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foi

Foi et dialogue.

Publié le par Perceval

Lorsque nous parlons de spiritualité, nous reconnaissons entre nous que la question décisive est celle de « la vérité de l’humain », « du sens » que nous donnons à la vie … Il s’agit - secondairement – d’un choix de doctrine religieuses.

Aujourd’hui le mot « spiritualité «  n’est plus banni au profit de la seule « raison ». Il y a une revendication explicite de spiritualité de la part d’hommes et de femmes an dehors du champ religieux… Doctrine-pape.jpgAujourd’hui le « désenchantement » est du côté des scientistes positivistes …

La croyance sans appartenance, l’adhésion sélective… sont aujourd’hui répandues. Et c’est sans doute dans le domaine du corps, de l’amour, de la famille qu’ont eu lieu le plus grand mouvement d’exculturation ( la contraception, le divorce, l’homosexualité, l’avortement …). L’Eglise a perdu son autorité pour définir les règles de la morale commune…

La spiritualité aujourd’hui compose avec le christianisme, bien sûr, mais aussi avec «  la kabbale, les religions anciennes (ou ce qu’on leur attribue), les traditions religieuses orientales, mais aussi l’astrologie, les traditions gnostiques ou occultistes, les perspectives holistiques et cosmiques, en lien souvent avec les multiples propositions thérapeutiques parallèles.

" Cette quête spirituelle, dans toutes ses ambivalences, est liée à la fois au doute posé sur la raison technoscientifique, aux incertitudes et insécurités du présent, et à un impératif culturel très prégnant, étroitement lié à un individualisme relationnel. »

 

* La question du sens :

sens-de-la-vie.jpg

-          Le travail et le chômage, nous interpellent : En quoi les pauvres ont-ils de véritables droits à faire valoir vis-à-vis des riches ? Sur quoi se fonde cette solidarité ?

-          Les biotechnologies : face aux nouvelles possibilités des sciences de

la vie et de la biomédecine, qu’est-ce que la dignité humaine ?

-          Le corps, .. : qu’est-ce qui est expression de la dignité humaine ?

-          L’environnement …

-          Le pluralisme … et les options fondamentales communes qui s’imposent à tous ? ( les droits de l’homme ? )

 

* Une nouvelle culture de débat :

Le discours religieux a sa place, face au droit du plus fort, à la raison cynique du consumérisme et du plaisir, à la raison d’état… en ce qu’il est porteur d’une dimension plus intuitive et plus « spirituelle ».. cafe-philo.jpgPar contre, oui : l’argument d’autorité ou de tradition est privé de pertinence… Cela n’exclut pas la parole de conviction, mais alors l’argumentation doit laisser place à la considération de la parole et à l’interprétation… Il ne s’agit pas seulement de convaincre ou de rechercher une vérité ; il s’agit d’ouvrir un débat.

A choisir entre une décision prise à la majorité, nous préférons la recherche d’un consensus, pour ne pas exclure une minorité. Un compromis est toujours provisoire : nous reconnaissons qu’une « évolution » peut faire bouger les lignes … Il s’agit également de faire place à «  l’objection de conscience » …

 

* L’Eglise catholique peut-elle rester « intransigeante » ?

Si l’Eglise s’affirme seule détentrice de la vérité ; si elle affirme de plus que seule une référence à « Dieu » ( lequel ? ) permet d’assurer un fondement moral à la vie. Par là, elle sape toute possibilité de principe d’une recherche commune en vue d’une société plus humaine puisque, a priori, si les autres pensent différemment, c’est qu’ils sont dans l’erreur… Cependant religions, associations philosophiques dialoguent, mais alors quel type de dialogue ?

Que propose donc la théologie ?

Jerusalem.jpgLors du symposium du CCEE (Conseil des conférence épiscopales d'Europe ) , le cardinal Vlk, dans son intervention de conclusion déclarait que le pluralisme « est un fait social inévitable par rapport auquel personne ne peut ni ne veut revenir en arrière. Nous trouvons le pluralisme non seulement dans la société, mais aussi dans nos Églises, et même au sein des personnes. Il ouvre la voie à une pluralité et une pluriformité riches. On ne doit certes pas le glorifier, mais il porte en lui une chance, celle de comprendre l’unité comme plénitude de diversités. »

Cependant, il semble que les théologiens, les évêques ne soient pas « libres » .. ! Parole difficile dans une Eglise crispée et une laïcité qui se méfie de toute parole catholique… ! Certains théologiens comme André Léonard ne semblent appelés qu’à diffuser et argumenter les positions du Magistère.

ignace-Berten.jpg

 

 

 

« La vérité de l’humain n’est pas donnée, mais est en permanence à rechercher concrètement ; de plus, personne ne possède la vérité et dans la complexité des situations et des décisions à prendre, il n’y a pas une seule conception de la dignité humaine qui puisse s’imposer. » Ignace Berten ( Dominicain, théologien et philosophe, membre d'Espaces, enseignant à Domuni)

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Religion naturelle et religion révélée : Paul Tillich ( 2 )

Publié le par Perceval

N’est-il pas trop simple de distinguer une « théologie naturelle », qui se suffirait à elle-même , et une « théologie de la révélation » qui ne reconnaitrait, au mieux, en la « théologie naturelle » qu’une infrastructure de départ?


