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moyen-age

Que l'année 2018, vous soit bonne...!

Publié le par Perceval

Que l'année 2018, vous soit bonne...!

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Le carré magique numérique. -5/.- le pouvoir des chiffres. Le nombre d'Or

Publié le par Perceval

Le carré magique numérique. -5/.- le pouvoir des chiffres. Le nombre d'Or

Le plan numérique du ''Carré Magique'' SATOR, est un carré 5x5...

Je rappelle que si pour ce qui est des lettres, le carré magique SATOR, correspond à une succession de lettres qui, de quelque façon qu’on les lise, donnent les mêmes ‘mots’. L’ordre peut être de haut en bas, de gauche à droite ou inversement, exception faite des diagonales.

Pour les chiffres, les 25 premiers ( tous différents), lorsqu’on les ajoute en ligne, horizontalement ou verticalement, le résultat donne chaque fois la même somme.

Nous parlons bien sûr des chiffres dits ''arabes'' ( ou indo-arabes) empruntés au système de numération indien et parvenus à l'Occident médiéval au contact des mathématiciens arabes via la civilisation andalouse. Leur diffusion est récente, et nous le devons à des personnalités comme:

- Gerbert d'Aurillac (940–1003), le futur pape Sylvestre II, qui a étudié au monastère de Vich, en Catalogne, s'initiant aux sciences et techniques islamiques, étudiant les mathématiques et l'astronomie.

- Leonardo Fibonacci (1175-1250), qui a étudié auprès de professeurs maghrébins à Icosium aujourd'hui Alger, et en 1198 diffuse à Pise où il est né, une partie de son savoir, il publie, en 1202, le « Liber Abaci » (Le Livre du Calcul), un traité sur les calculs et la comptabilité fondée sur le calcul décimal.

Peut-être connaissez-vous la fameuse suite de Fibonacci ? Chaque nombre est obtenu en ajoutant les deux nombres qui le précèdent :

0      1     1     2     3     5     8     13     21     34     55     89     144   ( 89+144=)  233 ... et le rapport entre chaque terme (2/1, 3/2, 5/3 ...) tend vers le nombre d'or : 1,618 034... !

Ce nombre est exceptionnel en plusieurs points... Je vous laisse le découvrir sur Wiki ...

Et c'est précisément les ''chiffres arabes'' qui permettent un nouveau regard sur ce nombre : vers 1220, Fibonacci explique dans son traité d'algèbre que le nombre d'or est la seule solution positive de l'équation x² = x + 1, soit de l'équation du second degré x² - x - 1 = 0.

Un peu plus tard , le nombre d'or est appelé '' Divine proportion''. On l'appelle de la lettre grecque Phi...

Mais pour l'heure Roger de Laron a déjà rencontré le rectangle d'or, pour ces propriétés mathématiques, et non esthétiques Il s'agirait dans son esprit d'une esthétique mathématique et toute ''divine' … !

 

Pour ce qui est de l'architecture. N’oublions spas que notre système métrique date de 1795... Pour l'heure, les mesures se rapportent au corps humain : pas, coudée, pied, palme, pouce, doigt …

Avec Fibonacci, Roger admet que arithmétique et géométrie sont liées.

Le pentagramme ( ou le pentacle inscrit dans le cercle) est lié au nombre d'or :

 

Le pentacle était le signe des Pythagoriciens pour qui il représentait l’harmonie, la beauté, la perfection...

« Tout est nombre »

On prête également le pentagramme au féminin sacré de Vénus...

On y retrouve les cinq éléments ( eau, feu, terre, air et esprit), et même les cinq plaies du Christ … !

 

Roger de Laron expliquerait aussi que selon la légende du roi Arthur, il y avait égale­ment le penta­gramme à la cour de Came­lot. Les 5 branches des étoiles repré­sen­taient la noblesse, la chas­teté, la cour­toi­sie, le courage et l’hon­neur. C’est d’ailleurs préci­sé­ment pour cette raison que le symbole a été repris par l’ordre des Templiers.

Nb/ Voir aussi l'étrange ''pentangle '' que le chevalier de la Table Ronde Gauvain, arbore sur ses armes: c'est ICI

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Le carré magique SATOR. - 4/.- Le pouvoir des lettres.

Publié le par Perceval

n ne se doute pas à quel point la symbolique des lettres, portée par la graphie, était intégrée par tous les lettrés du Moyen-âge... et avec leur ''pouvoir''... La lettre est en relation avec les astres, et les signes qu'ils gouvernent.

Selon le Livre de clergie de Gautier de Metz la série ordonnée des douze premières lettres de l'alphabet (A-M) correspond aux douze signes du Zodiaque ( A la lune et E le soleil) … La valeur cosmologique des lettres AE, fréquemment représentées dans l'iconographie, permet de désigner le Héros amoureux. Il existe entre le A et le E une affinité substantielle, une osmose symbolique. Ces deux lettres sont parfois figurées adossées, le A enveloppant le E.

Le redoublement ou dédoublement de la lettre suggère une dualité symbolique, qui se reconnaît dans le couplage des chiffres. (…) La répétition du motif de la lettre manifeste une charge du sens. Certaines lettres sont plus fréquemment répétées, ainsi en est-il des lettres A et Y...

