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palestine

1956 – L'Unité arabe – Suez

Publié le par Régis Vétillard

A sa grande surprise, fin juillet 56, Lancelot apprend qu'il fait partie du voyage en Egypte, avec Mgr Silvio Oddi diplomate du Saint-Siège. Sous le couvert de l'archevêque italien, il doit s'inquiéter des ressortissants français, et particulièrement des religieux français.

Maurice Zundel

A cœur de cette brûlante actualité, Lancelot va être marqué par la rencontre avec le père Maurice Zundel. Il vient de Beyrouth où il a prêché une retraite, et il est très attaché à la communauté, ici, du carmel de Matarieh, où les sœurs vénèrent ce petit homme humble et à la foi saisissante. Zundel avait déjà fait un long séjour, de décembre 1939 jusqu'à l'été 1946, au Caire. Il y avait déployé une activité intense : conférences, catéchisme, aumônerie, contacts avec les Coptes et les Melkites, étude de l'arabe et du Coran, accompagnement spirituel, aide aux plus démunis.

Zundel souffre véritablement de la situation politique que ses amis lui décrivent d'Algérie, et de tout le Moyen-Orient.

Il va rester à Matarieh jusqu'à la fin août et Lancelot va profiter au maximum de son enseignement ; obligé également de suivre Mgr dans ses efforts pour éviter l'expulsion des ecclésiastiques européens.

 

Le père Silvio Oddi connaît bien le contexte politique du Moyen-Orient.

- Après la Grande Guerre, en 1920, la Société Des Nations attribue à la France le mandat de conduire vers l'indépendance la Syrie et le Liban ; et à la Grande Bretagne, la Palestine et l’Irak.

Déjà les violences d’août 1929 autour du Mur des lamentations, à Jérusalem, se mêlent religion et "affrontement entre sionistes et arabes", en plus d'un soulèvement anticolonial du monde musulman.

Au Congrès islamique de 1931, à Jérusalem, naît un projet unificateur du mouvement national arabe, du Golfe persique au Maroc.

En 1936, les Arabes palestiniens lance une grève générale pour la fin du transfert de terres des Arabes aux Juifs, et le non-paiement d'impôts à l'administration britannique. Suivent une dure répression des Britanniques et un engrenage de représailles et contre-représailles entre Arabes et juifs.

La Grande révolte arabe 1930s, en Palestine - Hélène Aldeguer

On notait alors : « L’impossibilité de faire émerger une identité commune entre Juifs et Arabes. En fonction des différents scénarios d’immigration, les Juifs deviendraient majoritaires entre 1947 et 1960. » ( selon l'historien Henry Laurens )

Les nationalistes arabes votent lors d'un congrès en Syrie ( sept 1937) des résolutions qui insistent sur l’identité arabe de la Palestine, le refus du partage et de l’État juif, l’abolition du mandat et l’arrêt de l’immigration juive.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne est engagée dans la ''bataille du désert'', et l'Allemagne joue la carte de de la libération des Arabes du ''joug britannique''.

Après le coup d'état en Irak, avant l'intervention britannique a lieu un pogrom contre les juifs de Bagdad ( juin 1941), ils sont 90.000, et fait 180 victimes.

En 1941, la ''Charte de l'Atlantique'' ( Royaume-Uni et Etats-Unis) - elle regroupe une série de principes devant servir au maintien de la paix et de la sécurité internationale - est nettement anti-colonialiste.

Immigration juive dès 1872, 1914, 1930...

En résultent, des tensions entre Français et Britanniques au Proche-Orient. Le 8 novembre 1942 débarquent les Alliés en Afrique du Nord.

Les questions de l’unité arabe et du partage de la Palestine, agitent le Moyen-Orient. Les Etats Unis soutiennent l'indépendance de la Syrie et du Liban par rapport au mandat français, et en 1945, font de l'Arabie Saoudite, un atout stratégique américain ( L’Arab American Oil Company, ARAMCO )

La rancœur française va durer au moins jusqu'à la crise de Suez

Les américains craignent pendant la guerre froide, l'influence soviétique en Iran, et en Turquie. Ils procurent de l'aide à la Grèce et à la Turquie, pour ensuite les intégrer à l'OTAN.

