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foi

Foi, croyances et dialogue interreligieux

Publié le par Perceval

Fr Laurence FreemanLaurence Freeman o.s.b., extrait de « Understanding Faith » in First Sight : The Experience of Faith, Continuum, Londres, 2011, p. 12-14.

 

Une compréhension renouvelée de la foi démolit la prison de la croyance. (...)  Personne n’est exclu de cet élargissement de l’expérience de l’unité qui s’élève des profondeurs de l’âme, dans lesquelles les croyances ne peuvent pénétrer parce que « nous connaissons Dieu non par la pensée mais par l’amour ».

À la lumière de l’expérience contemplative, nous n’identifions plus la foi à la croyance, et nous ne condamnons plus la croyance d’autrui sous prétexte qu’elle est déficiente. (...) . Et dans le risque encouru – car il y a bien un risque – à aller à la rencontre de l’autre, à rencontrer d’autres croyants dans l’étrange royaume de la différence, nous découvrons la nature même de la foi. Nous sommes également rassurés en voyant que notre propre identité, que nous craignions menacée, se trouve en fait confirmée…

 

Se contenter d’affirmer et de défendre ses croyances ne peut mener à une vraie pharisien publicaincommunauté de foi. Cette attitude fait de nous des adeptes d’une secte, des artisans d’une cabale fondamentaliste. Elle inhibe le mental en tant qu’organe de perception et de vérité. Si, confondant ainsi foi et croyance, nous envisageons la foi comme une vertu conférant le sentiment d’être différent ou supérieur aux autres, nous devenons tel le pharisien qui remerciait Dieu de l’avoir fait différent des autres et qui trouvait satisfaction dans le fait d’être supérieurement différent. Dans cet état, le mental religieux peut même se persuader que cette attitude est de l’humilité.  (...)

 

La foi est l’autoroute de l’esprit. Tout acte de foi que nous faisons est un dévoilement du labyrinthe de l’esprit. La croyance, coupée de la foi, conduit à un dédale de miroirs, une suite infinie de régressions, le dédale de l’ego. Les dédales conduisent à des impasses, et plus nous nous perdons plus nous paniquons. Les labyrinthes, en revanche, ne demandent qu’une chose, que l’on suive avec foi leurs sinuosités étranges mais en fin de compte symétriques, pour nous faire revenir au centre.

 

 p. 14-15.pharisien accusateur

Plus que toute autre religion, le christianisme a succombé à la tentation du pouvoir que crée l’uniformité de croyance. Vouer un culte à l’orthodoxie de croyance – faire en sorte que les mots, les rituels, les manifestations extérieures de la foi et les formules soient exactement comme il faut – est une trahison du Dieu vivant au profit d’un faux dieu de notre fabrication…

La croyance peut être héroïque.  (...) La foi est plus que la croyance la plus héroïque. Elle n’est pas seulement une conviction à laquelle on tient passionnément, quelles que soient la loyauté et l’abnégation de notre attachement. La foi est plus qu’un concept et plus qu’un signe d’appartenance loyale à un groupe particulier.

 

C’est une relation avec ce que l’on croit ; avec ce que l’on croit parce qu’on en fait l’expérience ; avec ce dont on fait l’expérience parce qu’on est simplement fait pour elle. Et par elle. La foi nous plonge dans l’ontologie et révèle indéfiniment la pleine dimension des mystères de l’être.

 

Fr. Laurence Freeman, moine anglais bénédictin.

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Dieu... au plus près!