Certaines lettres ont une valeur christique ainsi le M et l'Y. Douzième lettre des alphabets latin et grec, la lettre M marque, à l'intersection de ces deux alphabets, le centre de la série des lettres. Cette

position médiane ou axiale est fréquemment représentée...

Le symbolisme de la lettre Y, nourri des interprétations pythagoriciennes et néo-platoniciennes, est des plus fertiles. Identifiée par sa forme au Christ en croix, elle est le chiffre divin.

En tant qu'il symbolise le « Fils », l'Y peut être associé à la lettre P qui représente le Père et au A qui signifie le Saint Esprit.

Les lettres peuvent également signifier des qualités mariales dont elles portent l'initiale : Beauté, Bonté, Clarté, Courtoisie, Douceur, Débonnaireté...

 

Les astres : le grand support des Etudes au Moyen-âge : la planète Mars gouverne les lettres e, k, r ; Vénus : c, m, t ; Mercure : b, n, o ; le chef du dragon : la lettre y ; la queue du dragon : le z ; Saturne : g, h, p ; Jupiter : f, i, q ; le Soleil : d, i, s ; et la Lune : a, o, x. Cette table est d'un usage complexe : « et donques quant le seigneur de orient use de la seignorie, l'en doit concueillir les lettres de la mansion de la lune en laquelle mansion est tel planète qui use de seignourie, et les adiouster aus lettres du signe ou est et decourt mars... après l'en doit garder le lieu du cercle ou est tel planète significateur et la propre maison ou il est, et aussi les lettres de sa tripplicité adiouster aus lettres du seigneur de orient ». Robert Godefroy, astronomien de Charles V.  - Livre des IX anciens juges d'astrologie (1361)

 

Les lettres servaient en oniromancie à l'interprétation des songes. Un manuscrit de la Bibliothèque d'Esté à Modène nous a conservé cet usage : « Se tu veus ton songe esprover, pren un livre et diras In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti Amen, par la premiere letre que tu troveras au commencement de la premiere page, si troveras signifiance de ton songe : A senefie boneur et bone joie, B grant seignourie, C avillement de cors... »

La lettre peut également être chargée d'une valeur apotropaïque, elle protège ou permet de conjurer le sort : ainsi le T préserve contre le « feu de saint Antoine », la lettre S entourant un lys nomme et invoque la protection de Notre Dame de Liesse...

La polygraphie et la polysémie de la lettre sont les plus sûrs garants de son secret. La multiplication des signifiants et des signifiés trame des réseaux de correspondances virtuellement infinis. Le chiffre se noue dans ce maillage complexe du sens.

 

Utilisant sa valeur homophone (L = aile, elle... M = aime, ame...), la lettre peut former un rébus. Jean Jouvenel des Ursins rapporte que, durant le siège de Compiègne en 1414, le Dauphin faisait porter sur un étendart « tout batu à or » un K, un cygne et un L. Selon cet auteur « la cause estoit pour ce qu'il y avoit une damoiselle moult belle en l'hostel de la Reyne, fille de messire Guillaume de Cassinel, laquelle vulgairement on nommoit la Cassinelle ». Pierre de Bourbon seigneur de Carency portait sur son écu, lors du Pas de l'Arbre d'or, « deux os d'or fin », « dont l'un estoit un O d'une lettre et l'aultre, l'os d'un cheval qui est sa devise »65. Tout aussi énigmatique, la genette attachée à la lettre I figurant sur un manuscrit du Cas des nobles hommes et femmes de Boccace traduit par Laurent de Premierfait.

La solution d'un rébus se complique encore des différentes prononciations de la lettre :

— L'Y (i grec) peut aussi se prononcer WI, UI, bien que selon l'auteur de « l'abecés par ekivoche » : « maintes gens l'apelent « FIUS »

— La lettre H peut aussi se dire HA

— Le X : « IEUS » ou « IUS »

— Le G : « GOIE ou GEAI »

— Le M : « AME »...

 

Il y aurait encore beaucoup à comprendre … Ces extraits qui tentent de nous le faire sentir appartiennent à l'étude que fit : Jean-Pierre Jourdan ( historien), dans : La lettre et l'étoffe. Étude sur les lettres dans le dispositif vestimentaire à la fin du Moyen Âge.

A noter que Jean-Pierre Jourdan a aussi écrit sur la beauté et l'amour du beau au Moyen-âge... A lire … !

 

Tout le mystère de la '' langue des oiseaux '' d'origine immémoriale, se nourrit de la correspondance sonore des mots, de leur graphie …

Le carré SATOR, gagnerait a être ainsi compris ..!

« Vois si un mets sage se crée, dit sans les mots »

ou autrement dit : « Voici un message secret disant les mots » :-)

C'est en pratiquant cette '' langue des oiseaux '' que les trouvères ou troubadours inventent un codage pour faire passer des messages qui déjouaient la censure des autorités, notamment ecclésiastiques.

 

La graphie des lettres est aussi signifiante ...

 

Le S par exemple représente, lui, la recherche « dans tous les sens », sans axe (au contraire du P, qui possède un axe, symbole de l'axis mundi).

Le A symboliserait la création alors que le Z relie les plans céleste et terrestre.

Quant au V il représente une sorte d'entonnoir, la figure symbolique du verre, du vase (le Saint Graal est une des figures possibles) ou encore de l'athanor, ce contenant mystique des alchimistes. 

