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legende arthurienne

LA LÉGENDE DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE – 5/9 – LANCELOT 1

Publié le par Perceval

par Keith Parkinson ( détail)

Le roi et la reine de la Petite Bretagne, Ban de Bénoic et Élaine, vivent heureux dans leur château proche de Brocéliande. Ban de Bénoic est le descendant direct de Joseph d’Arimathie ( Joseph d’Arimathie est le disciple qui a emporté le corps du Christ après sa crucifixion et aurait également recueilli son sang dans le saint calice, également appelé Saint Graal…)

Le château est situé au milieu d’un marais réputé imprenable, mais le seigneur voisin, le roi Claudas, – ennemi juré de la famille Pendragon, qui cherche constamment à agrandir son territoire – réussit à l’incendier.

Le couple parvient à s’échapper du château en flammes, Élaine serre bien fort son nouveau né dans ses bras. Après avoir réussi à traverser le marais, ils s’arrêtent près du lac de Comper. Ban de Bénoic est accablé par la perte de son château et de son royaume. Il meurt de chagrin, et laisse sa femme et son enfant Lancelot, au bord du lac.

La reine, restée seule avec l’enfant, vient de perdre sa demeure, son royaume et par-dessous tout l’amour de sa vie.

 

 

Le lac près duquel ils s’étaient réfugiés n’était pas un simple lac. En la forêt de Brocéliande, ce lac était connu non pour la beauté de son rivage, mais plutôt pour ce qu’il abritait : un château de cristal que seuls des personnes invités par la maîtresse des lieux pouvaient rejoindre. Il était habité par Viviane, que les habitants de Brocéliande avaient surnommé la Dame du Lac.

Prise de pitié devant l’égarement de la reine éplorée, la fée Viviane, se saisit de l’enfant ( Lancelot) et plongea dans le lac, le mettant en sécurité dans son mythique palais de cristal. Élaine voit son enfant disparaître dans les flots, porté par une femme inconnue avant même qu’elle ne puisse réagir.

 

Elle cherche désespérément autant qu’elle le peut… Elle nage d’un bout à l’autre du lac… Puis le souffle lui manque, elle ne peut remonter à la surface. Le lac de Comper, où elle s’était réfugiée avec son mari et son enfant, devient finalement, pour elle aussi, sa dernière demeure.

Durant toute son enfance, Lancelot ignore quelles sont réellement ses origines. Viviane veut en faire un chevalier parfait. Pour cela, elle lui enseigne toutes les techniques de combats, lui apprend également à chasser et même à jouer d’un instrument de musique. Pour parfaire son éducation, elle lui inculque toutes les règles de noblesse d’esprit et de courtoisie qui font les qualités essentielles d’un chevalier en dehors du combat.

Puis vient le temps, où Viviane envoie le jeune chevalier à la cour du Roi Arthur ; là, il fera partie des meilleurs chevaliers de tous les royaumes environnants. Il quitte alors le domaine de la Dame du Lac, chevauchant un beau cheval blanc que sa mère adoptive lui a offert quelques années plus tôt.

Il prend la direction de la Carmélide et commence, sa longue chevauchée vers le château du roi Arthur, à Camelot. Lorsqu’il y arrive enfin, le roi a déjà entendu parler de Lancelot par Merlin, il sait qu’il est le protégé de la Dame du Lac, mais il ne connait pas plus ses origines que Lancelot lui-même. À la demande de Viviane, et grâce à l’aide du chevalier Gauvain ( fils légitime du roi Lot d’Orcanie et de la reine d’Orcanie et neveu du roi) , Arthur accepte de l’adouber.

Lors d’un beau matin, après une nuit de prière, Lancelot est introduit durant la grand-messe en l’église de Camelot. C’est ce moment qui est choisi par Arthur pour le faire chevalier. Lorsque Lancelot s’agenouilla devant le roi, il découvre à côté du roi une femme magnifique dont il tombe éperdument amoureux au premier regard.

Arthur, Guenièvre et Lancelot by Annette Marnat

 

C’est la reine Guenièvre, qui elle non plus, n’arrive pas à détourner son regard du jeune homme sur le point de devenir un des chevaliers de son époux, le roi de Logres.

 

Devenu chevalier par la simple suggestion d’une femme, fut-elle ensorceleuse et maîtresse d’un château sous marin, Lancelot ne s’est pas vraiment attiré la sympathie de ses frères chevaliers. Il se met alors en tête d’accomplir des quêtes pour gagner le respect de ses pairs.

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LA LÉGENDE DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE – RÉSUMÉ – 4/9 – YVAIN

Publié le par Perceval

A partir de la Table Ronde, point central de son pouvoir, Arthur envoie ses chevaliers partout dans le royaume pour y accomplir prouesses et exploits.

Leur mission est d’apporter la justice, l’ordre et la civilisation aux quatre coins de la Bretagne.

Pour cela, Gauvain, Yvain, Lancelot et les autres vont devoir affronter maléfices et sortilèges, géants et dragons, créatures monstrueuses, chevaliers félons et magiciennes, nains malfaisants, etc. Ils devront traverser des forêts sauvages et hantées, des châteaux merveilleux aux mille dangers, des lieux déserts susceptibles de les conduire aux frontières de l’Autre Monde et beaucoup d’autres épreuves. A travers toutes ces aventures, les chevaliers diffusent partout l’idéal de la Table Ronde et les valeurs chevaleresques au nom du roi Arthur. Ils contribuent ainsi à amener le progrès et la lumière de la civilisation dans toute la Bretagne.

Chacun des chevaliers a fait le serment solennel qui les relient tous les uns aux autres jusqu’à la mort : « Que jamais Dame, Damoiselle ou Homme ne viendrait demander aide à la cour sans l’obtenir, et que, si l’un des chevaliers présents disparaissait, les autres, tour à tour, se mettraient sans trêve à sa recherche, pendant un an et un jour ».

