'on lui destine , il lui est expressément défendu de les éteindre. On l'enferme après cela, et la clé est emportée. La demoiselle se couche donc , et Gauvain se place auprès d'elle.

Quelques dangers qu'on lui eût annoncés jusqu'alors, le péril s'oublie aisément en pareille circonstance. Il allait manquer de mémoire, et la demoiselle l'arrête : « je ne suis pas ici sans garde » lui dit-elle. Ce mot de garde l'étonne, il promène ses yeux dans la chambre et ne voit rien ; mais elle lui fait remarquer près de la fenêtre une épée suspendue. « Cette épée est enchantée, dit la demoiselle; elle me garde et veille sur moi; et c'est la dernière épreuve que réserve mon père à ceux qui ont eu le bonheur d'échapper aux autres. A l'instant même qu'on s'oublie, elle sort du fourreau et vient percer le coupable. Plus de vingt chevaliers qui, comme vous, sont entrés dans ce lit, aucun n'en est sorti vivant. O mon bel ami, de grâce, ne vous exposez pas à leur sort, et n'allez pas me coûter des larmes qui ne finiraient qu'avec ma vie. ».
A ce discours s'augmenta encore la surprise de Gauvain. Jamais il n’avait entendu parler de pareille aventure: elle lui paraissait si étrange qu'il ne pouvait y croire, et qu'il alla même jusqu'à la regarder comme une ruse adroite de la pudeur aux abois. Déjà il s’apprêtait à en faire l'épreuve..
Soudain la fille jette un cri; et l'épée , tombant comme la foudre, vient blesser le prince, et retourne à sa place. Il reste éperdu et presque interdit. Sa compagne lui fait un tendre reproche sur le danger auquel il s'est exposé: elle le félicite de n'avoir mérité au moins qu'une légère blessure, et l'exhorte à se livrer comme elle au sommeil.

Mais les bougies brûlaient toujours, et l'épée enchantée ne punissait pas les regards. Cette clarté cruelle faisait le supplice de Gauvain; bientôt il ne fut plus le maître de commander à sa contrainte. Eh! que dirait-on d'ailleurs à la cour d'Artus, d'un chevalier à qui fut offerte la plus douce des aventures, et que la crainte du danger arrêta? Qu'y penserait-on de cette épée incroyable que personne ne conduisait? Que de railleries! que de reproches.... !
C'en est fait, il aime mieux mourir. Mais déjà l'épée vole, elle fend l'air, et le sang coule de nouveau.
Après cette seconde leçon, vous devinez aisément que le prince ne se plaignit plus de la clarté des bougies, et que, pendant toute la nuit, quelque longue qu'elle lui parût, les railleries de la cour d'Artus ne furent pas ce qui l'occupa davantage.
Le père, quoique par un autre motif, n’avait pas dormi plus que lui. Il était inquiet du succès de sa cruelle épreuve, et n’attendait que le jour pour s'en éclaircir. Quelle fut sa surprise quand il vit l'étranger vivant !
« Par ma foi, répond Gauvain, sachez que je n'ai chose fet quoi mis Par coi je doie estre à mort tret.

La couverture sanglante et percée le trahissait cependant ; et, malgré la prétendue sagesse dont il se vantait, il se vit obligé d'avouer la vérité. On lui demanda son nom, ce nom si célèbre et illustré déjà par tant d'exploits. Le châtelain alors parut saisi de respect, et il avoua , malgré lui, à son tour, que l'enchantement de l'épée venait de finir.
« Elle devait épargner, dit-il, le meilleur et le plus preux de tous les chevaliers: c’était là l'époux que je destinais à ma fille, et il en a coûté, pour le rencontrer, la vie à plusieurs braves; mais, puisqu'elle l'a trouvé enfin , acceptez sa main avec ma terre et mon château.»
Le père dit à Gauvain que, puisqu'il a mis à fin l'aventure, son château, sa fille et l'épée lui appartiennent. Telles étaient alors les lois des combats. Tout ce qui faisait l'objet ou le prix d'une entreprise appartenait de droit au vainqueur; les poésies du temps en offrent mille preuves. C’était la faute du chevalier d'avoir risqué sa fille...
