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foi

Ne suis-je qu'une "illusion" qui doute?

Publié le par Perceval

Michael-Cheval-14.jpgJe pars d'une « sentence » envoyée par Orion gps :

"Je ne doute de rien sur l'existence d'un Jésus,
Il m'a même rencontré une foi ;
par contre, moi, je ne suis qu'une illusion"
-auteur inconnu-

Je ne touche pas à cette citation, même si elle me semble provenir d'une traduction imparfaite …

 

 

 

  • Dire « je ne doute pas de l'existence de Jésus », est une « croyance par délégation », comme la plupart de ce que je pense parfois être du « savoir » : par exemple la théorie du Big-bang... entre savoir et croyance la limite est tenue !

Ces évidences, j'ai parfois, la nécessité de les poser comme telles, pour tenter de construire autre chose … d'aller plus loin ...Michael-Cheval-12.jpg

 

J'ai besoin de questionner, comme un gamin irritant «  Oui, mais pourquoi..., et pourquoi …, etc …)

Je pense qu'il est nécessaire de tout interroger, jusqu'à -même- déstabiliser … ... Commencer par un acte qui pose la Foi, comme une certitude globale, n'est pas – pour moi – le meilleur moyen d'accéder à la foi. Ce n'est qu'une pétition de principe qui tente de supprimer La question.... Or, la question est fondamentale !

 

Au regard du passé, notre époque est formidable pour cela ! Aujourd'hui, qui ne craint d'être « athée » ? Nous avons, même, la chance, d'avoir dépassé le temps du scientisme, et ses tentations de la dictature de la raison...

Et après avoir questionné le divin, nous questionnons avec la même force, grâce sans doute à l'influence des spiritualités orientales, notre « moi », l'égo … et cette remise en question me semble passionnante, et à découvrir …

 

  • «  par contre, moi, je ne suis qu'une illusion. »

Michael-Cheval-30.jpgJe reconnais qu'il existe en moi, un « égo » qui s'observe, se juge, se compare, se blesse, souffre... sur des critères qui n'ont rien d'absolu, mais au contraire relatifs à mes occupations du moment, à mes appartenances. Ils n'ont d'autres valeurs que celles du moment, et que je me donne … et qu'il convient d'interroger .

Cet « égo », ne pourrait être qu'une construction, que moi, avec le regard des autres, décidons de sa réalité, puisqu'il me permet d'être reconnu... Une sorte de convention, qui ne résiste pas ( il me semble...) si on décidait réellement de la relativiser ...

 

 

Les illustrations sont les reproductions d'oeuvres de Michael Cheval, artiste contemporain né en 1966 en Russie.

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Quelle traduction pour "la Genèse" ?

Publié le par Perceval

Avec l'espoir de pouvoir, un jour, raconter l'histoire du jardin d'Eden ( Conter la Bible …), j'ai lu et ' travaillé ' les deux livres de Paul Nothomb Ca-ou-la-Pomme-Eve.jpg: Ça ou l'histoire de la pomme, éd. Phébus, Paris, 2003, et Ève dans le jardin, éd. Phébus, Paris, 2004...

La question qui occupe mon esprit à présent est : Est-il possible de revenir et retraduire un texte aussi fondamental que la Genèse ? Est-il possible de revoir cette fameuse histoire d'Adam et Eve avec une autre traduction et une autre interprétation … ?

Paul Nothomb, mais aussi Annick de Souzenelle, nous y incite fortement ; au moins par justice envers un texte hébreu.

 

Je n'ai pas les compétences, pour affirmer ma conviction que Paul Nothomb puisse enfin nous permettre de lire le texte de la Genèse dans un interprétation « vraie » ; et d'ailleurs que pourrait signifier que cette interprétation soit vraie et les précédentes fausses ? La vérité d'un mythe, n'est-ce pas plutôt la version qui hante nos inconscients qui porte la vérité d'un mythe, en ce qu'elle porte en elle une construction mentale élaborée dans les temps anciens jusqu'à nos jours … ?

Chaos-de.jpg

George Frederic Watts(1817-1904)

«Chaos» est l'état sans forme avant la création de l'univers dans de nombreuses croyances, y compris la mythologie classique et le judaïsme. Watts trace ici la voie de l'évolution. La confusion primitive est représentée par des géants qui luttent pour se libérer du feu et de la vapeur. La mise en place du temps mesurable et de l'espace est signalée par la chaîne de figures féminines à droite.

Par contre, le renversement de perspectives que nous offre la traduction, et l'interprétation de Paul Nothomb, nous permet d'en finir avec une anthropologie qui ne fait plus sens aujourd'hui...

