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Les légendes du Graal

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Guénon - La Crise du Monde Moderne... et de l'Occident. 2

3 Juin 2021 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Avenières, #1920, #Guénon, #Tarot

C'est précisément, pour pallier à sa difficulté d'organiser son voyage, que Lancelot, se propose de conduire lui-même, Guénon, à la propriété de Mme Veuve Dina, « Les Avenières », non loin de Cruseilles, en Haute-Savoie.

A partir de 1924, Paul Chacornac eut pour clients de sa librairie ésotérique du quai St-Michel, Monsieur et Madame Dina. Lui, Hassan Farid Dina, était un ingénieur égyptien; elle, une américaine, Marie W. Shillito, fille du roi des chemins de fer canadiens. En janvier 1929, Mme Dina témoigne un vif intérêt pour les travaux de René Guénon ; son mari est décédé en 1928. Elle propose à René Guénon, de classer, évaluer les travaux et notes qu'a laissé son mari, féru de questions occultes, et les accommoder en vue d’une publication.

En septembre 1929, Lancelot accompagne René Guénon, en Haute-Savoie. Les rentes de René Guénon viennent d'être affectées par la crise de 1929, et l'idée d'un repos en montagne lui convient.

 

Mary Wallace Schillito, découvrant en 1904, le panorama, décide d'y construire sa demeure. En 1907, le château des Avenières est achevé. En 1914, elle épouse un ingénieur indien Assan Farid Dina. Il adjoint une chapelle au château, dont les murs portent l’inscription « L’Univers est un œuf, l’œuf est un Univers » et sont couverts de mosaïques représentant les cartes du Tarot d’après Oswald Wirth. Le château devient le lieu de rencontre de la bonne société parisienne, qui vient y débattre de philosophie, égyptologie et ésotérisme. En 1928, Assan Farid Dina fait un malaise et meurt en traversant le canal de Suez sur une goélette anglaise qui l’emmenait à Ceylan, où il avait le projet de se recueillir sur la tombe de sa mère.

Lors des étés 1924 et 1925, au château des Avenières, Oswald Wirth, mit fin à la rédaction d'un ouvrage qu'il entreprenait depuis plusieurs années, ses travaux ont inspiré les figures du Tarot des Avenières...

 

Deux années ont été nécessaires à des ouvriers italiens pour réaliser les mosaïques. Les mosaïques dans la chapelle d'or sont signées A.DINA ( pour Amina Dina) 1917. Amina Dina est la soeur de Assan à qui on doit sans-doute la conception de ce tarot

 

Lancelot découvre donc le panorama des Alpes avec une vue plongeant jusqu’au lac d’Annecy et portant au loin sur le Mont Blanc, et le château avec ses 35 pièces... Guénon est émerveillé de découvrir la chapelle avec ses murs décorés de panneaux de mosaïque fait dans les règles des verriers et mosaïstes vénitiens représentant l’ensemble des arcanes du Tarot, répartis en deux salles et sous deux voûtes étoilées de symboles stellaires...

Lancelot s'intéresse également aux travaux scientifiques d'Assan Dina ; et avec Guénon vont visiter l'observatoire télescopique  installé au sommet du Salève...

 

« Voici des choses étranges : nous sommes sur le mont Salève, dont le nom semble être encore une forme de Montsalvat ( le château du Graal) , et tout à côté il y a aussi le mont de Sion ( l'emblème de la présence et de la bénédiction de Dieu ). Le nom de Cruseilles est assez remarquable également ; c’est à la fois le creuset dans le sens tout à fait hermétique, et la creuzille, c’est-à-dire la coquille des pèlerins ». R Guénon.

 

Guénon imagine de se faire construire près du château, une maison séparée pour y travailler au calme et sans être dérangé par les visiteurs...

 

Lancelot apprend que le Général Ferrié, qu'il connaît par ses travaux sur la télégraphie sans fil, et la conception de postes radio pendant la Guerre ; il est également spécialiste d'astronomie... Le général Ferrié s'est donc intéressé au projet d’un observatoire d’astronomie physique, ici même, que Assan Dina était prêt à financer...