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Roger de Laron, et Noël au Moyen-âge.

Publié le par Perceval

Avant la période médiévale, dans l'Empire romain : L´empereur Commode (161-192) est initié aux mystères de Mithra. Cette religion respecte les dimanches comme jours sacrés et célébre la naissance de Mithra, dieu du soleil, le 25 décembre, '' Dies Natalis Solis Invicti ''…

En 274, 1’empereur Aurélien, conquérant en Orient, est le premier empereur qui se fait diviniser de son vivant, voulant renforcer ainsi son pouvoir politique et spirituel sur les multiples diversités et sensibilités de son empire. Il impose le culte du Soleil Invaincu comme religion d´état avec sa célébration au 25 décembre.

On dit que le choix du 25 décembre provient du calcul du solstice d’hiver dans le nouveau calendrier julien, on sait aujourd’hui que cette date est erronée…

Les Celtes – semble t-il - considérent aussi le 24 décembre comme le jour de la renaissance du Soleil. Ils ont coutume d'associer un arbre à chaque mois lunaire et dédient l'épicéa, qui est l'arbre de l'enfantement, à ce jour-là... !

Les chrétiens réagissent, aux culte païens, en instaurant une nouvelle fête : la naissance de Jésus, et choisissent bien sûr le 25 décembre …

Au Moyen-âge :

Le 24 décembre est la fête d'Adam et Eve...

Roger de Laron, a déjà entendu cette histoire populaire dans l'empire germanique : on raconte – au VIIe siècle - qu’un moine allemand, saint Boniface, voulait convaincre les druides germains que le chêne n’était pas un arbre sacré. Il en fit donc abattre un, mais en tombant, l’arbre écrasa tout ce qui se trouvait sur son passage, à l’exception d’un jeune sapin. C’est à partir de ce moment qu’on attribua au jeune sapin une allure de miracle; saint Boniface dit alors : «Désormais, nous appellerons cet arbre l’arbre de l’Enfant Jésus».

On dit aussi que le sapin symbolise «l’arbre du paradis».

Dès le XIe siècle, on présente des scènes appelées Mystères, dont celle du paradis, fort populaire durant l’Avent. Garni de pommes rouges, un sapin symbolise alors l’arbre du paradis. Et, apparait la coutume de décorer l’arbre avec des pommes rouges, en référence à la dimension biblique d’Adam et Ève qui avaient croqué la pomme interdite.

Le rouge s’associe donc à la fête de Noël. Il semble bien qu’au XIIe siècle cette tradition ait cours en Alsace, puis dans la vallée du Rhin, mais progressivement, elle se propage à une partie de l’Europe. On parle alors de décorer les maisons avec des branches coupées trois jours avant Noël

 

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Le carré Magique - SATOR et GRAAL -3/.-

Publié le par Perceval

Dans le ''Conte du Graal '', livre fétiche de Roger de Laron, Chrétien de Troyes se nomme et se compare à un cultivateur : « Chrétien sème, et sa semence, c’est un roman qu’il commence et qu’il sème en un si bon lieu qu’il ne peut être sans grand profit. Chrétien  n’aura pas perdu sa peine, puisqu’il emploie toute sa peine à mettre en vers sur l’ordre du conte le meilleur conte. »

La page blanche est comparée à un champ qui n’a pas encore subi le soc de la charrue.

L’anagramme de SATOR est TROAS, et signifie « de Troie » : le nom même donc de l’auteur du Conte du Graal...

Il n'est pas absurde, de par l'histoire du carré ''SATOR'' de le rapprocher du Graal lui-même... Graal ou Grail, se rapporte aussi à Grille du fameux carré... A l'image de Perceval, il tient à nous, que nous ne laissions pas ce carré muet... La modernité du Conte du Graal réside dans le fait capital que c’est le questionnement du monde qui produit du sens.

Ainsi, à la lumière du Graal : SATOR, c'est en latin le cultivateur, le ''semeur'' ( Jésus …),c'est aussi l'anagramme de artos : pain en grec, qui donne en latin artona le pain sans levain qui constitue l'hostie, présente dans le graal chrétien... AREPO serait un nom propre, ou viendrait du celte 'arepennis' qui signifie le bout du sillon TENET mot central signifie '' habite, occupe '' la ''Présence'' au cœur … OPERA ( = travail) peut signifier ''peine'', celle dont parle Chrétien « Chrétien  n’aura pas perdu sa peine, puisqu’il emploie toute sa peine ... » et ROTAS fait référence aux rouleaux, au livre écrit …

 

Pour ce qui est du pays de Roger de Laron, - La Marche du Limousin - ; on parle d'un ''conte'' ( attention, ce mot n'a pas même valeur qu'aujourd'hui...) qui concerne les templiers de la commanderie de Paulhac ( en Creuse aujourd'hui) et fait état d'une croix forgée par un frère ( cent ans plus tôt que lorsque Roger l'eut en main …), qui permettait de faire parler le carré SATOR...

