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xviiie siecle

de 1759, les '' Mémoires sur l'ancienne chevalerie '' -1/.-

Publié le par Perceval

Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye (1697-1781) publie, après un mémoire concernant la lecture des Anciens Romans de Chevalerie ; en 1759 les '' Mémoires sur l'ancienne chevalerie '', rééditées au cours du XIXe siècle, et saluées par Ch. Nodier …

Dès 1748, La Curne de Sainte-Palaye est reçu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, après avoir entrepris l’étude des chroniqueurs du Moyen Âge, ce qui le conduit à rechercher les origines de la chevalerie.

Bien sûr l'auteur y fait l'éloge de la noblesse, dont il rappelle les valeurs... Ses sources relèvent de textes littéraires... Et c'est le début d'une recherche historique de la chevalerie …

Ce sont les érudits de la seconde moitié du XVIIIe siècle, qui ont redécouverts la littérature médiévale, l'ont ''traduite'', et l'ont fait lire .

La Curne de Sainte-Palaye, écrit un glossaire de l'ancien français et propose une réécriture des œuvres de Chrétien de Troyes … Il applique la technique de la synthèse à des dialogues de Chrétien de Troyes, rapidement repris sous la forme du discours rapporté... Exemple :

« Lancelot lui proposa de les rompre [les barreaux de fer protégeant la fenêtre], la reine lui en representa l’impossibilité par leur grosseur, mais il l’assura que rien n’estoit capable de l’empecher de l’approcher que sa deffence. Elle lui donna toute permission, et convint qu’il estoit plus convenable […] qu’elle allât l’attendre dans son lit. (f. 291v) » Il s'agit ici du moment crucial où Lancelot parvient enfin à rejoindre la reine encore prisonnière dans le palais de Méléagant. Chacun des verbes en italique correspond à une réplique au discours direct dans le roman original, le bref passage cité couvrant plus de 30 vers de Chrétien (4597-632).

Lorsque les dames et demoiselles de la cour d’Artus projettent l’organisation du tournoi de Noauz, c’est par le procédé du ''don en blanc'' (cf note) qu’elles obtiennent du roi la promesse que la reine sera présente (vv. 5382-409). La simplification introduite par La Curne lui permet de faire l’économie du motif pour n’en conserver que le résultat : [Les dames] en firent annoncer le jour par tout le royaume, après que la reine leur eut promis d’y assister. (f. 294r)

Note : Le ''don contraignant '' ou ''don en blanc'' est un motif fréquent dans la littérature du Moyen Âge... Le donateur est lié à sa promesse sans qu'il connaisse la nature du don qu'il a accordé et, une fois la requête acceptée, ne pas s'acquitter de sa promesse serait une lâcheté, un acte contraire à l'honneur, aussi « le roi, le chevalier ou la dame qui se sont endettés d'un don doivent acquitter leur promesse, même si elle contredit leurs principes moraux ou leurs sentiments profonds » 

 

Les passages que j'ai repris soulignent l'importance - pour notre auteur – du rôle de la Dame dans la vie d'un chevalier, depuis son adoubement, jusque dans sa pratique de la chevalerie, en particulier lors des tournois comme nous allons le lire ….


 

Extraits de : '' Les Mémoires sur l'Ancienne Chevalerie'' 1759 - par Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye

« (...)

Les premières leçons qu'on donnait aux pages ou damoiseaux regardoient principalement l'amour de Dieu et des dames c'est-à-dire la religion et la galanterie.

Si l'on en croit la chronique de Jehan de Saintré, c’était ordinairement les dames qui se chargeaient du soin de leur apprendre, en même temps, leur catéchisme et l'art d'aimer. Mais autant la dévotion qu'on leur inspirait était accompagnée de puérilités et de superstitions, autant l'amour des dames, qu'on leur recommandait, était-il rempli de raffinement et de fanatisme. Il semble qu'on ne pouvait, dans ces siècles ignorants et grossiers, présenter aux hommes la religion sous une fortune assez matérielle pour la mettre à -leur portée ni leur donner, en même temps, une idée de l'amour assez pure assez, métaphysique ,pour prévenir les désordres et les excès dont était capable une nation qui conservait partout le caractère impétueux qu'elle montrait à la guerre. ̃Pour mettre le jeune novice en état de pratiquer ces bizarres leçons de galanterie, on lui faisait de bonne heure faire choix de quelqu'une des plus nobles, des plus belles et des plus vertueuses dames des cours qu'il fréquentait c’était elle à qui, comme à l'Être souverain, il rapportait tous ses sentiments, toutes ses pensées et toutes ses actions. Cet amour, aussi indulgent que la religion de ce temps-là, se prêtait et s’accommodait à d'autres passions moins pures et moins honnêtes.

 

Les sept premières années de l'enfance avoient été abandonnées à l'éducation des femmes, les sept suivantes étaient employées au service de page, et les sept autres à celui d'écuyer, avant que de parvenir à la Chevalerie...

Albert de Gapensac poète provençal, dit que sa dame veut en user envers lui comme le haut baron qui craint d'accorder la Chevalerie à son écuyer, de peur de se priver d'un serviteur dont il retire de grands services Ne craignez rien, jure-t-il à cette dame plus vous me témoignerez d'amour et plus vous me trouverez fidèle.

A suivre : '' le Tournoi ''

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Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-

Publié le par Perceval

Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-
Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-
Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-
Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-
Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-
Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-
Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-
Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-
Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-
Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 3/-

Avant la révolution française, un groupe de femmes aristocrates, la plupart membres de loges maçonniques, organisent avec enthousiasme une vie culturelle... Elles imaginent les premiers musées ( le terme musée vient du grec Mouseîon, temple et lieu consacré aux Muses, divinités des arts....), organisent des rencontres comme celles près de Marly par les poètes libertins de la ''Caserne '', Evariste de Parny, Antoine Bertin, Michel de Cubieres

Rosalie Duthé (1792) par Henri-Pierre Danloux

Parmi les premières, citons Mme de Rochechouart ou Mme de Kolly... Elles revendiquent un raffinement de vie, un goût marqué pour les beaux-arts et l’esthétique... Elles protègent les artistes, organisent le mécénat, et contribuent à faire connaître pastellistes, joailliers, ébénistes, paysagistes ou musiciens.

Mme Thilorier crée des places gratuites à l'Ecole royale de dessin, Mlle Dervieux s'efforce d'imposer l'architecte Belanger, tandis que Julie Carreau, future Mme Talma, soutient Brongniart. Les musiciens Hermann, Paisiello, Saint-Georges, Martini, Steibelt sont attirés dans les salons libertins de Sophie Arnould ou de Mme de Chambonas, laquelle vit séparée de son mari absorbé par un mystérieux Ordre Hermaphrodite, dit de la Sublime Félicité.

Cet ''ordre de la Sublime félicité '' servira d'ailleurs à décrédibiliser le mouvement d'un nouvel ordre amoureux... Chambonas fondateur de l'Ordre est – dit-on - perclus de dettes, violent et une réputation fort équivoque. (Voir Journal des inspecteurs, de M. DE SARTINES, ...) Leurs assemblées sont plus que galantes... On distingue quatre grades au sein de la Félicité : « mousse », « patron », « patron salé » et « chef d’escadre », et ses membres se qualifient entre eux de chevaliers et de chevalières.

Ces femmes reçoivent dans leurs hôtels, des quartiers : la Chaussée d'Antin, la Grange-Bateliere... La liberté de ton règne dans leurs salons... Et, on y veille a respecter les opinions et les choix de vie de chacun.