Mainsjointesspiritualite.jpgSuffit-il de dire, que la révélation a sa source ailleurs qu’en nous et de souligner sa radicale altérité ?  Ne faut-il pas, aussi, expliquer comment elle nous rencontre et montrer ce qui nous permet de l’accueillir et l’entendre ?  Si la Parole divine nous était totalement étrangère, si elle ne répondait pas à une attente, elle ne nous toucherait ni ne nous concernerait si peu que ce soit. Elle ne nous atteint que s’il y a en nous une interrogation ou un désir qui en rende l’écoute possible. Personne ne la recevrait sans une correspondance entre ce qu’elle dit et ce que nous sommes.

La Bible utilise largement le langage religieux du monde environnant. Elle le transforme certes, mais pas complètement. Si la Parole de Dieu sauve et révèle, c’est qu’elle se dit au travers de notre culture, sinon elle ne sauverait pas … Elle détruirait. Certes, elle convertit, elle ébranle et retourne…

Il ne faut pas que l’affirmation d’un « crédo » coupe la religion de la culture, la prive de tout enracinement humain et enlève à la révélation son caractère universel pour en faire un impérialisme ou un « absolutisme » particulariste. Bien sûr, une démarche purement intuitive, raisonnée ( « naturelle » ), élimine toute référence à une véritable transcendance et pourrait affaiblir la divinité de Dieu …

 

Pour éviter les écueils, TILLICH propose une méthode : la méthode de corrélation :

-         La théologie puise sa substance, sa matière (ce qu’elle dit) dans la révélation tandis que la culture détermine sa forme (la manière de le dire). Il y a corrélation quand on exprime le contenu de la révélation dans le langage et dans les catégories de pensée qu’analyse la philosophie de la religion.

-         La théologie formule les réponses qu’apporte la révélation aux grandes questions qui s’expriment et émergent dans la culture. christ-pantocrator-palermo.jpegIl y a corrélation quand on montre que les problèmes de l’homme trouvent leur solution dans la parole que Dieu lui adresse.

N’imaginons pas une révélation à l’état pur, une parole éternelle ou une essence du christianisme qu’on pourrait isoler avant de les traduire dans des langages particuliers et dans des situations diverses. L’évangile (au sens de parole divine exprimée et annoncée) est toujours culturel et contextuel ; « la révélation et la réception de la révélation forment un tout indissociable » ; le divin se manifeste toujours dans une chair…

L’interrogation a quelque chose d’étonnant et de paradoxal. Questionner suppose une précompréhension de ce qu’on quémande. Si on n’en avait aucune idée, aucun pressentiment, aucune expérience, on ne pourrait même pas songer à solliciter… Une révélation obscure amorce la recherche de la révélation ; une présence absente de Dieu conduit à s’interroger sur Dieu et à le désirer. Dieu est la source de notre quête et pas seulement sa visée ; il est la présupposition de la question de Dieu.

À l’inverse, la réponse, celle qu’apporte la révélation transcendante, n’épuise pas ni ne supprime la demande en comblant le vide d’où elle jaillit, mais elle la déplace, la dérange et la relance.

 

Source : Philosophie de la religion et méthode de corrélation chez Paul Tillich, d’André Gounelle

http://www.erudit.org/revue/ltp/2009/v65/n2/038403ar.html#no38

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Retraite ...

Publié le par Perceval

« La paresse est le refus de faire non seulement ce qui vous ennuie, mais encore cette multitude d'actes - tissu de la vie, qui sans être à proprement ennuyeux, sont tous inutiles; alors la paresse doit être tenue pour une des manifestations les plus sûres de l'intelligence. »  (Henry de Montherlant)

 

american beauty ennui

***

 

J’atteins l’âge heureux du « retrait ».

Conte-de-Noel-Desplechin.jpgSoixante années qui devaient feindre d’accomplir l’objectif de "réussir sa vie"… Et bien, elles n’étaient qu’une préparation à la vie : une vie à présent lucide, et j’espère remplie …


J’aspire enfin à la paresse, jusqu’à en croiser l’ennui… Friser le « néant » pour être aspirer par la plénitude de l’instant du sans-souci.la-voie-du-Tao.jpg


Je voudrai connaître ( je l’ai déjà pressenti …) le plaisir de ne pas désirer « faire », mais désirer vivre : exister sans rien faire … ! Approcher dangereusement le moment ou l’ennui exprimerait le désir de désirer (Schopenhauer ). L’ennui ne doit pas survenir de soi-même .( quand plus rien, et même vivre, ne nous fait envie …) ...


La vie est passionnante, parce qu’elle est tragique. philosophe.jpgEt l’ennui nous le fait ressentir : aucune voix pour nous divertir, nous interpeler, nous commander.

