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galaad

Le Mythe arthurien du Graal -3/.-

Publié le par Perceval

La procession du Graal devant Perceval et le Roi pêcheur

La procession du Graal devant Perceval et le Roi pêcheur

A la suite de ces rappels historiques et religieux...

Revenons-en, au principal : Quelle est le thème ( enrichi par le christianisme) de cette histoire :

Résumé :

de Piet van der Ouderaa (Belgian painter)

«Un roi infirme et son royaume sont l'objet d'une sorte d'enchantement qui se traduit par toutes sortes de maux. Cela résulte d'un événement antérieur, le « coup félon » qui a blessé le roi et fait perdre du même coup sa richesse à sa terre. C'est là ce qui a occasionné la destruction du « royaume de Logres » et la misère de tous. Pourtant un espoir subsiste : cet enchantement pourra être dissipé par la venue d'un chevalier prédestiné. Celui-ci doit se distinguer non seulement par ses prouesses, mais par la pureté du cœur et par sa sainteté qui se manifeste parce qu'il est seul à pouvoir découvrir le Graal. Ce sont les bien faits inhérents au sacrement eucharistique qui par l'intermédiaire du Héros du Graal font retrouver au roi et à son royaume la santé et la prospérité. »

 

Remarquons d'abord que l'idée dominante du sujet, la notion autour de laquelle gravite et s'ordonne toute l'histoire, c'est l'idée de messianisme. Au château du Graal on espère ardemment, on attend la venue d'un sauveur.

Or cette attente c'était celle du peuple breton depuis des siècles. … L'espoir du retour d'Arthur s'était transformé dans l'Historia Regum Britanniae en un messianisme de caractère religieux. Et, avec Geoffroy de Monmouth, le dogme de l'Eucharistie prend une signification incomparablement plus large; le sacrement représente avec une évidence accrue la promesse d'une vie nouvelle....

 

Sir Galahad, by Joseph Noel Paton

On peut dire qu'à la fois le royaume de ce monde selon l'Ecriture et la souveraineté déchue de la Bretagne espère inlassablement un sauveur. Le moyen âge se plaisait à ces allégories. Mais ce sauveur ici ne devait pas être Arthur, d'abord parce que l'Église s'efforçait de mettre fin à la superstition de son retour ….

De plus, un autre idéal tente de remplacer celui qui alimentait les légendes celtiques, c'est celui des croisades, des ordres nouveaux de chevalerie, le dogme de l'Eucharistie... Tout cela se conjugue pour donner naissance à un type de sauveur beaucoup plus spiritualisé et ayant un caractère d'universalité: le Héros du Graal dont Perceval sera en quelque sorte l'ébauche et Galaad le type achevé. Evolution admirable et au surplus fort habile que celle qui va d'Arthur, figure encore si païenne, si proche des divinités celtiques, à Galaad, le chevalier parfait, pure image de la mystique selon Saint-Bernard...

 

Le mythe arthurien passe de la Légende bretonne, à une dimension générale ; ce que vont assumer les écrivains qui, après Chrétien de Troyes, ont repris ce thème et n'ont été aucunement gênés par son caractère. Grâce à eux l'histoire du Graal a pris les dimensions grandioses qui sont les siennes dans le Lancelot et dans la Queste ; en même temps son sens s'est enrichi jusqu'à lui faire exprimer, dans celle-ci surtout, des vérités d'ordre religieux qui étaient sans doute fort loin de la pensée initiale des conteurs bretons.

 

Sources : Daniel de Séchelles L'évolution et la transformation du mythe arthurien dans le thème du Graal. In: Romania, tome 78 n°310, 1957. pp. 182-198

 

LES CROISADES, LES TEMPLIERS ET LE GRAAL. -1/.-

 

LES CROISADES, LES TEMPLIERS ET LE GRAAL. -2/.-

 

 

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La Quête du Graal : La Procession du Graal – 21/21 -

Publié le par Perceval

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Le Rétablissement..

- « Que vois-je de ''rétabli'' ?.»

Entrez !

Dans cette procession sont portés, le Graal et les autres objets sacrés, à travers les salles du Temple. Plusieurs des personnages archétypaux, que nous avons rencontrés, sont présents : le Roi Salomon, la Reine de Saba, la Chekhinah, Galaad et le Chercheur …

Galaad, Perceval et Bohort, ont conduit le corps de Dandrane et la Coupe sacrée dans la ville de Sarras, là même où ils ont connu l'expérience de la Révélation des mystères divins.

Galaad est devenu Roi de Sarras pendant un temps, jusqu'à ce qu'il voit les ''choses spirituelles'' : le monde était-il devenu trop lourd... ?

Le Graal est retiré du monde des hommes par une main sortie des nuages, qui le monte au ciel. ( cf Texte ci-dessous )

 

D'autres disent que le Graal est resté sur terre, confié aux bons soins de Perceval et, après lui, de son frère Feirefis, puis du Prêtre Jean... Que sont devenus les gardiens du Graal … ?

