Cherchez " La Femme "
En ce 8 mars, dédié aux femmes, je me propose de rechercher ( ICI : lien vers le site " Cherchez La Femme " ) comment nos grands auteurs et artistes ( hommes ou femmes ) ont vecu leur art au travers de rencontres fondamentales, comme peut l'être la rencontre du masculin et du féminin. Cette expérience originelle qui va jusqu'au plus intime, se vit essentiellement au travers de la beauté, c'est ainsi que la culture nous enrichit chacun des expériences passées des artistes qui ont osé l'exprimer par la peinture, l'écriture, la musique ... etc.
Certains livres ont eu pour moi une réelle importance. Elle n’est sans doute pas liée, du moins pas seulement, à une impression due à leur qualité littéraire, mais - surtout - à la correspondance que j’ai cru lire entre l’attente intérieure que je vivais par ailleurs, et la proposition d’une réponse formulée par un écrivain. Il se jouait une scène, véritable moment initiatique, dans laquelle les personnages répondaient, au fil des pages, à une attente que je n’arrivais pas entièrement à formuler, et qui m’ entrainaient plus loin que je n’aurais pu imaginer … Délice de vivre par héros interposé un passage tout existentiel sur un parcours écrit par un auteur, qui devenait plus proche que le plus fidèle des amis …
Parmi ceux-ci: " Le grand Maulnes " d’Alain Fournier.
Une nuit, lors d'une fête étrange dans un domaine perdu des bois de Sologne, Augustin Meaulnes est ébloui par la beauté d'Yvonne de Galais dont il tombe éperdument amoureux.
« Yvonne de Galais, nous avons reconnu
Glissant près des étangs votre princière image,
Et votre grâce claire, et votre oeil ingénu.
Vous avez eu de nous le plus parfait hommage
Qui naît d’un coeur viril aux soirs du désir pur,
Aux soirs des voeux profonds pour un calme voyage. »
Pierre-Henri SIMON, Recours au poème.
Poésie: Loïc Collet
"Dans le corps à corps des choses et de l'esprit
Naissent les mots.
....
Tu peux les saisir par la peau du cou,
Les épeler, les éplucher, les écorcer,
Les effilocher, les dépiauter...
...
Les conteurs en ont plein leur besace
Et les poètes leur coffre de voyage
Avec eux nous embarquons..."
Loïc Collet: la pierre et la chair.
Le christianisme n’est pas la religion d’un livre :
Pierre Gibert, jésuite, est un exégète. Cela fait des dizaines d’années qu’il étudie « l’ancien testament » et qu’il est toujours passionné.
Et, ce qui m’a frappé, c’est cette insertion sur ce qu’il nomme une difficulté chez les chrétiens : ( article « Le monde de la Bible N°196 » )
… Accepter la Bible dans sa véritable nature, dans ses exigences intellectuelles et théologiques. « Je suis très intrigué, explique t-il, par cette récurrence, chez l’homo religiosus, à résister à l’histoire et à la relativité, qui demande à la Bible d’être in livre « sacré ». Les chrétiens seraient-ils nostalgiques du Coran ? Comment faire admettre ces beaux acquis de l’exégèse critique qui ont pourtant produits du sens ? »
Selon l’exégète, cet homo religiosus refuserait la condition humaine : « Il voudrait une parole d’éternité fixée à un point X derrière nous, alors que l’Evangile nous dit que la plénitude de la vérité est devant nous. Même au Moyen-âge, Thomas d’Aquin, relativisait les premiers récits de la Genèse par rapport à ce qu’Aristote disait. Le retour du créationnisme m’inquiète. »
Poésie: Jean Grosjean, Eugène Guillevic
Vite...! Un peu de poésie ...
La brume est accoudée à des tilleuls,
Un merle chante, une feuille s'égoutte.
Le chemin ne sait pas où il s'en va,
Le temps non plus.
Dieu se cache et se tait.
Arpèges et paraboles
Jean Grosjean
...
