Le Graal est à l’âme ( la psyché), ce que le Royaume est à l’esprit... Je rappelle que selon l’enseignement de Pères, l’humain est « chair », c’est à dire : corps, âme ( psyché) et esprit (pneuma ). Et c’est la chair, avec un « corps glorieux », qui est appelée à ressusciter.
Le chevalier Galaad est le correspondant - inventé ( imaginaire, rêvé …) donc réel ( parce que découvert …) – de Jésus, né en Galilée, puis mort ( et ressuscité …), ce Jésus des Evangiles qui me montre la voie ( et qui est lui-même Le Chemin…) et qui donne un sens à la vie ( ll est La Vie .. !).
Note : La voie du chevalier, est une proposition chrétienne... Elle pourrait sans-doute se conjuguer en une proposition musulmane ( par exemple...)... La Voie, n'est pas exclusive...
De Jésus et Galaad, c’est bien sûr, Lui – L’Homme Jésus, le plus ''réel ''… Mais, d’une humanité qui, me semble souvent hors de ma mesure… D’un Amour qui attend trop de moi ; si je m'imagine pouvoir en faire un modèle …
Rejoindre le chevalier et travailler dans ses pas, c’est trouver le compagnon d’âme.
Apprendre avec lui, à forger ses outils ( son épée ). Etre l’apprenti des règles symboliques qui régissent l’idéal que partagent d’autres compagnons d’arme.
Tomber, souvent, à terre, dans la fange des passions humaines … et toujours, se relever, avancer …
Il y a dans les mythes, les contes, tous les mystères que contiennent notre psyché. Pour ce qui me concerne, la méthode - pour pratiquer le Chemin qu’est le Christ – s’enrichit d’une connaissance symbolique… Cette « connaissance de soi » n’est pas qu’intellectuelle, elle est opérative par la pratique du conte ( et plus encore profondément par le mythe …) et précisément du Conte du Graal …
La gloire du chevalier s’exprime autant dans le combat, que dans l’allégeance qu’il fait à sa dame. « dans tous les récits initiatiques, le héros masculin représente à la fois le corps et l’âme ( les sens, la sentimentalité, le psychisme )tandis que la femme représente l’esprit ( sapience, intelligence du cœur, le pneuma) »
Jacqueline Kelen ( auteure à lire à tout prix …!) …
n comprend que dès le moyen-âge, l’Eglise ait essayé de faire de la Dame, la personnification de l’Eglise romaine ou de Marie… Mais la « fin’amor » ne méprise pas le corps… Le chevalier chevauche entre la cité terrestre ( ou le jardin… ) et la Jérusalem céleste… Entre chair et « corps glorieux »…
On voit, là, dans la question du féminin ; tout ce que l'Eglise n'a pas réussi à intégrer... mais nous ne sommes qu'au XXIe siècle … ! Le Christianisme n'existe pas encore …
En découvrant, par le hasard
des lectures, l’art des troubadours…
Je lis que "dans une bulle de 1245, le pape innocent IV qualifie, la langue provençale, de langue hérétique et en interdit l'usage aux étudiants" (Fauriel, T.
I, p. 54)...! Rien de moins ...!
Je parviens à saisir toute la radicalité et la nouveauté de la « fin’Amor » occitane… Je retrouve dans cette exaltation du ‘désir’, un
objet similaire à celui de la Quête du Graal…
Cet « idéal amoureux » est devenu un art des passions secrètes et maitrisées…
Selon Jean Verdon ( historien, professeur à l’université de Limoges ) : on distinguait, durant cette longue période ( du Moyen-âge ) de mille ans, l’amor (passion violente, charnelle et dangereuse pour l’Eglise) et la caritas (amour chrétien, fraternel).
Au cours du Haut Moyen Âge, les textes n’utilisent pas le mot amor dans un sens positif. L’affection est exprimée par d’autres mots….