 

Ces salons royalistes, d'esprit ''libertin'', ont quelque chose de moins empesé que chez Mmes Necker ou de Gramont.

Ces salons ne sont pas – certes - tous dédiés aux arts ; certains le sont aux jeux, par exemple...

Mme de Sabran - Buste par Houdon

Des dames comme la belle Mme de Sabran immortalisée par le ciseau de Houdon, et connue pour sa longue liaison avec le chevalier de Bousiers, tout comme sa fille Mme de Custine, sont représentatives de l'esprit libertin et frondeur qui souffle a cette époque.

Ensemble, hommes et femmes suivent des réunions littéraires et scientifiques, avec Pilatre de Rozier - plutôt scientifique -, ou Jean-François de la Harpe (1739-1803) qui donne des cours de littérature.

 

Les pamphletaires vont dévaloriser pendant et après la révolution, ces femmes qui se disent ''libertines'', c'est à dire ''affranchies'' et qui ne craignent pas de parler culture, et même d'amour au sens du plaisir sexuel...

J. B. Elie de Beaumont et son épouse Anne-Louise

Mme Elie de Beaumont (1729-1783, née Morin du Mesnil) femme affranchie, et à l'avant-garde sur les questions de la place de la femme dans la société, ouvre avec son mari un salon ouvert à de nombreux avocats. Elle-même est journaliste, rédactrice en chef d'un journal politique, et elle est aussi la présidente du Lycée des femmes qui ouvre ses portes en 1790 au Palais-Royal. Le salon libéral de Mme de Montesson à Romainville est assez brillant , et il est doté d'un théâtre de société …

 

Mlle Sophie Goury de Champgrand - fille naturelle de Sophie Arnould - aux arcades du Palais-Royal, no 9, anime sous la houlette de son père un brillant salon essentiellement tourné vers le jeu et la musique, où afflue la société libertine du Palais-Royal. Ce salon, comme beaucoup d'autres du Palais-Royal, devient une officine contre-révolutionnaire et plusieurs de ses habitués monteront à l'échafaud, en particulier le jeune Jules Guétennoc de Rohan-Rochefort, soupirant de Mlle Goury de Champgrand.

Louise-Julie_Carreau

Un autre salon très à la mode à la veille de la Révolution est celui de la spirituelle Julie Carreau, rue Chantereine, dans un hôtel qui sera acquis par Mme Bonaparte sous le Directoire. Cette jeune femme qui a commencé une carrière de danseuse à l'Opéra s'est fait remarquer dans la haute galanterie par son charme et sa beauté, ( comme en témoigne un portrait en miniature d'après Vigée-Lebrun), mais aussi par son esprit et sa culture.

Louise-Julie Careau (Talma) danseuse

Cette courtisane partie de rien est doublée d'une femme d'affaires avisée qui sait investir dans la pierre les revenus de l'amour que le prince de Soubise lui a voué et, lorsqu'en 1789 elle épouse le grand comédien Talma, elle a acquis une petite fortune. Leur salon, entre libertinage et politique, fréquenté par les Condorcet, Olympe de Gouges, Vergniaud, Julie Candeille..., est un des plus intéressants de Paris à l'époque de la Révolution.

 

Nicolas-Marie Dalayrac (1753-1809) est membre de la loge maçonnique des « neuf sœurs » et compose en 1778 la musique pour la réception de Voltaire et celle de la fête en l'honneur de Franklin chez Madame Helvétius.

Pour clore cette liste des salons connus et appréciés des libertins on peut encore citer celui de Paul Savalette de Lange, qui demeure dans un vaste hôtel particulier situé rue saint-Honoré. Garde du Trésor royal comme son père Savalette de Magnanville - dont les origines roturières ont inspirè la pièce de Mercier intitulée ''La Brouette du vinaigrier'' -, Paul Savalette de Lange est un libre penseur, libertin, et l'un des animateurs les plus en vue de la franc-maçonnerie parisienne, « modèle de bonnes manières, de politesse élégante, de respect des usages établis » il attire dans son salon les mélomanes de Laris, et la loge maçonnique qu'il dirige - la loge Olympique - est connue pour ses concerts et son soutien à l'art musical et aux artistes...

 

Les sources, de cette présentation courte et partielle, proviennent essentiellement des ouvrages très documentés de Olivier Blanc, en particulier : '' L'amour à Paris au temps de Louis XVI ''

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Fêtes de Beltane

Publié le par Perceval

La veille du 1er Mai, est nommé selon les traditions : Veille de mai, Roodmas, Nuit de Walpurgis, Cethsamhain, Whitsun or Old Bhealltainn, Bealtinne, Walburga, Eté celte…

Ou, plus connue dans les pays celtes, aujourd'hui comme Fête de Beltane, la troisième des quatre grandes fêtes de l'année celtique. Elle marque la fin de la saison sombre et le début de la saison claire. Beltane est un des sabbats majeurs de la tradition païenne.

Beltane, signifie ''feu de Bel'' ( Bel, Belenos est le dieu solaire)

En Europe avant que le 1er mai ne devienne la fête du travail, on avait pour coutume de planter un arbre le premier mai en symbole de prospérité. 

Au Moyen-âge, hommes et femmes passaient la nuit dans la forêt à cueillir des fleurs et des rameaux en bourgeons afin d’accueillir mai au lever du soleil. On dressait au centre du village l’arbre de mai. On pouvait, également, choisir une reine et un roi de mai. De tels rites étaient destinés à assurer la fertilité des cultures, la fécondité du bétail et des êtres humains...

L'arbre de mai planté dans la Terre mère comme symbole phallique célèbre l’union de la Déesse et du Dieu. Les participants prenaient un ruban (rouge pour les hommes et blancs pour les femmes) et dansaient autour du mat.

La comtesse du Barry en Flore, F-H Drouais, 1769

Jusqu'au XVIIIe siècle, la déesse Flore ( complémentaire de Vénus) : la déesse romaine des fleurs, des jardins et du printemps ; est en vogue... Du 28 avril au 3 mai, les Romains vénéraient leur déesse, de façon  excessive, et très souvent licencieuse : lors des six jours de fêtes, les prostituées avaient coutume de se rassembler dans un des cirques de Rome, situé « dans un vallon qui est entre le Mont Quirinal et le Mont Pincius », et d’y organiser des jeux dénudés et orgiaques. 

La popularité de l'arbre de mai, va décliner après la Révolution française, et continuer sous une forme plus morale...

La romancière Marion Zimmer Bradley fait couronner Arthur selon les rites du Vieux Peuple le jour de Beltane.

 

Saint Eutrope et Sainte Onenne ( d'origine celtique :  Onn(Gw)enn , les saints patrons de l'église du Graal à Tréhorenteuc sont fêtés ce même jour, le 30 avril.

 

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Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 2/-

Publié le par Perceval

Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 2/-

En l'honneur du mariage entre Jean-Léonard de la Bermondie, et Jeanne de Villoutreys... Nous découvrons la poésie du moment, qui préfigure ''le romantisme ''… Ces poètes sont des militaires comme Jean-Léonard, des aristocrates attentifs aux ''Lumières''...

Évariste de Parny

Évariste Désiré de Forges (1753-1814), connu comme vicomte de Parny est issu d'une famille originaire du Berry, installée en 1698 à l'île Bourbon (La Réunion), où il naît... Il quitte son île natale à l'âge de neuf ans pour venir en France métropolitaine avec ses deux frères... Il envisage une carrière ecclésiastique , entre au séminaire de Saint-Firmin …

Son frère Jean-Baptiste, écuyer du comte d'Artois, l'introduit à la cour de Versailles où il fait la connaissance de deux autres militaires qui, comme lui, se feront un nom dans la poésie : Antoine Bertin, originaire comme lui de l'île Bourbon, et de Nicolas-Germain Léonard, qui était, lui, originaire de la Guadeloupe. En 1772, il est capitaine d'une compagnie de gendarmes du Roi.