      Dieu n’est plus un monarque sourcilleux et jaloux, qui rejette violemment et voue aux gémonies ses créatures après qu’elles l’ont "trahi". Adam, pas plus que Ève ne sont uniques : tous deux incarnent le "un multiple", c’est-à-dire l’humanité dans son ensemble. De même le serpent perd son rôle de sournois tentateur, pour celui de catalyseur. Et le fruit ( la pomme) cesse d’être cause de la déchéance.

La chute se situerait plutôt dans le comportement  d'Adam vis-à-vis d’Ève. En la nommant « Ève » comme étant objet de sa connaissance à lui, "celle-là" … La chute procéderait de la façon dont Adam a perçu Ève au tout début de leur rapport, et de la perception que tous deux ont du divin … leur propre vision des choses les chasse de ce jardin d’Éden.

La « chute » n'est plus ce que l'on nous faisait croire ; l'homme y a gagné liberté et responsabilité, et sa nouvelle nature de « mortel » a le sens d'un retour à l'infini des origines...

auguste-rodin-la-main-de-dieu-ou-la-crc3a9ation-1896-2.jpg la-creation-rodin-la-main-de-Dieu.jpg auguste-rodin-la-main-de-dieu-ou-la-crc3a9ation-1896.jpg

La main de Dieu ou la création d'Auguste Rodin: 1896

« L’Adam Un et multiple de l’origine « conçu » par Dieu entièrement libre et doué de pouvoirs démiurgiques décide de se séparer de sa part féminine qui lui est consubstantielle, mais pas assez soumise à son gré. Il invente la Femme pour la dominer. Ce faisant il se vide de sa substance et s’effondre. C’est la « Chute », la vraie, dans la « adama » contre laquelle Dieu l’a mis en garde. »

La Femme, (…) Bravant l’interdit divin concernant l’Arbre de l’Omniscience, elle en mange et associe son compagnon expirant à sa transgression délibérée mais mineure au regard de celle de l’Adam désormais déchu à commise. Dans un dernier sursaut il l’appelle la « vivante ». La vivante intégrale. « Car elle sera la mère de tous les vivants » mortels que nous sommes dans la condition humaine, lui passant ainsi le flambeau de l’avenir de l’humanité qui grâce à elle et par le détour des générations, retrouvera peut-être l’intégrité et l’immortalité de son origine, comme Dieu le lui laisse espérer, en condamnant l’Adam seul à l’exclusion de la Femme, qui n’est pas chassée de l’Éden, où l’attend l’Arbre de Vie.

Ainsi, le récit biblique du mythe de l’Éden, loin de stigmatiser la Femme comme pécheresse et responsable de la perte de l’Humanité, la glorifie comme son recours possible contre la mort définitive, où l’a précipitée la « chute » catastrophique de l’Adam dans la « adama » Paul Nothomb, Eve dans le Jardin,

Lucas-Cranach--Adam-et-Eve--1624.jpgLucas Cranach, Adam et Eve, 1624

De manière méthodique, Paul Nothomb épluche les phrases. Il reprend, précise, traduit semble-t-il les expressions au plus juste, confronte les interprétations, souligne les erreurs, pointe les imprécisions qui ont généralement affecté les commentaires traditionnels.

«  Je suis entré à la Sorbonne à 58 ans pour passer, sept ans plus tard, un doctorat d’hébreu. J’ai peut-être vécu là les plus belles années de ma vie. Je suis amoureux de cette langue. L’hébreu me passionne plus encore que la Bible. C’est une langue ouverte, en ce sens que celui qui la lit doit décider lui-même du sens du texte, dans les limites qu’elle impose. Elle renvoie donc l’homme à sa liberté. » Paul Nothomb

"Je m’intéresse aux neuf premiers chapitres de la Genèse, ceux de la Bible existentielle. Je suis comme un braconnier sur la chasse gardée de la Tradition, sans nul besoin de commentaires. A la limite, toutes les intuitions sont déjà dans la langue hébraïque." Paul Nothomb

 

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Lecture: réflexions d'un catholique limousin

Publié le par Perceval

Le christianisme n'a pas fini de nous étonner... Ancré dans la tradition catholique, les Evangiles sont au cœur de la méditation de " ce chrétien limousin"  dans cet opuscule : « Libres propos d'un chrétien limousin ». Je ne veux pas résumer un propos dense, mais seulement relever quelques idées qui me paraissent riches de sens et de questionnement : Merci à lui.

  • Adam-et-jesus.jpg«  Jésus est né homme avec une potentialité de divinisation totale ». Jésus est le prototype d'une humanité parfaite...

