''The Coming Race '' ( La race à venir) d'Edward Bulwer-Lytton, publié en 1871; nous semble bien inoffensif...
Pourtant, s'est construite une légende de la '' Société du Vril '', apparentée à la Société de Thulé : une petite société raciste pangermanique en Allemagne entre 1919 et 1933...
Revenons en arrière...
Edward Bulwer-Lytton, influencé par le mesmérisme, imagine un grand fluide qui pénétrerait toute la nature. Et - dit-il - « de même certains êtres, comme la torpille, peuvent être chargés d'électricité, sans jamais pouvoir communiquer ce pouvoir à d'autres ; j'ai supposé l'existence d'une race chargée de cette électricité et ayant acquis l'art de la concentrer et de la diriger - en un mot d'être les conducteurs de ses éclairs. »
Ensuite, cette notion de Vril va être développée par Louis Jacolliot (1837–1890), écrivain et consul de France en Inde durant le second empire dans Les Fils de Dieu (1873) et dans Les Traditions indo-européennes (1876). pendant son séjour de trois ans en Inde, il va être très inspiré par la culture et la mythologie indiennes...
Jecolliot reprend l'histoire du continent perdu de Mu, en appelant cette terre Rutas et engloutie dans l'océan indien... Dans '' Les Fils de Dieu '' il propose le nom d'Asgartha signifiant « la ville du soleil » soit une ancienne cité du grand-prêtre brahmatma.
Alors, L'Agarttha signifierait : insaisissable à la violence, inaccessible à l'anarchie, et serait une ville située sous les monts de l’Himalaya en 1800 av. J.-C. Son roi garde un secret qui permet de fabriquer des armes puissantes grâce auxquelles le Christ anéantira le mal et établira la paix.
L'Agartha est en général présentée comme un monde idéal dépositaire de connaissances ou de pouvoirs surnaturels. On évoquerait ainsi, un royaume souterrain au nom d' "Agartha", et sa capitale "Shamballah". Shambhala (en sanskrit शम्भल « lieu du bonheur paisible »)
Le nom d'Agartha est employé par Joseph Alexandre Saint-Yves (1842 -1909), un érudit, poète et écrivain français. A ce propos, Saint-Yves commence à réfléchir, à travailler sur l'Archéomètre dans le courant des années 1890 et travailla sur ce sujet jusqu'à sa mort.. Gérard Encausse ( alias Papus) et quelques amis et collaborateurs de Saint-Yves publient un gros livre, L'Archéomètre - Clef de toutes les religions et de toutes les sciences de l'Antiquité - Réforme synthétique de tous les arts contemporains ; et c'est dans ce livre qu'est révélé l'existence d'une société entièrement fermée sur elle-même, l'Agarttha, un corps enseignant, une université antique issue de l'empire de Ram au travers des âges.
Ce dont le ''Vril '' est le support, c'est l'idée ( le rêve, l'espoir..) d'une énergie naturelle, puissante, illimitée... et pourquoi pas ''spirituelle''...
La légende se fabrique en s'attachant à des personnages réels qui évoquent plus ou moins cette idée, en les rattachant ensuite à un développement en prise avec la réalité historique. Le nazisme et son idéologie se prêtent bien à ces rêves fous de super-pouvoirs …
Ainsi sont sollicités des personnages, comme :
Karl Haushofer (1869-1946) théoricien de la géopolitique allemande, qui a été récupéré par le nazisme. « Ainsi, c'est bien mon vieux compagnon de voyage qui fut responsable, sans que je sache si c'était à dessein, du déplacement fondamental, et fatal pour le monde, de la stratégie d'Hitler. » Zweig
Marié à une femme de religion juive ; il est un proche de Thomas Mann et rencontre Stefan Zweig lors de son voyage en Inde...
On évoque aussi, l’ingénieur Nicolas Tesla (1856-1943), génial découvreur en énergie électrique ... Et, important, il s’intéressait aux spiritualités orientales...
« Dans quelques générations nos machines seront animées grâce à une énergie disponible en tous points de l’univers.[…] [En effet,] dans l’espace, il existe une forme d’énergie. Est-elle statique ou cinétique ? Si elle est statique, toutes nos recherches auront été vaines. Si elle est cinétique – et nous savons qu’elle l’est –, ce n’est qu’une question de temps, et les hommes réussiront à connecter leurs machines aux rouages de la nature. » Conférence 1892
Willy Ley (1906-1969), auteur scientifique américain d'origine allemande. Il a été un des pionniers de la conquête spatiale.
Il quitte en 1935, l'Allemagne nazie pour le Royaume-Uni puis les États-Unis. Il aurait évoqué l'existence d'une société nazie consacrée à la recherche du Vril ...
Pseudoscience in Naziland », essai de Willy Ley, paru dans le magazine de science-fiction Astounding, mai 1947 --->
Enfin, La légende d'une société du Vril, nous met sur la piste de médiums allemands autour de belles jeunes blondes aux longs cheveux, dont Maria Orsic- professeur de ballet - serait une grande prêtresse, évadée de Berlin en 1945, et dont on aurait perdu la trace. Elle serait en lien avec une civilisation extra-terrestre …. J'ignore l'origine et comment cette histoire est venue rejoindre la saga du Vril … ?
