felix sinclair
1950 - Félix Sinclair
Alors que Frédéric Joliot est haut-commissaire du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), il devient début 49, président du « Mouvement mondial des partisans de la paix ». Le président des Etats-Unis Harry S. Truman en janvier 1950, fait part des recherches américaines sur la bombe thermonucléaire. Joliot lance en mars 1950 « l’appel de Stockholm » pour l’interdiction de l’arme atomique qui recueille des dizaines de millions de signatures.
"Appel :
Nous exigeons l'interdiction absolue de l'arme atomique, arme d'épouvante et d'extermination massive des populations.
Nous exigeons l'établissement d'un rigoureux contrôle international pour assurer l'application de cette mesure d'interdiction.
Nous considérons que le gouvernement qui, le premier, utiliserait, contre n'importe quel pays, l'arme atomique, commettrait un crime contre l'humanité et serait à traiter comme criminel de guerre.
Nous appelons tous les hommes de bonne volonté dans le monde à signer cet appel."
Ses activités politiques valent à M. Joliot-Curie d'être démis de ses fonctions de haut-commissaire le 28 avril 1950.
Le Figaro du 29 avril 1950, rapporte que « C’est du reste ce que M. Georges Bidault avait déclaré la veille à M. Joliot-Curie, convoqué à l’Hôtel Matignon. Ce dernier ne trouva d’autre excuse à son obéissance à un gouvernement étranger que le slogan répandu par les communistes : « Staline travaille pour la paix, tandis que le gouvernement français prépare la guerre. » — C’est par amour et par vénération de la paix que j’ai choisi Staline, — Pour le servir en toute indépendance, lui répondit M. Georges Bidault, il est par conséquent nécessaire que vous renonciez à vos fonctions... Le Conseil des ministres s’est rangé à l’avis du président du Conseil. »
En Ecosse, Félix Sinclair, âgé de vingt et un ans, vient d'enterrer sa mère, et découvrir la réalité des événements qui ont provoqué sa naissance. Il pose pour la première fois, un pied sur le Continent, ce jour de mars 1950. ( voir par ex/ 1941 – Lyon – Sinclair - 1941 – L'Ecosse – Rosslyn Chapel - Sinclair - )....
Avec les éléments qu'il a à sa disposition ; il trouve assez facilement le chemin de Fléchigné.
Quelle surprise pour Anne-Laure, que cette visite ! Lancelot averti, décide de les rejoindre au plus vite.
Félix, curieux de tout, en se promenant dans la région, rencontre une jeune fille, elle-même en visite chez des cousins de Mayenne. Micheline habite avec sa sœur et ses parents au Havre, actuellement en reconstruction. En attente d'être relogés dans les nouveaux immeubles de l'avenue Foch, ils habitent chez de la famille dont la maison a réchappé aux bombardements.
Entre les deux jeunes gens, c'est un véritable coup de foudre. Ils reviennent ensemble au Havre.
Puis, Félix ''ferme la parenthèse'' et retourne en Ecosse. Quelques mois plus tard, n'ayant pas renoncé à correspondre avec elle, Félix apprend que la jeune femme est enceinte. Il est affolé, car ce projet contrevient à sa promesse faite à sa mère, quant à un mariage prévu de longue date...
Un mariage que son ''nom'' oblige, il n'a pas le choix....
Il écrit tout cela à la jeune femme ; et à Lancelot.
Pourtant, au cœur du mois d’août, il reprend le voyage pour le Havre, sûr de pouvoir laisser seul l'amour décider.
Au Havre, Félix apprend très vite que la mère de son enfant s'est mariée ; et s'est envolée avec son mari à Casablanca, au Maroc.
Anne-Laure de Sallembier connaît bien le mari de la jeune fille ; puisqu'il est originaire de cette même région de Mayenne, en lien familial. La jeune femme, d'ailleurs, le connaissait déjà ; et le jeune homme avait l'opportunité d'un poste intéressant dans une entreprise de travaux publics, à Casablanca, qui s'ouvrait à lui, s'il partait rapidement... Juste, le temps de se marier. !
C'est ainsi que je suis né, le 10 décembre 1951, à Casablanca. J'ai, certes, modifié quelques circonstances. Ma mère est bien Micheline Haquet, havraise. Mon père se rattache à Fléchigné, il se nomme Georges Vétillard.
Lancelot et Anne-Laure de Sallembier, ont bien intégré cette marque de fabrique de leur lignée : la transmission échappe aux règles ordinaires de la famille. Elle-même, ne portât jamais le nom de son père ( qui précisément était ''Vétillard'' ! ( Louis-Ferdinand Vétillard, était un notable commerçant de Paris).
Lancelot lui-même, s'il porte le nom de son père, connut tardivement son géniteur; mais avant lui, Charles-Louis de Chateauneuf, était par sa mère, relié aux seigneurs du Limousin, mais hors lignée officielle, bien que reconnu.
Un soir, alors que Lancelot et sa mère échangeaient sur des événements du passé de la lignée. Elaine semblait douter de ce qu'ils évoquaient : « ça n'existe pas ! »
Quelle bonne question... Le passé existe t-il encore ?
Lancelot répond rapidement à Elaine, que ce qui s'est passé dans le temps ; c'est aussi ce qui se passe dans l'espace... Je ne suis plus à Paris, avec ta maman, pourtant je suis certain qu'elle existe aussi, même si je ne suis plus à Paris.... Plus tard, à Paris, je serai sûr qu'Elaine existe bien, alors que je ne serai plus avec toi...