  • « La source et le support de la 'transsubstantiation s'originent dans le travail de l'homme. Sans le secours de l'être humain, Dieu est impuissant ... »

  • Dieu n'est pas ( n'est plus ... » dans un univers parallèle... Dieu s'est incarné en l'homme. Nous sommes le projet de Dieu... projet résumé en Matthieu 25 ( «  Chaque fois que vous l'avez fait ...etc ) :Croyant ou non ; tout acte d'Amour a le même sens ! « Transcendance et immanence se joignent »

  • Ce message est universel : «  sans égard aux milieux sociaux ou confessionnels : en somme pour Jésus, toutes le religions se valent. »

Le christianisme est devenu une religion comme les autres, s'enfermant dans des schémas de pensée religieux : exemples : la virginité de Marie autrement que « spirituelle »...

Jésus n'est pas fondateur d'une religion nouvelle … !


  • tombeau videLa résurrection de Jésus, ne signifie pas une réanimation d'un corps physique, mais la continuité entre vie terrestre et vie ressuscitée. La chair, pour un hébreu signifie la totalité de l'humain ( corps, âme, esprit) . Ascension, transfiguration.. : Jésus ressuscité est désormais identifié à Dieu...

  • Les Évangiles ne sont pas un « livre d'histoire » ( faits événementiels ), mais une catéchèse.

  • «  L'actualisation des récits évangéliques est donc tout entière inscrite dans le sens à donner, aujourd'hui, ... »...  « Que ferait Jésus en ce début du XXIème siècle ? »

Perception d'une Église séparée de ceux qui la composent : structure pyramidale, hiérarchique, masculine …

«  Les catholiques sont trop souvent spectateurs de leur propre église ... »

  • Constats d'une autre époque : l'ordination qui exclue les femmes, l'infaillibilité pontificale …

  • Eglise repliée sur ses clercs, et son « problème » de recrutement. Repli traditionnaliste, liturgique ….. «  On met le vin nouveau dans de vielles outres. »


messe tritendineLe célébrant n'est que le porte-parole, le simple représentant de l'assemblée : cf en début de consécration «  consacre toi-même les offrandes que nous apportons » …

« Le cœur du massage de Jésus est affranchi de tout ritualisme comme de tout dogmatisme... » Jésus pratique le judaïsme, mais n'hésite pas à le transgresser.. »

 

Notre Église, décentralisée, pourrait s'établir « une » dans la diversité, et non plus dans l'uniformité

Il y a nécessité de revoir, et actualiser notre vocabulaire liturgique : ex : « est monté aux cieux... », ex : saint, ange, satan ..etc

Où en est notre recherche théologique ? Qu'a t-elle produit de nouveau … ?

«  Les traditionalistes postulent l'immuabilité des choses, qui ont en réalité été construites dans le temps : bricolage cocasse... »Dieu-au-ciel.jpg

«  L'Eglise ne sera vraiment catholique que lorsqu’elle aura intégré toutes les richesses spirituelles et culturelles de l'univers » Jules Monchanin (1895-1957)

 

Je retiens de cet ouvrage, l'idée exprimée ci-dessous qui sous-tend ensuite l'espoir que l'Eglise puisse trouver en elle-même, l'esprit du renouvellement …

«  Il y a désormais connaturalité entre Dieu et l'être humain, l'un ne pouvant être séparé de l'autre. Vénérer un Dieu extérieur et supérieur à l'homme n'a plus de sens »

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La Foi, obscurité et lumière, avec Louis Evely

Publié le par Perceval

ombre-et-lumiere.jpg

"La foi est un mélange de lumière et d'obscurité : assez de lumière pour admettre, assez d'obscurité pour refuser, assez de raisons pour porter ses objections, assez d'espérance pour endurer son désespoir, assez d'amour pour porter sa solitude et ses frustrations. Seule la foi nous fait avancer. Nous préférons souvent être en pleine lumière ou en pleine obscurité. Mais la condition humaine est de cheminer sans renier dans les ténèbres ce qu'on a vu et ce qu'on reverra dans la lumière."

Louis Evely      Je vous conseille le site: http://www.paraboles.net/site/sommaire_new.php


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Rembrandt: Emmaüs, 1629 (Musée Jacquemart-André)

On dirait que le Christ est pris d'un spasme au moment de se révéler. L'un des disciples a basculé sa chaise et s'est précipité aux pieds de Jésus. Il n'est plus qu'un tas de noir confondu à la base de Jésus, bloc de ténèbre dont le torse émerge en silhouette devant la lumière d'une bougie cachée. L'autre disciple, que nous voyons de face, ébahi, sa vieille face ridée, taillée à la hache, ne peut exprimer de sentiments ordinaires. Il bascule de côté, une main sur la nappe. Dans le noir épais qui envahit la moitié gauche du tableau, misérable effort de lumière humaine, une femme à genoux, minuscule, anime des braises dans l'âtre …

*****

Article - 12/06/10 - Evely L'Homme pour rencontrer Dieu - Louis Evely est né à Bruxelles le 5 novembre 1910. Il est ordonné prêtre en 1938. Tout en restant professeur au collège, il rejoint la Résistance…