Le carré SATOR (ou ROTAS) est une grille carrée de ''cinq'' de côté ( cinq sens, les cinq doigts de la main, avec lesquels l'homme construit. …) cinq représente l'Humain inscrit dans l'étoile flamboyante ( l'homme de Vitruve), il représente l'harmonie du pentagone, reproduite dans l'architecture avec le Nombre d'or... Dans un pentagone de côté =1, la diagonale est le Nombre d'Or ( = φ =1,618033...). Et, cette croix forgée ( découverte, parait-il à Paulhac) serait la "clé" permettant "d'ouvrir" le SATOR. Comment … ? Je ne sais pas . ( à suivre …)

Le carré SATOR, renvoie aux ''Carrés Magiques'' très prisés chez les chercheurs lettrés du XIVe siècle... Nous allons en parler spécifiquement après...

Ces carrés peuvent superposer des tracés de cercles... N'oublions pas qu'à cette époque, les constructeurs des cathédrales valorisent un langage numérique et graphique qui reproduit l'ordre de la nature …. Comme si le divin s'était exprimé par les nombres … !

Une lecture peut se faire sur la ''forme'' de ce carré ''magique'' de base 5... Ainsi, on remarque que les consonnes structurent l'espace, par les diagonales majeures et les points clés qu'elles occupent, à chaque rangée. Les voyelles sont disposées sur les diagonales secondaires. Les consonnes seraient l'ossature et les voyelles l'âme... Cinq consonnes et trois voyelles : soit le chiffre 8, qui renvoie à l'infini...

Manuel Moschopoulos (~ 1275 - 1328), contemporain de Roger de Laron, est un érudit grec byzantin. Il écrit sur la grammaire et a édité un traité sur les carrés magiques ( premier du genre en Occident).

A cette époque apparaissent des compilations 
de
 carrés
 magiques
 d’ordres
 3
 à
 9
 associés
 aux
 sept
 corps
 célestes
 alors
 connus
 (Lune,
 Mercure,
 Vénus,
Soleil,
Mars,
Jupiter,
Saturne). 
Ces 
carrés 
sont censés
 jouir
 des 
vertus,
 propriétés
 positives
 ou
 négatives
 des
 corps
 célestes
 en
 question...

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Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-

Publié le par Perceval

Pour Roger de Laron, cet héritage antique ( culture essentielle...) nous est parvenu par la médiation des arabes, qui affectionnent les énigmes chiffrées, tout comme la kabbale juive... On retrouve un carré SATOR dans la Chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe ( de style mauresque) au Puy en Velay.

Temple de Diane

Carré magique

Le Puy en Velay

 

De même, la pierre visible aujourd'hui dans la crypte Saint-Dagobert II de Stenay, est reconstituée ; mais elle donne un exemple de l'esprit qui entoure ce genre d'Ecriture : elle aurait été découverte dans les fondations de la basilique St-Rémi, antérieure à l'église St-Dagobert qui l'a remplacée au IXème siècle.

Ces pierres, réemployées dans les fondations, étaient des stèles funéraires... A noter que Stenay appartenait à la maison d'Ardenne; elle devint ensuite la possession des ducs de Bouillon. En partant pour la Croisade, Godefroy de Bouillon vendit la ville avec le château qu'il avait fait construire en 1077 à l'évêque de Verdun qui l'engagea au comte de Luxembourg en 1110.

Les lettres exposées à Stenay sont : '' SRNPR '', à côté un signe '' > '' et une croix

Si nous reprenons le carré SATOR : ces lettres SRNPR, dessinent dans le carré exactement le chevron gravé sur la pierre... Cette stèle aurait exprimé une conviction chrétienne, à une époque ( Ve ou VI e s.) où ce n'était pas facile …

Pourtant, nous savons aujourd'hui que ce carré SATOR, n'est pas exclusivement chrétien …

Sa signification peut parler différemment selon la personne qui le reçoit... L'interprétation varie nécessairement, selon l'époque, la culture et les croyances du lecteur ...

Comment Roger de Laron, féru de sciences ( donc d'alchimie), reçoit, lui, ce message... ?

Un premier niveau de lecture, donne SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS.

« Le semeur (SATOR) -Arepo ( ? ) - conduit (TENET) - par son œuvre (OPERA) - les roues (ROTAS). »

Une deuxième lecture, remarque la croix formée par TENET, cette croix évoque pour Roger, celle des croisés et du Royaume perdu de Jérusalem...

SATOR, pourrait faire référence à Saturne, ou au Créateur ( Dieu ...)

AREPO, un ''instrument aratoire'', comme une charrue, un soc...

TENET : conduire, maintenir... Forme une croix au milieu de ce carré...

OPERA : le travail, l'oeuvre ; et par extension, la Création

ROTAS : signifie ''tourner'' donc la roue... On peut y voir aussi les Astres...

 

Le Carré SATOR à l'ermitage Saint-Antoine de Galamus

Un troisième niveau de lecture part de la croix TENET, et la rapporte – non plus – à cette vaine croisade – mais à une quête plus personnelle – Le Grand-Oeuvre... La Quête, le Graal …

SATOR, est le le jardinier, le laboureur... : l'Alchimiste. Celui qui œuvre lentement ( donc, modestement) par la voie humide, dépendant des saisons … En parallèle ( et en complément …) du Créateur.