Parzival: Wolfram von Eschenbach
![]() | ![]() |
Parzival - 1884, par Edward Jakob von Steinle (1810-1886) | |
Parzival quitte le Château du Graal. Aquarelle, 1884, par Edward Jakob von Steinle (1810-1886) | Pénitence de Parzival par Edward Jakob von Steinle (1810-1886) |
Comme avec Chrétien, le roman se centre désormais sur les aventures de Gauvain. Perceval – en révolte contre Dieu - rencontre des pénitents. Il rencontre son oncle, l'ermite, qui lui apprend que le Graal est une pierre que des anges ont apporté du ciel, d'où ils ont été bannis en punition de leur neutralité lors de la révolte de Lucifer.
- Combat entre Gauvain et Perceval : le combat est interrompu. Ils se reconnaissent …
- Perceval affronte son demi-frère Feirefiz, l'épée de Perceval se brise... Ils se reconnaissent … et se réconcilient
- Retour au Château du Graal. Perceval devient roi et gardien du Graal. Sa femme Condwiramour le rejoint avec ses fils, Kardeis, roi du Pays de Galles, et Loherangrin. Ce dernier est le chevalier au cygne, qui se marie avec la princesse de Brabant ; il succédera un jour à son père. Feirefiz se convertit et se marie avec la Porteuse du Graal, sœur d'Anfortas, avec laquelle il engendre le Prêtre Jean. Ils s'installent en Inde qu'ils évangélisent.
Le roi Arthur et les géants. -2/2-
Le roi Arthur et les géants. -1/2-
![]() |
La forêt est un monde sans loi, peuplé d'êtres malfaisants : si les monstres, dragons ou géants sont des adversaires sans équivoque, parfois ce sont des fées qui, sous les traits de demoiselles en détresse, éprouvent les chevaliers. Car entrer dans la forêt, c'est pénétrer dans un monde où les forces du mal sont à l'action : le chevalier y fait dans la solitude l'épreuve de sa propre valeur. Une fois qu'il aura triomphé, il pourra revenir dans le monde des hommes et prendre place dans la société courtoise dont il aura contribué par sa prouesse à affirmer la dignité. |
La « Vulgate » du cycle arthurien
Aliénor et Henri II écoutent l'histoire de Lancelot du Lac. Manuscrit fr. 123 fol. 229 2 |
Le Roman de Lancelot du lac |
L'ensemble donne ainsi un tableau extensif et chronologique de l'histoire du Graal et de sa translation d'Orient en Occident, depuis les temps christiques jusqu'à la fin du royaume arthurien, en particulier dans l'Histoire, qui raconte les origines du Graal, et dans la Quête qui raconte les aventures des chevaliers arthuriens partis à la recherche de cet objet saint. » Bnf : Irène Fabry
Le cycle du « Lancelot-Graal », reprend les textes de la Vulgate ( début XIIIe s.) et de la Post-Vulgate (mi-XIIIe s.). Ce sont ces textes qui ont influencé Thomas Malory ( mi XVe s.) pour écrire le Morte d'Arthur
Lancelot tue le chevalier félon Sir Tarquin (Sir Tericam) par John Cadogan Cowper |
Il y a aussi de nouveaux personnages qui ne figurent pas dans les légendes anciennes, tandis que des personnages comme Arthur et Gauvain sont modifiés de façon importante pour permettre à des héros tels que Lancelot, Galahad et Tristan de venir au centre de la scène.
Les aventures de Lancelot du Lac, sont détaillées jusque dans les histoires d’amour successives, principalement celle avec la reine Guenièvre (l'épouse du roi Arthur), mais aussi: celle avec la Dame de Malehaut, celle avec la fille du roi Pellès (qui lui donnera son fils unique, Galaad), etc., et aussi, en parallèle, celle avec le roi Galehaut, seigneur des Îles lointaines, avec lequel Lancelot choisira d'aller reposer pour l'éternité, dans la tombe de la Joyeuse-Garde.
Mais le cycle raconte aussi des aventures d'ordre plus spirituel, voire religieux : celles du Saint Graal, la coupe ayant reçu le sang du Christ, en quête duquel tous les chevaliers de la Table ronde partiront à un moment ou à un autre, le vainqueur de cette compétition sacrée n'étant autre que le fils de Lancelot : Galaad.
La Quête du Saint-Graal: manuscrit - Lancelot endormi à la chapelle du Graal. |
Après les cinq livres de la Vulgate, nommés plus haut, on reconnaît quatre récits : Histoire du Saint-Graal, Merlin, et la Queste del Saint-Graal et La Mort Artu ; écrits entre 1230 et 1240 ( post-Vulgate ). Ici, c'est la question spirituelle qui est privilégiée, au détriment des histoires sentimentales. Des éléments du Tristan en prose, y sont intégrés.