Ecoutez louis evely

Article - 04/05/10 - Ecoutez Louis Evely - "Actuellement, je me sens partagé entre deux mondes : celui des incroyants, qui me passionne et pour lequel je suis trop chrétien, et le monde des croyants ; mais…


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La Bible , le Credo , ne sont pas « La Vérité »

Publié le par Perceval

Ces paroles ne sont pas les miennes, mais celles du père Matthieu Villemot, ICI, lors des conférences du Collège des Bernardins

Cette affirmation, que je ne cesse de reprendre dans ce blog, est à mon avis, le fondement même d'une théologie du pluralisme religieux, et qui place la recherche de la Vérité hors du « Relativisme » : système qui se met lui-même hors d'un chemin vers la Vérité... et cette conférence le montre avec évidence …

Jesus-la-vigne.jpg

 La Bible affirme être vraie, mais elle déclare en toutes lettres ne pas être la Vérité intégrale

Jésus déclare : «  J'aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous n'avez pas la force de les porter, quand il viendra lui l'Esprit de Vérité, il vous guidera vers la Vérité toute entière... »

et surtout la finale de St-Jean, deux fois répétée par lui :diamant.jpg

«  C'est ce même disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites; et nous savons que son témoignage est vrai. Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les rapportait en détail, je ne pense pas que le monde entier puisse contenir les livres que l'on écrirait ainsi» J 21, 24

 La Bible dit d'elle même qu'elle ne comporte pas toute la Vérité... Elle est elle-même un immense dialogue avec les autres systèmes ( à l'époque de Jésus : la philosophie grecque, le judaïsme …)

La Vérité n'est pas un discours, pas même la Bible … Le logos ne s'est pas fait discours, il s'est fait chair...

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L'Evangile aujourd'hui.

Publié le par Perceval

Les illustrations et leurs commentaires visionnent une réflexion sur " les ruines " ( ce temps qui n'est plus ), selon les époques ... Cela n'aurait-il pas un rapport avec notre vision de l'avenir, et la lecture des signes des temps ...?

Marco-Ricci.jpg

Les ruines témoignent de la vanité de toute entreprise, même des œuvres d'art. Rien n'échappe à l'impermanence. Elles traduisent un nouveau sens de l'Histoire, un processus qui n'est plus le temps immobile du moyen-âge. Elles signifient un état de déréliction : les ronces ou divers végétaux y poussent : c'est la décrépitude chère aux maniéristes comme à des peintres du XVIIIe siècle : Marco Ricci, Magnasco ou Canaletto. 

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Ce débat sur le mariage, est à mon avis, du fait même de la mobilisation de l'institution ecclésiale, une étape importante dans le catholicisme français... Hier soir, j'entendais sur la chaîne parlementaire Christine Boutin, qui affirme son catholicisme, et engage avec elle toutes les personnes qui se rattachent à cette tradition …

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La ruine d'une abbaye sert alors une vision empreinte de mysticisme en même temps qu'elle suggère le retour du sentiment religieux. 

Ruines d'un cloître, par C.D. Friedrich, 1823. La neige et les troncs d'arbre à contre-jour accentuent l'image macabre déjà proposée par les croix des tombes.

Finalement, elle répond que cela fait plus de quinze vingt ans, qu'elle voit se « dérouler la pelote de la famille »... Elle annonce pour bientôt une catastrophe anthropologique … !

Me vient alors la pensée, que s'affrontent aujourd'hui deux visions, celle d'un passé qui change, et celle d'un futur inconnu... La Parole évangélique : est-elle ce message qui doit mobiliser sur le retour ( ou le maintien) d'une forme de société qui - manifestement - se transforme, ou est-ce cette Parole qui cherche à reconnaître dans un futur en gestation, une avenir d'humanité ?

A mon avis, il y a dans les textes bibliques, et surtout dans le témoignage de vie de la personne même du Christ, un appel à construire le monde de demain, sans nous attacher aux vestiges de celui qui disparaît …

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Albrecht Dürer réalisant en 1504 cette Adoration des Mages montre des bâtisses en ruines qui contrastent avec la promesse d'une ère nouvelle annoncée par Jésus.

*****

L'Evangile est ( étymologiquement ) une Bonne Nouvelle: l'annonce du Royaume. Il n'est pas une suite de prescriptions morales, mais un appel au discernement; essentiellement parce que le monde bouge... Le Christ, est-il une figure du passé, ou une réalité vivante ? Si c'est une réalité il faut savoir le retrouver dans ce qui est, et non pas dans ce qui n'est plus … Les Evangiles sont l'incarnation d'une vie spirituelle en évolution, en mouvement... Ils ne sont pas la description d'une réalité pour les morts. Les Evangiles s'accomplissent aujourd'hui. 