Ce n'est pas que j'aie
Quelque chose à dire
De précis, de particulier
Est-ce d'ailleurs
Qu'il s'agit de dire ?
Dire n'est ici qu'un moyen
Pour arriver à quelque chose
...
Eugène Guillevic: Etier
La crise et le catholicisme...
Eloigné des " idées reçues " et même si le "magister " ne me dicte pas ma conduite: comme catholique je suis attentif à ce que communique mon église. Cet avis, tout clérical qu'il soit, m'invite à m'interroger, me questionner; et je suis libre ensuite, en toute conscience, de discerner ce qui est bon pour moi...
Sur la crise, j'ai relevé - ci dessous - des propos " catholiques ":
De Gaël Giraud, jésuite, économiste, CERAS, CNRS, École d’Économie de Paris.
- Le Traité de Lisbonne interdit de monétiser directement les dettes publiques des États (i.e., sans passer par les marchés) par crainte d’une poussée inflationniste. Mais pourquoi avons-nous été si réticents à courir ce risque pour sauver un État, alors que nous l’avons fait pour les dettes bancaires, largement monétisées en 2008 ? Un État vaudrait-il moins qu’une banque ?
( ... ) que l’épouvantail de l’inflation est agité, aujourd’hui, à tort par ceux qui sont opposés à une monétisation des dettes souveraines.
( ...) d’ouvrir un nouveau sentier de croissance européenne. Celle-ci ne peut dépendre que de notre demande interne, donc de la hausse du pouvoir d’achat des classes moyennes européennes – tout le contraire du plan d’austérité exorbitant que Bruxelles et le FMI imposent aujourd’hui à Athènes, avant, que la France et l’Allemagne ne l’exigent de l’ensemble de la zone euro, dans l’espoir de « rassurer » des marchés pris de panique.
De Etienne Perrot, jésuite, économiste, Genève , Février 2012:
- Non sans risque politique, les évêques de la Commission des Épiscopats de la Communauté européenne (Comece) se prononcent en faveur d’une économie sociale de marché, formule née dans l’Allemagne d’après-guerre et reprise dans le traité de Lisbonne de 2007...
- (... ) Les évêques soulignent combien la concurrence n’est pas un produit naturel. Pour être préservée, elle doit être organisée. Ils rappellent le rôle indispensable des initiatives mutualistes et coopératives, mieux à même, souvent, de répondre à des besoins que le marché peut difficilement valoriser. Au-delà des ajustements budgétaires, la Comece pointe avec juste raison pour l’intégration budgétaire, sans laquelle monnaie et marché ne peuvent que déraper. C’est d’ailleurs la seule manière crédible de préserver la substance de la protection sociale et le souci écologique.
- (...) la crise ne pourra être surmontée sans que la sphère financière ne participe largement à la solution par prélèvement sur ses bénéfices.
-
La Comece s’engage sur des propositions politiques qui provoqueront, sans aucun doute, de fortes empoignades : régulation de la sphère financière dont l’importance systémique n’échappe désormais à personne ; restauration des liens entre risques, responsabilités et rémunérations ; limitation des rémunérations des dirigeants ; impôt exceptionnel sur les banques et institutions financières ; taxation des transactions financières ; intégration politique européenne ; changement de l’assiette des cotisation sociales ; investissement dans l’éducation et dans la promotion des familles ; proposition d’un droit européen des contrats ; aide publique aux pays en développement jusqu'à concurrence de 0,7 % du PIB ; économie respectueuse des cycles et des rythmes de la nature «ce qui implique de changer notre rapport aux aliments, à l’énergie et à l’eau » ; en matière de relations internationales, la Comece promeut, à la suite de la récente note du Conseil pontifical Justice et paix [2], une « autorité publique mondiale à compétence universelle ».
- (... )
c’est la traduction politique (car politique il y a dans cette contribution de la Comece) des principes moraux de subsidiarité et de solidarité, lignes de force de la doctrine sociale catholique.
