Edith Stein et la Pierre de Conscience
Alors qu'Edith Stein, résidait chez son amie Hedwig, à Bergzabern, elle trouva dans la bibliothèque l’autobiographie de Thérèse d’Avila. Elle la lut toute la nuit. « Quand je refermai le livre, je me dis : ceci est la vérité ». Le ler janvier 1922, Édith Stein se faisait baptiser, et déjà envisageait le Carmel. Le Père Erich Przywara, l'en dissuada. Edith Stein enseigna, de 1923 à1931, chez les dominicaines de Sainte Magdalena à Spire, aux futures enseignantes, la littérature et l'histoire.
Soutenue par Przywara, elle donnait de nombreuses conférences à travers l'Allemagne. Elle traduisit en langue allemande les Lettres de Newman, puis le De Veritate de saint Thomas d'Aquin. Le prêtre l'incitait à écrire ses œuvres philosophiques. Ainsi, cet ouvrage sur les principaux concepts de Thomas d'Aquin : '' Puissance et acte ''. Plus tard, au monastère des Carmélites à Cologne, elle le complétait pour son œuvre majeure, sous le titre '' L’être fini et l’Être éternel '', qui ne put être imprimée de son vivant à cause des lois antisémites.
Elle devint maître de conférences à l'Institut scientifique de pédagogie de Münster, mais pour peu de temps. En tant que “ non aryenne ”, elle fut exclue de l'enseignement par les nazis. Elle donna son dernier cours le 25 février 1933.
Une partie de son travail fut sauvegardé par les dominicaines du monastère Sainte-Madeleine. Malheureusement, selon les directives du Troisième Reich, leurs écoles furent fermées en 1937/38 ; et les sœurs durent quitter le monastère.
Elaine imagina qu'afin de sauver les enseignements et les explorations philosophiques d'Edith Stein, un réseau clandestin ( de Spire et Heidelberg à Munich) rejoignit sous l'initiative du père Przywara, d'autres œuvres menacées par la censure et la destruction.
Le nom de ce réseau était '' Gewissensstein'' : la pierre de conscience, dans la mesure où il s'agit d'une gemme qui évoque la clarté, la pureté et la lumière intérieure.
Les manuscrit de Stein étaient devenu le symbole de la lutte contre l'obscurité. Au moment de leur départ, les dominicaines remirent au réseau les documents qu'elles détenaient, qui les cachèrent avec d'autres dans la crypte secrète sous l’église de Saint-Spire.
Lorsque la guerre éclate, “La Pierre ...'' continue son travail dans l’ombre, diffusant des copies du manuscrit de Stein et d’autres textes essentiels, jusqu'en France, éveillant les consciences et maintenant l’espoir d’un monde où la liberté de pensée prévaudra.
Et c’est ainsi qu'Elaine, écrit-elle, découvrit le manuscrit caché, intact, prêt à éclairer une nouvelle génération sur la nature de l’âme, tout comme Edith Stein l’avait espéré en cette lointaine conférence de Juvisy.
Dans ce récit, Elaine imagine quelques œuvres que “La Pierre ...” auraient pu protéger : Les écrits de Walter Benjamin, la poésie de Paul Celan, des pièces de Bertolt Brecht, les journaux de Dietrich Bonhoeffer ; tous des écrits honnis par les nazis...
Toujours, selon les notes d'Elaine, le réseau '' La Pierre de conscience'' est entouré de légendes que j'ai déjà évoquées ; et déjà dans ce contexte de guerre et de barbarie, elle évoque la pierre de David face à Goliath , puis l'Orphanus, cette opale de feu qui aurait orné la couronne du Saint-Empire romain germanique et qui a disparu au Moyen-âge. Enfin, et surtout, la Pierre de conscience, qui serait, selon Wolfram von Eschenbach, la '' lapsit exillis '' associée à la chute de Lucifer. Elle serait le matériau du Graal...
Cette Pierre, portée par la figure de Lucifer ( qui signifie ''porteur de Lumière ''), nous interroge sur la quête de connaissance, et sur le libre arbitre avec les excès de l'abus de pouvoir ou de la toute puissance, ( parallèle à faire avec la figure de Prométhée). Lucifer exprime la dualité morale, entre lumière et ténèbres.
Dans le contexte de la guerre mondiale, puis de la ''guerre froide'' avec la menace nucléaire, nous espérons que nos dirigeants parviendront à maîtriser la Pierre sans se laisser corrompre, et que l'Humain atteindra à une compréhension plus élevée de la conscience, transcendant les limites entre lumière et ténèbres.
Il en est de même sur le plan individuel et spirituel, cette pierre qui représente la dualité de la conscience, capable du plus grand bien comme du plus grand mal ; pourrait - comme le propose Elaine – être représenté par un cristal céleste doté de la capacité de réfléchir l’état intérieur de l’âme et de révéler les vérités cachées. Elle raconte que cette pierre serait la matérialité de la part compatissante de tout ange ( même Lucifer) et qu’elle possède le pouvoir d’éclairer l’esprit, d’harmoniser les émotions et de guider les individus vers une compréhension plus profonde d’eux-mêmes et du monde qui les entoure.
Je rappelle encore que - selon une légende médiévale, arthurienne - cette pierre ( une ''opale de feu '' dit-on), serait tombée du front de Lucifer, et qu'elle servit de matériau à la coupe du dernier repas de Jésus ( la Cène), puis – dans les mains de Nicodème – la coupe qui reçut le sang du Christ, sur la croix.
L’opale de feu, avec ses reflets changeants, évoque la dualité entre lumière et obscurité, entre le divin et le déchu.
La quête de la “Pierre de Conscience” serait une métaphore de la quête personnelle de la sagesse et de l’illumination, un voyage qui demande introspection et croissance spirituelle. Ceux qui la recherchent doivent faire preuve de pureté d’intention et de dévouement à la vérité, reflétant ainsi les épreuves de vertu et de caractère nécessaires pour atteindre la sagesse ultime.
Autre représentation, la carte du Tarot - Le Diable (XV) - symbolisant les défis et les tentations que nous devons surmonter. Elle rappelle que la connaissance et le pouvoir peuvent être utilisés pour le bien ou pour le mal, selon la volonté de celui qui les détient.