1938-john-armstrong-phoenix--1938.jpg

Voici une œuvre de l'américain John Armstrong, Phoenix, (Leeds Museums, 1938). Bien entendu le phénix renaît de ses cendres... 

Sources pour les peintures, et leurs commentaires: MAPERO, http://wodka.over-blog.com/

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La recherche du sens aujourd'hui -2-

Publié le par Perceval

La recherche du sens :Futur-noFutur-Futur.jpg

Le sens n'est pas connu d'avance. Nous avons toujours à interpréter « les signes des temps ». Interpréter, c'est se questionner à neuf. C'est quelque chose que le judaïsme, nous apprend très bien : il y a une Parole ( personnelle et bien peu collective ) de soi à plus grand que soi... Parole qu'il ne faut jamais cesser de dire, de lire, de mâchonner, et d'interroger, et non pas pour la saisir et la rigidifier, mais pour l'interpréter... Il n'y a pas de rapport objectif avec cette connaissance, nous attendons trop souvent une parole d'expert ( cette sécurité a un rapport bien sûr avec notre peur …)

donner-du-sens-a-la-vie.jpgNous n'avons pas à construire un sens fixe, mais accepter l'incertitude du sens – ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de sens – .On ne peut pas faire ce que l'on veut, il y a un sens à questionner encore et encore … Le judaïsme, lui, accepte que le sens ne soit pas définitif... Le sens n'est pas « subjectif », il s’interprète, il se partage, il est toujours à rechercher.

 Il n'y a de lecture réelle de la Parole, qu'en tant qu'elle nous travaille, qu'elle nous transforme …


La peur : exemple, lu dans la presse dialogue-et-diversite.jpg: « C’est une question de valeur morale, de civilisation même, explique Anne-Charlotte, mère de quatre enfants qu’elle dit vouloir “protéger de la déliquescence” de la société. Cela veut dire qu’on pourra habiller les filles comme des garçons et des garçons comme des filles, en leur expliquant que c’est normal. »

« L’aventure moderne est donc une aventure de la liberté. Elle nous montre comment habiter un monde où la stabilité n’est pas donnée préalablement, où le chaos est reconnu. Ce monde troué, sans repères sûrs, est une chance. Ma conviction est que notre époque est heureuse si on est à la hauteur de ce qu’elle nous adresse, et malheureuse si nous nous y fermons, comme c’est trop souvent le cas. » Fabrice Midal

Jackson-Pollock-1943-Mural.jpg

« Pollock ( peintre : ci-dessus.) témoigne d’un espace où le chaos n’est plus une menace… Pour nous Occidentaux, c’est très difficile à penser et pourtant urgent. L’instabilité n’a pas à être une menace, mais notre refus de la reconnaître est une catastrophe. » F Midal

Rilke : « Les dragons ne sont peut-être que des princesses qui attendent d’être reconnues. »

Ce texte 'personnel' est inspiré des propos de Fabrice Midal, à propos de son dernier livre : Auschwitz, l’impossible regard.

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De Noël, au Royaume à construire

Publié le par Perceval

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Noël, la naissance de Jésus... N'est-ce que, du passé ?

« D’une certaine façon, l’humanité attend Dieu, elle attend qu’il se fasse proche. Mais quand arrive le moment, il n’y a pas de place pour lui. Elle est si occupée d’elle-même, elle a besoin de tout l’espace et de tout le temps de manière si exigeante pour ses propres affaires qu’il ne reste rien pour l’autre... » Benoît XVI ( en 2007 à la messe de minuit)

- Si Jésus naissait aujourd'hui, s'il arrivait ici, maintenant, comment réagirait-il aux autres religions .. ? Comment celles-ci l'accueillerait-il ?

  • « S'il naissait au Brésil, il redonnerait la parole aux pauvres » (Mario Lund, 55 ans Port Alègre) «  Les pauvres se tournent vers les religions évangéliques et les riches se détournent de la religion, trop occupé à gagner plus ... »

  • «je pense que si Jésus naissait aujourd’hui en Inde, il le ferait sous les traits d’une fillette. » (P. Noël Sheth, jésuite, enseignant de philosophie des religions à l’Institut pontifical Jnana-Deepa Vidyapeeth, de Pune) : Joseph ... it's a girl« Il ne ferait aucune différence entre les castes »

  • « Je ne suis pas croyant mais, si Jésus naissait aujourd’hui, cela serait bien que ce fût à Moscou. » Alexeï ovtchAreNko, 53 ANS, professeur d’université à Moscou. « Peut-être qu’en voyant ce nouveau Jésus, les gens se mettront à penser pourquoi et comment ils vivent. Si Jésus nous donne une nouvelle chance, merci à lui. Mais à nous d’être assez responsables pour décider de notre destin ! »
  • Si Jésus naissait…« Il viendrait apporter la paix », … en République Démocratique Du Congo sœur annie DzaMa, 40 ans
  • « Jésus pourrait naître ici. En effet, dans toute cette région du monde, nous vivons aujourd’hui l’une des crises politiques et morales les plus graves de notre histoire, un peu comme c’était le cas en Palestine il y a deux mille ans. », au Liban Maha DiMachki alaMuDDin , sociologue à Beyrouth, « nos valeurs, tant chrétiennes que musulmanes, ont cédé devant les multinationales américaines qui ont mis nos responsables politiques à genoux. »

    Extraits de la Croix du 24 Décembre 2012

natimur.jpg  

Noël, c'est parfois, pour quelques instants ou quelques jours, la trêve des égoïsmes habituels.