En parallèle de leurs prouesses, la plupart des chevaliers vivent également de belles histoires d’amour, souvent tourmentées. Conformément aux règles de l’amour courtois, les femmes qu’ils courtisent sont de noble naissance, toujours très belles, mais pas toujours disponibles. Ces idylles conjuguent de grands bonheurs et de terribles déceptions qui conduisent parfois les chevaliers aux limites de la folie.

Ainsi, Yvain ( le fils de Morgane et du roi Urien ) pour sa première aventure se dirige vers ce que l’on appelle la Fontaine Merveilleuse… Il suffit de verser de l’eau du bassin sur la pierre formant la fontaine et le tonnerre se fait entendre, les nuages noirs s’amoncellent juste au dessus du malheureux qui a provoqué cette tempête. 

Plus aucun animal ne reste dans les parages car en plus du tonnerre, la pluie et la foudre envahissent la forêt. Celui qui arrive à laisser passer cette tempête magique sans avoir de dommages se rend compte alors que le bruit fracassant du tonnerre a réveillé le gardien de cette fontaine…. Vêtu de noir de la tête aux pieds, il s’avance vers Yvain l’épée sortie de son fourreau.

Le combat dure un long moment, chacun cherchant les faiblesses de l’autre.

Yvain se rend compte que plus le gardien s’éloignait de la fontaine, plus ses forces diminuent. Lorsqu’il comprit cela, le chevalier s’efforce d’éloigner le gardien petit à petit et finit par le transpercer de sa lame.

Yvain n’a pas à l’esprit à ce moment là, qu’il vient de tuer le gardien, et comme dans beaucoup de légendes, il doit prendre cette place devenue vacante. ….

Dame de la Fontaine -selon-Alan-Lee

 

Yvain tombe amoureux de la dame, maîtresse des lieux qui pleure son époux…. Avec la complicité de sa servante, il épouse la belle Laudine… Mais il n’est pas dans le destin d’un chevalier de mener une « vie bourgeoise » … Yvain repart pour d’autres combats : « Si vous voulez conserver mon amour et si vous tenez vraiment à moi, pensez à revenir bien vite, dans un an au plus tard, huit jours après la Saint-Jean. »

Hélas, comment un chevalier pourrait-il ne pas dévier son chemin lorsqu’on l’appelle au secours, par exemple trois cents pucelles prisonnières car il ne peut dans sa vaillance laisser quiconque dans la souffrance, mais le terme approche et il le dépasse… Yvain devient à moitié fou lorsque Laudine se détourne de lui.

Bien des aventures plus tard, parmi lesquelles un extraordinaire compagnonnage avec un lion, Yvain reviendra et vivra heureux avec sa belle.

Pour Lancelot, c’est pire encore car il a le malheur d’être amoureux de la reine elle-même. Il est donc toujours déchiré entre cette passion irrésistible pour Guenièvre et sa loyauté envers le roi. Quant à Gauvain, les choses sont plus simples pour lui car c’est un séducteur invétéré qui préfère conquérir une multitude de femmes plutôt que de s’attacher à une seule.
 

Toujours est-il que ces nombreuses intrigues amoureuses sont souvent le moteur d’extraordinaires aventures aux multiples rebondissements romanesques. Elles sont souvent le point de départ des quêtes entreprises par les chevaliers.

 

Lire Aussi:
  1. La Légende des chevaliers de la Table Ronde – résumé – 1/9 La légende du roi Arthur est une suite d’histoires enchâssées les unes dans les autres, et de diverses origines …...
  2. La Légende des chevaliers de la Table Ronde – résumé – 3/9 C’est maintenant, que se met en place l’origine de la malédiction qui planera sur la tête du Roi Arthur… Pendant...
  3. La Légende des chevaliers de la Table Ronde – résumé – 2/9 – Tout commence avec la naissance de Merlin. Fils d’un démon et d’une vierge, à la fois homme des bois...

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LA LÉGENDE DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE – RÉSUMÉ – 3/9

Publié le par Perceval

C’est maintenant, que se met en place l’origine de la malédiction qui planera sur la tête du Roi Arthur…

Morgan et son fils Mordred by Asterodia

Pendant son séjour à Londres pour son élection royale, Arthur est tombé amoureux de Morgue l’épouse du roi Loth d’Orcanie, reine fameuse pour sa beauté. Avec elle, il engendre un fils, Mordred. Or, sans le savoir, Arthur s’est rendu coupable de l’un des pires crimes qui soient : l’inceste. il ignorait en effet que la reine d’Orcanie était sa demi-sœur.

D’autres textes indiquent qu’au cours de cette nuit fatale, c’est en réalité avec la magicienne Morgane que s’unit Arthur : elle aurait sciemment séduit son demi-frère pour que sa descendance soit maudite.

Bien plus tard, l’un de ses fils Gaheriet, la tuera lorsqu’il la trouvera entre les bras de son amant, Lamorak.

 

Alan Lee - Camelot (off 'Castles')

Une fois monté sur le trône, Arthur garde Merlin comme conseiller. A eux deux, ils vont entreprendre de grandes choses. Sur les conseils de son mentor, Arthur installe sa cour dans la ville de Camelott. Il y attire les meilleurs chevaliers du royaume et les réunit autour de valeurs communes. Cela lui permet de fédérer la Bretagne et de lui donner une unité sous son autorité.


Après son élection, Arthur est soutenu par l’Eglise, les pauvres chevaliers sans terre et le peuple. Mais tous les barons n’acceptent pas d’obéir à celui qu’ils considèrent comme un bâtard, et il doit bientôt faire face à une révolte, menée par le les rois d’Orcanie et de Nogales. Ce n’est pas tout : Arthur doit également affronter une invasion de barbares saxons, qui profitent du désordre qui règne dans le royaume. Ces combats mettent rudement à l’épreuve le jeune roi ; mais il se révèle un guerrier si brillant que les barons révoltés finissent heureusement par mettre un terme à leur querelle et acceptent de se soumettre pour écraser l’envahisseur. C’est une période mouvementée, riche de combats épiques et de nombreuses péripéties.