Publié le par Perceval

« Le Verbe s’est fait chair » (prologue de l’Evangile de Jean. ( Jn 1/14))

 

Icone Mère de DieuIl y a Deux mille ans, révélation soudaine que l’Absolu se fait mortel, que l’infini se fait fini, que la Puissance se fait vulnérable, que l’éternité bouleverse l’histoire, que le « Tout Autre » rejoint mon semblable …

Parce que l ‘Amour est à l’origine de la création, Dieu nous rejoint. Dieu me rejoint…pour m’accoutumer à la « Vie éternelle »

 

« Dieu appela l’homme, … Où est-tu ?» ( Gen 3,9 )Homme Jésus

Dieu cherche l’homme, intensément, infiniment… Qui que je sois, comme le « bon samaritain », le divin ne nous laisse pas au bord du chemin, et nul n’a besoin de déclarer son identité, sa religion … 

 

«  la puissance divine nous a fait don de tout ce qui est nécessaire à la vie … pour que par ceux-ci ( le biens divins ) vous entriez en communion avec la nature divine » 2 P 1,4

Communion avec Dieu … ! Le chemin : Jésus, le Christ, parce qu'il est l’Homme accompli…

 

Et demain..?

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père,ICÔNE DE L'AMITIE
il disait à ses disciples :
« Ne soyez donc pas bouleversés :
vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père,
beaucoup peuvent trouver leur demeure ;

(...)

là où je suis, vous y serez aussi.
Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit :
« Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ;
comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond :
« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ;
personne ne va vers le Père sans passer par moi.

(Icône de l'amitié entre Jésus et son disciple)

 

"Il y a beaucoup de demeure dans la maison du Père." Jésus considère chacun comme unique. Chacun, en effet, est une "Pierre vivante de la demeure de Dieu." Chacun est à la fois Pierre vivante de l'Église et l'Église se concentre en chacun. Aux Kmers rouges qui venaient de tuer ses parents et qui lui disaient que désormais elle était libre car l'Église était morte, une petite fille cambodgienne répondit :"Tant que je serais là, L'Église, c'est moi." (Histoire vraie): texte de Patrice RENIER de formation monastique, est aujourd'hui prêtre.

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La Foi : Lumière et obscurité

Publié le par Perceval

Une belle phrase qui résume ce que j'aurais bien moins dit, en plus long ...!

 

 

"La foi est toujours un mélange de lumière et d'obscurité. Croire, c'est être fidèle dans les ténèbres à ce qu'on a vu dans la lumière. Je crois parce que j'ai choisi d'adhérer à un dynamisme que je sens au fond de moi, plus vivant que moi. Ce dynamisme me relance sans cesse à aimer, à espérer, à entreprendre, malgré mes erreurs, mes échecs, mes peurs et mes fautes. Il me fait dépasser mes souffrances et même la peur de mourir."

Louis Evely ( paraboles.net )

 

Pour moi, Louis Evely, fait partie de cette trilogie d'hommes: Zundel, Légaut et Evely, qui dans les années 50-60 ont préssenti le renouveau indispensable à une Eglise qui aspirait à vivre l'Evangile dans sa radicalité ... Ces hommes ont suivi l'exemple du Christ-Jésus qui s'est opposé au "pharisianisme", mais sans en faire un combat religieux ( dans le sens où Jésus faisait appel à l'Esprit, et non à la lettre ...)

Jésus, n'est pas un "fondamentaliste", ni un fondateur de religion en opposition, Il n'est pas 'venu' pour abolir, mais pour accomplir ...!

 

  Maurice ZUNDEL   Marcel Légaut 2   Louis Evely
Maurice Zundel, est né le 21 janvier 1897 à Neuchâtel et mort le 10 août 1975 à Ouchy (Lausanne), prêtre.
Marcel Légaut (1900-1990), normalien, agrégé et docteur en mathématique. Laïc
Louis Evely (1910–1985) est un écrivain chrétien, prêtre , puis marié ...


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Une seule humanité plurielle...