On se prend ainsi à rêver d'un monde où, grâce à la mobilisation générale des bonnes volontés, régnerait enfin la paix.

Un rêve? Non, mais - selon le témoignage de Jésus - le dessein très concret conçu par Dieu dès le commencement - et dont, infatigablement, il poursuit la réalisation malgré les refus et les incompréhensions des hommes. Tout au long des siècles, il les a patiemment formés dans l'espérance d'un Messie, un Sauveur, qui libérerait les hommes et le monde de tout esclavage et de toute violence...
Le règne de Dieu peut commencer ...!
 

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Quelle place, dans la foi, tient aujourd'hui la virginité de Marie ?

Publié le par Perceval

La virginité perpétuelle de Marie, est une « Vérité » qui reposerait sur la réplique de Marie à l'ange Gabriel venu lui annoncer son enfantement divin: "Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?" (Luc, I, 34).annonciation.jpg

Polémiquer sur la rupture ou non de l'hymen de la mère de Jésus, ne relève t-il pas d'une lecture matérialiste des Evangiles ? Cette lecture amène à nous interroger sur le fait que Marie ait pu concevoir le Christ en son sein sans avoir eu de relation avec un homme, mais aussi qu'elle lui a donné naissance ... sans que son hymen soit rompu. Ce qui implique que Jésus soit né miraculeusement, en sortant de son ventre … comme Jésus ressuscité rentrait dans les maisons: sans passer par la porte !

 

Marie «  est restée Vierge en concevant son Fils, Vierge en l'enfantant, Vierge en le portant, Vierge en le nourrissant de son sein, Vierge toujours. [...] Il se créa donc une Mère tout en demeurant dans le sein de son Père ; et naissant d'elle, il ne cessa de demeurer en Lui. Et comment aurait-il cessé d'être Dieu en se faisant homme puisqu'il accordait à sa Mère de ne pas cesser d'être Vierge, tout en l'enfantant ? Aussi en se faisant chair le Verbe n'a point péri, il ne s'est point transformé en chair ; c'est la chair qui s'est unie au Verbe pour ne point périr. » Saint-Augustin dans un de ses sermons.

 

Peut-on croire à la fois en la conception virginale et en l'Incarnation ? Si Jésus est Dieu et homme, n'est-il pas à la même enseigne que tous les humains... ? Pourquoi «  désincarner » Marie ?

jan-gossaert-dit-mabusedanae-1527-union-de-Danae-a-Zeus-s.jpg Fra_Angelico_0951.jpg

Jan Gossaert dit Mabuse (1458-1541) est un peintre flamand. Si on excepte la nudité de la poitrine, sa Danaé est traitée comme la vierge Marie, une attitude modeste et soumise, le regard reconnaissant, on peut y ajouter le bleu du vêtement bien qu’à cette époque la relation ne soit pas encore aussi forte entre Marie et la couleur bleue.

Fra Angelico

René Laurentin (1) dans son Court traité sur la Vierge Marie, défend ce « dogme » ; en expliquant que l'âme est souvent ( et malheureusement ) présentée « comme un double et un au-delà du corps, alors qu'elle en est la forme substantielle et constitutive. Le corps est fâcheusement conçu comme un vêtement, voire une "guenille" ou "une prison de l'âme", alors qu'il en est l'organe vivant et transparent, le signe connaturel. Nos contemporains pensent facilement que ce qui advient au corps n'a pas d'importance pour l'"âme". Quoi d'étonnant que le mystère corporel et spirituel de la virginité en général et de la virginité dans l'enfantement en particulier, paraisse dépourvu de signification religieuse et qu'on bute également sur la transfiguration du Christ chère à l'orient, et, plus généralement sur tous les mystères qui impliquent un rayonnement des réalités spirituelles au niveau du corps?, Laurentin, pp. 177-178.

nativity-scene.jpg« Selon la Tradition, en effet, elle est parfaitement "Mère" en même temps que parfaitement vierge. La virginité ne diminue pas plus la maternité comme telle, que la divinité du Christ ne diminue son humanité. Il ne faut donc pas hésiter à dire: Marie, intégralement Mère, a mis au monde par ses forces naturelles, avec ce sentiment de don de soi, de maîtrise de soi, et de liberté qui convient à une authentique maternité [...], Laurentin, p. 178

Comment les Pères de l'Eglise ont-ils pu concevoir une « chose » aussi exceptionnelle et non-naturelle ? Laurentin répond qu'ils « Ils s'expriment à ce sujet dans une langue religieuse et poétique, non en termes cliniques. Nous imiterons cette discrétion qui tient à ce qu'ils expriment le droit fil du mystère, et entendent nourrir la foi, non la curiosité. »

 

Pourquoi affirmer un tel « mystère » ?