Vincent Pompetti - Le mariage d'Arthur et Guenievre

Parmi ces dernières, on peut en retenir une : sur les conseils de Merlin, Arthur s’était porté au secours de son vassal, le roi de Carmélide, dont le petit royaume était attaqué par une troupe de Saxons et de géants païens. 

Or, ce roi avait une fille d’une grande beauté, Guenièvre, dont Arthur, tombe sur-le-champ éperdument amoureux — elle porte pourtant un nom de mauvais augure : en gallois, Gwenhwyfar signifie « blanc fantôme ».

Merlin avait alors mis en garde son roi : si ce dernier épouse Guenièvre, elle le trahira avec un chevalier de sa cour. Mais Arthur était passé outre, et, une fois les ennemis écrasés et la paix revenue, il avait épousé la jeune femme, qui devenait par conséquent reine de Grande-Bretagne.

Arthur épouse donc, la belle reine Guenièvre, fille du roi Léodagand de Carmélide, et ce dernier offre à Arthur, en cadeau de mariage, la fameuse Table Ronde qui symbolisera son règne.

Table Ronde dans le film 'First Knight'.

 

Avec cette union Arthur n’est plus un roi guerrier dont la vie se résume à d’incessants déplacements d’un champ de bataille à l’autre ; en s’unissant à Guenièvre, il devient un roi civilisateur, régnant sur sa cour, et légitimement préoccupé de fonder une dynastie. Aussi, ces douze premières années sont-elles placées sous le signe de la paix et du bonheur. Installé dans son château de Camelot, Arthur règne sur une cour brillante et raffinée, à laquelle il impose un idéal de civilité qui a pour nom la courtoisie. 

Là, il vit entouré d’une élite de chevaliers soudés aussi loyaux que soudés par une amitié indéfectible : les chevaliers de la Table ronde. Ils siègent à des places assignées autour d’une table ronde, et leur nombre est variable : entre douze en cent cinquante, selon les récits.

Cependant, le « noyau dur » de cet ordre chevaleresque est constitué par un nombre limité de personnages. Dès l’origine, on trouve : Keu le sénéchal ; Béduier le bouteiller (ou échanson) ; Gauvain, le neveu très courtois du Roi; Agravain ; Gaheriet et Gueherriet, ses autres neveux ; Sagremor le desréé (c’est-à-dire « le sauvage »). Plus tard, cette liste s’enrichit de nouveaux noms : Lancelot du lac, chevalier invincible; Perceval le Gallois; Tristan, neveu du roi Marc; Bohort ; Lionnel ; Lamorat ; Galaad, chevalier parfait et fils de Lancelot, et enfin Mordred, le traître.

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LA LÉGENDE DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE – RÉSUMÉ – 2/9

Publié le par Perceval

by-MarjorieCarmona

– Tout commence avec la naissance de Merlin. Fils d’un démon et d’une vierge, à la fois homme des bois et sage possédant tout le savoir du monde, il est un personnage qui fait la transition entre l’ancien monde des druides, de la magie et des croyances ancestrales et la future société féodale, ordonnée, civilisée et régie par les valeurs chrétiennes. Il a un pied dans les deux univers. Merlin sait tout, il voit l’avenir et anticipe les événements futurs. Il sait dès son plus jeune âge qu’il doit aider les rois de Bretagne à accomplir une mission importante : unifier et civiliser le royaume.

A l’âge de sept ans, il se rapproche de l’usurpateur Vortigern qui a chassé du trône l’héritier légitime Uter Pendragon. Merlin fait mine d’aider Vortigern, mais grâce à sa clairvoyance, il prédit sa chute et le retour d’Uter. Cela se produit seulement quelques mois après. Le jeune Uter revient réclamer son trône, entre en guerre contre Vortigern et sort vainqueur lors d’une ultime bataille. Il devient donc roi de Bretagne.

Reconstitution du Château: TintagelRuines du château de Tintagel, où Arthur aurait été conçu 
Arrivée d'Uter Pandragon à Tintagel Conception d'Arthur

– Quelques années plus tard, Uter tombe amoureux d’une femme mariée. Elle se nomme Ygerne et est l’épouse du duc Gorlois de Cornouailles. Elle a deux filles : Morgause, qui épousera le roi Lot d’Orcanie, et Morgane, qui deviendra une grande magicienne. En dépit de toute morale, Uter veut à tout prix conquérir Ygerne. Il n’hésite pas pour cela à assiéger le château de Tintagel où vivent Gorlois et sa famille. Merlin condamne l’attitude du roi, mais comme il devine l’avenir, il décide malgré tout de l’aider.

Grâce à un sortilège, il permet à Uter de prendre l’apparence du duc. Sous les traits de son rival, Uter passe la nuit avec Ygerne et engendre un enfant. Ce sera Arthur.

Au cours de cette nuit, non seulement Ygerne n’y vit que du feu, mais par surcroît, son propre mari trouva la mort dans un combat. Uter finit par épouser Ygerne, mais en contrepartie de ces actes condamnables, Merlin exige que le nourrisson lui soit remis dès sa naissance. Sans en révéler l’identité, il le confie ensuite à l’épouse d’un petit seigneur, Antor, qui l’élève comme son fils. Il reçoit ainsi l’éducation d’un chevalier.

Uter n’a pas d’autres enfants avec Ygerne.  A la mort d’Uter, quinze années plus tard, la Grande-Bretagne se retrouve sans héritier légitime…

 

Arthur et l'épée - by H E Marshall - 1905

Les barons ne parviennent pas à trouver un moyen pour sortir de cette crise, aussi s’en remettent-ils à l’archevêque de Londres, qui leur recommande, au cours d’une messe plénière, d’attendre un signe de Dieu. C’est Merlin ( il connaît seul l’existence d’Arthur) qui met en œuvre le signe attendu :

C’est à la sortie de l’Eglise, sur le perron on découvre un curieux prodige : une épée profondément fichée dans une enclume, sur le perron de pierre.