 

Cette perspective pourrait sembler insupportable.. attachée au néant ; comme si mes chaines d’hier ( soucis ..) étaient remplacées par celles du néant … Fausse perspective, si nous découvrons alors, non pas seulement la passion joyeuse de la paresse, mais la destinée spirituelle de ce qui me fait Humain…

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Benoit XVI: Prier est un art qui s’apprend.

Publié le par Perceval

« j’ai mis un accent particulier sur la forme spécifique de la lectio divina. antonellodamessinaEcouter, méditer, observer le silence devant le Seigneur qui parle est un art, qui s’apprend en le pratiquant avec constance. »


« La prière est assurément un don, qui demande toutefois d’être accueilli; c’est l’œuvre de Dieu, mais elle exige engagement et continuité de notre part; surtout, la continuité et la constance sont importantes »

 couv art de la prière

" ... pour la prière chrétienne aussi il est vrai que c’est en cheminant que s’ouvrent des chemins. »

 

« Dans le récit évangélique, les contextes de la prière de Jésus se situent toujours au croisement entre l’enracinement dans la tradition de son peuple et la nouveauté d’une relation personnelle unique avec Dieu ».

 

Prier est un art qui s’apprend. ( Catéchèse Benoit XVI 30 nov 2011 )

 

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L'Ascension, avec Zundel

Publié le par Perceval

MAURICE-ZUNDEL.jpg« Notre corps, nous l'avons vu, est revêtu d'une double fonction: d'une part il est le cordon ombilical qui nous rattache à l'univers physique et d'autre part notre corps est le sacrement d'une présence, c'est-à-dire que le corps est à  la fois une limite et une servitude, mais aussi un espace et une liberté. »

 

"Parce que notre corps a cette double fonction, la mort peut être envisagée sous un double aspect.   La mort est toujours la rupture avec les liens cosmiques: c'est la rupture  du cordon ombilical et cette rupture peut être un déchirement si on n'a pas pu  faire de la mort un acte libre.  Et la mort est une libération en tranchant nos  liens avec l'univers physique, mais elle n'anéantit aucunement cette puissance  de présence qui constitue toute la gloire de nos corps et qui fait que, derrière  un visage humain, nous cherchons toujours une source, une origine.  Et, sous  cet aspect, le corps ne meurt pas.  Le corps est une longueur d'onde, c'est le chiffre d'une longueur d'onde."

 

" Nous le voyons dans les apparitions du Christ: le Christ a le pouvoir de se  rendre présent mais Il n'est plus lié à cet univers.  Il y parait mais Il n'est  plus en lui.  Tout ceci pour situer l'événement de l'Ascension.

L'Ascension ne veut pas dire que Jésus est monté là-haut.  Nous savons que le  "Ciel" n'est pas localisable.  Jésus nous a dit que le Ciel est en nous.  Si les apôtres l'ont vu monter, c'est sous une vue conforme à leur psychologie,  à leurs connaissances. "

 

"Il est bon que  je m'en aille, sinon l'Esprit Saint ne viendra pas à vous."  Aucune parole ne peut traduire l'échec de Jésus mieux que celle-là.  Il a si bien échoué qu'il faut l'Esprit Saint pour que ses disciples découvrent enfin qui Il est.  Ils ont limité Dieu.  Ils en ont fait un dieu local, un dieu national, le dieu d'une nation comme si Dieu pouvait se monopoliser et ils ont attendu de Jésus  qu'Il serve à l'exaltation de cette nation, à l'exploitation de ses ambitions.  Ils n'ont pas compris ce que Jésus a dit à la Samaritaine.  Ils n'ont pas compris  que Dieu est au-dedans de nous.  Il n'ont pas compris que le véritable  sanctuaire de Dieu, c'est l'homme.  Ils n'ont pas compris que le sanctuaire de Dieu, c'est l'homme. Ils n'ont pas compris que le Ciel authentique,  c'est notre âme. "

 

"Il est donc nécessaire que Jésus s'en aille pour que les disciples ne L'aient  plus devant les yeux, mais qu'ils Le portent au-dedans d'eux-mêmes.  Car c'est  au-dedans d'eux-mêmes qu'ils vont découvrir en Lui une présence universelle

Car Jésus n'est pas le roi des juifs.  Il n'est pas juif du tout, d'ailleurs  puisqu'Il est né de la Vierge:  Il est né de la Vierge, Il est né de l'Esprit  Il n'appartient à aucune race, à aucune nation.  Il n'est pas un homme.  Il  est l'Homme  l'Homme, le Fils de l'Homme, l'Homme, le second Adam, l'Homme,  l'origine et la source d'une humanité nouvelle et cette humanité qui naît  de l'esprit, cette humanité-personne, cette humanité n'a pas de frontière.   Il n'y a pas de peuple élu, il n'y a pas de chrétienté élue.  Tous les hommes  sont appelés, tous les hommes ont été rachetés, ont été estimés au prix  du sang du Seigneur. "Zundel-2.jpg

 

"L'Ascension, cela veut dire finalement:  le Ciel, c'est l'homme lui-même,  le Ciel est au-dedans de nous, le Ciel, c'est aujourd'hui dans la mesure où  nous nous ouvrons à cet appel, dans la mesure où nous accédons à notre grandeur et à  notre dignité, dans la mesure où nous devenons nous-même une présence réelle.   C'est par là que nous vaincrons la mort:  il n'y a pas de mort finalement  pour ceux qui vivent dans la vraie vie.  Le corps peut être glorifié, peut  être transfiguré, il est appelé à être ressuscité, c'est-à-dire à vivre  éternellement."