Dans "la Croix " ( 5 Nov 2011) :
- dans Caritas in veritate, Benoît XVI met en garde contre les dérives de la finance. Mais en rappelant aussi que « l’être humain est fait pour le don », il invite à faire en sorte que le principe de gratuité et la logique du don trouvent « leur place à l’intérieur de l’activité économique normale ». Et il est probable que nous ne sortirons pas de la crise sans que la gratuité et le don nous aient libérés du poids de la dette et de la violence qu’elle suscite.
Dans un document du Vatican, intitulé "Pour une réforme du système financier international dans la perspective d'une autorité publique à compétence universelle":
- Le Vatican met en garde contre "l'idolâtrie du marché" et "l'idéologie néo-libérale" selon laquelle les problèmes actuels seraient exclusivement d'ordre technique.
"La crise a révélé des attitudes d'égoïsme, de cupidité collective et d'accaparement des biens sur une vaste échelle", poursuit-il, ajoutant que les économies mondiales devaient assumer une éthique de la solidarité entre pays pauvres et riches.
-( ... ).L'importance des facteurs éthiques et culturels ne peut donc pas être négligée ou sous-estimée. En effet, la crise a révélé des attitudes d'égoïsme, de cupidité collective et d'accaparement des biens sur une vaste échelle. Personne ne peut se résigner à voir l'homme vivre comme un loup pour l'homme , selon le concept mis en évidence par Hobbes .
Le document pointe une orientation de style libéral – réticente à l'égard des interventions publiques dans les marchés , qui dit-elle, a fait opter pour la faillite d'un institut international important, en pensant ainsi pouvoir limiter la crise et ses effets. Ce qui, hélas, a entraîné la propagation du manque de confiance, qui a induit des changements soudains d'attitudes réclamant des interventions publiques sous différentes formes et de vaste portée (plus de 20 % du produit national) afin de tamponner les effets négatifs qui auraient emporté la totalité du système financier international. .
Le coupable serait donc l'idéologie du marché : Avant tout un libéralisme économique sans règles ni contrôles. Il s'agit d'une idéologie, d'une forme d' apriorisme économique qui prétend tirer de la théorie les lois de fonctionnement du marché et celles dites lois du développement capitaliste, en exacerbant certains aspects. Une idéologie économique qui fixe à priori les lois du fonctionnement du marché et du développement économique sans se confronter à la réalité risque de devenir un instrument subordonné aux intérêts des pays qui jouissent concrètement d'une position avantageuse au plan économique et financier. (N°1)
Le Conseil Pontifical Justice et paix met en garde contre le risque d'idolâtrie du marché qui ignore l'existence des biens qui par leur nature ne sont et ne peuvent être de simples marchandises (n°2) et souhaite promouvoir une éthique de la solidarité , régulant le marché.
DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L'ÉGLISE
« Le marché libre ne peut être jugé sans tenir compte des fins qu'il poursuit et des valeurs qu'il transmet au niveau social. De fait, le marché ne peut pas trouver en lui-même le principe de sa propre légitimation. Il revient à la conscience individuelle et à la responsabilité publique d'établir un juste rapport entre les fins et les moyens. Le profit individuel de l'agent économique, bien que légitime, ne doit jamais devenir l'unique objectif. À côté de celui-ci, il en existe un autre, tout aussi fondamental et supérieur, celui de l'utilité sociale, qui doit être réalisé non pas en opposition, mais en cohérence avec la logique du marché. Quand il remplit les importantes fonctions rappelées ci-dessus, le marché libre sert le bien commun et le développement intégral de l'homme, tandis que l'inversion du rapport entre les moyens et les fins peut le faire dégénérer en une institution inhumaine et aliénante, avec des répercussions incontrôlables…. »
le Cardinal RENATO RAFFAELE MARTINO, Président du Conseil Pontifical « Justice et Paix » CITÉ DU VATICAN, Le 29 juin 2004
Parabole de l'intendant impitoyable
Un président de banque centrale voulait régler ses comptes avec ses débiteurs. Il commence en convoquant quelqu’un qui lui devait 60 milliards d’euros. Comme cet homme n’avait pas de quoi le rembourser, il ordonne de saisir tous ses biens et de le mettre en prison en remboursement de sa dette. Mais, tombant à ses pieds, l’homme lui dit : « Prends patience envers moi, je te rembourserai tout ». Saisi de pitié, le président de banque centrale le laisse partir. En rentrant, l’homme trouve un de ses débiteurs qui lui devait 60 000 euros. Il se jette sur lui pour l’étrangler en disant : « Rembourse ta dette ». Celui-ci le supplie : « Prends patience envers moi et je te rembourserai ». Mais l’autre refuse et le fait jeter en prison. Ses compagnons, voyant cela, sont profondément attristés et vont tout raconter au président de la banque centrale. Alors, celui-ci le fait appeler et lui dit : « Grossier personnage, je t’avais remis cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi j’avais pitié de toi ? » Dans sa colère, le président de la banque centrale le livra aux juges jusqu’à ce qu’il ait tout remboursé.