Sur sa lame, on peut lire l’inscription suivante : seul le roi légitime pourra arracher l’épée.

Tous les barons tentent en vain de retirer la lame, jusqu’à ce que survienne un jeune homme de quinze ans, qui demande à passer l’épreuve - et à la stupéfaction générale, Arthur tire l’épée sans effort. Car ce jeune chevalier de quinze ans, c’était lui, venu à Londres avec son père adoptif.

King Arthur par Charles Ernest Butler, 1903

 

Arthur reçoit aussitôt le soutien de l’archevêque, mais une partie de la noblesse refuse de reconnaître pour roi cet homme inconnu de tous.

Ils s’opposent au couronnement, qui est plusieurs fois repoussé, ce qui laisse aux barons le temps de mettre le jeune Arthur à l’épreuve ; mais tous doivent s’incliner devant sa force et sa sagesse.

L’élection d’Arthur est enfin admise — et Merlin peut alors révéler l’origine du futur roi : il est bel est bien le fils d’Uter Pendragon...

A suivre ...

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LA LÉGENDE DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE – RÉSUMÉ – 1/9

Publié le par Perceval

La légende du roi Arthur est une suite d’histoires enchâssées les unes dans les autres, et de diverses origines … Elle met donc en scène de nombreux personnages, et chacun pourrait être le héros ou l’héroïne d’une succession d’histoires entremêlées.

BnF - La légende du roi Arthur Le roman en prose A partir de 1215 c'est en prose que se développe la légende arthurienne à travers le cycle du Lancelot-Graal

 

La légende est très ancienne, et elle a fait l’objet de nombreuses réécritures. Il arrive que certaines versions contredisent des plus anciennes, que des symboles importants prennent au fil du temps des significations différentes, ainsi en est-il du Graal. Au cours du XIIIe siècle, la légende s’est christianisée, en partie autour de la Quête du Graal …

 

La légende se déroule principalement sur les terres de Bretagne, c’est à dire en Angleterre et au Pays de Galles et pour certains épisodes, au delà de la mer, en Bretagne continentale (Armorique).

 

On retrouve toujours les mêmes personnages principaux : le roi Arthur, Merlin, la reine Guenièvre, Gauvain, Yvain, Lancelot, Perceval, etc. Leurs aventures varient parfois d’un texte à l’autre, mais les protagonistes restent les mêmes, même s’ils évoluent ( ainsi le chevalier Gauvain, Morgane, ou même Merlin …) ou apparaissent, comme Galaad qui se rajoute dans les versions christianisées …

Cette vaste légende pourrait se diviser en – au moins – quatre parties :

– D’abord la mise en place du cadre. C’est là que Merlin et Arthur établissent les fondations du nouveau royaume de Bretagne, ils érigent les piliers de la future société de la Table Ronde. Une fois ce cadre établi, Arthur et Merlin passent au second plan et laissent les chevaliers s’illustrer à leur tour.

Merlin et le Roi Arthur - by Steve Roberts

– Ces derniers sont alors présentés comme les nouveaux héros de l’histoire alors qu’Arthur et Merlin deviennent des personnages secondaires, ancrés dans le décors. La légende décrit donc une série d’exploits individuels où des chevaliers comme Gauvain, Lancelot ou Yvain rivalisent de prouesses.

– Enfin, avec l’arrivée de Perceval et le début de la Quête du Graal, la légende prend une dimension plus mystique et plus spirituelle.

Finies les aventures individuelles et la vaine quête de gloire personnelle, la société de la Table Ronde cherche son accomplissement dans la spiritualité, dans un idéal moral qui transcende le plan humain. A l’occasion de cette quête, la Bretagne – autrefois une terre sauvage et indomptée, sous l’emprise de la magie et de créatures étranges – est désormais un royaume civilisé, dominé par la loi des hommes et de Dieu.

– Cependant, la société de la Table Ronde, dernier vestige d’un monde ancien, finit par s’effondrer sur elle-même, c’est La Mort d’Arthur.

Le roi et les chevaliers, et même Merlin, sont rattrapés par leur humanité, leurs péchés, leurs passions, ils ont du mal à se montrer dignes des nouvelles valeurs morales qui ont été instaurées. Ainsi, le monde de la Table Ronde finit par disparaître à cause de querelles entre chevaliers, de trahisons et de guerres civiles. L’aventure se termine dans le sang même si d’immenses progrès ont été réalisés. Les chevaliers de la Table Ronde ont permis à un nouveau monde de voir le jour, mais ils sont condamnés à disparaître avec l’ancien.

 

A suivre... Avec le prochain article, et tous ceux déjà parus ici ( allez à ''Recherche'' en début, et tapez un mot-clé...)

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Le Mythe arthurien du Graal -2/.-

Publié le par Perceval

L'oeuvre de Chrétien de Troyes (1130-1190) comme celle de Robert de Boron (~ 1200), qui font la fortune littéraire du thème du Graal en lui donnant une impulsion décisive, se situent précisément pendant cette période propice aux nouveautés, dont nous venons de parler précédemment … .

 

Une importante évolution théologique porte sur la question de l'Eucharistie et le dogme de la transsubstantiation. Jusqu'alors la Cène était commémorée et on consommait ce qui était consacré...

Une fois la cérémonie terminée, le sanctuaire n'était plus considéré comme abritant la présence divine. Ce n'était en somme que le lieu de rassemblement des fidèles. La liturgie restait simple et sans faste... Peut-être l'influence des cultes orientaux éveille peu à peu le désir de rituels flamboyants ..

Ce fut au XIIe siècle que l'Eglise en arrive après de longues controverses, à admettre que la Présence Réelle, se maintenant dans les espèces du pain et du vin en dehors du sacrifice de la messe, devait faire l'objet d'un culte particulier ( 1215, par le concile de Latran )

Changement immense, on le conçoit, car de ce fait le sanctuaire devient aux yeux des fidèles la demeure permanente du Seigneur. Il en résulta des conséquences immédiates dans la liturgie, dans l'architecture et dans tous les arts religieux. Dès lors le tabernacle, qui n'avait aucune raison d'être auparavant, s'élève sur l'autel, les offices donnent lieu à des rites toujours plus complexes et les cités rivalisent pour construire de riches sanctuaires. Le début du XIIIe siècle est l'époque où l'on voit s'élever partout en Europe les cathédrales.

