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foi

L'attente de Qui ?

Publié le par Perceval

 « L'Avent » : nous attendons le Seigneur... Dans quelques jours, nous n'attendrons plus : il sera là … ! Il y de la logique, du bon sens … et quelque chose qui me gène pour avancer... ? J'attendrais Dieu ? Non.. ! Il est là, présent …

Il s'agit en fait d'une erreur de perspective...

Un message posté sur le blog d'Orfée45 , trouve les mots...

Bien sûr ! L'attente de Dieu : c'est Dieu qui attend !

" L’attente de notre venue à nous,

vers Lui.

Mouvement qu’il attend, en retour,

qu’il attend tellement,

aussi patient dans l’attente qu’il est lent à la colère.

 

Et si le Temps n’était que

 l’Attente de Dieu ?

 L'une de ses expressions... "


Icone-filsprodigue.jpg


  *****

L'avent, c'est peut-être aussi, une pédagogie divine : Dieu qui se fait attendre, pour en éprouver le « manque »...

Il y a aussi l'attente – façon Simone Weil - «  elle y voyait la vigilance du serviteur tendu vers le retour du maître. Ce titre exprime aussi le caractère inachevé qui, à cause même des nouvelles découvertes spirituelles qu'elle fit alors, tourmentait Simone. » ( cf Préface de JM Perrin )

 

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De l'épée au savoir, avec Ignace de Loyola ( 1491-1556) -2-

Publié le par Perceval

La quête d'Ignace de Loyola commence par une expérience de conversion, au double sens du terme. Ignace-de-loyola-0.jpgD'une part une découverte nouvelle de Dieu et d'autre part un changement dans sa manière d'appréhender l'existence. Bref, un changement de direction au cours de sa marche. 
Dans sa poitrine bat un nouveau cœur: non plus celui d'un soldat, mais celui d'un moine-chevalier. Avant de quitter sa chambre de malade, il fait le vœu d'être l'esclave, le champion, le chevalier errant de Marie. Elle est la Dame de son cœur: en bon chevalier, il se rend au sanctuaire de la Vierge à Montserrat, où il dépose ses armes devant sa statue et veille toute la nuit.


Sa référence reste la chevalerie, et celui qu'il sert est - le Christ ...Ignace-de-loyola-Montserra.jpg Il décide de ne pas manger d'autre nourriture, de ne pas porter d'autres vêtements que ceux de son Roi, et de supporter les mêmes épreuves et les mêmes veilles. Abandonnant son panache et son armure, son épée et son bouclier, il revêt une cape de mendiant. Il se retire dans la montagne à Manresa, où il vit quelque temps dans une grotte obscure. Là il se livre à toutes les pénitences et à toutes les mortifications pratiquées par les premiers anachorètes dont il veut imiter la sainteté. Un jour on le trouve gisant à l'entrée de la grotte, à moitié mort.

Si l'habit du pèlerin a remplacé celui de l'hidalgo, les conflits sous-jacents sont loin d'être réglés. .. Les Exercices spirituels, mis au point à ce moment-là, en portent la marque : le narcissisme du soldat entièrement donné au service de son roi fait place au narcissisme du saint, enrôlé sous l'étendard du roi céleste. A l'époque, le monde était au pèlerinage et plus particulièrement vers Jérusalem. Pour inaugurer cette vie nouvelle, Ignace se fait pèlerin.

Grotte-d-Ignace-de-Loyola--Manresa.jpg

Grotte d'Ignace de Loyola, à Manresa

Après le pèlerinage en Terre Sainte, émaillé de quelques éclats passionnés dus à son caractère... Ignace désapprend enfin ses rêves. Avec la certitude que Dieu est présent et travaille ce monde, il va chercher ses traces vivantes au cœur des hommes de son temps

Il sera désormais habité par la question " Quid agendum " Que faire ? 

Il décide, pour mieux conduire les âmes et accomplir sa nouvelle mission, de reprendre et de poursuivre ses études. En effet, partager l'audace de son temps, c'est prendre l'outil de son époque ( non plus l'épée... ) mais le savoir. Il sait que le Seigneur Dieu lui donne rendez-vous là où s'instruisent les hommes qui préparent le monde de demain. Ignace passe du Moyen-Age à son temps, et sa manière de faire ce passage donne naissance à une spiritualité, une manière d'aller à Dieu et d'être du monde, et à une pédagogie.