Pour Jean Verdon, La « fin’amor » serait un rapport sublimé entre deux êtres (ou dit autrement un « amour spirituel ») qui recherche le désir sans jamais
l’assouvir… Elle ne s’accomplit pas dans le mariage, elle est l'expression d'un désir d'absolu indépendant des codes établis…
Les troubadours trouveront sans doute, dans l’hérésie cathare, matière à leur inspiration… Si le monde matériel est mauvais, le manichéisme méprise le corps et
professe la chasteté tandis qu’il idéalise l’âme… La dame, à la beauté absolue, manifeste le divin …
L’Eglise condamne l’expression de cet amour courtois à plusieurs reprises . Effectivement, non seulement elle promeut le mariage, mais de plus ne le justifie qu’en
vue de la procréation … Césaire évêque d’Arles (470-543) dit que le mariage n’est voué qu’à la procréation et surtout pas à l’amour de la femme.
Cette pensée courtoise imprègnera
le siècle ; le symbole christianisé de la coupe du Graal - qui a recueilli le sang du Christ - prend une valeur féminine et devient l'objet d'une quête fervente. Bernard relit le
Cantique des cantiques et oppose à la fin'amor la mystique de l'Amour divin ( 1129 ).
J’aimerais connaître ce que dans les temps anciens et plus encore, l’humain entendait par le mot « amour »… Est-ce lié à la représentation que nous
avions du féminin.. ? J’entends dire que l’amour serait né au XIIème siècle avec les troubadours, mais qu’en était-il à l’époque de l’écriture du « Cantique des cantiques »
.. ?
Chez Chrétien de Troyes, Perceval échoue dans la première partie de sa quête, par son incapacité à questionner … et certains de lier cette faculté à une forme
d’attention…
Je rapporte ci-dessous, des extraits d’une thèse de Christophe Imperiali : « En quête de Perceval. Étude sur un mythe littéraire »
Il est à noter que Perceval, ne connaissait pas son nom ( non-connaissance de soi ). Et, pour comprendre les « signes », il est évidemment nécessaire
de « se connaître ». ( cf Ricœur ).
Devant le cortège du Graal, deux questions s’entrechoquent : « Qui l’on sert ?», « A qui est-il parlé ?». « Car si
celui à qui on sert l’objet graal est peut-être un vieux roi « esperitaus », celui à qui on sert le signe graal, en revanche, est assurément le questionneur lui-même. Et s’il avait vraiment fallu
que la question de Perceval restaure un ordre perturbé, sans doute est-il plus fondé de supposer que la réponse l’aurait concerné lui plutôt que le vieux roi, et que c’est de sa propre
transformation que le geste rédempteur aurait pu venir. »Christophe Imperiali
« L’attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité.
Il est donné à très peu d’esprits de découvrir que les choses et les êtres existent.
Depuis mon enfance je ne désire pas autre chose que d’en avoir reçu avant de mourir la révélation complète. […]
Cette découverte fait en somme le sujet de l’histoire du Graal. Seul un être prédestiné a la capacité de demander à un autre : « Quel est donc ton
tourment ? » Et il ne l’a pas en entrant dans la vie. Il lui faut passer par des années de nuit obscure où il erre dans le malheur, loin de tout ce qu’il aime et avec le sentiment d’être maudit.
Mais au bout de
tout cela il reçoit la capacité de poser une telle question, et du même coup la pierre de vie est à lui. Et il guérit la souffrance
d’autrui. » SIMONE WEIL et JOË BOUSQUET, Correspondance, Lausanne: L'Age d'Homme, "Le Bruit du temps", 1982, pp. 18-9.
Perceval, en effet, ne prête que rarement attention aux autres,
« ni aux chevaliers qui l’interrogent dans la forêt et auxquels il ne répond pas ; ni au désespoir de sa mère et à l’histoire familiale qu’elle lui
conte ; ni à cette mère, tombée devant le pont-levis ; ni aux larmes de la demoiselle de la tente ; ni à la mélancolie du roi Arthur ; ni à la détresse de Blanchefleur ; ni au regard que pose sur
lui le Roi Pêcheur, à la langue et aux membres liés. Voilà la cause de son échec. » ZINK, "Le Graal, un mythe du salut", pp. 79-80.
Le présent, c’est le quotidien. Vivre, c’est être au présent du quotidien.
Job face
aux calamtés
Aspirer au confort. Positiver. Enrayer la maladie. Tenir la forme et Ignorer la mort. Faire le vide - autour de soi- de ce qui est éprouvant …
Les ténèbres de l’ignorance, du mal, de l’angoisse… sont à éviter dans un présent qui se voudrait épanouissant, zen …
Aujourd'hui, c’est ainsi, qu’il est si difficile d’assumer son « éternel masculin ».