 

Le 5 mars 1930 , René Guénon (42ans) et Mary Dina (52ans) partent en Égypte. Trois mois après, Mary rentre seule... Guénon devient musulman, et ne reviendra plus en France...

René Guénon, sa femme Fatma Harem et leurs deux filles -->

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Guénon - La Crise du Monde Moderne... et de l'Occident. 1

29 Mai 2021 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Guénon, #1920, #Graal, #Regnabit, #Sacré-Coeur

René Guénon avait avait acquit une certaine notoriété. Lancelot avait suivi sa conférence donnée à la Sorbonne, le 17 décembre 1925 sur la métaphysique orientale; la métaphysique ayant été abandonnée par la connaissance occidentale, disait-il... Au même moment Henri Massis publiait '' La défense de l'Occident''...

En 1927-28, René Guénon publiait '' La Crise du Monde Moderne'' ouvrage qui heurta alors beaucoup de sensibilités, en particulier celle de Maurras, et de la hiérarchie catholique.

 

En 1924, Guénon, publiait déjà Orient et Occident. Pour lui, l'Occident était le jouet de ses passions et se perdait dans l'action ; alors que l'Orient préférait la recherche et la contemplation...

Ce déclin de l'Occident est ressenti par beaucoup d'intellectuels, chacun ayant ses raisons. Pour beaucoup de catholiques, le déclin s'est opéré dès la fin du Moyen-âge, quand l'individu s'est imaginé se libérer en « s’émancipant d’un monde gouverné par la Chrétienté et subordonné à la gloire de Dieu ». Inconséquence qui ne pouvait mener qu’à la catastrophe : « Seconde chute originelle », écrit Jacques Maritain.

Par contre - pour accéder aux connaissances métaphysiques - René Guénon, invite l'Occident à se tourner vers l'Orient. Il invite même l'Eglise à s'y convertir : «  L'Église a tout intérêt, quant à son rôle futur, à devancer en quelque sorte un tel mouvement, plutôt que de le laisser s'accomplir sans elle et d'être contrainte de le suivre tardivement pour maintenir une influence qui menacerait de lui échapper (chapitre 9).  »

 

C'est à l'occasion de la sortie de ce livre que Lancelot revit Guénon chez lui, un appartement dans les bâtiments de l’ancien archevêché de Paris, rue Saint-Louis-en-l’Ile.

Guénon recevait beaucoup de monde, mais il conservait une légère timidité ; il restait toujours calme, d'humeur égale, toujours bienveillant sans jamais un mot blessant avec ceux qui le contredisaient...

Depuis quelque temps, il avait lié des contacts avec des catholiques intéressés par sa conception symboliques de figures religieuses. Le Père Félix Anizan lui avait ouvert sa revue Regnabit, dédiée à l’étude du symbolisme métaphysique et universel du '' Sacré Coeur ''. elle se disait ''universelle'' et ouverte à diverses conceptions... Cette dévotion se retrouve exprimée au travers de multiples symboles tels que celui du sang, de la source sacrée, du Saint-Graal, des cinq plaies du Christ, de la lance de Longinus, de la croix, etc… On y décèle divers sens: la source de vie, le moteur de l'être … Bossuet voyait dans le Coeur du Christ "l'abrégé de tous les mystères du christianisme". Ce symbole a nourri l'artiste symboliste chrétien Louis Charbonneau-Lassay (1871-1946)...

 

« La Société du Rayonnement Intellectuel du Sacré-Coeur ne veut pas être une oeuvre de piété. Elle veut être un organe de conquête.[...] nous pensons que la Révélation du Sacré-Coeur est toute l'idée chrétienne manifestée en son point essentiel, et sous l'aspect qui est le plus capable de saisir la pensée humaine.[...] Cette Révélation s'adresse à l'esprit, pour le mettre ou pour le remettre dans le sens de l’Évangile. Puisque le symbole est essentiellement une aide à la pensée -- puisqu'il la fixe et puisqu'il l'entraîne -- c'est à la pensée que s'adresse le Christ en se montrant dans un symbole réel qui, même aux peuples antiques, est apparu comme une source d'inspiration, comme un foyer de lumière. » Regnabit, V, n. 8 (janvier 1926), p. 102-104.

