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foi

La Foi : du dialogue au pluralisme. 2

Publié le par Perceval

La Vérité est une rencontre :

 

«  Lire un livre de forte pensée avec un désir fort de la vérité, sans avidité de savoir, sans prétention à disputer, mais par goût, par amour de la vérité. 

Ouvrir la porte profonde à toute pensée qui vient et la laisser demeurer en paix afin qu’elle vienne à porter son fruit. » M. Bellet ( prêtre )

 Hélène Khoury

 

"L'expérience de Dieu ne peut être monopolisée par aucune religion ni par aucun système de pensée. En tant qu'expérience ultime, elle est une expérience non seulement possible, mais encore nécessaire pour que tout être humain parvienne à prendre conscience de sa propre identité
Raymond  Panikkar ( prêtre )

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La Foi : du dialogue au pluralisme. 1

Publié le par Perceval

Eloge catholique du doute :

 

«  Des certitudes en béton, susceptibles d’être imposées aux autres, si les circonstances nous en donnaient le pouvoir, ne sauraient être aujourd’hui encore le remède infaillible à la misère spirituelle de nos sociétés. » G. Pietri prêtre ( ‘La Croix’ du samedi 11/02 )

jesus-rentre-a-jerusalem ânon 2

 

 

D’autant que selon l’expression de Vatican II : « La vérité ne s’impose que par la force de la Vérité elle-même, qui pénètre l’esprit autant de douceur que de puissance » (Vatican II, Dignitatis humanae, /)(35)

 

Vaclav Havel, lui, s'en prend à ce «  court-circuit de la pensée qui représente la Vérité toute prête et toute complète sous la forme d’une idéologie ou d’une doctrine… », il s’en prend à ceux qui voudraient «  décharger les épaules des hommes de leur fardeau des questions incessantes… »

 

 

Jésus, pour entrer dans Jérusalem, n'adopte pas la stature de la puissance triomphante, il choisit l'ânon comme monture ...

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Le " maître intérieur " , Saint Augustin

Publié le par Perceval

augustin d'Hippone

Saint Augustin refuse de se considérer comme un maître par rapport à son fils Adéodat, qui reçoit son enseignement comme un disciple. Il l’invite à prendre à la lettre la parole du Christ (Mt 23, 10) : « de n’appeler personne notre maître sur la terre, parce que le seul Maître de tous est au ciel » (14, 46)

La pensée d’Augustin, sur ce point, reprend celle de Platon exprimée par le terme de réminiscence : la vérité est en notre mémoire, et c’est en réveillant celle-ci que nous y accédons.
Cette vérité, portée par la voix du Christ, dont il est dit qu’il habite dans l’homme intérieur (Ep 3, 16-17), ne s’ouvre à chaque âme, que selon sa volonté … Augustin, distingue ce qui vient de l’extérieur et ce qui vient de l’intérieur, mais « seul enseigne le Christ, la Vérité intérieure. »

Le dialogue se joue non pas à deux, mais à trois. Toute communication authentique est « triangulaire » : toi, moi, et la Vérité qui nous transcende tous les deux, et dont nous sommes, toi et moi, les « condisciples ». Augustin y reviendra en d’autres occasions, en particulier dans les Confessions :
« Si tous les deux nous voyons que ce que tu dis est vrai, si tous les deux nous voyons aussi que ce que je dis est vrai, où, je te prie, le voyons-nous ? Moi assurément, ce n’est pas en toi, toi, ce n’est pas en moi ; mais tous les deux, dans l’immuable Vérité elle-même qui est au-dessus de nos esprits ( Les Confessions XII ) . »Recueillement
 
«  … le Maître est à l'intérieur. Ne pensez pas que l'on puisse apprendre quelque chose d'un homme. Nous pouvons attirer votre attention par le tapage de notre voix ; s'il n'y a pas au-dedans quelqu'un pour vous enseigner, ce tapage est inutile. ( … )Autant qu'il est en moi, j'ai parlé à tous ; mais ceux à qui cette onction ne parle pas au dedans, ceux que l'Esprit-Saint n'enseigne pas au dedans, s'en retourneront ignorants. ( … )C'est le Maître intérieur qui enseigne, le Christ qui enseigne, son inspiration qui enseigne. Où ne sont pas son inspiration et son onction, inutile est le tapage des mots au dehors. »
Extrait du Commentaire sur la I° Epître de saint Jean, tr. IV, ch. II, P.L. t. XXXV, trad. R.P. Camelot, in La Vie spirituelle, octobre 1946

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Chrétien: Libre et obéissant ...

