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Les légendes du Graal

Voir la Beauté

21 Juillet 2011 , Rédigé par Perceval Publié dans #Art

« Regarder une chose et la voir sont deux actes très différents. On ne voit quelque chose que si l'on en voit la beauté. Alors, et alors seulement, elle vient à l'existence. VanGoghCielEtoile1À présent, les gens voient des brouillards, non parce qu'il y en a, mais parce que des poètes et des peintres leur ont enseigné la mystérieuse beauté de ces effets. Des brouillards ont pu exister pendant des siècles à Londres. J'ose même dire qu'il y en eut. Mais personne ne les a vus et, ainsi, nous ne savons rien d'eux. Ils n'existèrent qu'au jour où l'art les inventa. » Oscar Wilde, Le Déclin du mensonge (1928)

 

Il me semble, que l’on pourrait – par analogie et, pour ceux qui ne comprennent pas l’engagement dans une démarche spirituelle - remplacer Beauté par Divin, remplacer poètes par apôtres, saints, ou maîtres spirituels… Quant au terme invention, je le prends dans le sens de la recherche scientifique : une étoile est inventée par celui qui la découvre …

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P
<br /> Merci de votre commentaire... que je dois relire ... D'ici, dans une bibliothèque, sur le lieu de vacances ... Je ne peux l'apprécier en entier ...<br /> Pour ce texte de Wilde, je reconnais l'avoir utilisé comme une analogie... Pour non pas les sceptiques, mais les anti... qui ne comprennent pas que l'on puisse s'écarter ( par la "grâce" ) de la<br /> "pesanteur"...<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Je ne suis pas trop penché pour la christianisation de textes séculiers. D'autant plus que Wilde avait une désaffection pour la religion officielle dont il avait suivi l'opposition ne seulement pas<br /> à cause de sa position d'un art pour l'art mais aussi de par sa condition de homosexuel. Par ailleurs, il y a quelque chose qui se perd toujours dans la traduction, l'original c'est mieux:<br /> <br /> "To look at a thing is very different from seeing a thing. One does not see anything until one sees its beauty. Then, and then only, does it come into existence."<br /> <br /> C'est donc le texte original dans son contexte historique et culturel qu'attire mon attention. Malgré un pragmatisme britannique (inculqué à ses citoyens à travers l'éducation) qu'impose une<br /> attitude conformiste sur la réalité socio-politico-économique (la noblesse et le peuple) et la vérité absolue (l'anglicanisme) ... Wilde démontre que tout consensus est une élaboration humaine<br /> soumise par conséquence à l'analyse critique. J'aime bien un documentaire qui explique très bien l'apprentissage dont nous sommes soumis lorsqu'on regarde quelque chose : "La Vue" (France5,<br /> http://www.dailymotion.com/video/xia0oz_mon-corps-ce-heros-la-vue-03-03_tech )<br /> <br /> C'est pour quoi l'accueil positif de la part des artistes des USA, pays fondé sur le principe de la liberté : imaginer qu'il est possible de vivre un rêve et pouvoir d'en faire sa source des<br /> revenus. Un bon exemple est donné par l'artiste canadien Pierre Guimond dans le filme "Les états imaginés d'Amérique" (Tv Arte, rédifussion le vendredi, 29 juillet 2011 à 10:00).<br /> <br /> Cependant, ce qui étonne est l'insistance de Wilde à rester en Angleterre. Son attachement charnier à la terre qui l'avait vue naitre. Comme quoi on peut tenter de se libérer des moules des<br /> institutions terrestres mais il n'est pas si évident de pouvoir détacher le nombril de la terre maternel.<br /> <br /> Peut-être qu'un Cioran aurait plu à Wilde :<br /> <br /> Le sceptique peut admettre que la vérité existe, mais il laisse l'illusion aux innocents, l'illusion de croire qu'un jour elle pourra être possédé. En ce qui me concerne, pense-t-il, je m'en tiens<br /> aux apparences, je les constate et je me rejoins à elles dans la mesure où, comme tout être vivant, je ne peux pas faire autrement. J'agis comme les autres, j'exécute leurs mêmes actions, mais je<br /> ne me confonds ni avec mes paroles ni avec mes actes. Je me soumets aux coutumes et aux lois, je fais comme si je partagé les croyances, c'est à dire, les manies de mes concitoyens, tout en sachant<br /> que, finalement, je suis si peu réel comme eux.<br /> Qui est donc, le sceptique? Un fantôme ... conformiste. (dans Écartèlement)<br /> <br /> <br />
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