AREPO : évoque en une racine celtique, l'outil du laboureur … pour travailler la terre, ou la '' Matière ''…

TENET : reste la Croix, tenue, comme en architecture, elle dessine et soutient l'Edifice... La croix, pourrait signifier aussi le ''creuset''

OPERA, c'est le travail du Maçon, l'oeuvre, la Pierre à tailler …

ROTAS, évoque la notion de cycles … On pense aussi à l'Athanor ...

A suivre …

Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-

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Le carré Magique de Rochemaure. -1/.-

Publié le par Perceval

Je reviens à présent, aux voyages et études qui ont porté la curiosité scientifique de Roger de Laron, à approfondir les arts libéraux, et en particulier le Quadrivium...

Les 7 arts libéraux - Le Trivium: grammaire, dialectique, rhétorique. Le Quadrivium : l'arithmétique, la musique, la géométrie, l’astronomie.

Sur sa route, entre le Limousin et l'Italie, Roger de Laron, s'est arrêté à Rochemaure... Bien reçu par Geraud Adhémar de Monteil, seigneur de Rochemaure ; celui-ci lui raconte diverses anecdotes qui restent présentes dans la mémoire de la lignée de cette famille qui a compté à son apogée une trentaine de Châteaux … dont l'un des principaux fiefs, en Dauphiné, fut Montélimar, et aussi Grignan...etc

Le plus illustre représentant de cette famille fut sans doute Adhémar de Monteil, évêque du Puy, qui dispensa les secours spirituels aux troupes de la première croisade et périt au siège d'Antioche.

Plus récemment, en 1217, Simon de Montfort assiège Montélimar. Les Adhémar doivent se soumettre à Montfort en personne. Giraud est même excommunié au Concile d'Arles …

Ainsi va la discussion, et même s'il n'est pas question de foi ''cathare'' ( le mot n'existe pas à l'époque); ''l'hérésie'' est constamment présente à l'esprit de chacun, et on reste discret...

Pourtant, c'est Geraud qui interroge directement Roger sur une plaque à laquelle il tient... Geraud connaît l'intérêt de Roger pour les sciences, en particulier celle des chiffres...

Ils se dirigent - dans la petite cité - à l'extrémité d'un vaste périmètre de remparts. D'énormes ''dykes'' basaltiques soutiennent le château... Plus bas, un second édifice défensif avec sa Tour de Guast, et une église Notre Dame des Anges toute récente. Dans l'édifice se font enterrés tous ceux qui appartiennent à la lignée des Adhémar.

Et, là Géraud, mis en confiance par les longues discussions des soirées précédentes, tient à montrer à Roger de Laron, un élément symbolique important pour son château ...

 

Dans le mur, on a incrusté un morceau de terre cuite, où sont gravés cinq mots :

S A T O R
A R E P O
T E N E T
O P E R A
R O T A S

Le carré SANTOR, se présente sous la forme d'un ''palindrome'' ( = Vers, phrases offrant le même sens quand on les lit de gauche à droite ou de droite à gauche : exemples : '' un roc cornu '', ou ce vers latin : '' Roma tibi subito motibus ibit amor. '' Dictionnaire Encyclopédique Quillet 1970.).

Le carré SATOR offre une suite de mots qui peut se lire dans tous les sens (de gauche à droite, de droite à gauche, de haut en bas et de bas en haut.). Ces lettres forment un carré de 40cm ( 2 empans) , et en marge du carré SATOR, on note la phrase latine GIRO VMBERT ME FECIT. Ce texte pourrait être une signature du graveur, comme sur un des chapiteaux du portail de l’église abbatiale de Saint Benoît sur Loire, où on retrouve la signature UNBERTUS ME FECIT... A moins qu'il ne s'agit d'une recommandation pour lire ce fameux carré .. ?

Si Roger est surpris de voir inscrits, ici, ces mots... Il ne les découvrent pas. Il connaît bien, ce '' carré magique ''. C'est à Chypre, avec les templiers que ce carré, et d'autres lui ont été présenté. Certains, les prennent pour des jeux d'esprit, d'autres pour des combinaisons mnémotechniques pour enfermer des connaissances qui doivent rester discrètes …

Assez souvent, le carré SATOR, maintenant qu'il est assez connu, est placé ici ou là, comme ''talisman'' et beaucoup lui accordent des vertus bénéfiques… Ainsi, on peut le trouver sur des amulettes, des pentacles, des bréviaires, des morceaux de papier pliés, des fresques, des tableaux, des murs, des pierres tombales etc … Un jour, Roger de Laron, aperçut l'inscription gravé dans un bloc de gneiss qui ornait la maison de justice, on lui dit qu'elle était censée protéger contre les atteintes de l’incendie ! Il remarquait cette fois-ci, une particularité, le N était à l'envers...

A suivre ....

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Roger de Laron – Pèlerin à Jérusalem -3/,-

Publié le par Perceval

On ''monte'' à Jérusalem (la ville est à 900m d'altitude) et, … Enfin, la ville Sainte apparaît :

« nous gectasmes à genoulx et chantasmes en grant joye et dévotion Te Deum Laudamus et le pseaulme qui ensuyt (Lauda Jerusalem), qui ne fut pas sans gecter grant quantité de larmes... »

Jérusalem - Porte de Jaffa

A la porte de Jaffa, il faut descendre de monture, car aucun chrétien n'a le droit de chevaucher, fût-ce sur un âne, dans les rues de Jérusalem. 