Publié le par Perceval

Pierre Claverie, était évêque en Algérie, il y a été assassiné.Pierre_Claverie.jpg

 

« J’acquiers la conviction personnelle qu’il n’y a d’humanité que plurielle et que dès lors que nous prétendons – dans l’Église catholique nous en avons la triste expérience au cours de notre histoire – posséder la vérité ou parler au nom de l’humanité, nous tombons dans le totalitarisme et l’exclusion. »

 

« Nul ne possède la vérité, chacun la recherche. Il y a certainement des vérités objectives, mais qui nous dépassent tous et auxquelles on ne peut accéder que dans un long cheminement et en recomposant peu à peu cette vérité là, en glanant dans les autres cultures, dans les autres types d’humanité, ce que les autres aussi ont acquis, ont cherché dans leur propre cheminement vers la vérité. Je suis croyant. Je crois qu’il y a un Dieu mais je n’ai pas la prétention de posséder ce Dieu là, ni par Jésus qui me le révèle, ni par les dogmes de ma foi. On ne possède pas Dieu. On ne possède pas la vérité et j’ai besoin de la vérité des autres. C’est l’expérience que je fais. » (P. Claverie, Humanité plurielle, Éditions du Cerf, Paris, 2008, p. 141).

 


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Marcel Conche, et Dieu ...

Publié le par Perceval

L’un de ces derniers samedis, je suis allé entendre, avec beaucoup de plaisir,  Marcel Conche, philosophe ( 89 ans, philosophe, ancien professeur à la Sorbonne, … )Marcel Conche 2.

J’ai aimé son parti pris, de vouloir parler de … « Tout » : ( Le Tout, le réel, l’Absolu, Dieu, l’Infini, la mort, l’avenir, la liberté .. ! ) bref cet « athée » … ne parle que de Dieu ! Enfin, de « ce Dieu » auquel il ne croit pas …


Plus exactement, il convient de ne pas parler de M. Conche, comme un athée, puisque si, il ne croit pas en un Dieu personnel et transcendant, il ne se prononce pas sur Ce qui pourrait être « inconcevable »… Il préfère parler d’une «  Nature »… C’est la «  Nature » qui a créé l’homme à l’intérieur d’elle-même. Il ajoute : pourquoi Dieu aurait-il eu besoin de créer l’homme en dehors de lui-même, sinon pour « affirmer » sa transcendance… !

rembrand retour fils prodigueA mon avis, cette interprétation ne colle pas avec ce qu’un chrétien « sait » ( Bible, tradition …) de Dieu. Les Evangiles sont aux antipodes de cet auto-célébration divine … Dieu, est ( entre autres …) Amour ; et l’Amour est don total, sans partage…


M. Conche, sur le christianisme, dit qu’il s’est trompé sur la nature de l’homme, à savoir que l’homme serait « mauvais », et qu’en lui serait l’origine du mal … Il me semble indéniable que le mal existe. Mais , il n’est pas «  sans cause » , il existe comme souffrance … Et, Jésus ne cesse de parler de « salut », donc de victoire sur le mal…

 

Marce Conche, dit ne pas croire au « Dieu » des philosophes, cette « notion » étant insoutenable du point de vue de la raison. Effectivement, le Dieu des philosophes ou Dieu de la raison, aurait tous les attributs du tyran totalitaire …raison allegorie

L’Absolu est « ce qui est sans relation avec … C’est à dire Dieu avant la création du monde !». Par contre, à l’inverse, pour moi, C’est Dieu avant la création que je ne comprends pas… Dieu est relation ( c’est l’un des messages de «  La Trinité » )… Quand je pense Dieu, je pense l’Homme …


Quelqu’un demande à M. Conche, pourquoi ne se reconnaît-il pas comme matérialiste ? Il répond, qu’il préfère « nature » à « matière », parce que dans «  Nature », il y a une énergie, «  un feu toujours vivant »… Sa pensée, s’ouvre assez bien au bouddhisme …

 

J’ai noté : « L’ouverture à la vérité, n’est possible que parce que je suis libre… sinon, je ne serais qu’un perroquet. »

 

Egalement : «  L’éducation religieuse enseigne à de jeunes enfants « La Vérité »… donc, ils n’ont plus envie de la chercher ! » Il ne me semble pas que ce soit l’expérience de la majorité d’entre nous… Au contraire, ce sont l’enseignement de la philosophie ( aussi ), et l’enseignement religieux de ma tradition, qui me donnent le goût, « la nécessité » d’aller au-delà de l’enseignement de mes maîtres … Bref, c’est l’objectif même de l’éducation …

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Crise ou Apocalypse ?