 

Extraits d'une conférence de Maurice Zundel au Sacré-coeur - Héliopolis - (LE CAIRE)  (Cassette du Père Noury)  le         Jeudi 23 Mai 1963   lors de la Fête de l'Ascension.  " MORT ET ASCENSION "

 

rencontrer-dieu-graal-mm-davy.jpeg   " Le Christ illustre l'archetype du Soi " Jung

" Chez Origène (185-254), le Christ se distingue de l'imago Dei imprimee dans l'ame, qui est " une image de l'image ", le Christ étant " la vraie imago Dei ". (Jung )

"...les symboles spontanes du Soi (de la totalite) ne peuvent pas etre distingues en pratique d'une image de Dieu ". (Jung) "

Le terme "incarnation" renvoie au "Dieu se faisant homme" de la Bible, mais on peut l'étendre à "la naissance de Dieu dans l'ame" ( Jung )
« La quête du Graal n’est autre au fond que la Quête de "Soi", Quête unique signifiés sous tous les mythes et les symboles.
C’est "Soi" qu’on cherche à travers tout.
Et pour cette Quête, on court partout alors que le Graal est ici, tout près ; il n’y a qu’à ouvrir les yeux. Et c’est la découverte du Graal dans sa vérité ultime ».
M . M. Davy
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L’Ascension : Jésus est-il monté au ciel ?

Publié le par Perceval

Aujourd’hui, les catholiques fêtent l’Ascension. Cela tombe bien, car cette tradition concerne ce que je tente de comprendre au travers du Mythe…Ascension-jesus.jpg

Comment comprendre et s’approprier spirituellement un fait « merveilleux » comme celui-ci ?

 

L’ascension : désigne le fait de s’élever dans les airs… Jusqu’où ? A quelle vitesse ? Qu’est-il devenu ? Et ses vêtements.. ? A t-il manqué d’oxygène ? etc .. etc …

Quelle histoire… ! Pourtant, Matthieu et Jean ,n’en font aucune allusion… ! Seulement un petit passage tout à la fin des évangiles de Marc et de Luc, et un petit chapitre dans les Actes des Apôtres.

Dans Luc, « Le Seigneur après leur avoir parlé fut enlevé au ciel et il s'assit à la droite de Dieu. » .. Il s’assit à la droite de Dieu … Hum … ! Vraiment, que l’on m’explique ici, l’intérêt d’une lecture littérale, historique … ? Et si « Si Jésus est au Ciel, comment peut-il être en même temps, et de manière corporelle, présent dans le pain et dans le vin ? » ( ce sur quoi s’interrogeaient Zwingli et Calvin ) .. !

Dans les Actes :« les Apôtres réunis lui demandaient : "Seigneur est-ce maintenant que tu vas rétablir le royaume de Israël ? » … Haï .. ! Décidément ! … Ce n’est pas facile de se faire comprendre.. ! ( doit se demander Jésus ...)

 

" Ce n'est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père à fixés dans sa Toute Puissance. Mais vous recevrez une force lorsque le Saint Esprit viendra sur vous et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de le terre.

Après qu'il eût parlé ainsi, sous leurs regards, il fut enlevé (au ciel) et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils regardaient fixement vers le ciel tandis qu'il s'en allait, voici que deux hommes vêtus de blanc s'approchèrent d'eux. Galiléens leurs dirent-ils, pourquoi restez-vous à regarder le ciel ? "Icare.jpg


L'Ascension a lieu le quarantième jour après Pâques.

 

L'Ascension est un thème que l'on trouve dans la mythologie gréco-romaine : monter aux cieux, c'est symboliquement rejoindre le domaine divin.indra-gilt-bronze-nepal.jpg
Dans l'Ancien Testament, l'Ascension concerne le patriarche Hénoch et le prophète Élie.

L'ascension au ciel d'Indra : Selon les textes traditionnels, le Bouddha, alors qu'il était âgé de 39 ans (vers - 519), passe les trois mois de la saison des pluies dans le ciel d'Indra, où il prêche à sa mère défunte la doctrine bouddhique. Il revient sur terre le jour le la pleine lune du mois d'Âçvina (septembre-octobre). Pour le bouddhisme tibétain, les tantras sont la transcription de cette prédication du Bouddha durant son séjour au ciel d'Indra.

« Le ciel est le médiateur par excellence de la transcendance à cause de son caractère illimité. » Ralph Stehly, Professeur d'histoire des religions, Université Marc Bloch, Strasbourg. « Le ciel est souvent identifié à un dieu ou à la résidence des dieux ou de Dieu. » . ( …) De leur vivant, certains hommes exceptionnels ont pu pénétrer dans le ciel. D’où le mythe des fondateurs de religion (Religionsstifter) : le Bouddha dans le ciel d’Indra à 39 ans en 519 avant JC, Voyage-Mohammed.jpgMohammed à 51 ans en 621 après JC. Le cas de Jésus est exceptionnel, car son ascension s’est passée après sa mort (à 33 ans en l’an 29 de notre ère... et cela est historique … ! ) et sa résurrection.