Au moment où Chrétien de Troyes écrit le Conte du Graal en 1180, l'unanimité est encore loin d'être complète à cet égard dans l'Église.

Dans la fameuse scène du cortège le vase sacré irradie une merveilleuse clarté mais les assistants ne semblent pas y prêter attention. L'auteur n'indique pas qu'ils aient une attitude de recueillement.

Cette indifférence des personnages de Chrétien de Troyes pourrait sembler en contradiction avec la nouvelle signification religieuse du récit … Certains y voient une vision païenne du sujet ; à moins que Chrétien de Troyes n'ait un esprit assez profane...

Chez Robert de Boron, il en est déjà tout autrement. L'apparition du Graal ne se produit plus au cours d'un festin, mais elle donne lieu à un culte et les richesses qu'on lui doit sont d'ordre spirituel. Les assistants se recueillent et le vieux roi bat sa coulpe en présence du Vase sacré. Par la suite chez les auteurs de Continuations, et surtout dans le Lancelot, l'apparition du Graal est prétexte à une mise en scène toujours plus riche, et, détail important, la jeune fille qui le porte (!) ne le tient plus comme un ciboire, mais elle l'élèves au-dessus de sa tête comme un ostensoir.

Enfin dans la Queste del Saint Graal, il est entouré d'anges qui s'acquittent d'une véritable liturgie, tandis que des saints et des bienheureux descendent du ciel et que le Christ lui-même se montre aux assistants. Tout cela ne fait que traduire les tendances qui se font jour peu à peu dans l'Eglise. Il existe un synchronisme évident entre l'évolution des dogmes concernant l'Eucharistie et la transformation du sujet ( la légende arthurienne)

Arthur et Guenièvre (Lancelot Ms Fr118)

On n'ignore pas que Chrétien qui a passé presque toute son existence d'écrivain à la cour de Marie de Champagne, a déjà composé plusieurs romans sur des sujets arthuriens; Marie elle-même lui a fourni les canevas de certains d'entre eux. Cette fois encore, le décor, les noms des personnages, les traits de moeurs, etc... révèlent une origine bretonne. On sait aussi que le conte du Graal a été écrit sur la demande de Philippe d'Alsace mais à l'intention de Marie qu'il désirait épouser. Or Marie était fille d'Aliénor d'Aquitaine qui était devenue reine d'Angleterre et qui a joué un rôle de première importance comme protectrice des Lettres. Il est permis de supposer que c'est à la cour des Plantagenets ou au moins dans son entourage que vit le jour le livre dont s'est servi Chrétien de Troyes. C'est là que les conditions étaient les plus favorables à la synthèse des éléments qui se sont unis pour former le thème du Graal : d'une part le messianisme incontestable qui caractérisait les Bretons depuis des siècles, d'autre part les notions religieuses concernant le sacrement eucharistique dont l'importance était devenue primordiale.

Sources : Daniel de Séchelles L'évolution et la transformation du mythe arthurien dans le thème du Graal.

 

ORIGINE ET DESTIN ... DU "CONTE DU GRAAL"

 

L'HISTOIRE DU MYTHE DU ROI ARTHUR - 2/4 -

 

ROBERT DE BORON: LE GRAAL, ET MERLIN

 

LA "QUESTE DEL SAINT GRAAL": ROMAN DU XIIIE S.

 

LA LITTÉRATURE MÉDIÉVALE SUR LE GRAAL EN SUIVANT LA CHRONOLOGIE...

 

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Le Mythe arthurien du Graal -1/.-

Publié le par Perceval

Le Graal procède du Mythe Littéraire, même si l'objet de ce mythe est bien antérieur, à l'oeuvre littéraire … Le mythe du Graal se rattache à l'histoire du Christianisme, sachant qu'il est aussi une transformation, dans le sens chrétien, du Mythe breton, celte... Revoyons ce que l'on peut dire de son histoire, puisque cela en assoit - en quelque sorte - sa légitimité

A l'origine de cette histoire un peuple breton qui ne peut oublier qu'il a été dépouillé par les saxons ; et sans doute l'espoir du retour d'un chef prestigieux, le Roi Arthur : le seul qui ait infligé aux saxons des défaites... On se raconte une légende selon laquelle Arthur, après avoir été grièvement blessé, avait été emmené dans l'île d' Avalon où il était soigné par des fées. William de Malmesbury ( moine bénédictin (vers 1090/1095 – vers 1143)) le rapporte dans ses Gesta Regum Anglorum en 1125

Malmesbury Abbey en 1792

Après la bataille d'Hastings, Guillaume le Conquérant et ses barons deviennent les maîtres de l'île de Bretagne ; les normands considèrent les croyances ( redevenues) païennes des bretons comme des superstitions dangereuses théologiquement et politiquement …

 

Dans les quelques vies de saints gallois : saint Cadoc, saint Patern, saint Carantoc, que l'on estime avoir été écrites peu de temps après l'arrivée des Normands. On remarque qu'Arthur n'y est pas toujours présenté sous un jour favorable. Le moine normand William de Malmesbury reconnaît certes qu'Arthur a été un grand chef mais il ne cache pas son dédain pour les ''fables'' dont il est l'objet …

 

 

Geoffroy de Montmouth ( évêque et historien anglo-normand ( 1100-1155) au service du roi Henri Iᵉʳ d'Angleterre) , breton d'origine, écrit l'Historia Regum Britanniae, qui est dédiée à Robert comte de Gloucester.

Le roi Arthur In Geoffroy de Monmouth Prophetia ...