Publié le par Perceval

Le lien que nous pouvons faire entre l’actualité et notre intériorité: c’est le titre des quotidiens qui rappelle que nous sommes en «  crise » , et le message spirituel des maitres, et en particulier de Saint-Jean pour le catholique que je suis, avec ce texte de l’Apocalypse Apocalypse de saint-Jean( qui peut être traduit par dévoilement ) : ( Jean à Patmos, voit s’effondrer, ce à quoi il croyait… Les chrétiens sont victimes de la terreur… ).

 

En aucun cas, il s’agit de prendre les mots dans leur « fondamentalisme », c’est à dire (par exemple) : nous serions arrivés à la « fin des temps » ( menace récurente … ! ), ce serait l’effondrement de notre civilisation, voire la fin du monde … ! Non… ! La véritable lecture d’un texte, consiste à interroger ce qui en nous est éternel, et envisager les crises intérieures que nous vivons, et qui nous font passer d’un stade à un autre ( de la vie à la résurrection )… La vie, le monde, les civilisations ; c’est vrai, passent, et leur valeur ne peut dépasser leur impermanence… Ne peut mourir, que ce qui est mortel ! La spiritualité bouddhiste en a fait son fondement.

 

Rester prisonnier, dans la lecture de n’importe quel texte spirituel, d’une interprétation matérielle, sociétale, fondamentaliste… consiste à faire régresser notre conscience.

 

jean yves leloupJean Yves Leloup, à la suite de nombreux autres auteurs, propose une lecture archétypale des textes ( méthode employée déjà par les «  Pères » comme Philon d’Alexandrie, Origène…)…  

L’archétype biblique, c’est dire: Job, Judas, ou Myriam de Magdala … c’est moi !. Le Christ étant l’archétype de la synthèse ( le Soi , dans ma tradition : Dieu ).

 

Espérer dans un retour triomphant du Christ, à la fin des temps, Apocalypse 1c’est :  non pas s’attendre à voir de mes yeux pour une date précise dans le calendrier, une irruption - du fond de l’univers - de catastrophes planétaires, pour annoncer un retour sur terre de Jésus … ! ( Spielberg … ! ).

 

Intérioriser l’Apocalypse, c’est vivre, avec l’urgence d’un appel existentiel, la venue de la présence de Dieu en moi, par la médiation de Jésus. L’apocalypse, qui signifie dévoilement, se rapprocherait plus - selon  Jean-Yves Leloup, du mot accouchement. D’ailleurs, il s’agit bien de cela dans le texte de Saint-Jean -.

 

apocalypse babylone

 

 

 

Ce n’est pas au dehors, que je dois chercher les signes de la venue de Dieu, mais en moi. Il s’agit d’un dévoilement  en toute intériorité de Dieu qui grandit en moi, et qui pourrait, effectivement, même avant ma mort physique, causer une « mort – résurrection » de mon être !

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Entre l'esthétique mystique et la perversité de la ‘real-politic' ..?

Publié le par Perceval

Babel cathédraleJe reprends dans cet article, une réponse que je viens de faire à ‘Orion Gps’ en commentaire :

 

Que pourrions-nous retirer de ‘bon’ d’une attitude qui refuserait de se positionner, entre « l'esthétique mystique ou la perversité du ‘real-politic’ » ? …krishnamurti 2

Cette question ne m’est pas étrangère… Souvent, je préfère me réfugier, ( au plus fort de mes doutes… ) dans une esthétique religieuse plutôt que dans un combat perdu d’avance contre le 'libéralisme' ( et qui dans ses excès, me touche, plutôt moins que d’autres …) … !!!