Il s’agit là, bien sûr, d’une transposition un peu maladroite de la parabole évangélique (Mt 18, 23-35). Mais Jésus lui-même ne se référait-il pas à la situation sociopolitique et économique de son époque pour évoquer le Royaume de Dieu ? Un Royaume qui concerne nos affaires humaines dans ce qu’elles ont de meilleur et de pire. La parabole rappelle ainsi le caractère choquant de nos prétentions à exiger le paiement de nos dettes envers et contre tout, même lorsque nous sommes dans notre droit.
de Bertrand Heriard: Cet article a été publié dans La Croix du samedi 5 et dimanche 6 novembre 2011.
Le mécanisme de la dette
Apprenez en quelques minutes ce qu'est la création monétaire par le crédit, le système des réserves fractionnaires, et l'article 123 du traité de Lisbonne... sans lesquels il est impossible de comprendre l'origine des dettes publiques et privées qui ravagent l'ensemble des pays développés.
Vous vous rendez dans une banque demander un prêt, par ex 10.000 Unités de Monnaie (UDM).
Cette banque pourrait vous prêter une partie des économies de ses autres clients. Le total des prêts accordés à tous les demandeurs serait donc au maximum le total des économies déposées par tous les épargnants. Or, les banques prêtent bien plus de sous qu'elles n'en ont dans leurs coffres. C'est légal, elles ont le droit d'agir ainsi. Les banques prêtent donc des sous qu'elles n'ont pas.
Comment?
Par un jeu d'écritures très simple: on crée d'un côté une colonne "moins" avec 10.000 UDM que vous devez rembourser, et de l'autre côté une colonne "plus" avec 10.000 UDM que vous pouvez dépenser.
Le côté "plus", c'est le prêt, c'est de la monnaie que vous pouvez utiliser.
Le côté "moins", c'est votre dette.
Lorsque vous remboursez, le côté "moins" diminue pour tendre vers zéro.
Car, avant ce jeu d'écritures, la banque possède "zéro". Après le jeu d'écritures, il y a encore zéro puisque d'un côté on a plus 10.000 UDM, et de l'autre moins 10.000 UDM. Mais grâce à cette opération, 10.000 UDM ont été créés à partir de RIEN, et deviennent utilisables dans le monde RÉEL. Et il existe une contrepartie à ce "rien" devenu 10.000 UDM: vous êtes endetté pour cette même somme. Car bien que cet argent ait été créé à partir de rien, vous devez le rembourser.
La colonne "moins" permet à la banque d'exiger de vous un remboursement, et même de saisir vos biens (réels) si vous ne pouvez pas rembourser. En cas de non remboursement de cet argent créé à partir de RIEN, la banque saisira vos biens RÉELS: voiture, logement, meubles, bibelots, électroménager, hi-fi, etc.
Supposons que vous remboursiez. Vous rendez, en une ou plusieurs fois, les 10.000 UDM créés à partir de rien puis mis à votre disposition. La colonne "moins" 10.000 UDM passe à zéro. Nous revenons à la situation initiale: l'argent qui n'existait pas n'existe plus.
Mais ...