Dans son récit Arthur est un roi magnifique et un grand conquérant. Après la grandiose épopée arthurienne, il dépeint la Bretagne conformément à la tradition populaire dans un état de profonde déchéance. Les Saxons triomphent et toutes sortes de calamités : peste, famine, etc... s'abattent sur le pays. Cadwallader, son dernier roi, se réfugie en Bretagne armoricaine;. là un ange lui annonce que son peuple renaîtra un jour « par le mérite de sa foi », mais ces temps ne sont pas encore venus. Il ordonne à Cadwallader de se rendre à Rome auprès du pape Sergius et c'est là-bas, ajoute le messager, qu'il mourra en état de sainteté. Le jour où ses reliques seront rapportées en Bretagne verra la résurection de son pays

 

Dans la Vita Merlini qui date de 1148 environ, le rôle de messie est également refusé à Arthur par Merlin dans un colloque où Taliessin conseille d'envoyer des messagers vers l'île d'Avalon afin de ramener le grand roi pour chasser les Saxons. C'est Cadwallader ainsi que Conan qui, selon les prophéties de Merlin, doivent être plus tard les libérateurs du pays. Du retour d'Arthur, il n'en est pas question....

Bouclier Epée Plantagenets

 

L'année 1154 qui voit arriver les Plantagenets en Angleterre est aussi celle de la mort de Geoffroy de Monmouth. Dès 1155 paraît le Brut de Wace, première adaptation en français de L'Historia. Puis à partir de 1162 environ s'échelonnent les oeuvres arthuriennes de Chrétien de Troyes.

 

Enfin, pour en finir avec cette croyance au retour d'Arthur, c'est la prétendue découverte qui eut lieu en 1191 de la tombe du grand roi à Glastonbury. Dans ses Gesta Regum Anglorum William de Malmesbury raconte que l'on avait trouvé dans le Sud du Pays de Galles la tombe de Walwen ou Gauvain, neveu d'Arthur « Mais, ajoute-t-il, le tombeau d'Arthur ne se voit nulle part et c'est pourquoi de vieilles fables racontent qu'il reviendra ».

Pour mettre fin de manière définitive à ces croyances qui étaient un reste évident de paganisme, il n'y avait donc pas de meilleur moyen, semblait-il, que d'annoncer qu'on avait découvert les restes d'Arthur.

Glastonbury Abbey

On sait que Glastonbury, qui est situé entre la Cornouailles et le Pays de Galles et qui, de ce fait, se trouvait au moyen âge à proximité immédiate des populations celtiques, est considéré comme ayant été un foyer très ancien de christianisme en Angleterre. Primitivement, c'était un sanctuaire druidique important et il semble que dans les récits gallois et irlandais sa colline entourée de marais soit identifiée à l'île d'Avalon, le séjour d'Arthur.

C'est là que se seraient établis les premiers apôtres qui vinrent évangéliser le pays, c'est-à-dire selon la légende, Joseph d'Arimathie et ses compagnons apportant le Graal. Ils y fondèrent l'église appelée par la suite « Vetusta Ecclesia » qui fut intégrée dans la célèbre abbaye. A l'arrivée des normands celle-ci tomba sous leur influence et lors de la découverte de la tombe d'Arthur en 1191 son abbé était Henri de Sully apparenté de fort près au roi Henri II Plantagenet . Il y a là, il faut l'avouer, un ensemble de faits, qui, s'il ne suffit pas encore à établir un rapport entre le mythe arthurien et le thème du Graal, n'en n'est pas moins à remarquer.

 

D'autre part, au XIIe siècle, les Croisades vont modifier les conceptions religieuses chrétiennes...

Rappelons que la première croisade débuta en 1096, soit trente ans après l'arrivée des normands en Bretagne tandis que la seconde est de 1147 et la troisième de 1186. La fondation des grands ordres de chevalerie prend place entre la première et la seconde Croisade.

Sources : Daniel de Séchelles L'évolution et la transformation du mythe arthurien dans le thème du Graal.

L'HISTOIRE DU MYTHE DU ROI ARTHUR -1/4 -

SUR LES PAS DU ROI ARTHUR -6/.- GLASTONBURY

SUR LES PAS DU ROI ARTHUR -7/.- GLASTONBURY TOR

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Le monde de la magie au Moyen-âge : -3/.-

Publié le par Perceval

Dans le roman ''Yvain '', le merveilleux accroît son pouvoir magique...

John William Waterhouse - Morgane

Morgane, la fée, fait administrer à Yvain un onguent qui lui vaudra le surnom de 'la sage'. C’est un véritable médicament, capable de guérir la fièvre : «[...] d’un oignemant me sovient/ Que me dona Morgue la sage ;/ Et si me dist que si grant rage / N’est an teste, qu’il ne l’en ost. »

Morgane est savante chez Geoffroy de Monmouth (Historia Regum Britanniae) ; chez Wace (le Roman de Brut) et dans La Mort le roi Arthur, Morgane emmène Arthur sur l’île d’Avalon pour le soigner de ses blessures (épisode déjà présent dans l’Historia Regum Britanniae).

« Une fée est tout simplement une femme plus instruite que la moyenne » (Anne Berthelot, « Magiciens et enchanteurs : Comment apprivoiser l’autre “faé” ).

 

La magie est un art, c’est-à-dire une discipline, un savoir … mystérieux.

Yvain est le héros de l'aventure de la ''fontaine merveilleuse'' ...

Yvain va entrer dans un monde régi par l'enchantement, il se sacrifie pour une Dame ''qui fait la pluie et le beau temps'' et devient le nouveau gardien de la Fontaine... Mais, il partira de chez sa dame, en quête d’aventure, il oubliera qu’il est dans un pays hors du temps et ne respectera pas le rendez-vous avec sa dame, avec la fée...

Voir ici, le détail de cette histoire :

LA FONTAINE MAGIQUE DE BARENTON, OU, LAUDINE ET YVAIN.

Yvain, The Knight of the Lion (ca. 1177)

L’épisode de la fontaine concerne les quatre états de la matière … La pierre est d'émeraude, l'eau, le feu de la foudre et l'air du vent …

L’émeraude creusée qui compose le perron est semblable au fourneau de l’alchimiste et le creuset intérieur équivaut à l’espace que l’alchimie permet de découvrir en soi-même.