 

Une tentative de réponse se trouve dans la pensée de Zundel … En effet, on ne peut pas le suspecter de ne pas Vivre le Christ en intériorité :

 « L’Eglise apparaît à travers [les apôtres] immédiatement comme une société mystique, comme une société sacramentelle où l’homme est totalement effacé dans la présence de Jésus-Christ. »

Zundel va jusqu’à écrire « Je ne crois pas en Dieu, je le vis. » On comprend mieux alors pourquoi « La vie mystique est consubstantielle à la vie chrétienne »

Zundel découvre Dieu essentiellement à travers la relation  qu’il a avec les hommes. Dieu transparaît à travers le visage des hommes. Chacun de nous est une transparence de Dieu. Finalement, pour découvrir qui est Dieu, il y a l’Evangile, l’Eglise, les sacrements et puis il y a les hommes et les femmes…

La spiritualité ignacienne ( vous parlez des jésuites …) , insiste sur la fréquentation très personnelle de la Parole ( lecture de vie …).

«  La Parole de Dieu que nous vous faisions entendre, vous l'avez accueillie, non comme une parole d'hommes, mais comme ce qu'elle est vraiment, la Parole de Dieu. Que cette Parole reste active en vous, les croyants » (1 Th 2, 13).

Cette Parole vivante, est l’énergie nécessaire à une vie qui a trouvé son sens ( espérance ).

« Quand Tes paroles se présentaient, je les dévorais. Ta Parole est mon ravissement et l'allégresse de mon cœur » (Jr 15, 16).

 

christ hoffmannSur ce chemin - de combat ( la politique ? ) - mais assuré vers le bonheur, Jésus a vécu cet évangile le premier. Il en est le chemin qui ne s'arrête qu'en Dieu. Le prendre, c'est mourir à nos désirs de possession, de pouvoir, de puissance à la manière de ce monde pour mener une vie qui tend à être « à la mode de Dieu ».

Attention …! Ces mots, ne sont pas les miens, ils sont habités de la Parole, mais ils me dépassent… Les faire miens, c’est intérioriser une Parole, pour qu’elle m’inspire, dans le concret de ma vie ...

 

 

Exode (22, 20-26) :

" Quand Moïse transmettait au peuple les lois du Seigneur, il disait : « Tu ne maltraiteras point l’immigré qui réside chez toi, tu ne l’opprimeras point, car vous étiez vous-mêmes des immigrés en Égypte. Vous n’accablerez pas la veuve et l’orphelin. Si tu les accables et qu’ils crient vers moi, j’écouterai leur cri. ...
Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, à un pauvre parmi tes frères, tu n’agiras pas envers lui comme un usurier : tu ne lui imposeras pas d’intérêts. Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil. C’est tout ce qu’il a pour se couvrir ; c’est le manteau dont il s’enveloppe, la seule couverture qu’il ait pour dormir. S’il crie vers moi, je l’écouterai, car moi, je suis compatissant ! »

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Une Église peut-elle détenir la vérité ?

Publié le par Perceval

Sans doute, partageons nous aujourd’hui l’idée que la possession de la Vérité, conduit inévitablement à la violence… ! Galileo facing the Roman InquisitionLe scepticisme, le nihilisme ne nous en protègent pas non plus, à commencer par Pilate qui pose à Jésus cette question:« Qu’est-ce que la vérité? » (Jn 18,38), ce à quoi Pilate, représentant du pouvoir impérial, ne trouve aucune autre réponse que celle de le faire fouetter et torturer.


Rationnellement, nous pouvons proposer que : la vérité est la conformité qui doit exister entre - ce qui est - et ce que l'- on peut en dire- .

 

Ce qui, en spiritualité, est insatisfaisant, puisque « ce qui est » est indéfinissable … !


« Le mot hébreu 'emet’ est un dérivé de la racine 'aman’ qui signifie ce qui est solide, constant et sûr. C'est à cette racine qu'appartient l'acclamation liturgique Amen. L'homme biblique considère « vrai » ce sur quoi il peut se fier pour l'orientation de sa vie. » Yves Guillemette, prêtre

« C'est en Jésus que le chrétien trouve l'appui dont il a besoin pour orienter sa vie: « À qui irions-nous, Seigneur, proclame Pierre, tu as les paroles de la vie. » (Jn 6,68) Jésus se définit lui-même comme « le chemin, la vérité et la vie ». (Jn 14,6) » Y.G.