 

Le premier article de Guénon est publié dans le numéro d’Août-Septembre 1925, il est titré « Le Sacré-Coeur et la légende du Saint-Graal ».

Et, c'est à la suite de la publication de ''La Crise du monde moderne'' ; et avec l'appui de Jacques Maritain que son ami Mgr Lucien Paulot, évêque de Reins, pria les supérieurs du Père Félix Anizan, de mettre fin à la collaboration de René Guénon avec Regnabit ; il lui est reproché d'affirmer une Tradition primordiale inspiratrice du christianisme, et même l’universalisme du symbole du ''Sacré-Coeur''...

 

Une curiosité :

A la fin du XIXème, fut fondé à Paray-le-Monial, ce qui devait être un musée et un centre d'études appelé Hiéron du Val d'Or. Le Hiéron est devenu une société avec les buts de chercher l'origine chrétienne du ''Sacré-Coeur'' et moins explicite, la préparation pour l'an 2000 d'un règne politique et social du Christ-Roi … Afin de s'opposer à la maçonnerie anti-chrétienne, il y avait l'idée de création d'une « maçonnerie chrétienne du Grand Occident ».

 

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Lancelot à Paris : 1920 – René Guénon -2-

5 Janvier 2021 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1920, #Guénon, #Graal, #La Quête du Graal

Hildegarde de Bingen, ~1180

La Tradition, pour Guénon, permet de reconnaître le sens de nos actions, si elles on en un... La Tradition a une ''origine divine'', une origine primordiale, reconnaissable dans les grands religions... Cette Tradition s'exprime par le symbole ; la particularité du symbole est qu'il n'exprime pas qu'un seul aspect d'une réalité, mais en manifeste plusieurs à la fois...

- Serait-ce pour cela que je ressens une difficulté à appréhender plusieurs vérités à la fois... C'est un peu déroutant... ? - Chez moi, nous nommons ''traditions'' les coutumes locales...

- La Tradition dont je parle, c'est bien-sûr, bien plus que cela ! Oui, elle se transmet, mais de maître à disciple … Oui, c'est une connaissance ; mais intérieure. C'est notre raison d'être. Chez nous, cette connaissance a pris forme dans la religion. La religion souhaite faciliter le rapport à la Tradition, par le dogme en aide à l’intelligence ; par la morale en aide à l'âme, et par les rites pour s'aider du corps... Pour ce qui est du sens profond, il me semble que les spiritualités orientales l'expriment mieux ; elles proposent par exemple, un ''non-dualisme'', assez étranger à notre religion...

 

La politique … ?

Guénon entrevoit en effet, une possible restauration d'une tradition occidentale ; et c'est pour lui l'unique moyen de sortir de la crise actuelle... Ce déclin ne date pas seulement de la Révolution, dit-il ; il faut remonter à Philippe de Bel, qui rompit la distinction médiévale des « deux glaives » ( en opposition à Boniface VIII – 1302), pour qui ces deux glaives sont ceux du Christ, et seul le glaive spirituel peut gouverner le glaive temporel, le pape étant juge et arbitre...

Les deux glaives - Haute-Loire

Puis les conclusions des traités de Westphalie (1648), mirent fin à ce qui subsistait encore de la ''Chrétienté '' médiévale : la religion devient un domaine géré librement par chaque État, avec une laïcisation progressive des relations internationales qui permet aux états de s'émanciper des dogmes religieux. Pour Guénon, l'esprit de la Tradition quitte alors l'Europe, pour l'Orient... Seuls quelques aspects de la Franc-Maçonnerie, et de la religion surent garder un léger fil de transmission... Une restauration est toujours possible, espère t-il...

 

Le Christianisme ?

- Dans votre cas, je dirais « oui ! . Par le Graal...

Peut-être gagneriez-vous à visiter la spiritualité orthodoxe, et l'hésychasme en particulier...

Le Graal, c'est cette coupe que les égyptiens représente pour signifier le cœur... Pour moi, le Graal, c'est le coeur du Christ. Le cœur envisagé comme le centre de l'être, être à la fois humain et divin.