Ignace de loyola 10

Pour Ignace de Loyola, rien ne se vit hors du monde. Le monde est le lieu où l'homme puise ses richesses, où l'homme est appelé à poursuivre l'œuvre de création. Ignace à une vision du monde qui le lui fait aimer. 

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Dieu serait-il inutile ?

Publié le par Perceval

Igor-Morski-11-copie-1.jpg

Dieu est incompétent pour résoudre nos problèmes quotidiens... Peut-on, d'ailleurs, lui reprocher les dérèglements de l'univers ?
Et l'inutilité d'une chose, peut induire une certaine indifférence …  ( D'une chose oui, mais de l'être … ? )

 

Dans nos sociétés sécularisées, il est incontestable que Dieu a perdu un certains nombre de fonctions :

  • La science légitimement peut rejeter l'hypothèse de la « cause première » …

  • L'homme (seul) peut progresser en « humanité » ; à tel point que croyant ou incroyant, nous avons à assumer notre condition humaine, comme si Dieu n'existait pas : Dietrich Bonhoeffer du fond de sa prison de la Gestapo disait qu'à l'époque moderne, il s'agit de vivre devant Dieu l'absence de Dieu dans le monde...

  • Sur le plan social, malheureusement une certaine théologie a légitimé un certain ordre social... Et depuis l'époque moderne, l'institution ecclésiale n'est plus une force de progrès social .. !

 

Igor-Morski-art_06.jpgL'avantage d'un tel constat, est de pouvoir facilement rejeter toute image d'un Dieu-explication de toutes les énigmes, un Dieu recours et manipulé … ! Il est trop facile de définir Dieu comme la réponse à toutes nos attentes.

 

Aujourd'hui, nous préférons parler de « gratuité », plutôt que d’utilité de Dieu... Gratuit vient de « grâce »... La grâce ne se quantifie pas, la grâce est de l'ordre de la « beauté », du « plus » que le nécessaire ...Plus que le nécessaire, parce que l'on peut découvrir alors l'au-delà de la contingence éphémère, l'au delà du non-être ...

Dieu ne répond pas aux besoins contingents … !

 

Illustrations de Igor Morski

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Attente... un avent de quoi ..?

Publié le par Perceval

Il semble que dès l'enfance nous apprenons à vivre dans l'attente d'un avenir : «  plus tard ... », «  quand tu auras une « situation » .. ! » …

Un jour, tu constates  que … Le temps devient ton pire ennemi, et le monde te semble épais, lourd... en tous les cas : étrange. Il y a la chair, et la beauté ; et tu ne sais pas s'ils vont bien ensemble … Un paradis perdu ? Ou une illusion ?

Le monde nous échappe, puisqu’il reste identique à lui-même...

L'habitude nous trompe de sa fausse éternité.

Alors, bien sûr, je pense au Jésus des Evangiles, à l'Amour qui n'est pas reçu ...

Je pense, cependant, qu'en ce temps de crise, et de questionnement; est malvenue - une "insolente confiance"...

 

Jérôme Delépine Quichotte-en-campagne--2009

 de Jérôme Delépine:  - Don Quichotte-en-campagne--2009

Et, il y a ce passage de Cioran, et au travers de lui une réaction de beaucoup parmi nous :

" La vérité ne rêve jamais ", a dit un philosophe oriental. C’est pourquoi elle ne nous intéresse pas. Que ferions-nous de sa minable réalité ? Elle n’existe que dans des cervelles de professeurs, dans des préjugés scolaires, dans la vulgarité de tous les enseignements.
Mais dans l’esprit auquel l’infini donne des ailes, le rêve est plus réel que toutes les vérités. Le monde n’est pas ; il se crée chaque fois que le frisson d’un commencement tisonne la braise de notre âme. le Moi est un promontoire sur le rien, où il rêve d’un spectacle de réalité. Le courage me lance entre un être et un non-être, et je vogue entre des mondes qui sont et ne sont pas. Tant que je suis lâche, tout existe ; mais en armure de chevalier de l’esprit, j’aplatis les sillons du naturel et j’écrase les graines de l’illusion. » Cioran, Bréviaire des vaincus.
romevillamedecis.jpg