Publié le par Perceval

Le chrétien, fut-il catholique ( :-) ... ) est libre.

Libre et « obéissant » ?


meditation-au-desertJacques Ellul distingue «  La Loi » du «  commandement biblique » ( La Parole ). L’une est générale et abstraite, l’autre implique une parole individualisée, toujours renouvelée et concrète.
Cette « obéissance au commandement » n’est en rien une obligation et ne peut-être que libre !

 


 

L’obéissance à La Parole, passe par la prière. Obéir à Dieu, en priant est le seul acte de libération possible par rapport à toutes les aliénations et tous les déterminismes. jacob et angeLa prière est pour Jacques Ellul un combat. Un combat de l’être humain avec Dieu et un combat de l’être humain avec lui-même.

 



Je n’ai d’autre dieu, que Dieu. … ni dieu, ni maître … ! :-)

«  N’appelez personne sur la terre votre Père : car vous n’en avez qu’un seul… Ne vous faites pas non plus appelés « Maitres » car vous n’avez qu’un seul maître : le Christ… » Matthieu 23, 9 et 10…

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Etre Chrétien

Publié le par Perceval

Le chrétien est un disciple du Christ. La foi du chrétien, serait-il catholique, ne repose que sur Une Parole, celle d’un homme : Jésus. C’est simple ! Gerrit van Honthorst 1617 Christ devant le grand prêtre

Bien sûr, En Jésus, nous reconnaissons une « transcendance », mais aussi une personne… Il s’agit donc d’une rencontre … avec tout ce qui est indéfinissable …


Jacques Ellul est chrétien quand il dit : « Si Jésus n’est pas crucifié et ressuscité je n’ai aucune raison de croire cette Parole (…) Seule la personne de Jésus donne sens et autorité à sa Parole » J.E.
Pourquoi devrais-je accepter cette « transcendance », et ne pas en rester au message humaniste de l’homme Jésus.. ?
« Le discours n’a guère de pertinence en soi : il ne tire sa valeur que de la personne qui le profère. » J.E. 


Toutes les sagesses et les spiritualités du monde, contiennent des conseils et des règles de vie. … Qui d’ailleurs se rencontrent en toute harmonie ; et c’est là, sans doute, le meilleur signe qui pointe l’action de l’Esprit divin, dans le cœur profond  de chaque homme…
Cependant, je choisi d’être chrétien, parce que ma parole propre et mes actes, (et même ceux de tout saint ou maître spirituel), ne supportent pas d’être mise en adéquation avec la Parole qui m’inspire. Je ne suis pas à la hauteur de cette Parole, et ma vie n’y est pas adaptée… Cependant, Cette Parole n’est pas culpabilisante, mais véritablement libératrice.


Je n’ai pas d’autre dieu, que Dieu ! La foi se rapporte à « l’ultime ». Aussi, pour reprendre les mots de J.E. je dirais que les croyances, elles, se rapportent aux choses «  avant-dernières » ( ll'eternel feminin ou le veau d'our 1877 Cezannea science, la matière, la politique, l’argent …etc)... Et je rajouterai: la religion, même si ( au même titre que les arts..? ..) , peut-être, elle a l'immense mission d'établir un " pont " ( le pape est qualifié de pontife ..) entre le matériel et le spirituel ( pour faire court ...).


«  Le chrétien reçoit de sa foi la mission de dénoncer les idoles : l’argent mais aussi la technique » J.E.  «  Ce n’est pas la technique ( au-delà du capitalisme ..) qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique » J.E.

Aujourd’hui, un exemple de fétichisme dans la formule : «  Il faut rassurer les marchés » !


«  Je suis «  Ellulien » jusqu’au bout. Je connais très bien son livre «  L’illusion politique ». C’était un grand spécialiste de la propagande et il devrait être la bible de tous les journalistes et de tous les politiques » Noël Mamère ( agnostique ) est ancien élève de J.E. à Sc. Po Bordeaux.

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Doute et relativisme: J. ELLUL

Publié le par Perceval

Le doute ce n’est pas l’équivalent de « croire n’importe quoi » ! Le doute n’a de vérité que s’il combat à partir de la « Parole » : révélation de La Vérité.  Gerrit-van-Honthorst-1617-Christ-devant-le-grand-pretre.jpgIl ne s’agit pas d’opérer une salade mixte de tout ce qui se partage dans diverses religions.. ( un syncrétisme artificiel et de commande…( en rien similaire au syncrétisme ordinaire de l’inculturation …)). Jésus me dit «  Je suis La Vérité, le chemin, la vie .. » : Le chrétien rend témoignage de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ. Job ou Jacob, doutent… Mais ils doutent enracinés dans cette foi - plus essentielle que leur vie - et incomparable.