Il s’installe en 1786 dans la maison qu’il possède dans le vallon de Feuillancourt, entre Saint-Germain-en-Laye et Marly-le-Roi. Avec Bertin et Léonard, il forme la "société de la caserne", qui a coutume de s’y réunir.

William Hogarth , 1730

Depuis 1770, cette Société se fixe pour but d'honorer l'amour et l'amitié dans un cadre naturel.

Sa poésie célèbre un amoureux désir pour une femme apparaissant sous le nom d’Eléonore, une femme de l’île Bourbon, que son père a refusé qu’il épouse et qui s’est finalement marié avec un autre.

Poésies érotiques - Évariste de Parny

- ill: Cabane ( L.A.)

 

Pour Parny « le plaisir est toujours légitime » (Poésies érotiques, livre I, Fragments d’Alcée) ; et la liberté d’aimer ne se confond pas, dans son esprit, avec une licence impétueuse. Il sait, en authentique épicurien, que la bride lâchée au désir en réduit les heureux effets et que la sagesse de ce que les Anciens ( et Horace) nommaient ''l’aurea mediocritas'' ( la ''médiocrité d'or'', quelque chose entre l'insouciance du lendemain et le juste milieu, prônée par JJ Rouseau ...) constitue le meilleur gage du bonheur charnel :

by William Hogarth vers 1760

« Sachons pourtant, près de celle que j’aime

Donner un frein aux transports du désir ;

Sa folle ardeur abrège le plaisir

Et trop d’amour peut nuire à l’amour même »

(Poésies érotiques, livre III, Réflexion amoureuse, p. 79).


 

 

« La scène des plaisirs va changer à mes yeux.

Moins avide aujourd’hui, mais plus voluptueux,

Disciple du sage Épicure,

Je veux que la raison préside à tous mes jeux.

De rien avec excès, de tout avec mesure ;

Voilà le secret d’être heureux . »

Poésies érotiques, livre III, Le Songe

 

Antoine de Bertin (1752-1790)

Les détails du rituel initiatique des chevaliers et chevalières sont connus grâce à des vers d'Antoine Bertin (1752-1790) , qui consacra d'ailleurs toute son énergie amoureuse à célébrer une " chevalière " : Marie Catherine Sentuary, mariée à un négociant bordelais ( Testart) mais venant souvent seule à Paris chez ses sœurs ( en particulier Michelle de Bonneuil, muse d'un autre poète : André Chénier. ) (et qui posa, en 1773, dans l'atelier de Mme Vigée-Lebrun). La jeune femme est décrite dans Les Amours sous le nom d'Eucharis. 

 

« Un air de négligence, un air de volupté,

Un sourire ingénu, la pudeur rougissante,

Les diamants, les fleurs, l’hermine éblouissante,

Et la pourpre et l'azur, tout sied à sa beauté... »

 

« C'est vous que je nomme Eucharis

Ô vous, des beautés de Paris

La plus belle et la mieux aimée.

Sous ce voile mystérieux

Cachons nos voluptés secrètes.

Dérobons-nous à tous les yeux :

Vous me ferez trop d'envieux

Si l'on sait jamais qui vous êtes.

C'est vous que, sous des noms divers,

Mes premiers chants ont célébrée. »

("À Eucharis", livre 1) »

 

Et, à présent, entrons dans ces salons que l'on désigne un peu vite de ''libertins''...

A suivre ...

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Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 1/-

Publié le par Perceval

M. B. Ollivier - 1777 - Le Thé à l'anglaise servi dans le salon des Quatre-Glaces au palais du Temple à Paris en 1764

M. B. Ollivier - 1777 - Le Thé à l'anglaise servi dans le salon des Quatre-Glaces au palais du Temple à Paris en 1764

Jusqu'à la naissance de Catherine-Jeanne, Jean-Léonard et sa femme Jeanne, vivront en majorité à Paris, avec de fréquents retours de Jean-Léonard sur ses terres limousines...

Jean-Léonard entraîne Jeanne, à sa suite lors d'expériences étonnantes que leur offre ce siècle... Cette deuxième partie du XVIIIème siècle, semble bien pour ceux qui – par privilège – peuvent le vivre, s'ouvrir à des temps nouveaux...

Une nouvelle aristocratie, inspirée des ''Lumières '' se propose de vivre en toute égalité sexuelle, le partage des plaisirs et de culture, et de devenir aux côtés d'une monarchie à réformer, un pouvoir « intermédiaire », garant d’ordre et de progrès.

La noblesse ancienne d’origine chevaleresque dont la réputation repose sur le nom, la fortune terrienne, les charges et les grades dans l’armée, et que Jean-Léonard de la Bermondie représente ; accepte en ces temps nouveaux de ''fraterniser'' avec une noblesse de robe constituée de bourgeois anoblis qui, en récompense de services rendus à l’état, reçoivent la permission d’acheter un titre, afin tous d'accéder au charme, au raffinement et l’idéal chevaleresque ; ce lieu de fraternité est alors incarné par la Franc-maçonnerie ...

Dans cette société chevaleresque et courtoise, (idéalisée et fantasmée).. ; la femme a toute sa place, à l'image du mythe arthurien avec Guenièvre, la reine adultère, avec Viviane, la fée initiatrice qui transmet l'épée, avec Morgane, l'amante avide de pouvoir, avec Blanchefleur, et Yseult, et Enide, et beaucoup d'autres ….

M. B. Ollivier - 1777 - Le Thé à l'anglaise ... - Détail

Quand il n’est pas à la guerre ou à la chasse, l’aristocrate est dans un salon à faire sa cour aux femmes, à les amuser et à s’en faire aimer. Les jeux amoureux, après les cours d'amour du XIIe siècle, sont à nouveau codifiés comme jeux de société par les “Précieuses” dès le XVIIe siècle … Les femmes tiennent les salons, elles en font ''le temple des galanteries délicates et des gracieuses frivolités''. « L’esprit, la naissance, le bon goût, les talents, s’y donnaient rendez-vous. Jamais, à ce qu’il paraîtrait, société ne fut ni mieux choisie, ni plus variée ; le savoir s’y montrait sans pédantisme, et la liberté qu’autorisaient les mœurs y paraissait tempérée par les bienséances. » du rédacteur du Journal des débats Jean-François Barrière

On y parle philosophie et l'on y débat des idées les plus hardies sur les questions religieuses ou politiques... Émilie-Sophie de Montullé (1756-1816), marquise de Turpin de Crissé, et artiste peintre anime un salon où se trouvent Favart, Voisenon et Boufflers, elle fonde la « société de la Table ronde », et produit un petit recueil intitulé ''la Journée de l’amour''... ! ( cf Note (1) )

M. B. Ollivier - 1777 - Souper du prince Louis François de Conti, palais du Temple, 1766

 