      Ma réponse, à ce niveau d'état de conscience, je ne la vois que par le poète ... Car enfin, il n'est pas vrai que la Vérité ne rêve jamais: elle traque l'illusion ( que préfère Cioran ..! ) mais pas le rêve... Nous ne pouvons percevoir qu'un " réel voilé ": le scientifique lui-même en est conscient. La Vérité ne peut se figer dans des cerveaux de doctes théologiens, elle ne s'enferme pas dans les préjugés ( les plus religieux soient-ils ...!), elle n' a pas la vulgarité des catéchismes ...

Enfin, Perceval ( celui là même de la Quête du Graal ) est l'opposé même du "chevalier de l'esprit", même s'il combat ses propres illusions, et s'il fait souvent accueil à ce que nous pensons n'être qu'illusions ...!

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«  Dieu siège dans la tourmente en même temps que dans un paisible lendemain de déluge. » Jean Grosjean ( lecture de l'Apocalypse )

bernard-fichera_5.jpgC'est précisément là, au coeur de la crise, dans nos tourments, que le poète y voit aussi une retenue - ou une timidité des éléments - qui suggère un dévoilement possible imminent, mais qui surtout convie à l'attente, sinon à l'espérance...

«  lenteur du jour, mufle des bœufs. Rien encore, rien de décisif. Le vent hésite en haut des trembles, mais chaque ombre est prête à tourner. » J.G. ( Volubilis )

"La lumière se tient en suspens, blême d'incertitude sur le seuil de cette nuit montante dont clignent à l'est les constellations timides comme des apprentis prophètes. » J.G. ( Les Grillons.) 

«  Le ciel lui-même a l'air de s'égarer au fond des nues et nous au fond du pré. » ( Nouveaux automnes )

hopper morning sun
Edward Hopper: Une attente qui semble sans espérance

« Une idée d'orage hésite

au bord du ciel clair.

Le matin s'arrête en route

il a oublié sa faux.

 

Le chemin s'arrête, il doute. »

Jean Grosjean. ( Aube. )

bernard-fichera_2.jpg

 

Quand la beauté s'absente, ce n'est pas la laideur qui prend sa place, mais son absence: ce qui reste de la beauté lorsqu'elle s'est retirée, ou la trace de Dieu, après que la foudre se soit abattu sur notre âme...

- Les tableaux sont de Bernard Fichera -

Poète, traducteur de la Bible, Jean Grosjean est né le 21 décembre 1912 et a travaillé comme ouvrier avant de reprendre ses études secondaires, notamment latin et grec et d'entrer au séminaire. En effet dès 1920, il découvre la Bible qui restera tout au long de sa vie un pôle très important, Bible qu'il traduira et qui sera une source d'inspiration majeure pour son œuvre poétique. Il est ordonné prêtre en 1939, mobilisé. Il est fait prisonnier et rencontre André Malraux au camp de Sens. En 1950, il quitte la prêtrise et se marie. Il est mort le lundi 10 avril 2006. 

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Foi, espérance et Amour.

Publié le par Perceval

La foi, l'espérance et l'amour ; me semblent trop puissantes pour mes possibilités d'action ; et trop fragiles face aux passions de ce monde …

Pour ma part : je sais qu'elles sont là... mais je m'en débrouille si mal … !

 theological-virtues-Foi-asperance-et-Charite.jpg La Foi, la Charité et l'espérance de Fra Filippo Lippi, Ghirlandaio

 

Les trois vertus théologales sont la foi, l’espérance et la charité. Elles tirent leur origine de la fameuse trilogie paulinienne en 1 Co 13, 13 : « Maintenant donc, ces trois-là demeurent, la foi (pistis), l’espérance (elpis) et l’amour (agapè) mais l’amour est le plus grand. » Elles sont nommées théologales pour la raison qu’elles qualifient la relation de l’homme à Dieu.

maurice-denis-trois-vertus-foi-esperance-charite-apres-la-.jpg
Maurice Denis: les 3 vertus à l'issue de la guerre.