 

" La foi ne supporte pas les « demi-vérités » … Elle m’amène sans cesse dans la position de l’autre qui récuse et renie cette foi. ( …) Seule et exclusive démarche de la foi qui ne peut que se référer à la foi d’Abraham. Tout ou Rien.jacob et ange

Mais ce Tout m’oblige à me constater Rien, et c’est en ce faisant que je reçois en effet le Tout.

 

Dés lors, cette foi intégrant sans cesse le doute, cette foi qui pousse sur le riche terreau du doute, est forcément ouverte ! Qui condamnerait-elle ? C’est lorsque les hommes justes qui s’apprêtaient à lapider la femme adultère laissent tomber leur pierre et s’en vont pensifs, c’est à ce moment là qu’ils accèdent à la foi, et qu’ils accomplissent la loi vivante. Comment juger l’incroyant, quand je suis moi-même cet incroyant, quand ma foi me convainc de mon incroyance ? Comment pourrais-je juger cet hérétique quand ma foi me montre les chemins divers qui ont pu me mener à Jésus-Christ ? Comment pourrais-je tracer des limites, en deçà de la foi, au-delà de la condamnation, quand la foi me montre ce Dieu de Jésus-Christ excédant toutes les limites et choisissant partout celui, ceux qu’il appelle à la foi ! ( P149 )"

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Jacques ELLUL : Foi et croyance, à l’opposé… 4/4

Publié le par Perceval

Foi et doute :


L’acte de croire est si incertain, si fragile, si évanescent que, s’il a été peut-être à un moment vrai, il est tellement risqué de s’y fier qu’il faut lui substituer tout le reste. C’est à dire que tout ce « reste » devient d’autant plus monumental, exigeant, que le centre est plus creux, plus fragile, plus incertain. Le croyant a si peu de réalité intérieure qu’il ne peut vivre et l’exprimer que par et dans un ensemble conventionnel et institué. (…)psychedelic

 

Le communiel remplace le vide existentiel. ( …)  il ne doit pas y avoir d’incertitude, car cela serait radicalement destructeur. Et par conséquent on ne peut pas tolérer la diversité. La diversité est toujours source d’un autre questionnement, d’une autocritique, donc d’un doute possible. ( …) Ce qui exclut le doute, en même temps que la diversité, c’est la croyance.


Tout au contraire la foi est toute entière sous le signe de la parole centrale : « Je crois, Jésus RembrandtSeigneur, viens au secours de mon incrédulité ». la foi est certes comparée à un roc, mais la première démarche de la foi est de prendre conscience de la distance qui existe entre la foi de Jésus-Christ et ce qui, au cœur de moi-même, palpite et demeure la foi. ( … ) la foi est un décapant terrible. Un acide radical. Elle conduit à passer à l’épreuve tout ce qui constitue ma vie et ma société. Elle conduit inéluctablement à s’interroger sur toutes les certitudes, toutes le morales, toutes les croyances, toutes les politiques. Elle interdit d’attacher croyance et sérieux dernier à toute expression de l’activité humaine. Elle nous détache, nous délie de l’argent et de la famille, du métier et de la connaissance… ( …)


L’homme qui vit dans la croyance se sent à l’abri, Dieu lui est un protecteur et un garant. La foi au contraire nous place constamment sur le fil du rasoir. Parce qu’elle ne minimise pas la Hokusai 1760-1849 Ocean wavespuissance de Dieu tout en sachant qu’il est le Père, elle saisit l’homme de « crainte » …


«  qui donc est celui-là qui commande même aux vents et à la mer ? » C’est çà la question de foi. Pour la croyance, les choses sont simples. Dieu est tout-puissant, donc c’est normal qu’il fasse cela. Mais sitôt que l’on normalise Dieu, la relation est fausse. Sitôt que la puissance de Dieu nous paraît habituelle, c’est la croyance qui nous trompe. La foi sait mesurer l’incommensurable distance donc le caractère terrible et indicible du Dieu vivant. ( … ). Cependant, en même temps, c’est la foi qui permet de crier « Abba » «  Père » … Les deux ne sont pas contradictoires, amis constituent la trame et la chaîne du tissu vivant de la foi. Ainsi le doute et la crainte font partie intégrante de la foi.