La ParoleDans la Bible on ne dit jamais « avoir la vérité ». Il est question d’agir selon la vérité (Jn 3,21)  

 « Celui  qui dit "J’aime Dieu" et déteste son frère ment. » (1 Jn 4,20). C’est alors que nous sommes dans la vérité.


Personne ne peut posséder Jésus, aucune Église ni même le christianisme.

Peut-on parler au nom de la Vérité ? Nous pouvons interpréter la Parole de Vérité ; et un « maître » peut-nous montrer le chemin à suivre … Nous n’avons pas la vérité mais nous laissons l’Esprit nous la dire, par l’Évangile .. Cette Vérité, ne se sait pas… au mieux, elle se connaît ( se vit, se pratique, s’éprouve …).

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Dieu, l'homme et l'Eglise.

Publié le par Perceval

 

 

Dieu avait besoin d'un père pour Son peuple.

Il choisit Abraham (un vieillard !). Abraham se leva.

 

Dieu avait besoin d'un porte-parole.

Il choisit un timide, qui bégayait ! Moïse se leva.

 

Dieu avait besoin d'un chef pour conduire Son peuple.

Il choisit le plus petit, le plus faible ! David se leva.

 

Dieu avait besoin d'un roc pour poser l'édifice.

Il choisit un renégat ! Pierre se leva.

 

Dieu avait besoin d'un visage pour dire aux hommes l'amour.

Il choisit une prostitué ! Ce fut Marie de Magdala.

 

Dieu avait besoin d'un témoin pour crier Son message.

Il choisit un persécuteur ! Ce fut Paul de Tarse.

 

Dieu avait besoin de quelqu'un pour que Son peuple se rassemble

Et qu'il aille vers les autres !

Il t'a choisi, même si tu trembles, même si tu vieillis....

Pourrais-tu ne pas te lever ?jésus jardin oliviers agonie

 


Mgr Jean-Baptiste Pham-Minh-Man,
Archevêque de Saïgon.

 

 

 

 

 

 

 

Extrait de l'allocution prononcée à la fin du Concile de Vatican II le 8 décembre 1965 par le Cardinal Franz König

 

 

Que l'Eglise du Christ soit : une Eglise qui accueille, une Eglise des portes ouvertes.

Une Eglise qui réchauffe, une Eglise maternelle.

Une Eglise pleine de compréhension et de compassion, qui accompagne toute pensée, toute joie et toute souffrance.

Une Eglise qui rit avec les hommes et qui pleure avec eux.

Une Eglise pour qui rien n'est étranger et qui ne se comporte pas comme une étrangère.

Une Eglise humaine, une Eglise à notre mesure.

Une Eglise qui sait attendre ses enfants comme une mère.

Une Eglise qui cherche ses enfants et marche à leur suite.

Une Eglise qui va chercher les hommes là où ils sont : au travail et dans leurs loisirs, aux portes des usines et sur les terrains de foot-ball, entre les quatre murs de leurs foyers.

Une Eglise des jours de fêtes et une Eglise du traintrain quotidien.

Une Eglise qui ne se livre pas au commerce et qui ne marchande pas, qui n'impose pas de conditions et n'exige pas de garanties.

Une Eglise qui ne s'enferre pas dans la politique. Une Eglise qui ne fait pas de morale.

Une Eglise qui n'exige pas et ne délivre pas des attestations de bon comportement.

Une Eglise des petits, des pauvres qui n'ont pas connu le succès, de ceux qui ploient avec peine sous leur fardeau, de ceux qui connaissent ou ont connu l'échec dans leur existence, dans leur profession, dans leur vie de couple.

Une Eglise de ceux qui restent dans l'ombre, de ceux qui pleurent et connaissent le deuil.