... la banque vous demande de lui verser, en plus de la somme prêtée, des intérêts. La banque vous a donné une somme d'argent, donc (en théorie) vous pouvez lui rembourser cette même somme d'argent. C'est comme un objet prêté que vous rendez. Par contre, la banque ne vous donne PAS de quoi lui verser des intérêts. Vous devez donc prélever ces intérêts sur la masse monétaire en circulation.
Or, normalement, la monnaie en circulation est (devrait être) le reflet du volume de biens et de services disponibles à un moment donné:
les consommateurs doivent (devraient) pouvoir acheter TOUS les biens et services disponibles,
les producteurs doivent (devraient) pouvoir écouler TOUTE leur production.
S'il y a plus de biens et services disponibles, il est normal d'augmenter la masse monétaire en circulation, afin que les achats puissent s'effectuer correctement (ou de baisser les prix, tout dépend du cas de figure et des choix).
Or, le mécanisme de la dette prélève de l'argent "réel" en circulation (correspondant aux biens et services réels disponibles sur le marché) pour le détourner vers les banques. Et cet argent ne sert pas uniquement à payer les salaires des employés de banque. Une partie devient PROPRIÉTÉ des banques. Les banques s'approprient de l'argent "réel" ("réel" car cet argent est un pouvoir d'achat sur des biens réels).
Chaque mois, des millions d'endettés (individus, entreprises, pays) versent des intérêts à leur banque. Ils rendent aux banques de l'argent emprunté, qui a donc temporairement augmenté la masse monétaire en circulation, et ce remboursement est normal. Mais en plus, à cause des intérêts, ils diminuent la masse monétaire "réelle" en circulation. A l'échelle d'un pays ou de notre planète, les banques s'approprient une énorme partie de la monnaie "réelle" et influent sur la facilité des échanges de biens et services réels.
S'il manque de l'argent en circulation, les clients ne peuvent acheter, les producteurs ne peuvent vendre, les banques s'approprient les biens des individus ou entreprises en faillite.
S'il y a trop d'argent en circulation, les prix flambent.
Avec cet argent, les banques peuvent à leur tour acheter des biens et services RÉELS. Les banques vont ainsi bien plus loin que leur rôle de gestionnaires de comptes et de prêteurs: elles attirent à elles, via les remboursements ou les saisies, de vastes quantités d'argent leur permettant de devenir petit à petit propriétaires de terrains, d'immeubles, d'entreprises, de médias, etc.
Les banques peuvent aussi garder pour elles une partie de ces sommes colossales, diminuant ainsi la masse monétaire en circulation, et freinant l'activité économique réelle. Les usines sont là, les machines sont là, les ouvriers sont là, mais plus rien ne fonctionne!!! Les banques peuvent aussi, à l'opposé, décider de créer suffisamment d'argent pour qu'un dictateur puisse financer une guerre ...
De plus ...
... quantité d'individus, d'entreprises, de pays, n'arrivent pas à verser leurs intérêts mensuels. Beaucoup de ces "entités", plutôt qu'on saisisse leurs biens (réels), demandent alors de nouveaux prêts afin de rembourser les anciens. Leur dette ne fait que croître. Ces "entités" en arrivent à verser aux banques PLUSIEURS FOIS le montant du prêt initial.
Et dans le cas des pays, lorsqu'ils ne peuvent pas rembourser, les banques peuvent exiger d'eux diverses mesures économiques. Les banques peuvent par ex demander aux pays endettés de s'ouvrir aux importations des usines détenues par ces mêmes banques (ou par les financiers possédant les banques). Elles peuvent aussi exiger de ces pays qu'ils orientent leur production vers l'exportation afin de récupérer davantage d'argent chez les autres pays, et donc afin de pouvoir verser toujours davantage d'intérêts. Les banques prennent ainsi le contrôle de pays entiers. On peut en arriver à ne plus utiliser les terres agricoles pour les besoins des habitants de ces pays, mais pour cultiver des produits exportables. On peut en arriver (c'est la triste réalité) à connaître pauvreté, malnutrition, famine, dans des pays exportateurs de nourriture! C'est le cas de beaucoup de pays du tiers-monde aux mains du FMI (Fond Monétaire International), de la Banque Mondiale et de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce). Et ce trio s'intéresse de + en + à l'Europe ...