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Jacques ELLUL : Foi et croyance, à l’opposé… 3/4

Publié le par Perceval

La croyance … La foi, à l’inverse :


La croyance parle, parle, s’abreuve de paroles, elle interpelle les dieux, elle prend des initiatives. La croyance agit. Elle entre au cœur de l’action. Et ne peut alors jamais rencontrer autre chose qu’elle même.enfant prodigue

 

La foi se situe exactement à l’inverse. Elle attend, elle reste vigilante, recueille les signes, interprète les plus frêles paraboles, elle patente à l’écoute du silence, jusqu’à ce que ce silence soit rempli de ce qui lui devient indiscutablement parole de Dieu. Après , à partir de l’écoute, peuvent venir : réponses, message, morale, action et engagement. Mais tout cela épuise la foi, et celle-ci renait et ne se ressource qu’au retour de l’écoute et à la veille en silence.
( …)

 

Mais si la foi me conduit à écouter la question de l’autre, voici une autre différence de la croyance et de la foi. La croyance rassemble. La foi isole. ( … ) Nous nous retrouvons dans un même courant, dans une même institution, tous orientés vers le même objet, l’objet de notre croyance, (…) La croyance est bien utile pour faire fonctionner le corps social, elle est bien nécessaire pour me renforcer dans ma faiblesse. ( … ) et me plonge avec une satisfaction sans nom dans une communion qui me libère de ma propre conscience et de ma perplexité ( donc de mes questions..)  (…)Lakewood church

 

Nous serions disposés à croire que la foi est du même ordre. La foi en Jésus-Christ ne contient-elle pas le commandement d’aimer son prochain, et la foi n’a-t-elle pas en définitive produit l’Eglise, et bien plus, à la limite, la chrétienté, la société chrétienne, la culture chrétienne ? ( …) La croyance religieuse donne des centres de rassemblement et institue des armatures pour ce rassemblement. Elle est donc bien utile … pas grand chose d’autre !

 

La foi joue exactement en sens inverse. La foi individualise. Elle est toujours une affaire exclusivement personnelle, et puisque je parle de la foi au Dieu d’Abraham et de Jésus-Christ, non pas du tout en un Dieu abstrait, général, et semblable dans toutes les religions, je dirai qu’elle est la relation personnelle à un Dieu qui lui-même se révèle en tant que personne. (…) la foi isole et rend unique. Et c’est l’expérience centrale de Kierkegaard … (…)

 

JÉSUS-vu-par-REMBRANDTAinsi la foi ( qui isole ) au Dieu d’amour fonde l’Eglise. Là où quelques individus vivent cette foi, il est inévitable qu’ils se rencontrent et partagent leur pain et leur vin.


Une troisième opposition radicale est relative au doute. ..(…) La foi suppose le doute, alors que la croyance l’exclut…. Et Pierre ? ( marcher sur l’eau …, et Thomas … ? ) ( …) L’homme de la croyance exécute parfaitement la loi et les commandements. Il est tout d’une pièce dans ses convictions. Il ne tolère aucun écart, aucune déviation …( …) Il délimite avec exactitude les frontières entre la croyance et l’incroyance. ( ..) Le croyant est une personne efficace.

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Jacques ELLUL : Foi et croyance, à l’opposé… 2/4

Publié le par Perceval

Les questions de Dieu :


Et la foi consiste, à l’inverse des croyances, à écouter les questions de Dieu, et à s’aventurer dans les réponses que nous avons à donner. Les Questions ; elle parcourent tout le champ biblique, avec trois sommets ; l’une est double, c’est la première question posée à l’hommeTempête christ-asleep-in-his-boat-jules-joseph-meynier : «  Adam, où es-tu ? » - «  Caïn qu’as –tu fait de ton frère ? » ( …)


La seconde question, au centre de notre histoire, est celle que Jésus pose aux disciples : «  Et vous, qui dites-vous que je suis. ». Il ne se proclame pas lui-même … (…)
Et la troisième : à la fin des temps, avec la Résurrection de Jésus-Christ : » Qui cherches-tu ? », et puis : » Si je veux… que t’importe ? » Questions sur la réalité de notre quête, qui cherchons-nous en effet. Que cherchons-nous ? (…). Qu’est-ce qui nous importe vraiment, avec nos petites prétentions … ( …)

Job-sur-son-fumier.jpg


Par exemple Job : - dit par Philippe Némo : Job et l’excès du mal 1978 - : «  Ce qui est révélé, c’est la question. A la question «  en vue de quoi ?» adressée d’une âme à une âme, il reste à répondre par un engagement… » (… ) « Dieu c’est la question du Bien ou du mal indistincts dans une unique question »


Il n’y a pas de réponse toute faite dans la Bible. Et, nous avons à apprendre que nos questions ( elles  ) sont englobées dans «  que t’importe ! » Nos questions sont immédiatement minimisées, réduites par celles posées par Dieu, qui sont déterminantes. Mais, perceptibles pour la foi seulement, et auxquelles seule la foi se sent tenue de répondre.