Jérusalem paraît au pèlerin du XIVe siècle, comme une petite ville sans défense, avec peu de tours... Déjà les visiteurs se délectent des ''bazars'', des rues animées... Beaucoup d'églises sont reconvertis en mosquées, et même des quartiers sont interdits aux pèlerins.

Jérusalem apparaît comme un grand reliquaire, que chacun veut toucher, et dont chacun veut emporter une parcelle... !

Le pôle du pèlerinage est le Saint-Sépulcre ; devant l'église, il y a une grande place toute pavée de marbre blanc, sur lesquels pavés tous les pèlerins se jettent à genoux et les baisent et se traînent sur leurs genoux jusques à la porte de la dite église.

 

Le visiteur se rend au mont des oliviers ; ici également, à la ''Mosquée de l'ascension'' on vénère l'empreinte des pieds de Jésus-Îsâ sur le rocher de l'Ascension ; également une grosse pierre sur laquelle Notre Dame avait coutume de se reposer - et on apprécie le panorama ( comme aujourd’hui !).

Jerusalem - la basilique de la Sainte-Agonie

Gethsémané a ses lieux saints, on y voit ,l'empreinte des mains de Jésus, de ses coudes sur la pierre de l'Agonie à Gethsémani ; la marque des coups de fouet sur la colonne de la Flagellation, traces de son sang sur la roche du Calvaire, et la couleur du sang de Notre Seigneur Jésus Christ apparaît encore aujourd'hui dans la fente de la roche.... '' Du Calvaire, à 24 pieds vers l'orient, est un autel sous lequel est une partie de la colonne contre laquelle le Seigneur fut flagellé.... Elle est de pierre de porphyre presque noir avec des taches rouges naturelles, que le peuple croit être les marques du sang du Christ.''

Saint-Sépulcre - La Pierre de l'Onction

Là est le trou où la Sainte Croix fut posée et dressée, dans ce trou, le pèlerin y pose sa tête...

Enfin, on s'émerveille des miracles qui auraient lieu au Tombeau de David...

Les français se logent du côté de l’hôpital Saint-Jean, autrefois occupé par les chevaliers … mais, à présent bien moins tenu, sans mobilier les pèlerins dorment à même le sol !.

Avec des relations, on peut trouver un abri confortable au Mont-Sion.

La visite des lieux saints se fait toujours accompagnée de religieux, trois pérégrinations sont proposées : la 'via captivitatis', la 'via crucis', et la procession à l'intérieur du Saint-Sépulcre. La 'via dolorosa' date du début du XVIe siècle...

 

Hors de la Cité, le pèlerin se rend à la 'probatica piscina' ( Bethesda) où le Seigneur a guéri le paralytique. Puis, on le dirige à gauche où Saint Etienne fut lapidé, avec le rocher où fut assis le futur Saint-Paul qui veillait sur les vêtements des tyrans...

Site archéologique de Bethesda

Le bâtiment du Cénacle vient d'être construit, on y voit la citerne présumée où fut prise l'eau pour laver les pieds des apôtres.

Dans la maison de Caïphe, on montre un pilier de pierre où Jésus fut lié et au milieu de la cour, un romarin commémore le reniement de Pierre ( site de Saint-Pierre en Gallicante).

Et, avant de quitter Jérusalem ( après deux semaines) le pèlerin accomplit le plus grand moment de son pèlerinage : la nuit ( souvent trois …) de veille dans l'Eglise du Saint-Sépulcre... Rite symbolique de Mort et Résurrection.

Depuis le le début du XIIIe siècle, le Saint-Sépulcre est partagé au culte entre diverses communautés : Grecs, jacobites, Syriens, Maronites, Nestoriens, Nubiens, Indiens, Abyssins, Latins... ( cf le témoignage de Jacques de Verone (1335) )

On s'arrête également devant les tombeaux de Godefroi de Bouillon et du roi Baudoin.

Graffitis médiévaux sur les murs du Saint-Sépulcre

Les juifs sont très peu nombreux à Jérusalem... On dit qu'à son arrivée, le rabbin espagnol Nahmanide surnommé Ramban, en 1267, ne ne trouve que deux juifs, frères et teinturiers de métier. Tous trois voient une maison en ruine avec des piliers en marbre et un beau dôme, ils en font une synagogue. Ils font venir de Sichem ( Naplouse) les rouleaux de la Loi. La communauté commence à se concentrer dans le quartier juif actuel, établi au sud-ouest du Mont du Temple, entre la Porte des Ordures et la Porte de Sion.

Jérusalem est à majoritairement musulmane – sur dix mille habitants, on estime que Jérusalem compte au XVe siècle environ mille chrétiens et cinq cents Juifs – les persécutions et les vexations ne sont pas rares envers les non-musulmans, et les lieux de culte sont régulièrement saccagés.

La société mamelouke impose le port de signes distinctifs à chaque communauté: turbans jaunes pour les Juifs, turbans rouges pour les Samaritains, turbans bleus pour les Chrétiens, turbans blancs pour les Musulmans.

-  Sources : Les pèlerins de Jérusalem au Moyen-âge de Nicole Chareyron.

Les 'photos' proviennent de mon séjour à Jérusalem...