Les américains et les britanniques s'affrontent en Palestine, alors que ces derniers vivent dans la hantise d'un soulèvement arabe ; les premiers en reviennent alors à la déclaration Balfour de 1917, quand la SDN confiait aux britanniques le mandat de créer un « foyer national juif » en Palestine.

Le dossier palestinien est confié à l'ONU, en 1947. Vous connaissez la suite...

Le Canal de Suez 1869

Et, pour en arriver au Canal de Suez, qui était géré par une Compagnie franco-britannique ?

- L'affaire commence en 1854, quand le gouverneur d’Égypte accorde le 1er acte de concession du terrain pour les travaux au français Ferdinand de Lesseps.

Le 17 novembre 1869, le canal entre la mer Rouge et la Méditerranée, est ouvert financé par des petits porteurs français et à moitié par l'Egypte, endettée, elle vendra ses parts aux britanniques. Suite à un coup d'état raté, des émeutes, l'Angleterre occupe l'Egypte. Après la Grande Guerre, l'Egypte indépendante doit laisser aux britanniques la protection du Canal, qui continuent d'affronter des troubles; jusqu'au 26 juillet 1956, quand le gouvernement égyptien saisit le canal de Suez et le nationalise.

 

Le canal est une voie commerciale essentielle et un lien vital avec le Commonwealth, il était détenu en majorité par des capitaux franco-britanniques. Comment ces deux pays vont-ils réagir ? De plus, la tension monte entre l'Egypte et Israël...

La monarchie en Egypte avait été renversée par des militaires ( 1952). A présent, le colonel Gamal Abdel Nasser, au pouvoir, exprime son intention d’anéantir Israël ; il ferme le canal aux navires israéliens, conduit de nombreux raids égyptiens en Israël. La France lui reproche de soutenir la rébellion algérienne.

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1955 La Terre Sainte, l'Etat d'Israël et la Palestine.

Publié le par Régis Vétillard

Lancelot réussit à obtenir, pour Edmund Wilson qu'il va accompagner, un entretien avec le cardinal Tisserant. Officiellement, il s'agit d'entretenir le Préfet de la Congrégation pour les Eglises d’Orient, sur la situation des catholiques en Israël.

Le cardinal tient - sitôt les présentations, avec les questions du cardinal sur la carrière de Wilson – à présenter la situation de ce qu'il appelle la ''Terre Sainte'', et non Israël.

Cardinal Tisserant

Il rappelle la fondation du royaume de Jérusalem, le jour de Noël 1100, suite aux croisades. Saladin qui prend Jérusalem en 1187. En 1229, l’empereur du Saint Empire romain germanique, Frederick II, réussit à négocier le retour de Jérusalem, Nazareth et Bethléem dans le royaume latin. Finalement, en 1244, les Ayyoubides rétablissent définitivement la souveraineté musulmane sur Jérusalem.

Cependant depuis 1535, lorsque François 1er signe les premières capitulations ( possessions en Terre Sainte) avec le Sultan Soliman le Magnifique ; la France possède un patrimoine religieux et la religion catholique est protégée.

Après la première guerre mondiale, l'empire britannique évince l'empire ottoman qui a duré plus de six siècles. La Terre sainte n'est pas restituée à la Turquie, et la SDN attribue au Royaume-Uni un mandat sur la Palestine.

Wilson se demande si ce n'est pas là que vont commencer les ennuis.

Vous connaissez sans-doute l'histoire tragique de Thomas Edward Lawrence (1888-1935), plus connu sous le nom de « Lawrence d'Arabie » qui disait vouloir donner l'indépendance aux arabes et créer un Empire allant de l’Egypte à la Mésopotamie. Dans cet objectif, il s’assure de la participation à la guerre de Hussein Ibn Ali, le chérif de la Mecque et roi du Hedjaz, et de son fils Fayçal afin de les inciter à la révolte contre les Ottomans...

Lors de la Conférence de la paix ( à Paris en 1919) la délégation arabe n’obtient rien, la France et la Grande-Bretagne deviennent puissances mandataires, la première en Syrie et au Liban, la seconde en Palestine, Transjordanie et Irak.

Fayçal, craint s'être fait manipuler par l'agent secret britannique Lawrence... - Je pense, dit Wilson, que les Britanniques n'ont pas honorer leurs promesses.