Robert de Boron: Le Graal, et Merlin
Robert de Boron ( fin du XIIe siècle - début du XIIIe siècle) est un clerc ou un chevalier de Franche-Comté. C’est un écrivain français du XIIe siècle, auteur d’un roman en vers sur le Graal.
Détail de Merlin dictant ses prophéties à son scribe, Blaise; français miniature du 13e siècle de Merlin de Robert de Boron en prose (ca écrite 1200). (Manuscrit illustration, c.1300.).
Son œuvre, s'appuie sur celle de Chrétien de Troyes, il fait évoluer le mythe arthurien par sa christianisation.
C'est lui qui fait du Graal une relique chrétienne: le Saint Calice avec lequel Joseph d'Arimathie aurait recueilli le sang de Jésus sur la croix.
Son œuvre est composée d'une trilogie en prose : Joseph d’Arimathie, Merlin et Perceval. Également, un roman en vers : Estoire dou Graal ( 1190), et des fragments d'un récit sur Merlin.
À la fin de son poème, Robert de Boron indique qu'il est au service de Gautier de «Mont Belyal», que l'on identifie avec Gautier de Montbéliard, seigneur de Monfaucon, mort croisé en Terre Sainte vers 1212.
Le Perceval de Chrétien de Troyes, est resté inachevé. L'épisode du Château et du Roi Pêcheur - blessé et se nourrissant de la seule hostie qu'on lui apportait quotidiennement dans un Graal - a enflammé les imaginations. On ne compte pas moins de quatre Continuations du Perceval.
A travers, Merlin ( personnage négligé par Chrétien de Troyes ), Arthur, et Joseph d'Arimathie, Robert de Boron raconte l'histoire du Graal, vase sacré transmis du Christ – par Perceval – à toute la chevalerie, en lui donnant une mission sacrée. L'éthique chevaleresque et courtoise devient à la fois, chez les auteurs qui suivront, l'antichambre d'une véritable mystique...
Ainsi, si l'amour courtois calquait en partie la relation du chevalier à sa dame sur celui du vassal à son seigneur ou du croyant à son dieu, les auteurs du XIIIe s. utilisent à leur tour ce code élaboré au siècle précédent pour en faire l'image visible et codifiée de cette réalité invisible ei indicible qu'est une authentique vie de foi …
Merlin : La version de Robert de Boron, sur l'origine de Merlin, est originale : il le fait naître d'une jeune nonne vierge que le Diable aurait séduite. Le personnage peut-être aussi fou que sage.
D’après Robert de Boron, la table ronde est une création de Merlin pour Uther Pendragon, en souvenir de la Table de la Cène...
À la mort d’Uther, la Bretagne plonge dans le chaos et la table est donnée au roi Léodagan. Lorsque Arthur arrive sur le trône et se marie à Guenièvre, fille de Léodagan, la table est donnée comme dot au nouveau roi qui installe cette table à sa cour.
Dans cette version, la table accueille 150 chevaliers. Les différents chevaliers appelés à s’installer autour de cette table ont leur nom inscrit sur le siège. Seul un siège ne porte aucune inscription et reste vacant en souvenir de Judas. C’est le « siège périlleux » sur lequel seul pourra s’asseoir le meilleur chevalier, celui qui trouvera le Graal et aura le cœur le plus pur. Ceux qui tentent leur chance mais qui ne remplissent pas ces conditions sont engloutis par la terre.
Son neveu ( plutôt un compagnon de Robert) "Hélie de Boron", serait le second auteur du Tristan en prose. La légende dit qu'il aurait eu une liaison avec Marie de France, la poétesse (1160-1210) et ils auraient eu trois enfants !
A lire aussi:
Un film: Excalibur
Film de john Boorman sorti en 1981, avec Nigel Terry.
Uter Pendragon reçoit de Merlin l’Enchanteur l’épée mythique Excalibur. A la mort d’Uter, l’épée reste figée dans une stèle de granit. Seul le jeune Arthur, fils illégitime d’Uter parvient à brandir l’épée Excalibur et devient par ce geste le roi d’Angleterre. Quelques années plus tard, il épouse Guenièvre et réunit les Chevaliers de la Table Ronde. Mais sa demi-soeur, la méchante Morgane, parvient à avoir un fils d’Arthur qui va le pousser à sa perte…
La scène suivante évoque la fin de la quête du Graal par Perceval, et la remise sur pied du roi Arthur, qui rassemble ce qui lui reste de troupe et de chevaliers afin d’aller combattre Mordred, son fils, lors de la bataille finale de Salesbières pour le trône d’Albion. Mise en musique par Carl Orff ( « O Fortuna » de Carmina Burana ) , la scène est là encore, magique !
