Dire ‘Dieu’ ou se taire ?
Dialoguer avec le bouddhisme me fait re-découvrir le
caractère paradoxal de la connaissance de ‘Dieu’. Pour le bouddhisme qualifier le divin de ‘personne’ est incompréhensible,
puisque la personne offre espace et vie à l’illusion, et le divin ne pourrait qu’être sorti du samsara… Dennis Girra, tente d’expliquer ce paradoxe en précisant : « Dieu est une
personne, non un individu, une relation plutôt qu'une substance, ‘ Il est ‘, il existe sans formes (en ce sens, vide) … » On revient à Maitre
Eckhart » Dieu est néant … »!
Du côté de l'Evangile, nous sommes encore dans un discours au caractère paradoxal, non discursif, à des invitations comme celles de devenir un petit enfant, de tendre l'autre joue, de pardonner 77 fois 7 fois, de renaître ( Nicodème ). Et nous pourrions voir comme des koans des phrases comme: ‘'En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père et que vous êtes en moi et moi en vous ‘'(Jn,14 : 40).
Prenons-les plutôt comme des koans, à première vue incompréhensibles, irrationnels sans être fous, des paroles que l'on porte en son coeur sans d'abord les comprendre, mais dont on croit qu'elles nous ouvriront peu à peu le coeur.
Les bouddhistes zen pensent qu'il faut renoncer aux paroles et estiment que plus on comprend et moins l'on parle.
Ma culture, au contraire s’est forgé autour de la Parole, de livres… L'humain
est un être parlant. "Peut-être faudrait-il plutôt souhaiter que, du choc des paradoxes, jaillisse, dans le silence d'un instant, une lumière, une parole, qui, comme celle de l'amant, du poète,
du psychanalyste, du Maître, est tellement vraie que jamais plus elle ne saurait nous quitter. "
Une partie du texte est inspirée du philosophe Pierre
Pelletier