Note : (1) « La ''Journée de l'Amour '' ou les Heures de Cythère (1776), est un ouvrage dont les exemplaires n'ont pas été livrés au commerce et qui sont excessivement rares... Voici l'origine de ce livre : La comtesse Turpin de Crissé, fille du célèbre maréchal de Lowendhal, qui joignait aux charmes de la figure toutes les qualités de l'esprit, avait fondé chez elle une espèce de petite académie littéraire, sous le titre de ''Société de la Table Ronde''. Là, régnait la plus parfaite égalité; l'esprit et la gaieté se donnaient carrière et se trouvaient encouragés par la bienveillante approbation et la douce tolérance de la jolie présidente. Autour d'une table ronde (pour qu'il n'y eût pas de place d'honneur), dont un écritoire formait le plat du milieu, s’asseyaient le gai et brillant Boufflers, le jeune et spirituel Guillard, à peine âgé de vingt-quatre ans ; le petit abbé de Voisenon, n’avait de l'église que l'habit, et son ami Favart, qui l'associa dans presque toutes ses productions. Les membres de cette heureuse association qui devrait servir de modèle à beaucoup de graves et pédantesques académies de province, écrivirent et publièrent en commun la Journée de l'Amour, dédiée aux femmes, et ornée de quatre jolies gravures et de huit culs-de-lampe dus au crayon de Tannay et aux burins de C. Macret, O. Michel et N. Bruneau, tous artistes en vogue dans les boudoirs du siècle dernier. (…) C’était le fruit d'une longue paix, et l'effet du règne plus que galant de Louis XV, qui avait plongé toutes les populations dans une mollesse pastorale et des goûts affadis et champêtres, qui ne se dissipèrent que trop brusquement à l'approche de la tempête révolutionnaire. » d'après le bulletin du Bibliophile ( Ch Nodier) 1842

Lecture Salon de Madame Geoffrin - Gabriel Lemonnier (1743-1824)

La rencontre entre hommes et femmes développent les vertus de générosité, de courage et de délicatesse, un idéal d’héroïsme et de noblesse retransmis de la chevalerie. Le XVIIIe siècle, y ajoute le désir et la volupté... ( Marivaux, Boucher, Fragonard..)


 

Du fait des conditions matérielles qu'impose le mariage comme contrat, l'idée de fidélité conjugale au 18e s. a bien évoluée …. !

Ainsi, cette recommandation d’un mari à sa femme: dans Les contes de Marmontel (1723-1799)

« Madame, l’objet du mariage est de se rendre heureux. Nous ne le sommes pas ensemble. Or il est inutile de nous piquer d’une constance qui nous gène… Vivez chez vous, je vivrai chez moi… »

« Les nœuds de l’hymen étaient une chaîne. Aujourd’hui voyez la complaisance, la liberté. La paix règne au sein des familles. Si les époux s’aiment, à la bonne heure, ils vivent ensemble, ils sont heureux. S’ils cessent de s’aimer, ils se le disent en honnêtes gens et se rendent l’un à l’autre la parole d’être fidèles. Ils cessent d’être amants, ils sont amis. C’est ce que j’appelle des mœurs sociales, des mœurs douces. »

Vignette pour les contes moraux de Marmontel

Les contes moraux de Marmontel eurent un succès relativement durable … Il s'agit en fait d'exalter une vertu au moyen d'un court récit … Morale ''bien pensante'' cependant, que la Sorbonne va condamner en 1768 pour intolérance religieuse...

Ainsi ce qu'écrit le duc Lauzun dans ses “Mémoires”. Il raconte le malheur de la comtesse de Stanville qui, comme beaucoup de jeunes femmes nobles de l’époque, vivait à Paris pendant que son mari était en province comme commandant d’un régiment à Nancy en Lorraine. C’était une jeune femme très à la mode qui fréquentait la haute société et les habitués de la cour de Louis XV. Le mari avait accepté qu’elle soit la maîtresse du duc de Lauzun, et qu’elle ait refusé les avances du ministre Choiseul. Mais il ne toléra pas qu’elle lui impose d’être supplanté par un roturier. En tombant amoureuse d’un acteur, la jeune femme avait commis un crime de lèse-majesté, elle devait être punie. La punition fut exécutée avec éclat. Muni d’une lettre de cachet facilement obtenue par Choiseul, l’époux vint chercher sa femme à trois heures dans la nuit du 20 janvier 1769, à la sortie d’un bal dont elle avait été la reine. Il la fit monter dans une chaise de poste et la conduisit directement au "couvent des filles de Sainte Marie" à Nancy ou elle demeura enfermée pour le restant de ses jours.

Ces ''lettres de cachet'' sont, pour J.L. de la Bermondie, les signes aberrants d'une monarchie absolue à réformer ( mais non à renverser...). En effet, J.L. restera toujours fidèle à la monarchie ...


 

Entre 1770 et 1790, Jean-Léonard de la Bermondie, va fréquenter à Paris ; des gens comme : * le vicomte de Parny, capitaine d'une compagnie de gendarmes du Roi, maçon, de la Loge "Les neuf sœurs" et poète... Il sera le guide vers des salons libertins …

* Jean de Sinclair, dont on a déjà parlé, est officier dans la ''Garde Ecossaise''... D'un séjour à Londres, où il a rencontré Cagliostro ; il présente à J.L. * Le chevalier d'Oisemont qui descend d'une famille de seigneurs templiers, qui possédaient une importante commanderie. Ce chevalier s'est pris d'une passion pour la belle Lorenza, épouse du Comte de Cagliostro... ! Il se dit disciple du mage, et va involontairement dévoilé quelques astuces de ce faux magicien Merlin…

Voilà le programme des prochains articles … !!!

A suivre ...

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Jean-Léonard de la Bermondie, et Jeanne de Villoutreys.

Publié le par Perceval

Je vais évoquer à présent une période de la vie de Jean-Léonard de la Bermondie, qu'il partage avec son épouse Jeanne de Villoutreys ; pendant une vingtaine d'années avant la révolution et l'émigration de Jean.

Les faits historiquement établis, que je connais, sont ténus...

Jean-Léonard de la Bermondie, à 30 ans, va épouser – le 10 juin 1769 - au château de Brignac (Royères, 87): Jeanne de Villoutreys, née le 4 mai 1740 au château de Lajudie (St Martin-le-Vieux, 87). Elle décédera le 24 juin 1800 (5 messidor an XIII) au château de Saint-Julien-le-Petit (87)...

Ils se marient relativement tard, et auront deux filles: Catherine-Jeanne de La Bermondie, née vers 1780 ; elle-même se mariera en février 1804 avec Melchior de LA POMÉLIE ( né en 1770); et Marie-Catherine, femme de M. Joseph de Châteauneuf.

Villoutreys de Brignac (de)

* Jeanne de Villoutreys de Brignac,est la fille de Jean François de Villoutreys de Brignac (1717-1784), Seigneur de Brignac et La Judie, et de Catherine du SOULIER (1713-1782).

Jeanne est la soeur de l’aîné des frères: Jean-François de VILLOUTREYS de BRIGNAC (1738-1820), baron de Brignac, et marié le 10 juin 1776, St-Évroult, Angers (49), avec Rosalie de VILLOUTREYS, Dame du Bas-Plessis (1752-1805). Jean-François, a été page de la Petite Ecurie du roi. écuyer de Madame Victoire de France en 1776.

Le château de Brignac ( Royères) se situe en Haute-Vienne près de St-Léonard de Noblat.

Jeanne de Villoutreys donnera naissance à sa fille Marie-Catherine, assez tard, puisqu'elle a alors 40ans (en 1780) ... D'autre par Jeanne et Jean-Léonard vont divorcer, durant la Révolution, pour conserver les biens de Jean qui avait émigré, puis "négligèrent de se remarier civilement" après son retour...

Ces faits sont relatés dans des documents administratifs.


 

Pour le reste, voilà ce que je peux en dire...