Les « vertus théologales » sont des dispositions que Dieu met en notre âme, elles sont trois et se réfèrent à la Trinité :

  • la Foi : don de Dieu, qui appelle une réponse de l'homme
  • l'Espérance :

    • le mal ( la souffrance, la mort …) n'aura pas le dernier mot..
    • Et, .. "Un Dieu qui aurait une réponse immédiate à toutes nos soifs ne serait pas un Dieu de liberté". Antoine Nouis
    •  L’espoir s’estime à l’aide de la raison. L’espérance se vit sous le regard de la foi ! 
  • la charité ( l'amour) :

Paix-fruit-justice-et-charite.jpgHannah Arendt, dans ses vies politiques raconte l’histoire suivante à propos de Jean XXIII : « Le Vatican payait ses ouvriers un salaire de misère malgré la doctrine de Rerum Novarum de Léon XIII. Jean XXIII se promenant demande à l’un d’eux comment cela allait, et l’autre lui répondit que ça allait mal vu le peu qu’il était payé et le nombre de bouches qu’il avait à nourrir. Le Pape qui pensait avoir le pouvoir de changer les choses alla voir ses cardinaux pour améliorer le sort des ouvriers se vit répondre qu’on ne pouvait faire face à de nouvelles dépenses sous peine de rogner dans les oeuvres de charité. Le Pape répliqua alors imperturbable qu’il fallait rogner car la justice passe avant la charité »

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L'année de la Foi

Publié le par Perceval

logo-de-l-annee-de-la-foi-2012.png«  Avoir la foi, c'est croire dans quelque chose que je ne peux pas maîtriser, seulement espérer, qui me vient d'ailleurs. » P Alain-Christian Leraître,

  • La foi n'est pas qu'une conviction transmise par l'expérience familiale, sociale …

  • La foi n'est pas seulement une expérience ...

  • La foi n'est pas une certitude, une évidence … un savoir.

  • La foi … n'est pas de l'ordre de l'avoir...  « on l'a, on ne l'a pas... on la perd » …

  • La foi, ne se réduit pas à un condensé dogmatique comme le Credo... «  la foi est Quelqu'un » Madeleine Delbrêl

  • La foi ne s'apprend pas, mais elle s'enseigne... Elle n'est pas une somme de connaissance, mais elle est connaissance … ! ( un peu comme l'Amour … ? )

 

La foi, pourrait être :christ-cefalu1.jpg

  • une démarche, une dynamique … une « force intérieure » qui porte.

  • «  Croire, c'est s'appuyer solidement sur ... » le P. Bezançon

  • On peut croire au progrès, à l'amour de sa femme, à l'efficacité de la politique, ou de son génie … Pour un chrétien : la foi, est : «  la réponse libre de l'homme à l'initiative de Dieu qui se révèle » ( catéchisme de l'église catholique)

  • Acte d’adhésion individuelle, avec une dimension collective, parce qu'elle rejoint la réponse des générations qui nous ont précédés et des croyants d'aujourd'hui.

 

Sources : «  La Croix » du 1er décembre.

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Enseignement bouddhiste, et chrétien ...

Publié le par Perceval

Oeil-bouddha.jpgAlors que je suivais, l’enseignement de Roland Rech,- moine zen, thérapeute et directeur du dojo zen de Nice - , au travers de l’émission « sagesses Bouddhiste » ; je traduisais ses propos dans le langage de ma tradition chrétienne …

Le sujet, ce dimanche, se porte sur la notion de «bodaishin» ou bodhicitta , ce que l'on désigne encore par «Voie d'éveil», ou encore «Esprit d'éveil» dans la tradition zen sôtô.

 On ne continue pas le « zazen » pour ses bienfaits, son « bien être » …etc, sans retomber alors , par l'esprit avide, dans ses illusions …

Il ne s'agit pas non plus, d'avoir comme but de se sortir de nos souffrances et de nos attachements, oubliant du même coup les êtres sensibles et qui souffrent eux aussi. 