La tradition des premiers siècles relatait que Jésus, en s'élevant de la terre, y avait laissé la trace de ses pieds imprimée sur la pierre; saint Jérôme témoigne qu'elle se voyait encore de son temps. On distingue encore sur le rocher l'empreinte du pied gauche d'un homme, dit Châteaubriand, le vestige du pied droit s'y voyait aussi autrefois : la plupart des pèlerins disent que les Turcs ont enlevé ce second vestige pour le placer dans la mosquée du Temple. 

Sainte Hélène avait fait bâtir en ce lieu une église; et saint Jérôme affirme encore que jamais on ne put fermer la partie de la voûte de ce temple à l'endroit où avait passé Jésus-Christ. Maintenant cette église est détruite. 

 

Ceci dit ; il serait très grave ( dans la perspective chrétienne…) de vouloir retrancher de la Bible, tous les passages qui contrarieraient notre vision rationnelle, scientifique .. ! Ce serait , aujourd’hui, l'échec de notre raison – eu égard aux capacités de notre esprit…

Il serait urgent de nous ouvrir enfin, à la réalité spirituelle et même mythologique… !

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Remettre les péchés : chemin (juif et chrétien) vers la guérison.

Publié le par Perceval

Premier point :

Jésus a été condamné pour blasphème. En particulier, il s’est arrogé une prérogative divine (Isaïe 1,8) : remettre les péchés :resurrection2007-icone.jpg

Luc 5, [20] ( Bible de Jérusalem ) « Voyant leur foi, il dit : «Homme, tes péchés te sont remis.» [21] Les scribes et les Pharisiens se mirent à penser : «Qui est-il celui-là, qui profère des blasphèmes ? Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul

Dans la liturgie du Temple, en effet, il était prévu des «sacrifices pour le péché» qui, à certaines conditions, permettaient d’obtenir le pardon de ses fautes (Lévitique 4,1-5,17).

Jn 5,18 : « À cause de cela donc les Juifs cherchaient d'autant plus à le faire mourir, parce que non seulement il violait le Sabbat, mais aussi parce qu'il disait que Dieu était son propre Père, se faisant égal à Dieu ».

 

Deuxième point :

Ce « pouvoir divin » : Jésus le délègue à des hommes ( ! ), après leur avoir soufflé l’Esprit Saint :

Jn 20, 22-23 : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »


Avant de réfléchir, sur ce qui m’apparaît, avec Jésus, une certaine révolution, dans la manière d’aborder cette notion de « péché ». Qu’en est-il, du «  péché » dans la religion du Christ, le judaïsme ?

-       Comment cela se fait-il que la compréhension de cette notion, soit à ce point différente, alors que nous avons la même origine de pensée ? mais peut-être est-ce une ' fausse idée ' ...

-        

Qu’en disent aujourd’hui les juifs ? ou : La notion de péché dans le judaïsme :

Kippour.jpg

 

La Torah (l'Ancien Testament) ne connaît que deux mots pour désigner quelque chose qui ressemble au péché, qui n'ont rien à voir avec les concepts développés par le christianisme.

  • La faute est désignée par 'het (plur. 'hattaïm). Ce mot apparaît pour la première fois dans le Livre de la Genèse IV:7. Il est linguistiquement dérivé du concept de manquer la cible. Rien ne laisse supposer dans la sémantique de celle-ci une quelconque séparation d'avec YHWH Elohim. ...

  • Théologiquement, le mal est désigné par . Le mot désigne une imperfection intrinsèque : "kisse rou'a", c'est une "chaise instable", branlante, ne convenant ni à sa condition, ni à sa fonction de chaise. Faire ce qui estne s'applique que dans un seul cas : blasphémer et/ou sacrifier aux idoles (Ishtar, Baal, Belzébuth,...) et à l'idolâtrie; en se détournant du monothéisme.

Ce mal est toujours collectif et concerne soit le chef du peuple (ex. Salomon qui avait suivi certains cultes de ses nombreuses concubines, soit tout le peuple, Israël, dans son ensemble (ex. « Adoration du Veau d'or »).

 

Exemples :

Livre des Rois (1, 21). Le roi David est sur son lit de mort et sa femme, Bath Chéva', vient lui déclarer : " Si Salomon ne devient pas roi après toi, alors Salomon et moi serons "'hataïm" ". Salomon et Bath Chéva' seraient-ils des pécheurs ? Cela signifie que Salomon et Bath Chéva' n'atteindront pas leur potentiel, ne réaliseront pas leurs aspirations, ne répondront pas aux attentes placées en eux.Anxiete-Une-hypersensibilite.jpg

Le mot hébreu pour l'une des nombreuses offrandes sacrificielles est 'hatoth, de la même racine que le mot 'hett . Cette offrande - généralement appelée en français une " offrande expiatoire " - ne peut être présentée que pour un acte que l'on a fait sans intention. En fait, si l'on a délibérément transgressé une violation, il est interdit de présenter un 'hatoth. C'est donc vraiment une " offrande pour une erreur ", et non une " offrande expiatoire ".