Parce qu'il serait lié à la «  naissance du Verbe »... Les pères chercheraient à affranchir la naissance de Jésus, des servitudes et déterminismes de la chair. Le fils de Marie, selon l'humanité est ainsi bien le fils de Dieu de toute éternité.
Comment exprimer que Jésus, est homme mortel, et divin dans sa perfection universelle et éternelle ?
De plus, la vierge Marie voudrait représenter «  l'icône parfaite de la foi qui est l'âme de la virginité. » parce que «  elle réalise corporellement ce que l'Eglise réalise spirituellement dans sa foi, c'est-à-dire la virginité dans la fécondité, elle qui a conçu Dieu en son coeur avant qu'en son corps (Augustin) »

15583886-jesus-christ-et-le-couronnement-de-la-vierge-marie.jpgJésus-Christ et le couronnement de la Vierge- Marie: la-peinture-de-sienne-eglise-sata-maria

 
Pas sûr, qu'aujourd'hui nous comprenions très bien ce rapprochement entre Marie, l’Église et la foi … !
Marie serait la « nouvelle Eve », donc un nouveau point de départ de la création …
Alors, si j'apprécie le symbolisme du corps, comme partie intégrante de l'homme, qui est sauvé par le Christ... Il m’apparaît, qu'aujourd'hui, nous ne pouvons comprendre que la non-virginité soit l'image de la chute...
Ainsi, Justin philosophe chrétien du IIème siècle, oppose Ève et Marie. Il explique qu'Eve était "vierge et non souillée" avant d'écouter le serpent. Pour réparer la faute d'Eve, Marie doit forcément être vierge. Ces conséquences théologiques, aujourd'hui, deviennent incompréhensibles … !

(1) René Laurentin est né le 19 octobre 1917 à Tours (France). Prêtre, théologien, exégète, historien, spécialiste notamment des apparitions mariales. Ancien expert au Concile Vatican II, Membre de l’Académie théologique pontificale « Pontificia Academia Mariana Internationalis » de Rome...


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La "conversion" d'Ignace de Loyola -3-

Publié le par Perceval

« Inigo », de François Sureau ( 2010 ) est le récit d'une conversion, d'une aventure intérieure qui a lieu de 1521 à 1523, d’une tourmente spirituelle à une époque charnière où l’ère chrétienne, médiévale et féodale, bascule dans la Renaissance, autrement dit dans la modernité.

C'est dans sa chambre de convalescent qu'« Un matin, il s’aperçut que le Roi d’Espagne ne lui suffisait plus. Ni le roi ni sa cour, ni ses généraux ni ses prêtres : ils n’étaient que des hommes arrêtés à mi-chemin et qui se satisfaisaient de peu de chose. Ils portaient de l’or et de la pourpre, mais vivaient d’arrangements, comme le moindre des fermiers du Guipúzcoa. Il passa tout le jour à chasser cette pensée, qui revenait sans cesse. » (p. 74)

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Jacopo TINTORET  1518-1594   Conversion Saint-Paul

Quel est l'objet de sa conversion, sachant qu'Ignace n'était pas un païen, mais un chrétien du passé, d'une foi reçue mais non choisie … Sa « conversion » n'est que l'amorce d'un long et douloureux cheminement où vont alterner illuminations, visions, pleurs, doute, désespoir, lassitude..etc

« Une nuit qu’il ne pouvait plus prier en silence tant sa confusion était grande, il se mit à hurler en appelant Dieu au secours. Il lui disait n’avoir trouvé aucun remède chez les hommes ou en lui-même. Il suppliait que Dieu lui montrât ce qu’il devait faire pour être délivré. Il se dressait éperdu devant le Créateur, et d’une voix inhumaine lui promettait de suivre même un chien, si c’était ce qu’il devait faire. Réveillés par le bruit, deux frères dominicains, alarmés, vinrent frapper à sa porte. Il ne leur ouvrit pas. Il était au-delà de la charité des autres. Il n’avait plus confiance que dans ce Dieu invisible qui s’était pourtant retiré de sa vie. » (p. 130)

« L'appel de Dieu n'a pas contredit cette nature, mais l'a poussée, en la purifiant, à son point d'aboutissement »