En effet : « Si l’on voit clairement que non seulement tout ce qui constitue notre personnalité est sans substance, mais que nous n’existons que dans des relations d’interdépendance avec tous les êtres, alors il n’est plus possible d’être indifférent à la souffrance des autres. »R Rech

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Il y a trois sortes d’esprit : l’esprit de discernement, l’esprit universel et l’esprit embrassant l’essentiel.

  • Citta : L'esprit qui discrimine : le mental ou l’intellect, qui n'est pas à rejeter puisque c’est par l’esprit de discernement que nous nous éveillons à bodaishin. Mais cet esprit est différent de bodaishin...

  • Hridaya : l'esprit universel, qui anime tous les êtres, l'essence de toutes les existences

  • Irita : l'esprit qui ne crée pas de séparation, l'esprit qui permet de s'harmoniser avec cet esprit universel, et qui résulte de la pratique de la méditation, dans le lâcher prise

 

Ste-Trinite-anonyme.jpgLa bodhicitta correspond donc à l'aspiration que nous avons à atteindre l'état d'éveil... elle a deux aspects, puisque au cours de cette vie, nous aspirons à une attitude ouverte, chaleureuse et bienveillante à l'égard d'autrui... C'est la bodhicitta relative.

Et, la bodhicitta ultime, ou absolue ; elle désigne le dépassement des illusions qui entretiennent la fiction du soi et la saisie dualiste...

De même, dans les Evangiles, la voie de l'amour , ne consiste pas à trouver dans le service du prochain, un moyen pour gagner le Royaume. La voie évangélique, est de nature supérieure à la recherche, de la guérison, ou d'un meilleur sort matériel … ( c'est évident … ! ) et même de la recherche de notre propre salut ...! 

 Les trois sortes d'Esprit, relevée par Roland Reich, m'éclairent également, sur la manière trinitaire qu'a l'Esprit de Dieu pour animer ma recherche spirituelle. 1- Jésus, par son incarnation a partagé l'esprit de Dieu, dans le discernement de la réalité quotidienne, jusqu'à la souffrance et la mort. 2- Cependant, Jésus le Christ nous envoie l'Esprit de Dieu, l'esprit universel et essence même de notre existence réelle … 3 -Alors que, l'Esprit de Dieu, est Celui qui unifie, ce qui est séparé ; et représente Le divin, l'amour, l'unique …

 

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Dieu joue aux dés -1-

Publié le par Perceval

Einstein se méfiait de la mécanique quantique et de son interprétation dite "probabiliste". Etc... ( voir la théorie … c'est complexe!)

Niels Bohr Albert Einstein by Ehrenfest

Niels Bohr (à gauche) et Albert Einstein en 1925. Les deux hommes interprètent différemment la mécanique quantique. : d'où la fameuse phrase d’Einstein : « Dieu ne joue pas aux dés dans l'Univers »... Et, pourtant ...

En 1981 puis en 1982, Alain Aspect teste expérimentalement le théorème du à John Stewart Bell ( 1964) qui  a finalement donné tort à Einstein. La physique quantique bouleverse décidément le sens commun !

 

La question ( philosophique ) est actuellement la suivante :

Existe t-il une réalité fondamentale ( sous-tendue par les phénomènes observables), même si elle ne nous est pas directement accessible ? Pour y répondre, Bernard d'Espagnat, propose l'expression : «  réel voilé » pour désigner cette réalité fondamentale.

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Bernard d’Espagnat ( 1921- ) est à la fois physicien et philosophe des sciences.

«  Étant donné que le langage discursif est la voie par laquelle est transmis le savoir détenu par l'intelligence, il ne saurait être capable d'exprimer adéquatement les éléments de cette ultime intuition des choses. En vérité, il semble même qu'il les dissimule. Notre seul espoir de pouvoir jamais les approcher se situe du côté des modes d’expression non discursifs – contemplation, musique, art, etc ..- dans la mesure où ils sont en relation avec l'intuition première des choses » ( Bergson : L'évolution créatrice : 1914 )



Limites de la science, limites de la raison ...