Généralement, à cette époque surtout dans la noblesse, ce ne sont pas les fiancés qui se choisissent. Les familles prévoient les unions dans l'intérêt des deux familles... Dans notre cas, les parents de Jeanne espéraient un mariage plus avantageux pour leur fille. Jean-Léonard a des titres ( on n'hésite pas à ressortir le titre de ''vicomte d'Auberoche''...) mais peu de fortune. La famille de Villoutreys est beaucoup mieux pourvue ...

C'est par l'intermédiaire du frère de Jeanne, Jean-François de Villoutreys de Brignac, que les deux jeunes gens vont se rencontrer et se plaire. Jean-Léonard a le prestige militaire, il a été page comme Jean-François ; et comme lui ils ont goûté à la cour de Versailles et surtout à la vie parisienne... Ils ont croisé des gens de grand prestige, de belles dames influentes...

Les deux jeunes gens ont du attendre... Avoir 30 ans pour Jean-Léonard, et se marier sans le consentement familial ( 25 ans pour les femmes).

Ensuite, le couple va s'établir à Paris. Officier des Gardes Françaises, Jean Léonard de La Bermondie a le grand avantage de pouvoir résider à Paris. Les seules troupes qui stationnent en permanence dans Paris sont des unités de la Maison du roi : le régiment des Gardes françaises (3 800 hommes), et les gardes suisses...

Certains de ces officiers possèdent une bonne fortune, et d'autres sont pauvres ... Beaucoup ont de bonnes caves, des bibliothèques garnies de livres, dont le choix est plus personnel que conventionnel, et apparaissent comme des dilettantes, et des esprits curieux. Quelques-uns mènent de front opérations financières et carrière militaire..

Les Gardes Françaises fêtées par le peuple

On connait l'attitude des Gardes françaises en juillet 1789, qui sont '' passés à la révolution''. Ce ne fut pas le cas de Jean-Léonard, ses fréquentations étant trop attachées à la vie aristocratique, comme nous allons le voir ...

La condition militaire rencontre la faveur des hommes de lettres et les militaires écrivains sont nombreux. L'éthique militaire s'associe à la morale et à la sensibilité des Lumières. La philosophie triomphe dans l'armée.

Les clivages sociaux se marquent dans les loisirs et fréquentations des militaires. Jean-Léonard, lui, est plus introduit dans les salons que dans les milieux littéraires et artistiques.. Beaucoup d'officiers ont leur place réservée dans les théâtres.

Nous avons vu que la Franc- Maçonnerie se répand parmi les officiers. Il ne fait pas de doute, que l'entourage du duc d'Orléans ( dit Philippe Égalité après 1792 ) n'ait exercé son influence sur bien des officiers parisiens.

Mais, nous aurons l'occasion plus tard de décrire cette période pré-révolutionnaire ...

Pour Jean-Léonard et Jeanne, en 1770, à Paris, nous sommes loin de cette actualité politique. Comme nous allons le voir, l'ambiance ( des salons) est beaucoup plus frivole ...

William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)
William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)
William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)

William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)

Paris, pont Neuf au XVIIIe siècle

Paris, pont Neuf au XVIIIe siècle

Ensuite, le couple va s'établir à Paris. Officier des Gardes Françaises, Jean Léonard de La Bermondie a le grand avantage de pouvoir résider à Paris. Les seules troupes qui stationnent en permanence dans Paris sont des unités de la Maison du roi : le régiment des Gardes françaises (3 800 hommes), et les gardes suisses...

Certains de ces officiers possèdent une bonne fortune, et d'autres sont pauvres ... Beaucoup ont de bonnes caves, des bibliothèques garnies de livres, dont le choix est plus personnel que conventionnel, et apparaissent comme des dilettantes, et des esprits curieux. Quelques-uns mènent de front opérations financières et carrière militaire..

On connait l'attitude des Gardes françaises en juillet 1789, qui sont '' passés à la révolution''. Ce ne fut pas le cas de Jean-Léonard, ses fréquentations étant trop attachées à la vie aristocratique, comme nous allons le voir ...

La condition militaire rencontre la faveur des hommes de lettres et les militaires écrivains sont nombreux. L'éthique militaire s'associe à la morale et à la sensibilité des Lumières. La philosophie triomphe dans l'armée.

Un après-dîner au XVIIIe (Couder Louis Charles Auguste)

Les clivages sociaux se marquent dans les loisirs et fréquentations des militaires. Jean-Léonard, lui, est plus introduit dans les salons que dans les milieux littéraires et artistiques.. Beaucoup d'officiers ont leur place réservée dans les théâtres.

Nous avons vu que la Franc-Maçonnerie se répand parmi les officiers. Il ne fait pas de doute, que l'entourage du duc d'Orléans ( dit Philippe Égalité après 1792 ) n'ait exercé son influence sur bien des officiers parisiens.

Mais, nous aurons l'occasion plus tard de décrire cette période pré-révolutionnaire ...

Pour Jean-Léonard et Jeanne, en 1770, à Paris, nous sommes loin de cette actualité politique. Comme nous allons le voir, l'ambiance ( des salons) est beaucoup plus frivole ...

Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet, Une vue de Paris depuis le Pont Neuf

Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet, Une vue de Paris depuis le Pont Neuf

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -7/.-

Publié le par Perceval

 

1835 Blason Rosslyn

En 1736, le Général James Sinclair récupère la chapelle de Rosslyn ( le château, lui, fut détruit en 1650 par les troupes de Cromwell ), et commence sa restauration. Je rappelle que sur les terres du clan Sinclair, la chapelle de Roslyn est édifiée en 1446 par Sir William Saint-Clair, sur des vestiges que l'on date de 1304...

Les sculptures énigmatiques de la chapelle de Rosslyn comportent des images dans une langue médiévale, on peut y lire à la fois des symboles templiers et maçonniques...

Les piliers et les arcs sont couverts de centaines de feuilles, de fruits, d'animaux et de figures joliment sculptés. On dit que quelques sculptures curieuses représentent le cactus et le maïs doux, sculptés avant que Christophe Colomb ait mis le pied en Amérique en 1492...

En ce lieu, se rejoignent des légendes qui remonteraient à l’antique temple de Jérusalem, que l'on retrouve ici, dans ses dimensions … Un labyrinthe de souterrains ( qui reste à découvrir…) , construit par des templiers, est réputé contenir des dizaines de saintes reliques, y compris les premiers évangiles, l'Arche de l'Alliance, le légendaire Saint Graal... et même la tête momifiée du Christ. On prétend que la décoration maçonnée de l'église contiendrait un code, qui s'il était déchiffré permettrait d'accéder à ces trésors …

J'ai lu, que le Saint-Graal, pourrait être sous l'une des colonnes connue sous le nom de pilier d'apprenti, dans un cercueil en plomb ...

Ce ''pilier de l'apprenti '' attire toutes les attentions...

Dans un document du XVIIIe siècle, il est appelé ''pilier du Prince '' ; son nom a changé avec la légende qui lui est attribué : le maître maçon en charge de la taille de pierre soutenait que son apprenti n'était pas capable de sculpter la colonne – selon un dessin et sans voir l'original …

Alors que le maître maçon est lui-même parti visiter le modèle original , à son retour il constate que l'apprenti est parvenu à terminer la colonne par lui-même. Dans un accès de colère jalouse, le maître maçon prit son maillet et frappa l'apprenti sur la tête, le tuant. 

La légende conclut qu'en guise de punition pour son crime, le visage du maître maçon a été sculpté dans le coin opposé pour regarder, pour toujours, le pilier de son apprenti.