La quête chevaleresque n’est pas tendance .. !
Cette quête n’a pas pour objet de délivrer l’actualité - de la guerre, la souffrance et la mort ! Cette « recherche » n'atteint le soi que pour
l'assumer, et faire œuvre pour le monde ( le Soi ). Le malentendu serait de se tromper d’objet : servir le soi ( égo )… alors qu’il s’agit de s’oublier pour apprendre à
« connaître » le « Soi divin » … Ici, la connaissance, n’a rien d’un « savoir » qui ne sert que soi.
« Traverser l’épais, l’opaque permet de devenir subtil »… Traverser ce labeur, le héros, se
l’impose lui-même : ( laborare et orare ). Le labeur, s’oppose au travail dans le sens où celui-ci est une obligation morale ( les honneurs ), sociale ( l’argent ).
« Avoir des problèmes », nous entraine à tout faire pour les résoudre. Le héros, n’a pas de problèmes : - Il traverse des épreuves … «
L’épreuve offre une occasion de grandir, de se découvrir, de se transformer .. (…) le danger, le combat, la solitude, la maladie, le deuil, n’apparaissent au héros ni comme des problèmes, ni
comme des échecs, ni même comme des obstacles à la poursuite du voyage ; ils font intégralement partie du voyage, ce sont des portes à traverser…» Jacqueline Kelen
Je reconnais, dans la " Recherche " de Marcel Proust, un tel voyage héroïque... Seul, malade, dans sa chambre, il ( et le poète en général ) refait héroïquement, sa
quête artistique, en retraversant par l'écriture - une vie qui apparut, dans ce quotidien bourgeois, sans intérêt ...
Il est une chance d’être homme. Je précise, de genre masculin… De la quête, à la flânerie… plaisirs de voir. La « recherche » non pas seulement d’un
temps perdu, mais de l’ « l’éternel »… Il est un chemin d’art et de beauté, que de contempler « la feminité » : un tout autre genre - éternellement inaccessible
-
« La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. »
Baudelaire : l’écrivain continue ainsi :
« Ainsi il va, il court, il cherche. Que cherche-t-il ? À coup sûr, cet homme, tel que je l’ai dépeint, ce solitaire doué d’une imagination active (
…) a un but plus élevé que celui d’un pur flâneur, un but plus général, autre que le plaisir fugitif de la circonstance.
Cet élément transitoire, fugitif, dont les métamorphoses sont si fréquentes, vous n’avez pas le droit de le mépriser ou de vous en passer. En le supprimant,
vous tombez forcément dans le vide d’une beauté abstraite et indéfinissable, comme celle de l’unique femme avant le premier péché. »
Cet élan
vers le « beau », m’autorise à voir, au travers même du « plaisir fugitif de la circonstance » et sans le mépriser, le « contingent » comme partie intime de
« l’éternel »… Un peu comme, si – alors - nous méprisions le corps pour n’espérer que les grâces de l’esprit.. !
L’éternel masculin, se reconnaît dans la vigueur héroïque nécessaire à la quête. L’homme au cœur aventureux, Perceval, rencontre un « roi pêcheur » qui
lui, est blessé dans sa virilité, dans son corps..
La Femme est éveilleuse, initiatrice et aussi fatale - elle doit faire partie du destin du héros, pour qu’il s’accomplisse .
« La plus grande idéalité qu’une femme puisse éveiller chez un homme, c’est au fond la conscience de l’immortalité. » Kierkegaard
Avertissement: Attention, je ne réduis pas la femme d'aujourd'hui au " Féminin "...
Je parle " symbole " ... et l'évocation que j'en fais est parcellaire. L'Humain est complexe, et ses traces
sociales, psychologiques, spirituelles ... ne sont que parcelles de la Vérité ...
Je parcours, à nouveau, - rapidement - l’oeuvre de CG Jung. Et je découvre, grâce à la Quête du Graal, Emma Jung...
Perceval, figure totémique de ce que je suis, est confronté à un double embarras.