« Le royaume véritable de l'intelligence n'englobe pas tout ce qui est censé mais, au contraire, est limité à ce qui a des rapports avec l'action humaine... » B d'Espagnat ( Le réel voilé 1994 ),Universum.jpg

A mon avis, cette conception du « réel voilé », ne laisse pas place à une assimilation du réel à Dieu comme « omniscient, omnipotent, etc … » ; par contre peut se défendre l'idée d'un Dieu personnel, mais qu'aucun hiérarque ou zélote ne pourrait représenter … !

Pour B d'Espagnat, le Réel voilé est l'Etre lui-même, hors et dans la réalité contingente, et qui exalte l'idée d'une quête de quelque inaccessible. ( Cette quête, a de tout temps donné naissance aux plus belles œuvres d'art.).

Nb / Egalement, Lire ICI:  " .... C’est de ce type d’expériences où se mêlent intrication et téléportation que surgit la notion de « non-localité » de l’univers, comme si l’information pouvait être transmise d’une particule à une autre en passant par… nulle part. Comme l’écrit le physicien suisse Nicolas Gisin: « Pour le dire de façon crue : ces corrélations non locales semblent, en quelque sorte, surgir de l’extérieur de l’espace-temps ! ».

Nul ne sait encore à quoi serviront essentiellement ces phénomènes. On a parlé d’ordinateur quantique, on commence à parler d’internet non local. Mais l’impact principal, actuellement, est d’abord métaphysique. Pouvoir court-circuiter l’espace-temps remet en cause nos conceptions aussi bien physiques que philosophiques.  Ce que cela induira dans notre culture reste encore à établir mais on ne court guère de risque à affirmer   qu’elle en sera bouleversée." Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod ont écrit  Métaphysique quantique : les nouveaux mystères de l'espace et du temps (la Découverte, 2012).

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Simone Weil, sur le Parvis... -2- Le dogme

Publié le par Perceval

Le dogme est aussi l'une des composantes de ce « nous » de l'Eglise … qui se conserve en définissant un dehors, une zone d’exclusion, qui prend des noms - païens, infidèles, hérétiques, etc. - et des justifications multiples. Plus précisément, le pouvoir de juridiction de l’Église, qui est aussi un pouvoir de délimitation serré entre un dedans et un dehors, repose sur cette petite formule plutôt troublante que souligne Simone Weil :anathema sit. Cette formule qui départage le dedans du dehors en excluant ce qui ne se conforme pas au dogme prescrit... En plus d’être un mécanisme d’exclusion, la formule « anathema sit » se propage ailleurs dans l’histoire et devient le paradigme politique du totalitarisme. ( n'oublions pas les totalitarismes de cette époque …!)

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Le Petit Robert dit du dogme : « Point de doctrine établi ou regardé comme une vérité fondamentale, incontestable (dans une religion, une école philosophique ». C'est un peu « léger », comme définition, en tout cas, trop peu « spirituelle » … ! Car enfin, pour être incontestable, il faudrait au dogme de transcender le « mystère » qui l'a fait naître... et c'est précisément dans ce « mystère » que vient s'enraciner la Foi …

« La foi et la raison sont comme deux ailes qui permettent à l'esprit humain de s'élever vers la contemplation de la vérité.» J.P.II ( Fides et Ratio)... ( « La marque de la raison : c'est le doute » Alain, cité par S.W. ) Aussi, n'est-il par irraisonnable de penser que l'humain ne puisse se voir imposer une « vérité fondamentale » à laquelle sa raison n'adhère pas …

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Avec Simone Weil, la femme ou l'homme d'aujourd'hui, interroge l'Eglise sur sa manière de concevoir les dogmes.

André Naud témoigne ainsi: « J’ai enfin compris, grâce à Simone Weil, que les dogmes ne sont pas faits pour qu’on se voie obligé d’y adhérer, que la liberté de l’intelligence doit être totale et doit pouvoir s’exercer non seulement sur l’ensemble des dogmes mais sur chacun d’entre eux. J’ai appris à savourer tout ce qu’implique le fait que l’intelligence puisse être ce qu’elle est, même dans la foi. »

Le message évangélique est clair : C'est la vérité ( Jésus, le Verbe …) qui libère. Et cette vérité est de manière ultime, apportée par l'Esprit, dans le plus intime du cœur de l'humain. Si Jésus ne répond pas spécifiquement à touts les questions, l'Eglise, elle, ne peut affirmer donner toutes les réponses. L'Eglise nous propose un chemin d'initiation au « mystère » divin, et non pas une explication du « mystère » …