 

On raconte que longtemps après l'époque du Roi Arthur, lorsque la Quête du Graal n'était plus qu'un vague souvenir, deux jeunes chevaliers étaient partis à sa recherche... Lorsqu'ils avaient fini par revenir après une très longue absence, ils avaient beaucoup changé. Aux questions à propos de ce qu'ils avaient vu, ils s'étaient contentés de répondre : « Allez où nous sommes allés et vous verrez. »

Ensuite ; ils auraient dit que, pour eux, « les choses ne faisaient que commencer »...

Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

La Quête du Graal : La Procession du Graal – 21/21 -

La mort de Galaad et la disparition du Graal : extrait de '' La Quête du Graal '' (anonyme)

La Quête du Graal, écrit par un anonyme du XIIIe siècle, propose une fin à cette longue quête et une réponse à ce que pourrait être le Graal.

Dans cette histoire, le Graal est le Saint-Vase dans lequel Joseph d'Arimathie a recueilli le sang du Christ. Cette relique permet de communiquer directement avec le Tout Puissant. Tout au long de cette geste chevaleresque, l'auteur présente les différentes aventures des chevaliers de la Table Ronde qui ont prêté serment de retrouver le Graal, à la suite d'une apparition du Saint-Vase à la cour du roi Arthur. Un seul sera digne de le retrouver dans une chapelle près d'Avalon : il s'agit du fils de Lancelot, Galaad le prude.

L'extrait ci-dessous est l'accomplissement de la Sainte Quête. Galaad est mis en relation avec Dieu. Après un tel événement il ne désire que mourir pour rejoindre le Paradis. L'auteur, par cette fin, montre que la Grâce divine n'est accessible qu'aux plus purs des hommes. Il veut faire de Galaad un exemple pour la chevalerie ainsi qu'un modèle de piété.

La mort de Galaad se retrouvera dans d'autres ouvrages comme celui de Sir Thomas Malory intitulé La Morte d'Arthur. Cette fin symbolise la voie sacrée à suivre. Elle a donc un but avant tout édifiant. Beaucoup d'auteurs chrétiens suivront cet exemple en faisant de la Quête du Graal, la recherche du bon chrétien.

 

Quand Galaad fut le maître du pays, il fit mettre sur la table d'argent une arche d'or et de pierres précieuses, dont il couvrit le Saint-Vase. Et tous les matins, dès qu'il était levé, il venait avec ses deux compagnons faire prières et oraisons devant le Saint-Graal.

Au bout d'un an, au jour anniversaire du couronnement de Galaad, il se leva de bon matin avec ses compagnons. Et, venus au Palais Spirituel, ils regardèrent le Saint-Vase. Ils virent alors un bel homme vêtu comme un évêque, qui battait sa coulpe, à genoux devant la table. Il était entouré d'une foule d'anges, comme s'il eût été Jésus-Christ lui même. Après être resté longtemps agenouillé, il se leva et commença la messe de la glorieuse Mère de Dieu. Lorsqu'il en fut au secret de la messe et ôta la patène de dessus le Saint-Vase, il appela Galaad et lui dit : « Viens, sergent de Jésus-Christ, et tu verras ce que tu as tant désiré voir. »

Galaad s'avança et regarda dans le vase. Aussitôt qu'il y eut jeté les yeux, il se mit à trembler, car sa chair mortelle apercevait les choses spirituelles. Il tendit les mains au ciel et dit : « Sire, je t'adore et te remercie d'avoir accompli mon désir, car je vois à découvert ce que langue ne saurait décrire ni cœur penser. Je contemple ici l'origine des grandes hardiesses et la raison des prouesses. Je vois ici les merveilles de toutes les merveilles ! Puisqu'il en est ainsi, beau doux Sire, et que vous m'avez octroyé de voir l'objet de tous mes désirs, je vous supplie de me faire passer en cet état et en cette joie où je suis présentement, de la vie terrienne à la vie du ciel. »

Dès que Galaad eut prononcé cette requête, le prud'homme qui se tenait devant l'autel en ornements épiscopaux prit ''Corpus Domini'' sur la table et le tendit à Galaad qui le reçut en grande humilité et dévotion.

Puis le prud'homme lui dit : « Sais-tu qui je suis ?- Non, sire, à moins que vous ne me le disiez.- Sache donc que je suis Josèphe, fils de Joseph d'Arimathie, et que Notre Sire m'a envoyé à toi plutôt qu'un autre. Parce que tu m'as ressemblé en deux choses : tu as comme moi, connu les merveilles du Saint-Graal, et tu es resté vierge comme je le suis. Et c'est justice qu'un homme vierge fasse compagnie à l'autre. » À l'ouïe de ces paroles, Galaad vint embrasser Perceval, puis Bohort, et dit : « Bohort, saluez de ma part monseigneur Lancelot, mon père, dès que vous le reverrez. »

Il revint à la table, et se prosterna, coudes et genoux à terre ; mais il n'y était pas depuis longtemps qu'il tomba la face sur les dalles, car déjà son âme était sortie du corps. Et les anges l'emportèrent, faisant grande joie et bénissant Notre Seigneur.