De plus (encore) ...
... l'argent des individus, entreprises, pays, ayant dépensé leurs prêts, se retrouve au final entre les mains d'un petit nombre de financiers (y compris des banques). Les millions de petites et grosses dettes sur notre planète, càd les millions de colonnes "moins", ont pour contrepartie quelques centaines ou milliers de "gros possédants" ayant récupéré cet argent.
Une grosse partie, si ce n'est la totalité, des grosses fortunes, est donc la contrepartie des millions de dettes dans toutes les banques de tous les pays.
Je rappelle que les banques ont créé ces énormes quantités d'argent à partir de rien: d'un côté de la monnaie qui circule, de l'autre des dettes à rembourser. Les banques ont permis ARTIFICIELLEMENT d'un côté les grosses fortunes, de l'autre côté des millions d'endettés (individus, entreprises, pays).
Or je rappelle que la somme de tout ça est ZÉRO! La masse monétaire en circulation, nécessaire aux échanges de biens réels, est à peu de choses près la même, mais en plus on a permis par un JEU D'ÉCRITURES d'énormes fortunes et des millions de dettes.
On pourrait (pure utopie), annuler d'un coup dettes et grosses fortunes. La seule monnaie restante serait la masse monétaire en circulation pour les échanges de biens et produits RÉELS. On pourrait d'un coup "ré-initialiser" la situation ...
____La solution?__
• Les états, et NON les banques privées (les banques "fédérales" sont actuellement aux mains d'actionnaires privés), émettent la monnaie nécessaire (si besoin) à l'augmentation de la masse monétaire en circulation. Les états gèrent leur monnaie (augmentation ou diminution) eux-mêmes. Sans emprunter cet argent avec intérêts.
• Les états, et NON les banques privées, émettent la monnaie nécessaire à de gros travaux ponctuels, par ex suite à une catastrophe naturelle. Cet argent, à dépenser intégralement dans le pays concerné (pas de dividendes partant à l'étranger; pas de thésaurisation), sera tôt ou tard récupéré par l'état sous forme d'impôts et taxes (ou tout simplement annulé dans le cas d'une monnaie de consommation comme celle de "l'économie distributive"), et donc à la fin on revient à zéro. Il s'agit en quelques sortes d'un prêt sans intérêts. A la fin des travaux ponctuels, la masse monétaire en circulation revient à son niveau normal, mais la richesse réelle (routes, bâtiments, ...) a augmenté, et entre temps des salaires ont été versés, des familles ont vécu.
• Les banques privées peuvent facturer des services, mais ne prêtent rien aux états. On peut envisager la disparition totale du prêt avec intérêt. Les banques peuvent facturer leurs services, mais pas ad vitam aeternam. Elles peuvent par ex demander une participation ponctuelle aux bénéfices d'une entreprise réalisés grâce à leur investissement, mais uniquement en cas de profit. Autre ex, la construction de la maison d'un particulier (pas de profit financier pour le particulier) ne peut PAS donner lieu à des intérêts: le particulier ne paye que le temps passé par le banquier à gérer son dossier.
De +, les banques doivent cesser de détourner de l'argent vers les circuits financiers (Bourse), et ne doivent faire aucun profit. Les salaires des employés de banque retourneraient dans le circuit réel, ce qui est correct, et on n'a ainsi pas de "pompe à fric" permettant de bâtir des empires financiers dangereux pour tous. Et susceptible de permettre à quelques uns de se transformer en "maîtres du monde".(toute ressemblance...)
Au fait, pourquoi ne fait-on pas déjà tout ça, puisque ça a l'air si simple? Parce que les banquiers ont progressivement conquis le pouvoir depuis deux ou
trois siècles. Ce sont eux nos vrais dirigeants (non élus), et non nos prétendus politiciens (élus).