Aujourd'hui, je serais tenter de répondre à Simone Weil, ... qu'il ne s'agit plus de savoir s'il est possible de croire le Credo.... aujourd'hui, face à de nouvelles questions que se posent l'humanité ; nous ne pouvons plus répondre par de vieilles réponses, et même par le détour des vielles questions... par exemple, aujourd'hui, nous cherchons dans un contexte de pluralisme, et nous ne pouvons pas « croire » être les seuls à détenir la Vérité …

 La-Derision-du-Christ--Gerrit-van-Honthorst--vers-1617.jpg

Simone Weil serait rassuré de lire Drewermann ( Dieu en toute liberté ) : « « Etre chrétien, c’est exister et non pas enseigner ex cathedra, être présent à l’instant et non pas s’évader dans un passé dont l’exploration n’a pas de fin; être saisi dans sa subjectivité par le sentiment de la déréliction de l’individu, et non chercher l’apaisement collectif dans une communauté où des vérités estampillées et des signes du salut sont fournis...." clés en main ...! 

Illustrations: tableaux de Gerrit van Honthorst, vers 1617

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Danger : Religion en vue … -1-

Publié le par Perceval

Une « religion » - nouvelle dans notre cas - est sans aucun doute un objet difficilement identifiable, et potentiellement dangereux. davinci_transhuman.jpgDangereux, car elle semble avoir pris le contrôle d'« esprits » qui ne peuvent se résoudre à critiquer, et bien sûr abandonner leur nouvelle « raison » de vivre … Dangereux, parce que la nouvelle doctrine professée remet en cause, les principes universels et humanistes que notre culture érigent – depuis des siècles - en « valeurs » de civilisation...

 Cette religion est « le post-humanisme »

*****

  •  Mais, ma première question, est en préalable : Est-il légitime, quand «  on est une religion », d'« anathématiser » l'apparition d'une nouvelle religion ; sans réaffirmer violemment posséder, seul, la Vérité... ?

A mon avis le « croyant » ( je n'aime pas ce mot …), ne peut pas être celui qui possède la Vérité, encore moins celui qui est possédé par la Vérité. Il ne peut qu'être : celui qui est sur le chemin de la Vérité...

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 Une religion, n'a pas toujours l'apparence coutumière, d'un culte rendu à un être supérieur ( je fais court …). Je rapprocherais, pour ma part, religion et idéologie ; et aujourd'hui même, notre société est beaucoup plus sous l'emprise de la religion du néo-capitalisme, que du monothéisme.


 Je suis catholique, et je connais mieux les conditions qui sous-tendent ma Foi chrétienne, que les « croyances » qui dirigent ma vie, et mes prochains... Ces croyances, sont souvent le terreau de mes (nos ) névroses ; et je fais confiance à la science, à la psychologie pour les débusquer... Je maintiens que mon corps et mon âme ( psyché) sont matériels... Je ne « crois » pas à l'immortalité de l'âme, ni à la métempsychose ; et ce ne sont d'ailleurs pas à mon avis des réponses à des questions spirituelles, mais matérielles... Je pense qu'infini et éternité sont de l'ordre de la création, et qu'ils sont soumis aux contraintes matérielles de l'existant... La science, aura là aussi, son mot à dire …

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Et le danger à mon avis, est d'établir - à partir d'hypothèses scientifiques, et matérielles – un corpus de croyances ; ce à quoi prétend le post-humanisme...

 Je suis catholique, et ma Foi repose sur un socle « spirituel ». Ce socle, s'apparente beaucoup plus à « une personne », qu'à un objet ( un livre par exemple ), ou qu'à une « preuve » matérielle... Et, une « personne » : parce qu'il y a le mystère même d'une personne... Pour un catholique, cette personne c'est le Christ : c'est à dire un « homme et Dieu ».

 Bref, il m’apparaît de plus en plus, qu'il est humainement dangereux d'absolutiser ( ce qu'à tendance à faire, un peu trop systématiquement, toute religion ...) des concepts sur l'existant ( matériel).

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