" Mettre à côté de la cible ", " ne pas atteindre son potentiel ", " erreur " et " involontaire " sont tous des indications que le mot 'hett ne signifie pas " péché ".

Il est plus exact de traduire le mot hébreu 'hett par " erreur " ou " méprise ".

Les gens ne " pèchent pas. " Ils commettent des erreurs. Après tout, nous sommes des êtres humains. Et le judaïsme nous demande de tirer la leçon de nos erreurs. Nous présentons nos excuses, nous nettoyons le désordre occasionné, et nous continuons de vivre.

A noter qu'il existe d'autres mots en hébreu qui sont aussi traduits - à tort - par " péché, " mais qui impliquent une faute plus grave qu'une erreur. Pour citer deux exemples : 'avone ‘ désigne une transgression volontaire, consciente, de la loi de Dieu où l'on désire prendre le dessus ; pécha' s'applique à une transgression volontaire par laquelle on cherche à contrecarrer spécialement la volonté de Dieu.

Cependant, le mot 'hett est celui que l'on traduit le plus souvent par " péché ". Le " péché " commis par Adam et Eve était un 'hett, une erreur.

C'est ainsi qu'un grand nombre de concepts que nous avons à l'esprit ne sont pas du tout juifs. Jeter un regard nouveau peut nous ouvrir l'esprit et clarifier nos idées, en même temps que cela donnera plus de sens à nos existences.


 

Pour les chrétiens, qu’y a t-il de nouveau ? ou du moins de différent ?

Au delà de «  la cible ratée », il y a l’idée d’une alliance rompue : alliance entre Dieu et l’humain.Resurrection-icone-detail.jpg

Et précisément, Jésus propose une nouvelle alliance entre l’humain et le divin. Cette alliance est la conséquence de l’Amour inconditionnel du Divin pour l’humain. D’ailleurs, même si les apôtres ne sont pas « géniaux », le « Souffle » que reçoivent les disciples - s’il ne les rend pas parfaits - il les constitue membres de la Nouvelle Alliance. Ils deviennent si intimes du Christ que leurs paroles résonnent comme les siennes. Ils ne le remplacent pas - ils n’ont pas l’orgueil de le croire - dans l’imperfection ils poursuivent sa mission. Ils reçoivent une autorité qui vient de Dieu.

Ainsi, la rémission des péchés, passe par Jésus, qui a accompli une fois pour toutes, le salut de tous. Le mouvement de conversion de l’homme n’est pas supprimé pour autant, mais il prend un sens nouveau dans la confiance que le Christ a déjà acquis pour l’humanité la victoire sur le péché.

 

Pardonner :

Dans le judaïsme, Il y a un pardon qui ne peut être accordé que par Dieu : celui qui efface la faute commise contre lui et contre sa Tora. En effet, ce pardon met en œuvre la puissance créatrice de Dieu…

 

L’être humain, quant à lui, peut remettre les dettes. confession10.jpgPardonner, au sens commun du terme, c’est toujours, de quelque manière, renoncer à un dû. Il faut souligner à ce sujet que le « Notre Père » fait usage de ce vocabulaire : « Remets nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs. » (Mt 6,12). Cette formule n’est pas passée dans la traduction française officielle, alors que les catholiques l’ont récitée pendant des siècles en latin (dimitte nobis debita nostra sicut et nos dimittimus debitoribus nostris) sans que cela pose problème (il est vrai que beaucoup ne comprenaient pas le latin…). On retrouve la même image dans la grande parabole sur le pardon, à propos du débiteur impitoyable (Mt 18,23-35).

 

L’exigence du pardon mutuel est fortement affirmée dans le judaïsme, où elle s’exprime de façon particulière à l’occasion de la fête de Kippour. La tradition affirme en effet que Dieu ne peut pas pardonner à celui qui ne pardonne pas à son prochain. Pardonner à ses semblables est le préalable indispensable à la réception du pardon divin.

Il arrive – méconnaissance classique du catho. qui ne connaît en général rien des autres religions  - de prétendre que les juifs, à la différence des chrétiens, seraient incapables de pardonner !!!

Source :: http://www.jerusalem-religions.net/...

 

 

- Le judaïsme:

La repentance tient une très grande place dans la vie religieuse des Juifs. Elle est enseignée et pratiquée dans une liturgie quotidienne, sobre et significative, dont nous allons admirer la pédagogie. La repentance, en effet, est si importante qu’on doit la faire tous les jours. Vous avez peut-être déjà entendu le conseil austère et humoristique, que Rabbi Eliezer-le-Grand, maître de Rabbi Aqiba donnait à chacun de ses disciples dans la deuxième moitié du premier siècle de notre ère: « Fais repentance un jour avant ta mort » et aux disciples qui s’étonnaient: « Mais l’homme sait-il quel jour il mourra ? », il répondait simplement: «Qu’il fasse repentance aujourd’hui de peur qu’il ne meure demain ! De la sorte, il fera repentance chaque jour »(Mishnah Abot 2,10. T.B. Shabbat 153 a)

Pardon-tawbah.jpg

- Le christianisme:

Propos d’Olivier Boulnois : « La morale ne fait pas partie du CREDO. Le christianisme n’est pas en son essence une morale, pas même une source transcendante de la morale. Il est une foi, non une loi.