- La problématique de la relation « féminin-masculin », imagée par ces extrémités que sont le désir brutal et l’idéalisation (
amour courtois, et culte marial ) : L’anima.
- L’expérience religieuse qui cohabite avec l’existence du
mal. Le mal inhérent à la nature humaine et le mal que Dieu, n'empêche pas… : L’ombre.
La Coupe correspond à la vie spirituelle capable de recevoir le sang du Christ, c’est à dire cette sagesse présente dans le cœur de Jésus. Ainsi, le Graal reçoit
les grâces d'en haut et les communique à ce qui est en-dessous.
La réalité du sens donné au Graal est oublié, voire perdu. Perceval, s’il Le recherche sans le savoir, n’en a pas " la connaissance " et omet de le
questionner : Qui sert-il ?
L’homme est ainsi spirituellement isolé…
- J’en suis là, à revenir – en quête du Graal – trop tôt aperçu, et définitivement inscrit dans le cœur.
* Le chevalier, est un héros ... hanté par une voix qui dit que la question et la réponse se trouvent dans un lieu caché ( derrière les définitions et les
expressions qui répondent à l'esprit ).
* Et, la quête, c’est l’histoire d’une perte, qui se continue d’âge en âge …
L’un des chemins, vers le Graal,
pourrait être la compassion, ( pour le roi blessé.. ) Ainsi, le Christ crucifié en appelle à réveiller nos cœurs à l’Amour, et donc à tourner notre esprit, des préoccupations brutes de la vie
dans le monde, à des valeurs proches du don de soi … Serait-ce une explication à la souffrance ? Seule la compassion, l’Amour, peut transformer l’homme.
La Quête du Graal constitue aussi, et surtout, une image de cette lente et douloureuse maturation intérieure que Jung appelle le
processus d'individuation. Se mettre en quête, ne serait-ce pas en définitive s'ouvrir à la réalisation du Soi, autrement dit accueillir en son vase intérieur l'incarnation de la
divinité ?
Le conte du Graal est une pédagogie pour aborder cette Quête.
Plus précisément : dans ma vie, « des événements comparables ( à ceux du conte ) se produisent dans la vie quotidienne où certaines situations se
répètent inlassablement sous des formes différentes. Tout d’abord, elles apparaissent fortuites et dépourvues de sens, à l’image des aventures de Perceval. Mais si notre attention est mise en
éveil ( par la répétition de telles coïncidences …) et si nous les examinons avec soin, nous noterons qu’elles sont, en général, l’expression multiforme d’une situation spécifique qui
persistera jusqu’à ce que sa signification soit saisie et que son objectif soit réalisé.
Par un effort sans cesse renouvelé, et dans des conditions souvent inhumaines, le héros surmonte les échecs et les dangers, et cherche à accomplir la grande et
belle tâche qui lui était assignée dès sa naissance. L’histoire de Perceval illustre parfaitement cet effort. Au départ, la chevalerie ne constituait pour lui qu’un objet de convoitise. Puis, au
travers de nombreuses erreurs, il mûrit lentement et épouse son destin en devenant le meilleur des chevaliers, le seul qui puisse conquérir le Graal. » ( LA LEGENDE DU GRAAL de
Emma Jung et Marie Louise von Frans)
« L’œuvre primordiale de l’homme, écrit, Henri Le Saux, est de rentrer au-dedans afin d’y rencontrer soi-même.
Qui ne s’est pas rencontré soi-même en soi-même a-t-il jamais rencontré Dieu ?
Et qui n’a pas rencontré Dieu en soi, s’est-il jamais rencontré lui-même ? »
Cette expérience est aussi celle d’un solitaire, comme elle, d’un moine, mais aussi d’un homme qui vivra douloureusement son isolement, au sein de son Église.
Enfin, lorsqu’à son sujet, Marie-Madeleine Davy parle de
« situer Henri Le Saux dans la mouvance de Maître Eckhart »
elle ne fait rien d’autre que de souligner la parenté qui existe entre leurs deux expériences, « orientées vers l’Unité », dont le terme apparaît celui de tout
ésotérisme chrétien, le Graal – le Soi :
« La quête du Graal n’est autre au fond que la Quête de Soi, Quête unique signifiés sous tous les mythes et les symboles.