- Peut-être, répond Tisserant, d’autant que les puissances victorieuses ont décidé le démembrement de l’Empire ottoman ; et lors de la déclaration Balfour ( Nov 1917) ont promis aux Sionistes de soutenir la création d’un foyer national juif en Palestine.

Ensuite, le cardinal Tisserant rappelle la position du Saint-Siège, en 1921-22 (cf la lettre du cardinal Gasparri du 15 mai 1922) : les juifs en Palestine doivent avoir des droits civils égaux à ceux dont jouissent les autres nationalités et confessions, ils ne peuvent disposer d’une position privilégiée et dominante . En ce qui concerne les Lieux saints, le Vatican propose leur internationalisation.

- Voulez-vous dire que le Saint-Siège est alors opposé à un foyer national juif ?

- Exactement ; d'ailleurs n'oubliez pas que les chrétiens palestiniens étaient bien représentés dans le mouvement national arabe, et soutenus par le Saint-Siège...

En 1947, le Vatican est plus prudent, il reste hostile au projet d’Etat juif mais aussi à un vaste Etat unitaire arabe au Proche-Orient ; et surtout rappelle les droits de l’Église Catholique en Terre Sainte.

Pie XII, a dénoncé l'épuration ethnique consistant à chasser de nombreux arabes de leur terre et leur maison et repris le terme de ''Nakba'' ( terme arabe signifiant « catastrophe »).

Lancelot reconnaît que la légitimité politique et théologique du nouvel état d'Israël pose en France beaucoup de questions. Emmanuel Mounier, et Mauriac ont exprimé leur sympathie sioniste ; mais Louis Massignon parle d'imposture de l'Histoire. La France a attendu un an, et a reconnu Israël après avoir eu l'assurance de la protection des Lieux saints et des établissements français.

 

Le cardinal rappelle aussi que si l’État israélien a rejoint l’ONU en mai 1949. En revanche, la Palestine n'a toujours pas pu le faire... Jusqu'à quand ?

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Roger de Laron – Pèlerin vers Jérusalem -2/,-

Publié le par Perceval

Roger de Laron – Pèlerin vers Jérusalem -2/,-

L'arrivée de Roger de Laron, sur la Terre Sainte, et à Jaffa en particulier, est désolante pour tous ceux qui reviennent après la perte du ''Royaume Latin ''…

La ville est détruite, son port désaffecté ( pour empêcher un débarquement guerrier), la citadelle n'est plus réduite qu'à ses deux tours de guet. Il faut attendre parfois plusieurs jours pour être autoriser à débarquer, et après péage de droits. Le sultan accorde des pèlerinages pacifiques lucratifs, mais reste méfiant.

On est réduit à coucher dans des cavernes situées sur le bord de la mer, « sur la terre, à l'enseigne de l'estoille, qui est l'hostellerie commune de l'Orient, où on ne paie rien pour le giste » ( P. Boucher. )

Il faut s'organiser en groupe, louer fort cher mules ou chameaux, et employer les gens du pays. On apprend à distinguer les Sarrasins, les mamelouks ( l'autorité), les chrétiens orientaux ; et partout il faut payer … !

 

On s'arrête à Ramléh, dans une hôtellerie, où des religieux franciscains tentent pacifiquement de s'établir. Ramléh (Ramla) se trouve le long de la route de la ''Via Maris '', reliant le vieux Caire(Fustat) à Damas , à son intersection avec la route reliant le port de Jaffa à Jérusalem .

Aujourd'hui, l’un des symboles les plus remarquables de la ville de Ramla est son minaret de trente mètres de haut, qui s’élève sur le mur nord de la vieille mosquée omeyyade, mieux connue sous le nom de Mosquée Blanche. Cette tour, du haut de laquelle les fidèles étaient appelés à la prière, fut érigée en 1318, durant le troisième règne du sultan mamelouk An-Nâsir Muhammad ben Qalâ’ûn (1310-1341).

Roger de Laron, lui, voit encore sept tours en forme de clochers qui rappelle l'époque des croisés...

Vue sur les toits de Lydda et l'église de St George en arrière-plan

 

Tout près, à Lydda ( Lod) , les pèlerins sont invités à une excursion de piété : on y vénère le tombeau de Georges martyr du IVème siècle.

