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mathematiques

Des muses, de l'astronomie et des poètes.... 1

Publié le par Perceval

Je reviens dans le temps... de la biographie de Charles-Louis de Chateauneuf...

Au moment où, à Limoges – au Collège Royal, son professeur de mathématiques, Monsieur Gouré, l'avait initié à ce qui pourrait être à la source d'immenses progrès, l'appréhension de l'infiniment petit, pour de grandioses calculs ...!!!

M. Gouré nomme cela: les "Mathématiques transcendantes", c'est à dire le calcul différentiel et intégral...

M. Gouré assurait au jeune homme que Paris lui ouvrirait les bras, et en particulier ceux de l'un des maîtres du professeur limougeaud : Augustin Cauchy (1789-1857)

 

<-- : de Paul Baudry - Uranie, muse de l'astrologie et des calculs mathématiques - 1866 Paris opéra Garnier

 

Charles-Louis, ayant passé le bac. ès-lettres, puis le bac. ès-sciences... Il suit les classes de Mathématiques élémentaires, puis la classe de Mathématiques spéciales... Enfin, il se prépare au concours d'entrée au concours de l'École polytechnique, il a vingt ans et sera refusé pour la session de l'été 1834...

Il est alors à Paris et externe à l'institution Mayer - près du Val-de-Grâce - qui travaille en collaboration avec des professeurs des classes préparatoires de lycée. L'institution envoie ses élèves au collège Louis-le-Grand.

Il est vrai, cependant, que la Quête qui anime Ch.-L. De Chateauneuf, est aussi ailleurs ... Ainsi sa route est bordée d'étonnants personnages qui vont l'accompagner : des femmes d'abord qui lui ouvrent des espaces du possible : la sensibilité, avec ce que l'on nomme à l'époque par ''les sentiments''... Et, un chemin de connaissance avec toujours les mathématiques ( Wronski, Sarrazin de Montferrier) et l'ésotérisme ( en opposition parfois à la doctrine catholique de ce XIXe siècle) avec A. Constant ( le futur Eliphas Lévi), et d'autres; puis ce comte de l'X, qui l'accompagne sur la piste du Graal ...

Charles-Louis de Chateauneuf; tout en fréquentant les salons, et continuant sa quête ... part à la rencontre de l'astronomie, par sa spécialité: les mathématiques...

Son intérêt pour l'astronomie a commencé avec les cours public d’« astronomie populaire », de François Arago (1786-1853) qui remporte d'ailleurs un immense succès, ...

Scène d'ASTRONOMIE animée - 1864 au Théâtre Robin

A l'observatoire de Paris, les chercheurs constatent qu’il est impossible de représenter correctement par le calcul le mouvement d'Uranus. On a l’idée que ce mouvement peut être perturbé par l’attraction d’une autre planète inconnue.

Le Verrier découvrant la planète Neptune

Arago demande à un jeune astronome qui était alors assistant à l’École polytechnique, Urbain Le Verrier (1811-1877) de s’occuper du problème. Le Verrier va le résoudre en 1846 grâce à de lourds calculs, et prédit la position de la nouvelle planète, qui fut trouvée presque immédiatement à l’observatoire de Berlin. C’est Neptune, la plus lointaine des 8 planètes du Système solaire.

C'est ainsi, qu'on a pu découvrir une planète, par les seuls calculs ....!

A l'avantage des mathématiques, de plus, la photographie va permettre une analyse spectrale du ciel ...

- John Draper (1811-1882) est le premier à obtenir un daguerréotype de la Lune en 1840. -

On peut ainsi classer les étoiles selon leur spectre transcrit sur des plaques photographiques. Il est possible en une seule pose d’avoir le spectre de plusieurs centaines d’étoiles à la fois; et accumuler des données qu'il faut traiter ..

 

Ch.-L. De Chateauneuf s'est précisément intéressé à '' la méthode des moindres carrés '' que le mathématicien Adrien-Marie Legendre (1752 -1833), en 1805-1811 puis Gauss en 1809 ont introduite sur des problèmes d'astronomie. Cette méthode permet de comparer un grand nombre de données expérimentales, généralement entachées d’erreurs de mesure, à un modèle mathématique censé décrire ces données.