C’est Soi qu’on cherche à travers tout.
Et pour cette Quête, on court partout alors que le Graal est ici, tout près ; il n’y a qu’à ouvrir les yeux. Et c’est la découverte du Graal dans sa vérité
ultime ». M . M. Davy
Que d ‘Amour ! … Sur des blogs; mais aussi dans les églises, les temples… La solution est simple : il suffit de s’aimer ! Alors, je vous aime … ?
Tout en rose, des cœurs partout … C’est facile, et écœurant … C'est superficiel...!
Attention ! Idéologie… ! Car ce comportement nie l’existence. Nous ne pouvons pas vivre dans un monde aseptisé, trop beau, trop
pur… Totalitaire !
Le chevalier est un pèlerin. Il ne rêve pas son existence. Il se sait mortel et imparfait. La vie est une quête ; le
travail, la peine, les efforts, la chute et quelques victoires sont le lot quotidien. Il n’est pas une star ; il s’engage, il a des ennemis …
Je ne nie pas, l'Amour. L'Amour est divin, et la vertu humaine.
Je voudrais pouvoir aimer ... Je crois que j’ai en moi la possibilité d’être ‘bon’. Je crois que je suis capable d’être
libre, et d’aimer. De sorte que ma quête n’est pas un chemin de mort, mais un chemin de vie. Un chemin de passion …
Le chevalier appartient à la cité. La quête du Graal, correspond à une recherche d’idéal et de perfection, non de moi, mais
de l’humanité. Pourtant, cette recherche ne passe que par un travail de purification sur soi. Un chemin vers le centre - de mon être et – de l’Humanité...
Nous avons l’idée, évolutionniste, que les hommes primitifs se sont peu à peu civilisés. Et chez nous, que le progrès constant a besoin de notre soutien …
Nos anciens pensaient que le présent amorce un éloignement de l’idéal originel de la perfection … ( la ‘ Parole perdue ‘ ..etc ).
La quête du
Graal incarne, elle, une recherche d’un état de perfection, latent, qu’il convient de révéler. Cette autre dimension, qu’est le Royaume n’est pas un ‘ autre monde ‘, il est à portée d’un travail
sur soi, un chemin vers le centre de notre propre être. Cette renaissance, n’est pas sans effet sur les terres d’ici… Le Roi guérit, c’est tout le royaume d’ici bas qui retrouve la prospérité. La
franc-maçonnerie, relève de cette mystique de l’action : transcender l’intérêt individuel au service d’une société plus juste…
« Toute âme qui s’élève, élève le monde »
La spiritualité n'exprime en rien, le refus du monde... Elle est le désir d'expérimenter le coeur du monde, l'Esprit.
L'instant présent qui seul 'existe', à l'abri de nos émotions, de nos regrets, nous permet d'exprimenter le réel.
Se voir, tel que je suis ( non tel que je voudrais être ). Se voir pour s'accepter. Eprouver de la compassion pour soi... est nécessaire, pour naturellement, 'aimer
son prochain' .... et agir.
Rapidement, je vous présente les autres figures de Perceval ; que vous rencontrerez sur ce site :
Roger de Laron, serait né vers 1272 et mort en 1342, d'une lignée de seigneurs limousins ... Chevalier ou servent, il fut au service des templiers, et à quelques grands de ce monde. Il parcourut Chypre et ce qui restait des états latins, le Royaume de Sicile, l'Angleterre, le Comté de Toulouse et l'Aragon...
A Saint-Jean d'Acre, un autre personnage, entre dans la vie de Roger de Laron : il s'agit de Hugues de Clairavaux (1274- 1356), chevalier du Temple, puis de l'hôpital, commandeur de Paulhac.
A Chypre, Roger de Laron entend parler de la première fois de la science du ''Grand Oeuvre'' ...
Le 13 octobre 1307, Roger de Laron est arrêté. Il est finalement relâché, fin 1312...
On dit que le testament de Hugues de Clairavaux, destiné au grand prieuré d'Aubusson, signalait l'endroit où était caché une partie du ''trésor'' des Templiers...