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Jacques ELLUL : Foi et croyance, à l’opposé… 1/4

Publié le par Perceval

Je lis, en ce moment, «  La foi au prix du doute » de Jacques ELLUL ( 1980)la foi au prix du doute. C’est extraordinaire de lire - sur le fond et la forme - bien mieux que ce que je pourrais écrire, alors que c’est l’expression même de ce dont j’ai la conviction … Aussi, je recopie ci-dessous, les passages qui me semblent les plus décisifs.  ( Ce sera une série de 4 articles ).

Après cela, comment entendre encore les critiques anti-religieuses du type «  Onfray » ? Comment justifier les « credo » intégristes… ?


Non pas « mes » questions, mais La question de Dieu :


Jacques-Ellul 2« La croyance apporte des réponses aux questions de l’homme alors que la foi jamais ». L’homme ne se mesure qu’à ses propres questions ( le mal, la souffrance, l’origine, la mort …) Il se fabrique des réponses ( croyances, mythes, légendes, vision artistique …)( je résume …) … «  L’homme ne se passionne que pour se répondre lui-même. Et voici que la foi ( biblique…) est exactement inverse. La révélation n’est en rien là pour nous donner des explications sur tel point intéressant, mais pour nous poser des questions sur l’homme et sur chacun de nous, pour nous amener à entendre des questions, ou UNE question. » ( … )
«  Tout au long, nous nous trouvons au contraire en présence du refus de Dieu de répondre. »
 

 

« Quand on veut le saisir, il déclare «  Je suis qui je suis ».

Quand on veut le contraindre par des sacrifices, il déclare qu’il les déteste.

Quand on attend le Roi souverain Messie, il envoie un pauvre homme sans pouvoirs.censorship-ben-heine

Et quand on veut le consulter sur sa volonté, il renvoie à une sorte de jeu de hasard ( Urim et Thummin )…

 

Non, Dieu n’explique pas et ne répond pas aux curiosités ou aux inquiétudes de l’homme. Et tout particulièrement, il faut rejeter avec la plus grande fermeté ces méchantes habitudes qui consistent à consulter la Bible pour y trouver une réponse aux banales questions de mon existence, et plus encore à l’ouvrir au hasard pour tomber sur un verset providentiel . … » , « et prier indéfiniment en espérant que Dieu va me donner une réponse tonnante pour me sortir de mes difficultés financières ou familiales, pour me faciliter la recherche d’un travail, pour résoudre mes problèmes …  Dieu peut aussi le «  faire «  bien sûr, parce qu’il est Amour … mais ce faisant, nous avons manqué le centre de la Révélation biblique quand elle parle ( et non pas nos bavardages …) à notre foi en posant ses questions. Dieu ne nous apprendra ni l’histoire, ni la physique de nos origines, ni la génétique, ni la cosmologie. Il pose une question. Une série de questions, c’est à dire qu’il rend l’homme responsable ( obligé de répondre ) et le renvoie à sa liberté.

 

Jacques Ellul (1912 - 1994) est un professeur d'histoire du droit, théologien protestant et sociologue français.

Né à Bordeaux, docteur en droit en 1936, puis chargé de cours dans diverses universités françaises, il fut révoqué par le gouvernement de Vichy. Il devint alors agriculteur pour nourrir sa famille. Il participa à la Résistance. A la libération, Ellul est nommé adjoint au maire de Bordeaux et devient professeur à la facuté de Droit de cette ville.

Jacques Ellul a d'abord été attiré par les thèses marxistes avant de devenir l'un des acteurs et des penseurs du christianisme. Ces nombreux écrits (plus d'une quarantaine de titres) ont eu un grand retentissement, principalement aux Etats-Unis. Dans son ouvrage le plus important, Le système technicien, il a démontré que la technique constitue un système. Voilà pourquoi, aux États-Unis notamment, où il est mieux connu que dans son propre pays, la France, Ellul est au centre du débat et de la réflexion sur la technique.

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