Les pierres sont enchâssées dans le sceau d’un anneau... Les anneaux constituent des dons de fées aux chevaliers. Le premier est donné par Lunete, suivante de Laudine, à Yvain. Il lui procure le don d'invisibilité... Différent est l’anneau qu’Yvain reçoit de Laudine, anneau qu’elle remet à son époux lorsqu’il part pour un an à l’aventure. Il a le double pouvoir de le protéger et de lui prouver la fidélité de sa dame.

Lancelot subit une épreuve d’initiation, avec le ''Lit périlleux''. La magie, dans ce cas, ajoute un élément de mystère au merveilleux

Cette valeur initiatique est aussi présente dans l’épreuve du Lit de la Merveille soutenue par Gauvain dans le Palais des Reines, royaume des mères et monde des morts...

Perceval et le cortège du Graal détail

Perceval, pourrait bien, lui, ''percer'' l'enchantement de ces aventures... Il est soumis à la vison d'un cortège – est-ce là un prodige ou un miracle ? - et son ''péché'' est de ne pas poser de question. La queste est bien avant tout une question. Ici, on passe de la ''merveille'' au symbole ; les continuateurs en christianisant l'aventure, vont proposer une mystique du Graal …

En conclusion,  la magie constitue une menace pour l’intégrité et le bonheur de la société et seule la rupture des enchantements peut aboutir à la Joie de la Cour.

Sources : un article de Cristina Noacco ( Université de Toulouse)

 

La magie savante au Moyen-âge, préoccupe l'Eglise ; elle est une forme de l'activité scientifique, et même philosophique : elle a pour objet, la connaissance, la gnose... Le seul fait d'explorer les lois de la nature menace le dogme...

Un bon exemple de cette magie savante est le ' Picatrix ', ouvrage du XIIIe siècle présentée en sa version latine : il s'agit d'un traité de magie et d'hermétisme médiéval,  inspiré par l'alchimiste Jabir Ibn Hayyan (721-815)...

 

L'activité de chercher à connaître, expérimenter … peut fournir une illumination extérieure, qui renvoie à une illumination intérieure de la connaissance de Dieu ; mais cette étude par la gnose, et non par la foi ( cad le ''catéchisme'' encadrée par les clercs...) est suspecte. Les philosophes ( ceux des ''Lumières'') du XVIIIe siècle, devant tant de malhonnêteté intellectuelle, jetteront le bébé avec l'eau du bain …

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Le monde de la magie au Moyen-âge avec Chrétien de Troyes : -1/.-

Publié le par Perceval

Pour Pic de la Mirandole ( XVe s), la magie agit par amour : « Les merveilles de l'art magique ne s'accomplissent que par l'union et l'actualisation des choses qui sont latentes ou séparées dans la nature. (…) Faire de la magie n'est pas autre chose que marier le monde »

Par édit royal de 1682, sous Louis XIV, la notion de sorcier ou magicien est supprimée : désormais l'État ne reconnaît plus que des charlatans, des imposteurs, ou des imaginatifs, des fous. Le XVIIIe s. tente de rationaliser la magie. Paris voit défiler de hautes figures de la magie, comme le comte de Saint-Germain en 1763, Franz Anton Mesmer en 1778, Cagliostro en 1785, tous contestés...

 

Pour parler du Moyen-âge, il nous faut un témoin : Chrétien de Troyes (né vers 1130 et mort entre 1180 et 1190) ; l'un des premiers auteurs de romans de la chevalerie, et de la littérature arthurienne en particulier.

Il est au service de la cour de Champagne, au temps d'Henri le Libéral (1127-1181) et de Marie de France (1145-1198), son épouse. Henri part en croisade de 1147 à 1150 ; puis de 1176 à 1181. Marie de France ou de Champagne, est la première fille de Louis VII le jeune roi de France et d'Aliénor d'Aquitaine, ce qui présente la particularité de faire d'elle la demi-sœur à la fois de Richard Cœur de Lion et de Philippe Auguste. Comtesse de Champagne par son mariage, elle assume trois fois la régence sur ses terres. Son fils parti en croisade, va devenir Roi de Jérusalem... Elle participe à la cour lettrée d’Aliénor d'Aquitaine à Poitiers (1170-1173) et protège de nombreux écrivains... Chrétien de Troyes lui dédie son ''Chevalier de la Charrette''.

Le comte Henri était un grand lettré, appréciant tout particulièrement les auteurs classiques, les historiens et les philosophes. Il aimait discuter avec les théologiens de son époque, Pierre de la Celle, Pierre Comestor, Jean de Salisbury notamment.

Pour nous placer dans le contexte culturel, nous serons attentifs au cadre théorique des '' 4 éléments '' :

La théorie des quatre éléments est une façon traditionnelle de décrire et d'analyser le monde. Elle remonte à la Grèce antique ( Aristote) et servit de base à toute la science naturelle du Moyen-âge.

L’univers est composé de quatre éléments : feu, terre, eau, et air, et pour les comprendre il faut envisager les quatre qualités élémentaires : chaud, froid, humide et sec.

Ainsi : le Feu (chaud et sec) ; la Terre (froide et sèche), l'Eau (froide et humide) et l'Air (chaude et humide)...

N'oublions pas, que nous sommes à l’époque des croisades, et que c'est au XIIe siècle en Terre Sainte, et lors de la reconquista en Espagne, que le savoir des Grecs et la théorie aristotélicienne des éléments a pénétré en Occident par l’intermédiaire des Arabes.

Au XVIIIe siècle, lors de l'institution de l’initiation maçonnique : les quatre éléments vont signifier la purification par le feu, l’eau, l’air et la terre. L'initié doit être purifié pour entrer en maçonnerie.