Sur la poutre qui joint le pilier il y a une inscription : '' Forte est vinum fortior est rex fortiores sunt mulieres super omnia vincit veritas : «Le vin est fort, un roi est plus fort, les femmes sont encore plus fortes, mais la vérité conquiert tout » ( 1 Esdras , chap. 3 et 4).

La mythologie nordique et celtique, semble très présente dans la décoration : il y a plus de 110 sculptures de " Green Men " dans et autour de la chapelle. Les hommes verts sont des sculptures de visages humains entourés de verdure, qui sortent souvent de leur bouche. On les trouve dans toutes les parties de la chapelle, avec un exemple dans la chapelle de la Dame, entre les deux autels du mur est.

La chapelle de la crypte est le lieu de sépulture de plusieurs générations de Sinclairs. La crypte était autrefois accessible par un escalier descendant à l'arrière de la chapelle. Cette crypte a été scellée et fermée pendant de nombreuses années... Ceci peut expliquer les nombreuses légendes locales qui entourent les possibles souterrains et les trésors qui y seraient cachés …

Le '' Da Vinci Code '' de Dan Brown (2003), renforcé par le film du même nom (2006) a réactivé la magie du lieu...

Rosslyn_Chapel dans le '' Da Vinci code "

 

Ce pastel, intitulé ''Templar Knight à Roslyn Chapel'', et réalisé par Robert Turnbull McPherson, en 1836, représente un Grand Commandeur des Templiers orné d'un manteau blanc, tenant une épée rituelle, debout dans la chapelle de Rosslyn. L'image est composée de nombreux objets symboliques , qui peuvent être liés aux rituels franc-maçonniques et néo-templiers.

 

Voilà, ce que l'on peut dire sur le lien des Templiers avec la Franc-Maçonnerie.

Cependant, le caractère historique de la filiation templière a été rejeté lors du convent maçonnique de Wilhemsbad en 1782, pour devenir "symbolique" et "spirituel" au sein du ''Rite Écossais Rectifié'' fondé par le lyonnais Jean-Baptiste Willermoz.

 

Ceci dit, l'influence des Templiers se savoure, encore aujourd'hui ( et bien avant le ''Da Vinci Code '').

Henry Corbin (1903-1978 ), philosophe, traducteur et et surtout orientaliste passionné français. Il est entré en franc-maçonnerie à la GLNF-Opéra, puis intègre la GLNF-Bineau., en 1962. En 1968, il entre dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et introduit la notion de « Chevalerie spirituelle ».

En 1736, Sir William St Clair

Henry Corbin écrivait : « Je suis persuadé de l'origine templière de la F:.M :. Elle m'apparaît comme étant essentiellement le seul foyer permettant à la tradition spirituelle ésotérique de l’Occident de survivre en notre monde, et d'en faire pénétrer le levain au cœur d'une humanité désorientée. Aucun œcuménisme ne m'apparaît possible sinon sur les bases de l'ésotérisme. Poursuite de l’Ordre du Temple, origine, nature et but de la F:.M:. m’apparaissent comme liés à une tradition englobant les « communautés du Livre ». Temple de Salomon, Temple du Graal, Temple de la Jérusalem céleste m'apparaissent comme des symboles indissociables l'un de l'autre. ».

«(...) ma conviction intime est que l'initiation des trois premiers grades doit s'achever dans ceux de la chevalerie templière, telle que l'a conçue Willermoz. Désir et besoin spirituels s'identifiant ici pour tendre à ce but, en aspirant à la réalisation, réorientation ou achèvement de ce qui fut conçu au XVIIIe siècle par nos prédécesseurs. ».

 

Jean Léonard de la Bermondie, n'a pu être que fort intéressé, par cette ''Histoire'' qui était en train de s'écrire devant lui... Et sans doute rejoint-il l'avis de Casanova qui explique ainsi dans ses Mémoires :

« Tout jeune homme qui voyage, qui veut connaître le grand monde, qui ne veut pas se trouver inférieur à un autre et exclu de la compagnie de ses égaux dans le temps ou nous sommes, doit se faire initier dans ce qu’on appelle la Franc-maçonnerie ».

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -6/.-

Publié le par Perceval

James Sinclair, né à Edinburgh, entré dans la ''Garde Écossaise'', soutient que l'origine de sa famille remonte aux chevaliers Normands de Saint-Clair.

Trois membres Sinclair étaient présents, avec Bruce, sur le champ de bataille de Bannockburn ( dont nous avons parlé précédemment) …

Sur le continent, les Ecossais furent toujours les bienvenus à la Cour de France. Il s’est même constitué une ''garde'' mise au service personnel du roi. En 1445, la nouvelle armée française créée par Charles VII comporte une compagnie de gendarmes écossais issus de troupes qui avaient combattu avec Jeanne d’Arc. Elle deviendra une unité d’élite, la fameuse ''Garde Ecossaise'' dont les officiers appartiennent aux familles les plus illustres d’Ecosse : les Sinclair, Stuarts, Montgomery...

Les gardes du corps, appelés anciennement archers de la garde, sont définis par Guyot comme un «corps d'officiers établis pour garder jour et nuit la personne du Roi et la défendre contre quiconque formeroit le dessein d'attenter à sa sûreté». Il y avait quatre compagnies sous autant de capitaines qui servaient par quartier. La première, la ''Garde Ecossaise'' est la plus ancienne et la plus illustre, créée par le roi Charles VII donc, avait formé un corps de farouches et vaillants archers écossais, entrés dans la légende avec le roman de Walter Scott, Quentin Durward.

Au XVIIIe siècle, les gardes d'origine écossaise, sont minoritaires... Les gardes sont en général cooptés ; dans la généralité de Limoges, nous en trouvons 22 sur 72, Limoges où  il y existe une puissante tradition de service dans la compagnie de génération en génération . D'ailleurs, la généralité de Limoges tient la première place avec 117 gardes, soit 9,5% de l'ensemble. Tous sont gentilshommes, ou bourgeois ''vivant noblement''...

Exemple : «  (…) les David de Lastours(31) donnent neuf gardes à la compagnie écossaise : le premier, Henry de David de Lastours, est présenté, à l'âge de vingt-deux ans, le 28 janvier 1724, par un garde d'origine limousine, M. de Nantiac, sans doute uni par des liens de parenté à la famille de David. Henry présente à son tour, le 27 septembre 1728, son jeune frère âgé de vingt-deux ans, Germain, dit M. de Laborie, qui lui-même présente de 1750 à 1756 cinq de leurs neveux (…) Le groupe familial des Martin et des Chancel ne fournit pas moins de douze gardes à la compagnie écossaise »  etc … ( de J.-F. Labourdette – Article Persée)

Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''

Maison du Roi - Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''

Et, figurez-vous, que La Garde Ecossaise, se dit héritière des chevaliers du Temple....

William de Saint-Clair, fut l’un des chefs de la révolte écossaise contre Edouard 1er d’Angleterre et compagnon de William Wallace à la fin du XIIIème siècle. Son fils, Sir Henry Saint-Clair ( 7ème baron de Rosslyn, 1297-1331), mort en Andalousie, était en chemin pour la Terre Sainte, afin d'y enterrer le coeur de Robert Le Bruce. Finalement, le cœur de Bruce fut retrouvé et ramené en Écosse ou il fut enterré à l’Abbaye de Melrose dans le Roxburghshire.