Dès que Galaad fut mort, il advint une grande merveille : ses deux compagnons virent distinctement une main qui descendait du ciel, sans qu'on aperçût le corps auquel elle appartenait. Elle alla droit au Saint-Vase, le prit, saisit aussi la lance, et les emporta au ciel, en sorte que, depuis lors, nul homme ne pût être si hardi qu'il prétendît avoir vu le Saint-Graal. »

Anonyme, La Quête du Graal , XIIIe siècle.

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Le Graal et l'épisode du palais de Sarraz.

Publié le par Perceval

L'épisode du palais de Sarraz est l'un des exemples qui permet le mieux de juger l'esprit du mythe graalien. A la suite de circonstances qui varient d'une version à l'autre, la communauté de Joséphé se transporte, escortant le Graal et la "Lance qui saigne", toujours inséparables, dans la mystérieuse cité de SARRAZ (du nom de son Roi-fondateur). Ce mot rappelle évidemment les Sarrasins. On nous révèle que cette cité de Sarraz est une figure de la Jérusalem céleste. Dans son enceinte on trouve le PALAIS SPIRITUEL destiné à abriter le triomphe du Graal quand l’Élu aura été jugé digne de le découvrir.

]Josephe with the Holy Grail Christ appears to a hermit in a vision, holding a book containing the true history of the Holy Grail. From History of the Holy Grail, French manuscript, early 14th centur Josephe avec le saint-Graal apparaît à un ermite, pour qu'il écrive la véritable histoire du saint-Graal ... 14e s.[

Deux rois sarrasins, Mordrain et Nascien, se convertissent au Graal.

C'est dans le palais spirituel de Sarraz, au cours d'une merveilleuse vision, que le Christ institue un NOUVEAU SACERDOCE SPIRITUEL.

Il apparaît à la communauté pour sacrer évêque, de ses propres mains, Joséphé, fils de Joseph d'Arimathie (lui conférant ainsi la plénitude du Sacerdoce). Sur l'autel, entre la lance et le Graal, apparaît un second vase d'or d'origine céleste ; tantôt il se distingue du Graal de la Cène, tantôt il se confond avec lui. Imprécision qui entretient l’atmosphère trouble si caractéristique de ces récits. A quelques temps de son sacre, Joséphé, le nouvel évêque "spirituel", célèbre un "Rite de la Table" au cours duquel le Christ se manifeste de nouveau et promulgue le privilège du "petit peuple nouvellement né de la naissance spirituelle".

]Holy Grail in Sarras Arrivée du Graal à Sarras[

Nascien, roi sarrasin nouvellement converti, ravi en extase, voit dans le Graal la prophétie de la restauration finale. Joséphé est blessé par la lance dont le fer demeure dans la plaie. Mais Perceval, Bohort et GaIaad, qui ont mené leur quête de concert, arrivent à Sarraz. Ils touchent au but tous les trois mais un seul va l'emporter. Il est annoncé que l’Élu ne sera pas Perceval (pourtant pressenti au début) mais Galaad, le chevalier "spirituel".

The Three Good Knights in Sarras William Morris Tapestry, 1870

Devant le Graal entouré d'une lumière surnaturelle, Galaad est saisi par l'UNIO MYSTICA, prélude de la vision béatifique céleste. Aussitôt Galaad guérit Joséphé que la "lance qui saigne" a blessé. Ainsi la légende du Graal, commencée dans le culte d'une insigne relique du repas eucharistique de Jésus, se termine par les noces spirituelles qui constituent l'aboutissement de la vie mystique.

L'impression d'une intense vie chrétienne se maintient d'un bout à l'autre. Rien d'étonnant à ce que certains critiques modernes voient, dans les romans graaliens, la marque d'une influence cistercienne très accusée.

]The Passage of the Holy Grail to Sarras - Edward Reginald Frampton The Passage of the Holy Grail to Sarras - Edward Reginald Frampton[

Sources : Charles Ridoux : Colloque de Cerisy

Note: SARRAS est la ville sainte du Graal. Elle se trouve «dans la mer», et seuls ceux qui ont été choisis peuvent y accéder...

Elle est la Nouvelle Jérusalem gardée par l'abîme. Nous pouvons le franchir après l'expérience de la "nuit noire". Lorsque nous entrons dans cette ville, nous y sommes en bonne compagnie. Seulement Galahad, Bors ( ou Bohort)  et Parsifal y ont été admis et peuvent accéder au suprême mystère. Galahad, Bors et Parsifal sont allés à Sarras grâce à un bateau fabriqué du bois prélevé sur l'Arbre de Vie.

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