En son centre, il proclame un salut et prétend y adhérer ; il n’exige pas la justice mais promet le pardon, il ne condamne pas une faute, mais confesse le péché. Tout le discours de la morale chrétienne ne peut être qu’un discours du croyant sur le bien, sur sa dette envers Dieu, envers autrui, envers lui-même […] La morale est secondaire mais elle n’est pas accidentelle, et le christianisme s’en occupe dans sa secondarité même. Le christianisme encadre la morale mais il n’en dépend pas ; il l’intègre mais il la transforme » (« Christianisme ou morale », dans : Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, sous la direction de Monique Canto-Sperber, Paris, Puf, 2001, p. 258).

 

Il n’y a dans les Evangiles, aucune idée de culpabilité ! Pécher, signifie ‘rater sa cible’, et quand conscient d’avoir péché, nous découvrons le résultat ‘ raté ‘, nous ne pouvons en être que malheureux. Jésus vivant, nous rappelle ( comme il l’a fait en de multiples occasions) : que si notre âme nous condamne, le divin, lui nous pardonne. Jésus, nous « relève ». La culpabilité est un « mal », elle nous ronge, Jésus nous en libère. La culpabilité, est souvent l’arme perverse de ceux qui souhaitent imposer leur pouvoir temporel …

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Mythe et religion s’enrichissent. 2.

Publié le par Perceval

L’expérience religieuse ne peut plus aujourd’hui se penser en termes de « vrai » ou de « faux ». Même si c’est en insistant sur l’aspect historique que la religion chrétienne s’est imposée, il est urgent, à mon avis, de rappeler que le seul langage véritablement religieux ( et universel ) est celui des symboles…

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Et ceci, n’a rien de négatif ou de dévalorisant ( bien sûr, et au contraire … ! ). Par exemple : un motif comme la « vierge qui enfante » ( très répandu …) ne peut pas être relié à un événement historique particulier… C’est un événement « spirituel » ! qui peut et doit enrichir magnifiquement ma Foi ! ( S’il n’était considéré que seulement historique, je retirerai ma confiance, en une telle proposition ! )

Semiramis Tammuz
 

 

Le mythe, nous pousse dans les retranchements de notre pensée. N’est plus acceptable l’idée que le « transcendant » est un être surnaturel avec lequel l’humain entretient une relation fondée sur l’obéissance à des devoirs, le mérite pour accéder au paradis..etc. …Aujourd’hui, enrichis de nos savoirs ( cf Kant : critique de la raison pure …) , nous pouvons reconnaître dans nos traditions le message essentiel d’une transcendance qui dépasse les catégories de pensée ( bien/mal, beau/laid ) .. C’est un point au-delà des dualités de ce monde.. etc

 

Le héros en chacun de nous est en quête, avec ses seules armes de sa tradition ( le choix unique est néce ssaire .. ! ) ,de ce « transcendant ». Je le nomme Dieu, pour ma part.

pelerin-chemin.jpgLe mythe offre des symboles ( sans dogmatique ), et la religion offre un cadre, un rituel, une dialectique malgré tout nécessaire, mais non « absolue ». Il est absolument nécessaire, à mon avis, d’approfondir ( c’est infini .. !) sa tradition de foi. Egalement, Il est passionnant, et combien éclairant ( pour sa propre religion ) de se reconnaître comme une parmi d’autres. L’expression de ma tradition, aujourd’hui, n’est pas parfaite, mais pour moi elle est « unique ».

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La Foi : Paul Tillich

Publié le par Perceval

"Le courage qui regarde le désespoir en face, est déjà une foi, et le fait d'accueillir l'absurdité est un acte raisonnable. (...) Il n'y a pas de preuves valables de l'existence de Dieu, mais il y a des actes de courage ou de foi, dans lesquels, par exemple lorsque nous regardons en face le désespoir ou que nous acceptons l'absurdité, nous affirmons la puissance de l'être et nous témoignons de la présence de Dieu en tout ce qui est."

 

Sur la question de "la religion à la lumière de la science et de la philosophie", j'ai choisi, écrit Paul Tillich, " comme sujet un point vers lequel converge tout un ensemble de problèmes théologiques, sociologiques et philosophiques : le concept de "courage". Peu de notions peuvent rendre autant de services pour analyser la situation humaine. Le courage, sans doute, appartient à l'éthique, mais il s'enracine dans la totalité des dimensions de l'existence et, en dernière analyse, dans la structure de l'être lui-même. Il faut donc l'examiner d'un point de vue ontologique afin de le comprendre du point de vue ethique. ( ...)