Ainsi, Charles-Louis, va travailler au sein d'équipes de l'observatoire de Paris... Un travail fastidieux, pas très valorisant; sur lequel il va peu s'investir, et lui permettre de pouvoir continuer ses propres recherches ...

Charles-Louis rencontre à cette occasion, Théodore Despeyrous, mathématicien originaire de la région de Toulouse qui arrive à Paris en 1842 afin de poursuivre ses études à la Faculté des Sciences. Despeyroux réussit à mettre en équations exactes les éclipses de lune et de soleil...

Théodore va se laisser séduire par les idées de Charles Fourier et Saint-Simon et collaborer au journal La Phalange, fondé par Fourier. ..

Le Verrier en figure symbolique montrant Neptune, tandis que la gloire lui apporte une couronne de laurier. Esquisse peinte par Edmond-Louis Dupain pour un projet de plafond

Le Verrier en figure symbolique montrant Neptune, tandis que la gloire lui apporte une couronne de laurier. Esquisse peinte par Edmond-Louis Dupain pour un projet de plafond

LA VOIE LACTÉE ( de Victor Hugo)

Millions, millions, et millions d’étoiles !
Je suis, dans l’ombre affreuse et sous les sacrés voiles,
La splendide forêt des constellations.
C’est moi qui suis l’amas des yeux et des rayons,
L’épaisseur inouïe et morne des lumières.

Encor tout débordant des effluves premières,
Mon éclatant abîme est votre source à tous. (...)

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Les études de Charles-Louis de Chateauneuf au Collège Royal de Limoges.

Publié le par Perceval

Les études de Charles-Louis de Chateauneuf au Collège Royal de Limoges.

Je reviens sur les études de Charles-Louis de Chateauneuf, au Collège Royal de Limoges, qu'il voudrait terminer avec le baccalauréat; il a 16 ans ... Le proviseur est Monsieur Lary.

Sous napoléon, le 17 mars 1808 est créé le baccalauréat. Les candidats doivent être âgés d'au moins 16 ans et l'examen ne comporte que des épreuves orales portant sur des auteurs grecs et latins, sur la rhétorique, l'histoire, la géographie et la philosophie.

Si les collèges (ou lycée) préparent au bac, ce sont les facultés de lettres qui décernent le baccalauréat à des collégiens qui ont achevé leur rhétorique ou leur philosophie... Les facultés de sciences délivraient aussi un bac es-sciences, ou es-math.

Le Bac, est alors équivalent à un concours d'entrée: en 1815, on ne peut être admis au baccalauréat dans les facultés de droit et de médecine sans avoir au moins le grade de bachelier dans les celle des lettres.

Mais, il s'agit alors aussi de concurrence celui de l'entrée à l’Ecole polytechnique, aussi pour rendre l'épreuve plus difficile, on introduit la première épreuve écrite (composition française ou traduction d'un auteur classique).

La classe de première ou de rhétorique prépare à des épreuves orales d'explication de textes anciens, à des questions de Rhétorique, et de mathématiques ...

La deuxième année permet de préparer des épreuves au Concours général, et assure l'admission en licence à l'université ...

Versailles – Lycée Hoche – Une Étude


Intéressant aussi de se rappeler le « vécu » des collégiens, et celui des professeurs, à cette époque, à Limoges : ( Sources: Pierre Delage, Lycée Gay-Lussac : 5 siècles d'enseignement, Saint-Paul, Le Puy Fraud éd., 2010)

À cette époque, la journée d’un collégien est rythmée de la manière suivante :

5 h 30 : lever (au son du tambour) ; habillage ; prière

6 h 00 : étude ; vérification des devoirs ; récitation des leçons

7 h 30 : déjeuner ; récréation

8 h 00 à 10 h 00 : enseignement des matières littéraires, dans lesquelles s'insèrent les cours de sciences et de mathématiques ...