C'est William Sinclair, chancelier et régent d’Ecosse au XVe siècle, qui fut le dessinateur des plans de la célèbre Rosslyn Chapel, l’un des symboles historiques de la Francs-Maçonnerie, dont nous parlerons dans le prochain article ..

 

La tradition dit « Qu’en 1441, Jacques II d’Ecosse, nomma Saint-Clair patron et protecteur des maçons Ecossais (entendons ici maçons opératifs et pas encore Francs-Maçons), que la fonction était héréditaire, qu’après sa mort en 1484, ses descendants tinrent des réunions annuelles à Kilwinning». Kilwinning étant le nom d’une ville écossaise, mais aussi le nom de la première loge maçonnique du monde.

Cette loge opérative, date de la construction de l'abbaye 1140. Jusqu'en 1560 les maçons se sont rencontrés dans la Maison du Chapitre, dans l'Abbaye de Kilwinning.

La légende fait se tenir la probable première 'Tenue maçonnique' dans la Salle Capitulaire, la "Chapter house" du monastère. La taille de cette salle est :11,4m x 5,7m ; en pieds, cela donne 19x38 et en fait un un carré long ( ou rectangle d'or : forme symbolique de la loge maçonnique...) ... Donc, la première Lug (ou Luge), dû se tenir là, en raison des nombreuses marques de maçons qui y ont été retrouvées... Ces loges étaient aussi les salles d'instructions ou d'examen des moines-apprentis, qui étaient appelés à devenir des ouvriers qualifiés tels que sculpteurs de pierre, mais aussi de bois, charpentiers, forgerons, orfèvres, maçons architectes et autres horticulteurs...

Un chevalier Rose-Croix de Kilwinning

''La légende '' dit aussi que Robert Bruce aurait fondé l'Ordre Maçonnique d'Hérédom de Kilwinning en 1314 après la Bataille de Banockburn, se "réservant" la place de Grand Maître pour lui et ses descendants et successeurs sur le Trône d'Ecosse.

Cependant après la réforme, quand l'abbaye a été détruite, ils se sont rencontrés dans les maisons locales, la plus célèbre étant connue sous le nom de " The Masons Howf ", situé à la vieille croix à Kilwinning.

Autour de 1600, alors que se constituaient les toutes premières loges de la franc-maçonnerie, les maçons d'Écosse reconnurent, dans la première des Chartes dites « Saint Clair », Sir William Sinclair of Rosslyn comme mécène et protecteur. Il est également écrit dans ce document que les Sinclair détenaient ce titre depuis « longtemps »...

''La Légende '' encore, soutient que William Saint-Clair, le premier "patron et protecteur" des maçons d'Écosse, était aussi Chevalier Templier et, de ce fait, que ce titre de chevalerie devait pouvoir être accessible aux descendant, comme celui de "patron des maçons". Ce qui apparaît sur une inscription sous la pierre tombale originale de William (de) St. Clair, décédé vers 1480. Cette inscription dit : “William de St. Clair, Knight Templar”.

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -5/.-

Publié le par Perceval

Pour continuer avec les sources '' templières'' de la Franc Maçonnerie : Voici un texte extrait de ''Acta Latomorum; ou, Chronologie de l'histoire de la franche-maçonnerie …'', Par Claude-Antoine Thory (1815)

«  Ordre de la Stricte Observance : - Il fut organisé en Prusse par le baron de Hund qui en avait conçu la première idée, à Paris, dans le Chapitre de Clermont dont il était membre. Il réforma les grades de ce Chapitre, et y en ajouta encore d'autres.

Les FF. de la Stricte-Observance se disent les successeurs des Templiers , et leur doctrine consiste à perpétuer l'existence de l'Ordre sous le voile de la F.-M. Voici l'Histoire de l'Institution, selon le baron de Hund:

Dans l'année 1303, deux Chevaliers , nommés Noffodoi et Florian, furent punis pour crimes. Tous deux perdirent leurs commanderies et particulièrement, le dernier, celle de Montfaucon. Ils en demandèrent de nouvelles au Gr.-Maître provincial de Mont-Carmel; et comme il les leur refusa , ils l'assassinèrent dans sa maison de campagne, près de Milan , et cachèrent son corps , dans le jardin, sous des arbrisseaux. Ils se réfugièrent ensuite à Paris , où ils accusèrent l'Ordre des crimes les plus horribles , ce qui entraîna sa perte , et par suite le supplice de J. Molay.

Après l’exécution de Jacques de Molay, Pierre d’Aumont, commandeur d’Auvergne, et sept autres chevaliers déguisés en maçons auraient récupéré les cendres du grand maître en jurant de venger l’ordre. Pierre d'Aumont, s'enfuit avec deux Commandeurs et cinq Chevaliers. Pour n'être point reconnus , ils se déguisèrent en ouvriers maçons, et se réfugièrent dans une île écossaise, où ils trouvèrent le Grand-Commandeur Hauptoncourt, Georges de Hasris, et plusieurs autres Frères avec lesquels ils résolurent de continuer l'Ordre.

Ils tinrent, le jour de St.-Jean 1313 , un Chapitre dans lequel Aumont, premier du nom, fut nommé Grand-Maître. Pour se soustraire aux persécutions , ils empruntèrent des symboles pris dans l'art de la Maçonnerie , et se dénommèrent Maçons libres.... En 1361 , le Grand-Maître du Temple transporta son siège à Aberdeen , et par suite l'Ordre se répandit, sous le voile de la Fr. Maçonnerie , en Italie, en Allemagne , en France , en Portugal, en Espagne et ailleurs. (Der Signatstern, etc.)


S'il est dit que Pierre d'Aumont, précepteur d'Auvergne, et quelques compagnons (le nombre varie) trouvent refuge en Écosse, il est aussi précisé que les Templiers s'établirent sur l'île de Mull, auprès des "Chevaliers de Saint-André du Chardon"... . C'est le 24 juin 1314, que Robert Bruce (1274-1329), roi d'Écosse, avait constitué l'Ordre de Saint André du Chardon, créé en faveur des Templiers, pour les protéger et récompenser leurs services signalés.

En effet, après sept ans d’exil, les templiers s’acquittèrent de leur dette en fournissant à Bruce un appoint décisif lors de la bataille de Bannockburn. C’était le jour de la saint Jean d’été 1314. Bruce combattait les anglais ( les troupes d'Edouard II) et l’issue de la bataille était incertaine. C’est alors qu’une troupe fraîche, composée dit-on de Templiers et d’ouvriers maçons, entra dans la mêlée, et les Anglais s’embourbèrent dans le marais. Cette bataille offrit à l’Ecosse trois siècles d’indépendance, chèrement gagnée.

En Écosse, l’Ordre a possédé deux grandes commanderies : Maryculter près d’Aberdeen et Balantrodoch près d’Édimbourg.

L’Ecosse est le seul pays de l’époque ou les persécutions envers les Templiers n’eurent pas lieu. le Pape, lui-même, n’avait plus d’autorité en Ecosse après avoir excommunié Le Bruce ( meurtre d'un prétendant à la couronne dans une église …!) quelques temps auparavant.

 

 

 

 

Ensuite, les templiers furent assimilés à la population locale. La plupart reçurent des terres et devinrent des notables écossais. Beaucoup tentèrent néanmoins de perpétuer les principes et le modèle templier par le biais d’organisations néo-templières, qui pullulèrent à cette époque, de manière clandestine ou non.

Parmi elles, on peut relever le célèbre Ordre de la Jarretière, fondé en 1348 par Edouard III d’Angleterre et qui prévaut encore de nos jours. Ou encore l’Ordre de la Toison d’or et l’Ordre de Saint Michel, en France, dont furent membres certains des plus éminents sujets de l’époque, tel Charles de Bourbon.