 

* Saint Georges est le saint patron de la chevalerie de toute la chrétienté (ordre du Temple, ordre Teutonique, ordre de la Jarretière, ordre de Saint-Michel et Saint-Georges…), il est principalement représenté en chevalier qui terrasse un dragon...

J'ai pu constater, qu'aujourd'hui en Palestine, Saint-Georges est une figure très populaire, que l'on retrouve sur les maisons des chrétiens, et qui nomme de nombreuses églises...

 

La croix rouge sur fond blanc a été associée à Saint Georges depuis l'époque des croisades.

Pour les palestiniens, St Georges est un héros local qui a distribué ses biens et est resté fidèle à sa religion lorsqu'il a été emprisonné et torturé. George fut finalement décapité par les Romains le 23 avril 303 après JC.

La légende selon laquelle il aurait sauvé une jeune fille en tuant un dragon est probablement apparue au Moyen Age.

 

On dit qu'il a vécu à Al-Khadr près de Bethléem ( sud ouest ), sur une terre appartenant à la famille de sa mère. Aujourd'hui, Al-Khadr est entouré par quatre colonies israéliennes. Son père viendrait de Cappadoce, une région de la Turquie moderne, et sa mère serait une ''palestinienne '' de Lydda - maintenant Lod, en Israël.

Il y a beaucoup d'églises en Cisjordanie et en Israël qui portent le nom de St George - à Al-Khadr, Lod et en Galilée, par exemple. Selon un calendrier ancien utilisé par les églises orientales, on le commémore le 6 mai.

Bien que ce soit à l'origine une fête chrétienne locale, les chrétiens palestiniens et les musulmans y participent. 

Des savants musulmans vont jusqu'à suggérer que St George est mentionné dans le Coran. En arabe, George est connu comme al-Khadr, qui est aussi le nom de ce village près de Bethléem où on le célèbre chaque année. Selon ces savants, al-Khadr, identifié à St George, a servi comme assistant de Moïse... !

 

Sources : Les pèlerins de Jérusalem au Moyen-âge de Nicole Chareyron.

 

Je reviendrai sur le '' Saint-Georges '' - héros du Moyen-âge dans les articles suivants...

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Roger de Laron – Pèlerin vers Jérusalem -1/,-

Publié le par Perceval

Roger de Laron – Pèlerin vers Jérusalem -1/,-

A l'occasion de mon propre voyage en Israël et en Palestine ; je vous propose de sauter dans la biographie de Roger de Laron ; jusqu'à – précisément – son retour vers Jérusalem...

Le Pèlerinage de Vie Humaine (Guillaume de Digulleville)

En ce temps, qui ne peut être que la dernière période de sa vie, Roger de Laron se voit comme le dernier de sa lignée... Ses recherches opératives et spéculatives, le contraignent au silence, plus qu'à la transmission ; et il est nostalgique d'une période de voyages hors des normes. Alors, que désirer de plus à présent, que volontairement partir à la rencontre de la mort, en retrouvant le désir de la Quête. Jérusalem, lui semble représenter un but intérieur et symbolique...

Partir sans armes: pour retrouver la paix de l'esprit, faire le point et espérer une clé vers la Vérité. Il lui faut retrouver Jérusalem, autrement...

Il sait que Jérusalem est entre les mains des Mamelouks. Mais, dit-on, les mamelouks sont occupés à empêcher l'invasion des mongols et Jérusalem est laissé à l’abandon... La Palestine est négligée, et Jérusalem serait redevenue une petite ville de province ; elle conserverait toutefois un rayonnement intellectuel et culturel important .

Jérusalem serait devenue une ville de pèlerins et d’érudits, et cela attire plutôt Roger de Laron …

 

En ce premier quart du XIVe siècle, le futur pèlerin doit convaincre son entourage de ses motivations. Des règlements protège le pèlerin, il est exempt de péages, et on ne lui refuse pas l'hospitalité. Les hospices lui accordent assistance en cas de maladie. Le prix de sa traversée est modique ;parfois, il est même dispensé de contribution sur les navires.

Avec l'autorisation de l'évêque, il reçoit officiellement le bourdon, la panetière et la bénédiction de l'évêque avec un sauf-conduit valable dans les monastères visités.