Qu'est devenu le roi Arthur ?
On peut remarquer, que à l'image de Parzival de Wolfram von Eschenbach (1170 en Bavière - 1220), de très nombreux récits « arthuriens » du Moyen-âge se désintéressent rapidement de la figure d'Arthur.
En dehors de ceux qui racontent les circonstances de son accession au trône, et avant, sa conception magique, son enfance cachée, son avènement miraculeux ; ou de sa disparition, la trahison de Mordred, la bataille finale, sa mort ou son départ vers Avalon ; la plupart des romans arthuriens font de lui un personnage secondaire, ou plus exactement un « élément de décor ».
Ses victoires sur les saxons, sa conquête de la gaule … passent presque inaperçus – dans la matière de Bretagne à partir de XIIe s. En fait, Arthur fournit un contexte suffisamment vague et glorieux pour narrer les aventures d'autres personnages, ses « chevaliers ». La « table ronde », et son roi, Arthur, fournissent un point d'ancrage à ces récits, un cadre narratif, un « indice d'historicité ».
Typiquement, un roman arthurien postérieur à 1160 commence à la cour d'Arthur, la plupart du temps pendant une fête. Un défi est lancé, auquel un ou plusieurs chevaliers répondent, dans des circonstances qui varient énormément d'un récit à l'autre, avec cependant des épisodes récurrents. Le récit suit alors les étapes d'une Quête, c'est à dire d'une suite d'aventures et leurs progression vers le but fixé par le défi à travers un certain nombre d'obstacles et de rencontres. La cour d'Arthur, est le lieu d'où se lance et se relance l'action, puis le lieu où elle est racontée et reconnue...
/http%3A%2F%2Fwww.quetedugraal.com%2Fwp-content%2Fuploads%2F2014%2F02%2FPerceval-ou-le-conte-du-graal-Enluminure_3-300x225.jpg)
Thomas Malory

Pour le monde anglo-saxon, la saga arthurienne est ce qu'elle est grâce à Thomas Malory (1405-1471).
C'est encore aujourd'hui la référence incontournable...
Alfred Tennyson (1809-1892), T.H. White (1906-1964) qui reprend la légende pour en faire un texte plaisant, chevaleresque, iconoclaste et foisonnant qui inspirera Walt Disney, John Boorman ( le film Excalibur ), se sont tous inspirés prioritairement de sa version de la matière de Bretagne. Sa grande fresque arthurienne est achevée en 1470 : la neuvième année du règne d'Edouard IV( 1442-1483) ( en France Louis XI (1423-1483)).
![]()
|
![]()
|
Morte d'Arthur - Illustrator Aubrey Beardsley | Sir Lancelot et la sorcière Hellawes - Aubrey Beardsley |
On ne connait pas bien la biographie de Thomas Malory. Il a été soldat ( chevalier) et a combattu avec Richard Beauchamp, comte de Warwick, à Calais. Il aurait été 'lancastrien' pendant la Guerre des Deux-Roses... Il se pourrait aussi qu'il ait été prêtre... Il aurait été anobli en 1142 et élu au Parlement. Dans les années 1450, il aurait été accusé de viol, meurtre, vol et braconnage mais il est possible que ces faits ne soient que des calomnies. Evadé à plusieurs reprises... Il aurait écrit son roman pendant qu’il était emprisonné à Londres ( 1470), mais son œuvre n’a pu être publiée qu’après sa mort, en 1485, sous le titre : The Morte D'Arthur .
![]()
|
![]()
|
Arthur-and-the-strange-mantle - Aubrey Beardsley
|
The Lady of the Lake Telleth Arthur of the Sword Excalibur - Aubrey Beardsley |
"Le Morte Darthur" a été écrit en anglais et se compose de huit contes en 507 chapitres de 21 livres. Son texte comprend beaucoup de mots français, dont le titre... L'auteur s'est inspire des récits réunis dans « La Vulgate » datant des années 1230-1240... A la différence de ses prédécesseurs, au lieu de développer, Malory résume, élague... Sa version est cohérente et très aboutie.
Voir ici: LA LÉGENDE DU ROI ARTHUR SELON THOMAS MALORY, MANUSCRIT DE 1469