D’Angleterre, il revient accompagnée d'une femme, Marguerite de Laron ; que les légendes locales - peut-être du fait de sa beauté et de son ''étrangeté'' -préféreront voir venir du monde féerique... n passé templier dont il vaut mieux – en ces années - ne pas se vanter ; partage avec cette femme qui le fascine, une relation tempétueuse ; et leurs disputes puis leur retrouvailles sont tonitruantes...
Blason
Après la guerre en Terre Sainte, après ses voyages, son séjour en Angleterre, après son mariage avec Dame Margot ( sa ''Mélusine'' ) qui dure sept ans ; Roger de Laron, se terre dans son château. Quelques pages, tirées de ses chroniques, reprennent des anecdotes de sa vie, en un roman de chevalerie... Il se met en scène, et cette histoire recoupe les étapes d'une recherche alchimique...
Dans les chroniques rapportées dans les documents familiaux, Roger de Laron est présenté assis au coin du feu ( philosophe par le ''feu''), et il réfléchit sur le sens de l'or(hors) du temps, l'éternité...
Il médite sur ses rencontres avec sa Dame Margot ;Mélusine ; la Dame, reine et fée ; l'Amour Courtois, le Roman de la Rose, Dante et Béatrice, Le Grand-Oeuvre, Bacon, Les Trois Tables ; le Carré magique (SATOR) ; Sainte-Barbe ( en Limousin), etc ...
Ainsi, un chevalier lettré peut rencontrer l'alchimie, l'amour courtois et la légende du Graal ( par exemple) et comprendre ce qui les lie...
Quatre siècles plus tard, nous retrouvons Jean-Léonard de la Bermondie, né en 1739, en son ''château'' de St Julien le Petit de Laron, en Limousin...
Enfant, il connaît par cœur, les coins et recoins jusqu'au souterrain sous la butte, où se trouve les ruines de l'ancien château de Laron ; que la plupart, ici, appelle le Château de Rochain ( ou rochein)...
La famille garde dans les greniers des coffres dans lesquels s'amoncellent des antiquités recueillies avant l'abandon du vieux château...
Jean-Léonard de la Bermondie, élève au Collège jésuite de Limoges, puis résident dès 15ans à Versailles comme page du Roi de la Petite écurie...
Officier dans les Gardes Françaises ; il y rencontre le marquis de Lusignan, avec qui il emprunte le chemin de la Franc-maçonnerie...
C'est l'expérience des histoires de Roger de Laron ; qui vont le pousser à retrouver la trace des Templiers, à découvrir la résurgence d'une nouvelle chevalerie sur les chemins de la '' Rose-Croix'' ; la survivance de l'alchimie ; et la réalité d'une nouvelle société rêvée en Franc-maçonnerie …
Il nous fait découvrir : les salons et le libertinage, Cagliostro, l'écossais Sinclair, la survivance templière et la piste du Graal en Écosse ; les Rose-croix ; et tout simplement le Limousin au XVIIIe siècle....
En 1791, il émigre en Suisse, où il rencontre Germaine de Staël et le groupe de Coppet; il va en Allemagne pour découvrir la nouvelle philosophie allemande ...
Fort de l'héritage de son ancêtre, Jean-Léonard de la Bermondie découvre diverses routes qui conduiraient au Graal; et comme émigré (pendant la révolution ), la pilosophie... Avant de tourner cette page, il laisse à sa descendance les traces de ce chemin de vie.
Le relais va être assuré par Charles-Louis de Chateauneuf, né en 1816 à Limoges... Sans doute enfant adultérin, de la fille de J.L. de la Bermondie...
Charles-Louis rencontre un camarade de son âge avec qui partager sa passion, il se nomme Elie Berthet. Etudes de mathématiques... Légitimiste, il sert la Duchesse de Berry), traverse la monarchie de juillet entre la bohème et les salons intellectuels... Il traverse les salons comme celui de la Bibliothèque de l'Arsenal, ou de Madame d'A. qui tient un salon du faubourg Saint-Germain...
Il connaît, les sociétés secrètes, les complots, le Voyage en Orient ... Il suit la piste du Graal, avec l'aide d'historiens, comme Augustin Thierry, Gaston Paris le spécialiste du Moyen-âge redécouvert, ou des personnalité, telles Edgar Quinet'; 'L'abbé'' Alphonse-Louis Constant; le scientifique Arago; ou des allemands commeFriedrich de la Motte Fouqué, qui se passionne pour l'épopée du Graal...