Amiens - La galerie des Rois «restaurée» par Viollet-le-Duc entre 1849 et 1861
En France, la Troisième république connaît une vison romantique du Moyen-âge, toujours entaché des légendes noires que les politiciens anticléricaux entretiennent à dessein… Ensuite, le Moyen-âge est plus rose et nimbé d’idéalisme, influencé par le vent frais venu des pays anglo-saxons… C’est après une traversée du désert de cet entre-deux guerres, dans les années 1950, et 1960, que le Moyen-âge retrouve une place de choix dans notre imaginaire : un Moyen-âge ni tout à fait rose, ni tout à fait noir, mais à coup sûr marqué de plus d’angoisses et d’inquiétudes que celui qui avait cours dans les années 1920-1930…
Joseph Bédier, à travers une édition du Roman de Tristan et Iseut destinée au grand public en 1900, fait timidement entrer l’héritage arthurien au sein de la littérature française… Ce fut le début d’un grand moment bédiériste de la traduction de l’ancien français… Aussi, sont proposés au grand public : la Légende de Guillaume d’Orange, et les Lais de Marie de France, transposés par aul Tuffrau.
Une nouvelle rédaction des Romans de la Table Ronde, par Jacques Boulenger qui a su conserver toute la saveur d’autrefois, avec des paragraphes plus courts, des phrases plus nerveuses, une allure plus vivante …
Albert Béguin propose une traduction de la Queste del Saint Graal, admirable de pudeur et de justesse, complétée dans le même esprit vingt ans plus tard par Yves Bonnefoy.
De très nombreux auteurs, de Péguy à Cocteau en passant par Aragon, Benoit ou Barrès ( Un jardin de l’Oronte) ont placé leurs écrits sous le signe du Moyen Âge, que ce soit d’un point de vue esthétique ou politique, marquant ainsi une nette rupture avec la méfiance, voire l’hostilité, qui caractérisait souvent les relations avec cette période depuis les Lumières ...
En 1918 paraissait: ''Très plaisante et recreative hystoire de Perceval le Galloys jadis chevallier de la Table Ronde lequel acheva les adventures de Sainct Graal, au temps du noble Roy Arthus '' publié par Guillaume Apollinaire (1880-1918). Tiré de la ''Tres plaisante et recreative hystoire de Perceval le Galloys (éd. De 1530) ''
La couverture reprend la gravure de Perceval à cheval de Galliot du Pré.
Signé par Guillaume Apollinaire, ce remaniement est en réalité du à Blaise Cendrars. C’est un habile montage des aventures de Perceval, à l’exclusion de tout ce qui concerne Gauvain, Caradoc et les autres personnages secondaires du texte original.
René Barjavel a donné sa propre version romancée des amours de Viviane et Merlin dans son roman L’Enchanteur en 1984.
On y retrouve de nombreux personnages tels que le roi Arthur et son épouse Guenièvre, Lancelot du Lac, Galaad et Perceval…
Cocteau-chevaliers-
Livre Édition Gallimard – 1941
Jean Marais, en chevalier
Notre époque ne craint pas de faire subir au mythe du Graal une sorte d’ « inversion maligne », pour reprendre un terme cher à Michel Tournier. Ainsi, dans la pièce de Cocteau Les Chevaliers de la Table ronde, le Graal devient maléfique, c’est lui qui rend « gaste » le pays. Julien Gracq lui aussi inverse le sens du mythe, faisant couler dans le vase sacré le sang impur d’Amfortas. On pourrait citer aussi le cas d’Italo Calvino qui, dans Le Château des destins croisés, se sert des tarots comme d’une simple « machine narrative combinatoire » pour engendrer une fiction littéraire et où le mythe du Graal est utilisé pour ruiner l’ésotérisme de la légende.
Les chevaliers de la Table Ronde ( 1953 ) de Richard Thorpe
Louis VII de France, (1120-1180), roi des Francs de 1137 à 1180.
Henri II d'Angleterre (5 Mars 1133 au 6 Juillet 1189)
Aliénor d'Aquitaine (1122 ou 1124 à 1 Avril 1204)
Marie , comtesse de Champagne (1145 - 1198) est la fille aînée de Louis VII de France et de sa première épouse, Aliénor d'Aquitaine .
Geoffrey de Monmouth, Historia regum Britannie 1136 (latine)
Wace (1100- 1174) Roman de Brut , c. 1155 (anglo-normande)
Chrétien de Troyes (1135-1185)
Wolfram d'Eschenbach ( 1170-1220)
- La cathédrale d'Otrante, c. 1163 Mosaique : Rex Artirus
- ''Découverte'' de la tombe d'Arthur : 1190 (latin ) rapportée par Gerald of Wales
Le cycle de la Vulgate : la Queste del Saint Graal , la Mort (le roi) Artu , le Lancelot , le Estoire del Saint Graal , et la Vulgate Merlin c. 1215-1235 (Français)