Tous ces ordres n’avaient bien évidemment ni la taille ni l’aura du Temple. Ce n’était pas non plus des ordres militaires, mais plutôt des organisations à fortes connotation symbolique, regroupant un certaine élite. Néanmoins un seul ordre à fonction militaire de cette époque peut apparaître, après une minutieuse observation, comme le descendant direct du Temple sur bon nombre de points: il s’agit de la Garde Ecossaise.


 

Ainsi, J. L. de la Bermondie rencontre un officier de la Garde Ecossaise, qui connaissait son intérêt pour les Templiers... Cet homme se dit descendant du '' clan Sinclair'' ; et son ancêtre un proche de Robert le Bruce...

 

A suivre ...

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -4/.-

Publié le par Perceval

Comme lors du Convent ( Assemblée législative des députés des loges) des Philalèthes ( chercheurs de la Vérité) ) ; J.L. De la Brémontie, s'il en a eu l'occasion, aurait pu entendre que:

« La Maçonnerie doit sa puissance à l’extinction des Templiers : ceux-ci puisèrent leurs connaissances dans l’Orient. L’ordre, fondé par neuf gentilshommes dans le XIIe siècle, s’établit là où avait été le Temple de Salomon et surtout dans le voisinage des deux colonnes ; ils avaient plusieurs grades : leurs réceptions se faisaient de nuit et avant le lever du jour ; leurs assemblées étaient dans un lieu fermé; ils s’appelaient Frères. » ''L’Histoire véritable de la condamnation des Templiers'' de Pierre Dupuy, qui en 1654, réhabilitait les Templiers et était convaincu que les Templiers dispensait une connaissance ésotérique...

Lors du convent, le frère continue ainsi, appuyant la filiation entre l’Ordre illustre et la Franc-maçonnerie : « Quelques passages de Dupuis prouvent qu’on était reçu, n’ayant que la chemise et la culotte, et qu’on faisait un grand détour pour arriver dans le lieu secret de la maison, que la porte était gardée par deux guerriers, épée en main et gardant les clefs ; ils avaient des signes et des mots, lors de leur persécution en France, plusieurs passèrent en Angleterre. »

Jean Baptiste Willermoz écrit que dans sa propre Loge dès 1752 on faisait référence au lien avec la chevalerie dans la transmission du 4em grade pour présider la loge. « J’apprenais mystérieusement à ceux auxquels je conférais le 4em grade de la Loge, qu’ils devenaient successeurs des Chevaliers (Templiers) et de leurs connaissances, je l’ai ainsi répété pendant dix ans comme je l’avais appris de mon prédécesseur, qui l’avait appris lui-même par une ancienne tradition, dont il ne connaissait pas l’origine. »

Parmi les hauts-grades, l'un des plus anciens est dénommé '' Chevalier d'Orient et de l'Épée '', sa légende symbolique visite le thème de la reconstruction du Temple de Jérusalem, avec l'image du franc-maçon, la truelle du maçon dans une main et l'épée du chevalier dans l'autre... Un peu plus tard apparaît celui du '' Sublime Chevalier Elu'' un grade de vengeance ( du fait des morts injustes de Hiram, et de Molay …)

La légende qui appuie cet héritage d'architecte et de chevalier, décrit les Templiers comme ayant encouragé et protégé les meilleurs bâtisseurs de leur époque. Ils leur auraient commandé la construction d'édifices réclamant à la fois une maîtrise parfaite de l'architecture et un degré supérieur de connaissance mythique...

Au lendemain du supplice de leur grand maître, ils se seraient cachés dans quelques châteaux ou monastères isolés ; et, loin d'abandonner cette culture, ils se seraient au contraire attachés à l'entretenir, à l'affiner. Sur quoi, il aurait fallu attendre le XVIIIe siècle, pour que cette tradition puisse se dévoiler au coeur des loges maçonniques.

 

Lorsque J.L. De la Brémontie, présente certains documents qui lui viennent de son ancêtre Roger de Laron, et encore assez bien conservés, les mystérieux graphiques et propos consignés évoquent à chaque fois chez son interlocuteur avisé, des propos relevant de connaissances alchimiques...

Ce fut le cas, lorsque l'abbé Pernéty - connu pour avoir accompagné comme aumônier l'expédition de Bougainville – de passage à Paris à l'automne 1766, et qui l'entretient de la '' Rose-Croix''

Pernety traduira plus tard des écrits de Swedenborg, et se passionne pour l'alchimie. Il tentera en Avignon, aidé du marquis de Vaucroze, de fonder une société ''Rose-Croix'', que l'on nommera les '' illuminés d'Avignon''

 

Au cours de sa recherche J.L. De la Brémontie, ne rencontrera la ''Rose-Croix'' que par l’intermédiaire des hauts-grades...

A noter : un manuscrit rosicrucien de 1760 trouvé à Strasbourg, intitulé ''Deuxième Section, de la Maçonnerie parmi les Chrétiens'' qui relie Templiers, Rose-Croix et Francs-Maçons dans une tradition immémoriale d'une société secrète, hermétiste et occultiste... Les Grands Maîtres secrets, se seraient succédé depuis ce temps-là.

 

 


 

Quant à l'alchimie ; ce ne sera que vers 1778 que le Rite Ecossais Rectifié reprendra explicitement le symbolisme alchimique: on y retrouve dans les voyages du récipiendaire les trois éléments: le feu ( associé au soufre) , l'eau ( le sel) et la terre ( le mercure) , qui lui apprennent la structure ternaire de Tout...

 

A noter que la plupart du temps, les travaux aux grades ''Rose-Croix'', sont mixtes …

Dailleurs, par l’intermédiaire du ''martinisme'' plusieurs femmes se sont distinguées:

- La soeur de Jean-Baptiste Willermoz : Claudine Thérèse Provensal , à Lyon ;

- Mme de Vallière ( la comtesse  Marie-Louise de Monspey, dite Églé de Vallière (1733-1813) a plusieurs identités …!) est une mystique ardente ; elle devient chanoinesse de Remiremont, et, médium, se fait appeler ''l'agent inconnu'' . .. Son frère aîné, Alexandre de Monspey, chevalier de Saint-Louis, commandeur de l’Ordre de Malte, s’engage dans la franc-maçonnerie spiritualiste.

- Chez la duchesse de Bourbon, sœur de Philippe Egalité, élevée Maçonne Parfaite par Bacon de la Chevalerie, Grande Maîtresse de toutes les Loges d'Adoption, passionnée d'ésotérisme, se côtoient mystiques, exaltées, prophètes et prophétesses, astrologues, pythonisses...

- On dit la marquise de La Croix, voyante, guérisseuse, et de plus ... jolie de sa personne ; son renom a franchi les frontières. On dit qu'elle entretient des « relations » avec des esprits incarnés, ses extases se succèdent. Elle offre l'hospitalité à Saint-Martin qui se trouve dans la gêne... Elle l'admire, elle s'est plongée dans son ouvrage des « Erreurs et de la Vérité. » et il a opéré dans l'esprit de la marquise une grande révolution dans ses idées. » Les ébats intimes entre la marquise et le philosophe ne tardent pas à alimenter les conversations...

Saint-Martin a déjà exprimé, aussi, son grand amour sans retenu pour sa « chèrissime » Madame de Böecklin...

- Mesdames de Bry, de Saint-Dicher, de Brissac, de Polomieu, et d'autres dont nous avons déjà parlé ...

A suivre...

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