10 h 00 à 12 h 00 : étude ou cours spéciaux (ex : dessin)

12 h 00 : dîner ; récréation

13 h 30 : étude ; vérification des devoirs ; récitation des leçons

14 h 30 à 16 h 30 : enseignement des matières littéraires ( avec + ou – de sciences ...)

16 h 30 : goûter ; récréation

17 h 00 : étude ; vérification des devoirs ; récitation des leçons

19 h 30 : souper ; récréation

21 h 00 : coucher.

Elèves - collégiens

Les collégiens de cette époque sont habillés d’un costume civil, et non militaire, un « frac » en drap bleu foncé, avec col blanc; ils ont, pour se coiffer, un tricorne... Les enseignants portent la robe professorale; les professeurs donnent leurs cours de 8 h 00 à 10 h 00, et de 14 h 30 à 16 h 30, sauf le jeudi...

 

Charles-Louis de Chateauneuf est bon élève. Et, son professeur de mathématiques, Monsieur Gouré, qui se passionne à le faire progresser dans cette matière, tient à le présenter à l'entrée de l’École polytechnique... Nous avons vu précédemment que Charles-Louis préférerait des études de droit, bien plus attirantes et surtout, parce qu'elles sont un prétexte de vivre à Paris à la façon dont les jeunes gens de l'époque imagine une vie de bohème ...

Seulement... Sa famille ( peu présente ...) et surtout M. Gouré ont des arguments sérieux, financiers, et même spirituels et politiques ...!

 

Evariste Galois (1811-1832) mathématicien by_teodimperio - dessinateur italien

Charles-Louis aime le langage virtuel des mathématiques. C'est une manière d'entrer dans les secrets de l'esprit, une logique pour se promener dans les arcanes alchimiques de l'esprit... Monsieur Gouré l'a même initié à ce qui pourrait être à la source d'immenses progrès, l'appréhension de l'infiniment petit, pour de grandioses calculs ...!!! M. Gouré nomme cela: les "Mathématiques transcendantes", c'est à dire le calcul différentiel et intégral... Nous en reparlerons ...

 

Ayant passé le bac. ès-lettres, Charles-Louis prépare ensuite le bac. ès-sciences jury qui l'admet au grade avec deux boules blanches pour les mathématiques et une boule rouge pour les sciences physiques... Il suit avec M. Gouré les classes de Mathématiques élémentaires, puis la classe de Mathématiques spéciales... Enfin, il se prépare au concours d'entrée au concours de l'École polytechnique, il a vingt ans, mais il est refusé pour la session de l'été 1836...

Le pivot de la formation mathématique est, durant presque tout le XIXe siècle, l’École Polytechnique, centre à peu près unique de la culture scientifique... Stendhal, qui lui aussi, remportait les prix en mathématique, s'était préparé à entrer à l’École polytechnique, alors installée rue de l’Université...

Une autre raison qui compose l'ensemble des raisons qui vont permettre à Charles-Louis de monter à Paris, est d'une part l'attachement de M. Gouré au passé jésuite du Collège, et aux jésuites en général; et d'autre part les convictions légitimistes du professeur ....

M. Gouré assurait au jeune homme que Paris lui ouvrirait les bras, et en particulier ceux de l'un des maîtres du professeur limougeaud : Augustin Cauchy (1789-1857); s'il était initié aux "Mathématiques transcendantes"...

 

C'est ainsi, que Charles-Louis de Chateauneuf, pourra rejoindre son ami Elie Berthet à Paris... Et, ce sera pour entrer dans un monde des arcanes scientifiques promis par son professeur.. Egalement, il fera connaissance de sociétés, certaines secrètes, qui lui permettront de commencer une Quête personnelle, et continuer celle de ses ancêtres: Roger de Laron et Louis-Léonard de la Bermondie...

Cette quête commence: - par les mathématiques, - la société jésuite nommée '' la Congrégation'' et - la fidélité au roi ''Bourbon'' ...

A suivre ...

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