Roger de Laron part à cheval ; rapidement il l'échangera contre un âne...

En ce temps d'après-croisade, cependant on demande aussi au pèlerin d'assumer ses frais. Des frais assez élevés pour que gens d'affaires et de religion unissent leurs intérêts en s'associant en groupes de voyage.

« A partir de ce jour-là, je laissai pousser ma barbe et j'ornai tant ma cape que mon scapulaire d'une croix rouge, croix que des vierges vouées à Dieu, épouses du Christ', cousirent à mes vêtements ; et je pris les autres insignes du pèlerin sacré qui me convenaient. Les pèlerins de la Terre Sainte ont en effet cinq insignes : la croix rouge sur la longue veste grise et le capuchon cousu à la tunique monacale ; si le pèlerin n'est pas de l'ordre des Prêcheurs, le port de l'habit gris ne lui convient pas. Le second insigne est un bonnet noir et gris décoré lui aussi de la croix rouge sur le front. Le troisième est une longue barbe sur un visage rendu grave et pâle par les peines et les dangers, car partout les pèlerins même païens laissent pousser leur barbe et leurs cheveux jusqu'à leur retour.. Le quatrième est un sac sur les épaules contenant un peu de nourriture, avec un flacon, non pour l'agrément, mais suffisant à peine pour se sustenter. Le cinquième insigne qui est utile en Terre Sainte est un âne avec un ânier sarrasin à la place du bâton. Depuis, replié sur moi-même, j'attendis le jour fixé avec impatience et je me préparai au voyage sacré en silence. » Félix Fabri ( moine dominicain du XVe s.), les errances de Frère F F, pèlerin en Terre sainte …

Roger de Laron, par expérience, choisit la route par Venise ; celle de Marseille, assez directe, est menacée par les pirates de Barbarie... Venise s'est imposée comme la porte de l'Orient, elle est la plus fréquentée. Auparavant à Pavie, il a vendu son cheval, et loué une barque pour suivre la voie fluviale... L'Italie pratique de nombreux contrôles, il faut montrer lettres et bulettes ; qui n'en a pas doit acquitter des droits.

Cinq semaines, ce sera le temps de cette sereine traversée de la Méditerranée de Venise à Jaffa. Une traversée en galère... Il faut prendre patience sur une nef inconfortable, surchargée... La nourriture est déplorable, et les disputes fréquentes... L'eau est croupie et la vermine est de la partie... La tempête guette... heureusement, il y a des escales : Corfou est la première ville de Grèce visitée avec sa vingtaine d'églises byzantines... A Rhodes, on peut voir le château... Candie en Crête, présente son grand port fortifié avec sa chapelle miraculeuse... C'est aussi la découverte des melons et des citrons... A Chypre, le vin est mauvais, on y mange la chair de chèvre. Y poussent du sucre en canne, du coton et des pommes de grenade...

Un beau matin, on voit enfin se dessiner les côtes de Syrie, les ruines de Jaffa apparaissent à l'horizon. Cette traversée interminable, va enfin s'achever.

Pour ma part, j'ai pris l'avion ( Turkish Airlines ) avec une escale à Istambul : un repas dans l'avion et la possibilité de suivre le vol, ou un film sur un petit écran … L'arrivée se fait à Tel Aviv, ville moderne qui englobe à présent Jaffa.

 

Sources : Les pèlerins de Jérusalem au Moyen-âge de Nicole Chareyron.

 

Notes :

Chronologie :

 

1244 : Chute de Jérusalem : Destruction de l'armée chrétienne par le sultan d'Egypte...

1248-1254 : Echec de la 7ème croisade ( Innocent IV et Louis IX), puis 1265-1272 de la 8ème...

1250 : les Mamelouks conquièrent la Palestine, repoussent les Mongols. Ils vont régner jusqu'en 1517.

1280 : les sultans mamelouks tolèrent les pèlerinages...

28 mai 1291 : Perte définitive de la Terre sainte consécutive à la chute de Saint-Jean d'Acre.

1309-1343 : Règne de Robert de Naples. Le souverain d'Anjou traite avec le sultan al Nâsir Muhammad pour obtenir le libre accès aux Lieux Saints. Les Franciscains vont obtenir leur garde officielle ...

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