Et si, vous parler de la Quête du Graal, et des chevaliers qui partent à sa recherche ; c'est que nous sommes en présence de quelque chose qui aurait été perdu, ou caché... Les francs-maçons parlent de la ''Parole perdue''...

L'homme a été écarté de son centre originel... Aujourd'hui enfermé dans la sphère temporelle, l'humain n'a plus accès à cette vision d'où toutes choses sont contemplées sous l’aspect de l’éternité.

La perte du Graal, c'est en somme la perte de la Tradition avec tout ce que celle-ci comporte...

Vous me parliez de votre ancêtre Roger de Laron templier ; et précisément, on pourrait penser que des organisations initiatiques médiévales, comme l'ordre du Temple, ont pensé préserver ce dépôt spirituel que représente le Graal... ?

la Tradition du Graal

Une question taraude Lancelot depuis quelque temps, et à ce jeune homme qui semble si bien le comprendre; il peut oser le demander...

- Mais moi, que puis-je faire de plus que tous ceux de ma lignée, dont mon grand-père, ma mère me parlent ?Je ne sais même pas ce que je vais faire de mes études... !

- Ne vous en faites pas ! Et, dites-moi simplement : comment connaissez-vous, la chevalerie..., la chevalerie du Graal … est-ce seulement de l’intérêt culturel... Peut-être bien plus.. ?

- Oui, j'y suis très attaché; quelque chose d'elle, pourtant si ancienne, résonne en moi ...

- Et bien, n'hésitez pas... « appelez à votre aide cette Chevalerie du Très Saint Graal... ! Lorsque vous com­mencerez à être un chevalier et que vous partirez à la quête de votre réalité divine, cette Chevalerie du Très Saint Graal vous aidera, vous répondra, et vous serez le maillon actif d’une chaîne immense qui peut changer l’humanité ».

* Lancelot écrivit ensuite: « Cela m'a semblé bien mystérieux... mais me confortait dans mon intérêt pour ce mythe du Graal qui prenait de plus en plus de place dans ma vie. » : selon une note, qui reprenait cet entretien ...

 

Je résume ainsi, à la suite, quelques enseignements que la fréquentation de René Guénon, a permis à Lancelot de garder pour lui... Même si nous y reviendrons vers 1928-1930, Lancelot, ensuite perdra le contact avec cet homme hors système, qui choisira de s'écarter du monde, ou plutôt de la modernité...

 

Lancelot retient que cet homme fin à l'esprit acéré, ne souhaite que renforcer le ''croyant'' dans sa foi ; tout en éveillant son intelligence, sa faculté de discernement ; et là est sa discipline. L'objectif de cette discipline est d'atteindre «  le point sublime d’intuition où toute chose est perçue sous l’angle de la vérité » D.G. Ce point en-deçà du raisonnement... Peut-être, l'intuition comme saisie immédiate d'une réalité... Sa mère lui a tant parlé de cette faculté que Bergson a tenté d'appréhender...

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Lancelot à Paris : 1920 – René Guénon -1-

31 Décembre 2020 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Guénon, #Maritain, #1920

Anne-Laure de Sallembier, note avec regret le rejet - de la part de nombreux d'Action Française ( A.F.) - de la philosophie allemande, de Kant ; mais aussi de Bergson, de Blondel … Elle corrige le ''politique d'abord'' de Maurras, en précisant qu'il signifie l'antériorité et non la primauté du politique... Effectivement, il faut commencer par l'humain , à l'image de l'ordre naturel, avant d'imaginer construire un ordre divin, sur terre et qui serait alors totalitaire... ! L'abbé Degoué, rétorque : « métaphysique d'abord car c'est la notion même de l'existence et de l'être qui se trouve en jeu. » ( De l'homme à Dieu, Maritain)

Jacques Maritain 1930

La mère de Lancelot, n'approuve pas les critiques de l'A.F. Sur la ''Société des Nations'' ; pour elle c'est un premier pas vers l'idéal de l'unité universelle ; voire même un ordre mondial dont Lancelot et Anne-Laure ont bien souvent entendu parler au sein du groupe de Bloomsbury...