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Jacopo Robusti, dit Tintoretto, en français Le Tintoret, (1518 - 1594) 

«Dieu vient chercher les hommes là où ils sont nés et tels qu’ils sont» (p. 15). Il prendra Inigo avec sa violence, son désir de gloire et des femmes, son goût du bonheur aussi. Nul saint n’a choisi de devenir saint. Inigo cherche la joie, «avec le pressentiment d’une vie plus grande cachée sous l’autre» (p. 63)

« Il comparait ce qu’il avait lu et ce qu’il avait vécu », indique François Sureau, soulignant par là l’originalité de ce qui deviendra la méthode ignacienne : un regard libre sur une expérience éprouvée. Il lit saint Augustin et saint Benoît. « Il ne s’agissait pas de se conformer aux traditions pour trouver sa place dans un monde qui n’était chrétien qu’en apparence »

Ignace devient pauvre avant de devenir saint, Inigo vit d’errances et de mortifications. « D’où tenait-il que Dieu lui avait demandé de pareils sacrifices ?» se demande l’auteur. L’orgueil prévaut dans les macérations. Et la prière,  Inigo l’apprend : « On se tait en présence du roi. Il voulait se taire en présence de Dieu. La plupart des mots que prononçaient les hommes étaient inutiles, et les autres étaient impurs.»

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Le Tintoret, La Cène (Ultima cena), 1594, Basilique San Giorgio Maggiore de Venise 


Plus qu'une conversion, Inigo vit une libération de ce qu'il croit être, à la lumière de l'expérience … La liberté est indissociable de l'appel de Dieu. Il s'agirait, dans l'idéal, de confirmer le projet que Dieu a sur nous. Se libérer de ce qui n'est pas moi, pour que j'existe enfin !

Ce qu’a appris Inigo, on le retrouve dans l’œuvre de Simone Weil : on ne se rend pas libre par un effort de volonté mais au contraire par la passivité, l’abandon à l’amour de Dieu.

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François Sureau est un écrivain français né en 1957 à Paris, avocat, énarque, anciennement maître des requêtes au Conseil d'État. Il est également le cofondateur et codirecteur de la Revue française d'économie. il est également président fondateur de l'association Pierre Claver, aidant les personnes déplacées par force de leur pays d'origine et trouvant refuge en France.

L’auteur qui avoue en fin de livre « Les mitres et les chasubles ne m’ont jamais plu et tout cet appareil processionnaire où l’orgueil des hommes se complaît, dans lequel ils me paraissent prostituer Dieu à leur désir de gloire, et par lequel ils maintiennent les peuples dans une crainte révérencielle qui justifie à mes yeux l’athéisme le plus incommode ».

 

J'ai retrouvé [chez Ignace] un écho du Rimbaud de l'errance, qui était mû, écrit Bonnefoy, par le « double désir d'un corps et d'une âme, d'un salut et d'une liberté dans le salut ». C'est par là, je crois, qu'Ignace m'a touché d'abord, avant même que je le connaisse mieux. Que l'humiliation fût un moyen d'y parvenir, cette idée si étrangère à nos contemporains ne m'a pas rebuté. Quiconque a tenté de garder les yeux ouverts après la trentaine sait sur quoi se fonde l'estime de soi et l'estime des autres et ce qu'elles valent. Que l'on pût vouloir s'en priver, comme Ignace l'avait fait, ne m'a pas étonné. La conversion, entendue au sens non seulement d'une illumination mais aussi d'un exercice, lui avait rendu visible cette espèce de fluide du mal, qui s'insinue partout, et dont nous pouvons freiner, ou au contraire accélérer, la circulation. Il avait compris qu'il dépend de chacun que l'empire du mal s'étende ou se réduise; je parle ici du mal concret autant que du mal moral, de la guerre comme du mensonge, de la faute secrète et des spectacles auxquels j'ai assisté en Bosnie ou en Afghanistan et qui m'ont rendu Ignace très proche, parce qu'il donnait du mal, non pas une explication - ce serait, dit Augustin, voir les ténèbres ou écouter le silence - mais une description utile et réaliste. Et cette description était encourageante. Que l'homme se montre oublieux de sa filiation divine, qu'il laisse le désordre des illusions l'emporter, alors il cesse d'être libre et créateur, et le mal conquiert de nouveaux espaces, de nouvelles âmes.C'est la victoire de la mort, une sorte de dé-création. Qu'il se souvienne, se discipline et réponde à l'appel qui lui est adressé, il devient - fût-ce au prix d'une rude ascèse - celui en qui Dieu lui-même peut se reconnaître, parce qu'il collabore aux mille aventures d'une Création qui préfigure le Royaume. Serviteur inutile, sans doute, mais serviteur conquérant et, d'une certaine manière, joyeux.

p. 146-147   François Sureau, Inigo

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