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Roger de Laron – Pèlerin vers Jérusalem -2/,-

Publié le par Perceval

Roger de Laron – Pèlerin vers Jérusalem -2/,-

L'arrivée de Roger de Laron, sur la Terre Sainte, et à Jaffa en particulier, est désolante pour tous ceux qui reviennent après la perte du ''Royaume Latin ''…

La ville est détruite, son port désaffecté ( pour empêcher un débarquement guerrier), la citadelle n'est plus réduite qu'à ses deux tours de guet. Il faut attendre parfois plusieurs jours pour être autoriser à débarquer, et après péage de droits. Le sultan accorde des pèlerinages pacifiques lucratifs, mais reste méfiant.

On est réduit à coucher dans des cavernes situées sur le bord de la mer, « sur la terre, à l'enseigne de l'estoille, qui est l'hostellerie commune de l'Orient, où on ne paie rien pour le giste » ( P. Boucher. )

Il faut s'organiser en groupe, louer fort cher mules ou chameaux, et employer les gens du pays. On apprend à distinguer les Sarrasins, les mamelouks ( l'autorité), les chrétiens orientaux ; et partout il faut payer … !

 

On s'arrête à Ramléh, dans une hôtellerie, où des religieux franciscains tentent pacifiquement de s'établir. Ramléh (Ramla) se trouve le long de la route de la ''Via Maris '', reliant le vieux Caire(Fustat) à Damas , à son intersection avec la route reliant le port de Jaffa à Jérusalem .

Aujourd'hui, l’un des symboles les plus remarquables de la ville de Ramla est son minaret de trente mètres de haut, qui s’élève sur le mur nord de la vieille mosquée omeyyade, mieux connue sous le nom de Mosquée Blanche. Cette tour, du haut de laquelle les fidèles étaient appelés à la prière, fut érigée en 1318, durant le troisième règne du sultan mamelouk An-Nâsir Muhammad ben Qalâ’ûn (1310-1341).

Roger de Laron, lui, voit encore sept tours en forme de clochers qui rappelle l'époque des croisés...

Vue sur les toits de Lydda et l'église de St George en arrière-plan

 

Tout près, à Lydda ( Lod) , les pèlerins sont invités à une excursion de piété : on y vénère le tombeau de Georges martyr du IVème siècle.

 

* Saint Georges est le saint patron de la chevalerie de toute la chrétienté (ordre du Temple, ordre Teutonique, ordre de la Jarretière, ordre de Saint-Michel et Saint-Georges…), il est principalement représenté en chevalier qui terrasse un dragon...

J'ai pu constater, qu'aujourd'hui en Palestine, Saint-Georges est une figure très populaire, que l'on retrouve sur les maisons des chrétiens, et qui nomme de nombreuses églises...

 

La croix rouge sur fond blanc a été associée à Saint Georges depuis l'époque des croisades.

Pour les palestiniens, St Georges est un héros local qui a distribué ses biens et est resté fidèle à sa religion lorsqu'il a été emprisonné et torturé. George fut finalement décapité par les Romains le 23 avril 303 après JC.

La légende selon laquelle il aurait sauvé une jeune fille en tuant un dragon est probablement apparue au Moyen Age.

 

On dit qu'il a vécu à Al-Khadr près de Bethléem ( sud ouest ), sur une terre appartenant à la famille de sa mère. Aujourd'hui, Al-Khadr est entouré par quatre colonies israéliennes. Son père viendrait de Cappadoce, une région de la Turquie moderne, et sa mère serait une ''palestinienne '' de Lydda - maintenant Lod, en Israël.

Il y a beaucoup d'églises en Cisjordanie et en Israël qui portent le nom de St George - à Al-Khadr, Lod et en Galilée, par exemple. Selon un calendrier ancien utilisé par les églises orientales, on le commémore le 6 mai.

Bien que ce soit à l'origine une fête chrétienne locale, les chrétiens palestiniens et les musulmans y participent. 

Des savants musulmans vont jusqu'à suggérer que St George est mentionné dans le Coran. En arabe, George est connu comme al-Khadr, qui est aussi le nom de ce village près de Bethléem où on le célèbre chaque année. Selon ces savants, al-Khadr, identifié à St George, a servi comme assistant de Moïse... !

 

Sources : Les pèlerins de Jérusalem au Moyen-âge de Nicole Chareyron.

 

Je reviendrai sur le '' Saint-Georges '' - héros du Moyen-âge dans les articles suivants...

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Roger de Laron – Pèlerin vers Jérusalem -1/,-

Publié le par Perceval

Roger de Laron – Pèlerin vers Jérusalem -1/,-

A l'occasion de mon propre voyage en Israël et en Palestine ; je vous propose de sauter dans la biographie de Roger de Laron ; jusqu'à – précisément – son retour vers Jérusalem...

Le Pèlerinage de Vie Humaine (Guillaume de Digulleville)

En ce temps, qui ne peut être que la dernière période de sa vie, Roger de Laron se voit comme le dernier de sa lignée... Ses recherches opératives et spéculatives, le contraignent au silence, plus qu'à la transmission ; et il est nostalgique d'une période de voyages hors des normes. Alors, que désirer de plus à présent, que volontairement partir à la rencontre de la mort, en retrouvant le désir de la Quête. Jérusalem, lui semble représenter un but intérieur et symbolique...

Partir sans armes: pour retrouver la paix de l'esprit, faire le point et espérer une clé vers la Vérité. Il lui faut retrouver Jérusalem, autrement...