 

( ...) Le courage de Socrate mourant qui fut un courage rationnel et démocratique, et non plus un courage héroïque et aristocratique, le courage comme caractéristique essentielle de la noblesse médiévale, et, bien entendu la conception stoïcienne du courage : le courage d'être, c'est le courage d'affirmer notre propre nature rationnelle en dépit de tout ce qui en nous s'oppose à la réunion avec la nature rationnelle de l'être lui-même"

(...)

Nietzsche a décrit cette ambiguité de façon tout à fait typique dans le dernier fragment de La Volonté de Puissance. Le courage est cette puissance qu'à la vie de s'affirmer en dépit de son ambiguité, tandis que la négation de la vie en raison de sa négativité est une expression de lâcheté. Partant de là, Nietzsche développera une philosophie et une prophétie du courage contre cette médiocrité et cette décadence de la vie qu'il voyait s'annoncer dans la période à venir."

 

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Paul Johannes Tillich (20 août 1886, Starzeddel, Allemagne - 22 octobre 1965, Chicago) est un écrivain et théologien protestant. 

  D'origine allemande, il fut chassé de l'Université parce qu'il avait pris la défense d'étudiants juifs molestés par les nazis, et s'exila alors aux États- Unis.

  Paul Tillich est l'un des plus grands théologiens du XXe siècle. Il participa en 1928 au premier cours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands.

  Son œuvre maîtresse est sa théologie systématique. Elle comporte une importante "Introduction" méthodologique et cinq parties intitulées "Raison et révélation", "L'être et Dieu", "L'existence et le Christ", "La Vie et l'Esprit", "L'histoire et le Royaume" (trois volumes dans l'édition américaine, cinq, un par partie, prévus dans la traduction française).

Tillich exercera une forte influence sur de nombreux penseurs de la seconde moitié du XXe siècle, parmi lesquels Paul Ricoeur et René Girard.

  Albert Einstein (à gauche,debout derrière la fille) and Paul Tillich (à droite, avec de lunettes) lors d'une conference à Davos, Switzerland on March 18, 1928.   Tillich-avec-Einstein-a-davos.jpg

 

 

La foi n’est pas l’affirmation théorique de quelque chose d’incertain, elle est l’acceptation existentielle de quelque chose qui transcende l’expérience ordinaire. La foi n’est pas une opinion mais un état. Elle est l’état d’être saisi par la puissance de l’être qui transcende tout ce qui est et à laquelle participe tout ce qui est. Celui qui est saisi par cette puissance est capable de s’affirmer parce qu’il sait qu’il est affirmé par la puissance de l’être-même. [...]

La foi qui rend possible le courage du désespoir est l’acceptation de la puissance de l’être, même dans l’étreinte du non-être. Même dans le désespoir concernant le sens, l’être s’affirme lui-même à travers nous. L’acte d’accepter l’absence de sens est en lui-même un acte plein de sens : il est un acte de foi. Nous avons vu que celui qui possède le courage d’affirmer son être en dépit du destin et de la culpabilité ne les a pas supprimés : il demeure sous leur menace et il subit leurs coups. Mais il accepte d’être accepté par la puissance de l’être-même à laquelle il participe et qui lui donne le courage d’assumer les angoisses du destin et de la culpabilité. Il en est de même de l’angoisse du doute et de l’absurde. La foi qui crée le courage de les intégrer n’a pas de contenu spécifique : c’est la foi, tout simplement, sans direction précise, absolue. Elle ne se définit pas, puisque tout ce qui se définit se dissout dans le doute et l’absurde. Néanmoins, même absolue, la foi est autre chose qu’un surgissement d’émotions subjectives ou une disposition sans fondement objectif.

 

Paul Tillich,

Le courage d’être

 

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André Gounelle:


Théologien protestant, André Gounelle a enseigné à la faculté de théologie protestante de Montpellier, et codirige avec le père Richard, de Québec, la traduction française des Œuvres de Tillich, dont le II e tome vient de sortir : Paul Tillich, théologie systématique, L’Être et Dieu, éditions du Cerf.

 

 

Qui était Paul Tillich from Meromedia on Vimeo.

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Le " détour " par le tombeau vide

Publié le par Perceval

 

"Le récit du tombeau vide n'est pas un récit de résurrection, car le texte est bâti autour d'un vide. Tobeau et au fond les croixLe tombeau est vide mais il y a aussi une lacune dans le temps : entre le vendredi soir et le dimanche matin, le récit est suspendu. Signe d'un vide, d'un manque... qui contient un appel.

Jésus était mort, et il se manifeste, il est reconnu comme vivant. Il est absent et pourtant sa présence est sensible, elle est reconnue. Absence qui n'empêche pas cette présence mystérieuse ; présence qui ne supprime pas l'absence avec laquelle il faut apprendre à vivre." Claude Perron

 

 

 

"Eh bien, nos églises aujourd’hui ne sont rien d’autre que ce tombeau vide, et la pierre où repose le Corps est là dans notre église, en plein centre, c’est l’autel, avec ses linges, ordonnés..." Frère David, En-Calcat.

 

Pierre et Jean Resurrection

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