Arnaud DELAGE http://batisseur.free.fr
Catholique ou chrétien...?
« Dans la recherche religieuse, chacun de nous ne peut parler que pour lui-même et ce n’est que pour lui-même qu’il a le droit de parler. » John Henry Newman
Il me semble qu’il y a une confusion ( volontaire ? ) chez les catholiques de confondre chrétien et catholique : l’un comprend l’autre et non réciproquement.
D’abord le Christ, puis l’Eglise.
« Qu’est-ce qu'être catholique ? Je préférerais répondre à la question : Qu’est-ce qu’être chrétien? Pourquoi? Parce qu’être catholique, c’est d’abord et avant tout être chrétien. » Michel Souchon, sj.
Je sais qu’être catholique, c’est être chrétien… mais c’est quoi alors : « être catholique » ?
« «Je crois à la sainte Église catholique» ne veut donc pas dire : «J’ai foi en l’Église catholique à l’exclusion des autres», mais j’ai foi en «la catholicité de l’Église», en son universalité. Elle est catholique lorsqu’elle qu’elle s’adresse à tous les hommes, à l’univers entier ; elle est catholique parce qu’elle tient de son Seigneur tout ce qui est nécessaire au salut de tous ; parce que personne n’est exclu de ce salut. »M. Souchon
Je réagis et reprends des citations d’un texte de Patrick Kéchichian, à propos de la spécificité d’être catholique.
« Nous nous trouvons de nouveau devant la question: que pouvons-nous espérer ? Une autocritique de l’ère moderne dans un dialogue avec le christianisme et avec sa conception de l’espérance est nécessaire. Dans un tel dialogue, même les chrétiens, dans le contexte de leurs connaissances et de leurs expériences, doivent apprendre de manière renouvelée en quoi consiste véritablement leur espérance, ce qu’ils ont à offrir au monde et ce que, à l’inverse, ils ne peuvent pas offrir. Il convient qu’à l’autocritique de l’ère moderne soit associée aussi une autocritique du christianisme moderne, qui doit toujours de nouveau apprendre à se comprendre lui-même à partir de ses propres racines. » Benoît XVI, Spe salvi, du 30 novembre 2007
Pour ce qui me concerne, le catholicisme est un peu mon vêtement… Il m’est utile et indispensable, mais le christianisme, lui, m’est beaucoup plus collé à la peau. Bien sûr, cette analogie est pauvre, en ce qu’être catholique n’est pas une mode, une apparence … Par contre, l’habit évolue, et nous pouvons porter un costume différent, sans être « opposé » pour autant … Beaucoup d’éléments de mon costume, se réfèrent au passé : la plupart ont deux mille ans, et d’autres plus anciens encore, et pourtant dans son aspect total, il est très moderne et anti conventionnel… Certaines pièces du costume, ont totalement disparu : « L’agressivité, la violence, l’intolérance appartiennent au mode ancien. Ce qui doit appartenir au mode nouveau c’est la clarté de la voix, la juste articulation de la parole, le désir, certes, de se faire comprendre, mais pas au détriment d’adversaires imaginaires. » Patrick Kéchichian… Les adversaires imaginaires étant pour moi : les autres religions, ou l’athéisme, ou l’incroyance …
« Il ne s’agit pas de faire nombre, écrit encore François Cassingena, mais de faire signe. » François Cassingena
Si comme l’écrit Mgr Dagens « L’Eglise catholique ne se considère pas comme l’Eglise des seuls catholiques », il peut en être de même de chacune des églises chrétiennes. Et ce serait alors l’unité dans la diversité… Ce qui n’est pas vrai aujourd’hui .. !
L’Eglise de Jésus-Christ, en soi, n’est pas « catholique romaine », mais chrétienne. La diversité des églises n’est qu’une conséquence de notre difficulté d’appréhender l’absolu chrétien. Et la diversité des religions, que la conséquence de notre difficulté d’appréhender l’Absolu.
« Chacun dispose librement de sa faiblesse, libre à lui d’en user judicieusement. » Alexandre Jollien