Dans le roman médiéval Perceforest, un épisode fait référence aux quatre éléments :

Le roi Perceforest, voulant symboliser les œuvres du Dieu Souverain dans le temple qui lui est dédié, fait construire un reliquaire « d'or et d'argent et garny d'un fin cristal dont le piet estoit rond » et y place les « quatres élémens ».

Les quatre éléments vont alors lui permettre de matérialiser « la magnificience et la puissance du Souverain Créateur »: « II print premièrement de la terre, qui est le plus pesant des quatres, et en mist dedans le creux du pillier de cristal. Après il y mist de l'eaue, et consequamment il y encloït de l'aer, puis mist de l'oelle especiale dedens l'ampoulle qui estoit sus le pillier. En ceste oille mist de la mesche, puis l'aluma. Ce fait, il s'eslonga ung petit, puis regarda le riche reliquaire, car il lui pleut a merveilles, car l'en y veoit assez clerement les quatres elemens ».

Cette référence aux conceptions scientifiques d' Aristote dans un ouvrage purement littéraire montre combien les quatre éléments faisaient partie de la culture de base des lettrés en cette fin du Moyen Age.

 

Chez Chrétien de Troyes, les lieux magiques de ses romans font référence aux propriétés magiques de l’Air, de l’Eau, de la Terre et du Feu.

  • L’Air enveloppe le verger de la Joie de la Cour.

  • l’Eau versée par Yvain sur la fontaine merveilleuse déclenche l’orage...

  • de la Terre viennent les pouvoirs magiques des pierres précieuses, utilisées toutes seules ou enchâssées dans les anneaux et des plantes mélangées dans les philtres.

  • tandis que le Feu accompagne les rites de passage, sorte d’ordalie païenne, dans le lit périlleux.

 

La magie se situe dans le contexte du merveilleux, d’où elle sort et qui représente son point de référence constant.

C'est ainsi que nous partons en « quête de la Joie » jusqu'à la « quête du Graal »

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La littérature arthurienne au XIXe et XXe s. -3/3-

Publié le par Perceval

 
En France, on semble manifester encore de la méfiance envers une tradition littéraire très imprégnée de merveilleux….

Dès la fin du XIXe s. commencent à paraître des versions pour enfants : celle de Sir James Knowles, intitulée The story of King Arthur, publiée en 1862 est probablement la première ; elle dispute ce titre à la version américaine de Sidney Lanier, The Boys’ King Arthur, parue à New York en 1880.

The-Legends-of-King-Arthur-and-His-Knights - J-Knowles  Illustrated by Lancelot-SpeedThe-Legends-of-King-Arthur-and-His-Knights - J-Knowles  Illustrated by Lancelot-Speed
The-Legends-of-King-Arthur-and-His-Knights - J-Knowles  Illustrated by Lancelot-SpeedThe-Legends-of-King-Arthur-and-His-Knights - J-Knowles  Illustrated by Lancelot-Speed

The-Legends-of-King-Arthur-and-His-Knights - J-Knowles Illustrated by Lancelot-Speed

Le-Roi-Arthur  Livre-Rose pour-la-jeunesse Larousse

Le-Roi-Arthur Livre-Rose pour-la-jeunesse Larousse

King-Arthur His-Knights 1923

 

A signaler enfin, la réécriture burlesque de l’auteur-illustrateur américain Howard Pyle, King Arthur and his Noble Knights, une version en quatre volumes commencée en 1903. Les jeunes Anglo-saxons sont donc baignés très tôt dans un imaginaire arthurien qui semble exciter l’imagination d’écrivains talentueux.

En conséquence, les chevaliers arthuriens que nous rencontrons au XXe s. dans la littérature pour la jeunesse en France nous sont bien souvent parvenus via l’Angleterre et les États-Unis.

La première trace d’un roman arthurien pour enfants date approximativement de 1911, où l’on trouve un Roi Arthur dans la collection « Les livres roses pour la jeunesse » des éditions Larousse.

Après la seconde guerre guerre mondiale, quelques versions de romans arthuriens se rattachent encore à l’austère tradition universitaire. C’est le cas, par exemple, du volume signé Jacques Boulenger en 1922, qui sera longtemps réédité dans des collections enfantines, parfois avec des illustrations pleines de fraîcheur, comme c’est le cas en 1948, chez Mame, avec des images d’Albert Uriet, et qui ne brille ni par la fantaisie ni par la légèreté du style

Les-Chevaliers-de-la-Table-ronde - Albert-Uriet

 

LA-JEUNESSE-DE-LANCELOT-DU-LAC 1946


 

Puis, paraissent des versions très allégées, illustrées, remaniées.

Certaines sont de « pures » productions françaises, comme La Grande nuit de Merlin de Samivel publié en 1943 ;

La Jeunesse de Lancelot du Lac, de Noël Dufourt, daté de 1946 ;

Contes et légendes du roi Artus : L’enfance de Merlin de Claude Sylvain parue en 1947 chez Gautier Languereau ;

La Légende de Merlin l’enchanteur, texte du prolifique Jean Sabran publié par les éditions G.P.

En 1951 ; Les Contes de la Table Ronde d’Andrée Deflassieux-Fitreman en 1955 ; Les Chevaliers de la Table Ronde de Clément Borgal en 1961 ; ou encore un Lancelot du Lac adapté par Jacqueline Le Page en 1962.

Mais l’apport décisif à cette renaissance arthurienne dans le livre pour enfants vient du monde anglo-saxon.

 

La littérature arthurienne au XIXe et XXe s. -3/3-

L’album Les Chevaliers de la Table Ronde paru en France en 1957, est une transposition du film de Richard Thorpe, premier film en cinémascope de la MGM ( inspiré lui-même du texte de Malory, popularisé par la version de Steinbeck de 1952) qui connaît un succès international. Cette version évacue tout le merveilleux de la geste arthurienne pour ne retenir qu’un pragmatique question de succession et de pouvoir.

La littérature arthurienne au XIXe et XXe s. -3/3-

A lire, ..!

Le classique arthurien chez l’Atalante: Le Roman du roi Arthur et de ses Chevaliers de la Table Ronde

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