Une Eglise de ceux qui vivent avec dignité, mais également des gens indignes, des saints mais aussi des pécheurs.

Une Eglise qui cherche non pas de pieuses paroles, mais l'action discrète qui apporte une aide.  

Une Eglise du Peuple.                                                    

 

Cardinal Franz König (1905-2004) : Extrait de son allocution prononcée à la fin du Concile de Vatican II, le 8 décembre 1965.

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L'avenir de l'Eglise...

Publié le par Perceval

" Voilà des siècles que l'Esprit semble souffler davantage hors des Eglises que dedans, arbre couche -Soutine Chaim 1893-1943chez les philosophes, les humanistes, les savants, les artistes, les sociologues et les politiques plutôt que chez les responsables de nos Eglises. Pendant que nous nous occupions de nos problèmes internes, de nos cultes, de nos modes liturgiques, de nos exégèses, de nos querelles ecclésiastiques, le monde inventait, souvent malgré nous et contre nous, la démocratie, la laïcité, la tolérance, le socialisme, l'évolution, la psychologie des profondeurs, l'égalité des droits, l'instruction obligatoire, la décolonisation, l'émancipation des femmes, des Noirs, l'éducation sexuelle et la contraception. Les Eglises ont fini par suivre le mouvement après la résistance et avec retard, tous en se proclamant " expertes en humanité " !

Louis Evely ( milieu du XXème siècle )

 

 

declaration droits hommeEn décalage avec la plupart des centres d’intérêt de nos contemporains, Catholiques, nous sommes depuis quelques siècles en retard d’une révolution… Paradoxalement ( comme notre Dieu …) cette position ( que je n’ai pas choisie…) nous assure d’un avantage certain. Je vais y venir.. Auparavant, il nous faut reconnaître également que la question de la morale ( respect d’autrui, règles de vie…) n’est plus une question religieuse, mais une question que la société laïque, s’est appropriée… Notre morale, aujourd’hui, reconnue par tous, c’est celle des « Droits de l’homme ».

«  Nos sociétés ont développé de fort belles morales du respect de l’autre, elles ont en plus la liberté d’entreprise, mais en terme de spiritualité, elles en sont quasiment au niveau zéro. » L. Ferry

Le XXème siècle, fut le siècle de la déconstruction ( la tonalité en musique, la figuration en peinture, le roman, la morale bourgeoise …etc. Aujourd’hui, le résultat en est l’individualisme, le libéralisme… ( après le marxisme, le nazisme … encore des amour« ismes » …) …

Une autre caractéristique - propre à notre époque moderne – c’est le mariage d’amour. Et, c’est l’utilisation, sans retenue, de ce mot «  amour » .. ! Il est assez récent que le mariage soit devenu une institution qui valorise et généralise le sentiment, et non pas l’économie. Quand on ne s’aime plus, on se sépare… !famille La famille contemporaine est devenue un noyau resserré sur elle-même ( un clan ), sacralisant l’enfant et rejetant le vieillard. Si on ne meurt plus pour Dieu ou la patrie, on peut se sacrifier pour son enfant …

 

Le constat est qu’aujourd’hui, devant un deuil, devant une dégradation sociale, une rupture, la maladie, la mort …nous sommes désorientés… ( C’est ( dans le langage chrétien ) la question du salut ).

arbre-Jesse

Alors, malgré cette situation ( mais qui est aussi un « signe des temps » ), l’avantage que me procure mon catholicisme, c’est sa « Tradition ». Elle échappe à toute révolution ; elle reste vivante et reliée aux hommes et aux femmes du passé. Elle est la sève d’un arbre, l’Eglise. Il produit toutes sortes de fruits… Il participe à la forêt  du vivant…

 

A hauteur de l’univers et de l’infiniment complexe, nous apprenons et expérimentons que le salut ( message christique ) est plus vaste que les réponses qu’attend notre égo, mais il est à la mesure de l’homme, dans une perspective ( fin des temps ) de divinisation, ou d’humanisation ( ce qui se rejoint…).

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