Il va être marqué par Walter Scott, auteur d'Ivanhoé, que Charles-Louis n'a pas vu; mais – comme beaucoup – s'est passionné pour l'Histoire à la lecture de ses récits ... On peut citer encore, pour ce qui est des lectures, celles de Germaine de Staël, Benjamin Constant, E.P. De Senancour et Alfred de Musset; et bien sûr des philosophes allemands...
Par ses frères de loge, il remonte jusqu'aux templiers, par Emmanuel Swedenborg (1688-1772), Cagliostro, et Wolfram von Eschenbach avec son '' Parzival''...
Toujours de la même lignée, mais d'une autre branche familiale - normande – c'est Anne Laure de Sallembier (1875-1951)qui prend la suite...
Anne-Laure, unique héritière d'une riche famille de négociants qui a fait fortune dans le commerce des tissus au long du XIXe siècle, épouse un vieil aristocrate qui a su monnayer son titre, le Comte de Sallembier, ''orléaniste'' proche de Victor de Broglie… Quelques années après son mariage, Georges de Sallembier, meurt subitement d’une fièvre typhoïde, à Paris...
Nous pouvons suivre le parcours intellectuel de cette femme , immergée dans la ''Belle Epoque''.. Femme du monde, elle fréquente la société aristocratique et intellectuelle... Elle est particulièrement liée avec Julia-Gabrielle Renaudot, la seconde épouse de Camille Flammarion.
En relation avec les cercles d'Albert de Mun, elle va progresser vers la République, et fréqenter des cercles bien plus libéraux... Elle devient l'une des amies d'Élisabeth de Gramont...
Elle sera marquée par la rencontre avec Judith Gautier (1845-1917), la fille de Théophile, et rejoindra les amis du '' Mercure de France''...
Elle peut échanger sur ses recherches autour du Graal, avec de nombreux wagnériens, et croise des personnalités comme Joséphin de Péladan, Huysmans, l'abbé Mugnier... Elle va rencontrer Remy de Gourmont, le philosophe Jules Gaultier avec qui elle va compléter ses notions sur Schopenhauer – auteur à la mode – et s'initier à la lecture de Friedrich Nietzsche.. Elle sera comme beaucoup de femmes du monde une habituée des cours de Bergson, au Collège de France...
Elle pratiquera une vie mondaine intense entre Paris, Dauville, et sa propriété de Fléchigné, où elle finira par s'établir, après la grande guerre, le plus souvent...
De son mariage, elle eut un fils: Lancelot, qui signe Lancelot de Fléchigné (1900-1975); et qui tout naturellement va se passionner pour tout ce qui concerne le Graal... Pour l'heure, je ne peux vous en dire plus, n'ayant pas eu le temps de parcourir les documents, les objets et toutes sortes de vieux papiers, encore stockés dans des malles à peine explorées; mais que mon grand-père m'a léguées; et que j'ai récupérées, alors que la propriété était vendue...
La Légende arthurienne est le ''véhicule'' d'une quête personnelle ... à travers une lignée et les siècles...
Chronologie
Louis VII de France, (1120-1180), roi des Francs de 1137 à 1180.
Henri II d'Angleterre (5 Mars 1133 au 6 Juillet 1189)
Aliénor d'Aquitaine (1122 ou 1124 à 1 Avril 1204)
Marie , comtesse de Champagne (1145 - 1198) est la fille aînée de Louis VII de France et de sa première épouse, Aliénor d'Aquitaine .
Geoffrey de Monmouth, Historia regum Britannie 1136 (latine)
Wace (1100- 1174) Roman de Brut , c. 1155 (anglo-normande)
Chrétien de Troyes (1135-1185)
Wolfram d'Eschenbach ( 1170-1220)
- La cathédrale d'Otrante, c. 1163 Mosaique : Rex Artirus
- ''Découverte'' de la tombe d'Arthur : 1190 (latin ) rapportée par Gerald of Wales
Le cycle de la Vulgate : la Queste del Saint Graal , la Mort (le roi) Artu , le Lancelot , le Estoire del Saint Graal , et la Vulgate Merlin c. 1215-1235 (Français)