Il sait que Jérusalem est entre les mains des Mamelouks. Mais, dit-on, les mamelouks sont occupés à empêcher l'invasion des mongols et Jérusalem est laissé à l’abandon... La Palestine est négligée, et Jérusalem serait redevenue une petite ville de province ; elle conserverait toutefois un rayonnement intellectuel et culturel important .

Jérusalem serait devenue une ville de pèlerins et d’érudits, et cela attire plutôt Roger de Laron …

 

En ce premier quart du XIVe siècle, le futur pèlerin doit convaincre son entourage de ses motivations. Des règlements protège le pèlerin, il est exempt de péages, et on ne lui refuse pas l'hospitalité. Les hospices lui accordent assistance en cas de maladie. Le prix de sa traversée est modique ;parfois, il est même dispensé de contribution sur les navires.

Avec l'autorisation de l'évêque, il reçoit officiellement le bourdon, la panetière et la bénédiction de l'évêque avec un sauf-conduit valable dans les monastères visités.

Roger de Laron part à cheval ; rapidement il l'échangera contre un âne...

En ce temps d'après-croisade, cependant on demande aussi au pèlerin d'assumer ses frais. Des frais assez élevés pour que gens d'affaires et de religion unissent leurs intérêts en s'associant en groupes de voyage.

« A partir de ce jour-là, je laissai pousser ma barbe et j'ornai tant ma cape que mon scapulaire d'une croix rouge, croix que des vierges vouées à Dieu, épouses du Christ', cousirent à mes vêtements ; et je pris les autres insignes du pèlerin sacré qui me convenaient. Les pèlerins de la Terre Sainte ont en effet cinq insignes : la croix rouge sur la longue veste grise et le capuchon cousu à la tunique monacale ; si le pèlerin n'est pas de l'ordre des Prêcheurs, le port de l'habit gris ne lui convient pas. Le second insigne est un bonnet noir et gris décoré lui aussi de la croix rouge sur le front. Le troisième est une longue barbe sur un visage rendu grave et pâle par les peines et les dangers, car partout les pèlerins même païens laissent pousser leur barbe et leurs cheveux jusqu'à leur retour.. Le quatrième est un sac sur les épaules contenant un peu de nourriture, avec un flacon, non pour l'agrément, mais suffisant à peine pour se sustenter. Le cinquième insigne qui est utile en Terre Sainte est un âne avec un ânier sarrasin à la place du bâton. Depuis, replié sur moi-même, j'attendis le jour fixé avec impatience et je me préparai au voyage sacré en silence. » Félix Fabri ( moine dominicain du XVe s.), les errances de Frère F F, pèlerin en Terre sainte …

Roger de Laron, par expérience, choisit la route par Venise ; celle de Marseille, assez directe, est menacée par les pirates de Barbarie... Venise s'est imposée comme la porte de l'Orient, elle est la plus fréquentée. Auparavant à Pavie, il a vendu son cheval, et loué une barque pour suivre la voie fluviale... L'Italie pratique de nombreux contrôles, il faut montrer lettres et bulettes ; qui n'en a pas doit acquitter des droits.

Cinq semaines, ce sera le temps de cette sereine traversée de la Méditerranée de Venise à Jaffa. Une traversée en galère... Il faut prendre patience sur une nef inconfortable, surchargée... La nourriture est déplorable, et les disputes fréquentes... L'eau est croupie et la vermine est de la partie... La tempête guette... heureusement, il y a des escales : Corfou est la première ville de Grèce visitée avec sa vingtaine d'églises byzantines... A Rhodes, on peut voir le château... Candie en Crête, présente son grand port fortifié avec sa chapelle miraculeuse... C'est aussi la découverte des melons et des citrons... A Chypre, le vin est mauvais, on y mange la chair de chèvre. Y poussent du sucre en canne, du coton et des pommes de grenade...

Un beau matin, on voit enfin se dessiner les côtes de Syrie, les ruines de Jaffa apparaissent à l'horizon. Cette traversée interminable, va enfin s'achever.

Pour ma part, j'ai pris l'avion ( Turkish Airlines ) avec une escale à Istambul : un repas dans l'avion et la possibilité de suivre le vol, ou un film sur un petit écran … L'arrivée se fait à Tel Aviv, ville moderne qui englobe à présent Jaffa.

 

Sources : Les pèlerins de Jérusalem au Moyen-âge de Nicole Chareyron.

 

Notes :

Chronologie :

 

1244 : Chute de Jérusalem : Destruction de l'armée chrétienne par le sultan d'Egypte...

1248-1254 : Echec de la 7ème croisade ( Innocent IV et Louis IX), puis 1265-1272 de la 8ème...

1250 : les Mamelouks conquièrent la Palestine, repoussent les Mongols. Ils vont régner jusqu'en 1517.

1280 : les sultans mamelouks tolèrent les pèlerinages...

28 mai 1291 : Perte définitive de la Terre sainte consécutive à la chute de Saint-Jean d'Acre.

1309-1343 : Règne de Robert de Naples. Le souverain d'Anjou traite avec le sultan al Nâsir Muhammad pour obtenir le libre accès aux Lieux Saints. Les Franciscains vont obtenir leur garde officielle ...

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