Le père Degoué rejoint Maritain quand il dénonce le monde moderne « fondé sur les deux principes contre nature de la fécondité de l'argent et de la finalité de l'utile »

 

Jacques Maritain ( 1882-1973) s'associe avec Maurras, pour créer la ''Revue Universelle'' et continuer sur cet élan. Le premier numéro parait le 1er avril 1920 avec comme directeur Jacques Bainville et comme rédacteur en chef Henri Massis. Maritain doit en assumer la chronique de philosophie.

La fille du peintre symboliste, Noëlle Maurice-Denis, souhaite y participer, et leur présente un philosophe ''hors cadre'' René Guénon (1886-1951). Elle l'a entendu lire un travail sur « La métaphysique orientale». Elle est transportée d’enthousiasme et tente de l’introduire dans les milieux néo-thomistes qu’elle fréquente, ainsi que dans celui de l’Institut catholique de Paris.

René Guenon 1925

Par chance, Lancelot est présent avec Bainville, rue du dragon, quand René Guénon y passe... Ils s'en retournent tous les deux, et décident de continuer une conversation prometteuse dans un café proche... En effet, quand Lancelot a prononcé le mot ''Graal'' dans sa présentation, René Guénon ne l'a plus quitté des yeux.

Ils s'amusent également chacun de se reconnaître comme amateur de mathématiques, Guénon ayant commencé une licence de mathématiques, avant d'être happé par sa recherche plus impérieuse d'une expérience spirituelle, avant d'être intellectuelle …. Et Paris, offre mille propositions qu'il s'est empressé d'expérimenter... En peu de temps, Lancelot comprend que Guénon ne craint pas de se fourvoyer... Il commença avec Papus, et son école Hermétique, ses prétentions paranoïaques l'ont mis en garde contre les périls charriés par ces sortes de secte... La transmission dont se réclamait Papus , dont celle des ''Elus-Coens'', ou de Joseph de Maistre, était fictive...

Il s'est approché également de loges maçonniques d'obédiences irrégulières, jusqu'à atteindre de hauts grades ; expériences décevantes également...

Guénon dénonce également l'erreur spirite, ainsi que le Théosophisme...

Ce qu'il reproche à ces mouvements c'est d'avoir fabriqué de toute pièces à partir d 'éléments disparates ( syncrétisme) une pseudo-théorie qui reposent sur aucune filiation authentique... Il les a fréquenté, étudié de l'intérieur...

Et, finalement il préconise de s'attacher à retrouver dans les religions le fond traditionnel qui leur est – à toutes – commun... Cette métaphysique est ce que Guénon nomme l'ésotérisme ; l'exotérisme étant la présentation faite à tous, qui s'adapte selon le temps et le lieu … « La langue Métaphysique par excellence est le symbolisme, capable de mettre en relation tous les degrés de la manifestation universelle, ainsi que toutes les composantes de l'Être. Le symbolisme est le moyen dont dispose l'homme pour "assentir" à des ordres de réalité qui échappent, par leur nature même, à toute description par le langage ordinaire. »

Olympiades - 1920

Lancelot sent dans cet homme jeune, grand, frêle, malhabile, et très attentif, un possible grand-frère ; quelqu'un qui pourrait le comprendre, et le conforter ou non dans ses choix... Comme, celui de la politique et de l'Action Française ; de la religion et de l'Eglise catholique ; de la science ou de la métaphysique... Ou encore, s'engager dans une voie et pour quel avenir... ? Quelles études... ?

Ce qui est incontournable : la Quête, le Graal... Ses ancêtres, son grand-père et aujourd'hui, sa mère dont il ne se doutait pas à quel point elle a continué cette recherche, et qu'elle a préparé ce chemin qu'il se doit aujourd'hui d'emprunter...

Guénon l'écoute et le questionne sur cette connaissance relayée de génération en génération, dont Lancelot se dit le témoin et l'héritier... Cela évoque pour lui, ce que la Tradition devrait être pour chacun de nous ; et comment elle se transmet : de maître à disciple...

A suivre...

Mikhaïl Nesterov

 

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