Anne-Laure continue : « C'est très important, ce que nous sommes en train de dire.... Crois-moi, quand tu seras vieille comme moi, et que tu reviendras à Fléchigné, tu repenseras à ces instants que nous vivons, tu regarderas les murs, tu les toucheras, tu sentiras même cette odeur, et tu sera sûre que ces instants existent encore ; dans une autre dimension que malheureusement nous n'appréhendons pas avec nos sens, c'est-à dire avec nos yeux... Je ressens bien cela, dans une Eglise, par exemple.... »
Anne-Laure et Lancelot pensent alors à la même chose ; à la ''quatrième dimension '' que Proust évoquait dans un article du Figaro ( depuis 1912, gardé précieusement) sur '' L'église de village '', « un édifice occupant, si l’on peut dire, un espace à quatre dimensions – la quatrième était celle du Temps, – déployant à travers les siècles son vaisseau qui, de travée en travée, de chapelle en chapelle, semblait vaincre et franchir, non pas seulement quelques mètres, mais des époques successives d’où il sortait victorieux... »
Elaine semble avoir compris certaines choses, puisqu'elle de mande : « mais, si la maison n'existe plus ? »
Lancelot répond : « Ce serait plus difficile, nous n'aurions plus nos sens, la vue, l'odorat pour nous aider... mais nous savons que le passé existe quand même. Tu sais, beaucoup de choses existent que nous ne percevons pas.... » Elaine répond : « comme ma maman, que je ne vois pas. ».
1941 – Lyon – Sinclair
Pétain et l'amiral Darlan visitent la foire internationale de Lyon ( 27 septembre- 5 octobre 1941), manifestation qui obtient beaucoup de succès.
Anne-Laure de Sallembier vient à Lyon, passer Noël... Il ne lui fut trop difficile, semble t-il, d'obtenir un ''laisser-passer'' lui permettant de prendre dans les deux sens le train Paris-Lyon.
Elle loge au Grand Hôtel de Lyon, 16 rue de la République.
Lyon, même libre paraît sinistre : « On y respirait un air saumâtre et empoisonné l’hiver et l’automne. On marchait à tâtons dans des rues sans lumière envahies par le brouillard. Pas de concierges, mais des portes dont il fallait posséder la clé, des communications étranges entre les îlots d’un immeuble et les quartiers, par des passages voûtés, les traboules, où l’on s’enfonçait dans une odeur de moisi, d’ordure et de rat ». Michel Déon dans Mes arches de Noé.
A Lyon, Lancelot a trouvé un appartement meublé pour 600 francs, et mange au restaurant pour 20 frcs.
Anne-Laure visite des connaissances qui ont suivi des titres de presse, fuyant la capitale, comme Le Figaro qui s'est installé rue de la Charité. Elle retrouve André Billy, un chroniqueur du Figaro, établi dans l’immeuble du restaurant Rivier, 1, place des Terreaux ; ainsi que Wladimir d’Ormesson et Louis-Gabriel Robinet.
André Billy se plaît et trouve dans l'histoire de la ville beaucoup de sujets d'inspiration... De plus, il travaille sur une vie de Balzac, écrivain particulièrement apprécié par Anne-Laure et Lancelot.
Anne-Laure n'a pas revu Lancelot depuis son départ vers l'Angleterre. Bien-sûr, son fils l'a mis au courant de cette nouvelle qui habite à présent son esprit à tout moment, l'existence du fils de son fils, un petit écossais du nom de Félix Sinclair.
Elle tient encore à l'interroger sur la mère de Félix, Mary, et sur la famille Sinclair... Quelle étrange lignée que celle dans laquelle sont inscrits Lancelot, sa mère, et ses aïeux...! Doit-on parler de coïncidences quand on connaît les liens que nos ancêtres ont eut avec le nom de ''Sinclair'' ?
La légende familiale, admet que Roger de Laron était un chevalier Templier. Nous en conservons l'anneau.
Selon la tradition, les templiers se sont installés en Ecosse en 1128 sur la terre de Balantrodoc, à 7 miles du village de Rosslyn appartenant au Clan Sinclair.
L'Ordre du Temple dissous sur le continent Européen et notamment en France (conséquence des arrestations du 13 septembre 1309), aurait survécu en Ecosse avant de de se métamorphoser au fil du temps en Franc-Maçonnerie. Le dernier Maître de l'Ordre du Temple pour l'Ecosse s'appelait Sir Guillaume Sinclair et, au service du roi écossais indépendantiste Robert Bruce, il aurait dirigé une charge de Templiers Ecossais et Français lors de la bataille de Bonnockburn en 1314 contre les Anglais.
Sur les terres du clan Sinclair, Sir William Saint-Clair, 3e comte d'Orkney, baron de Roslin et 1er comte de Caithness, a édifié la chapelle de Roslyn en 1446, sur des vestiges que l'on date de 1304.
La chapelle Rosslyn a été un lieu de sépulture pour plusieurs générations de Sinclair.
Le château, lui, fut détruit en 1650 par les troupes de Cromwell. En 1736, la chapelle passe entre les mains du Général James Sinclair, qui commence sa restauration. A la même époque, William Saint-Clair de Roslin (1700-1778) devint le Premier Grand Maître de la Grande Loge d’Ecosse.
Pour ce qui nous concerne, J. L. de la Bermondie rencontre un officier de la Garde Ecossaise( unité d'élite au service personnel du roi de France), qui connaissait son intérêt pour les Templiers... Cet homme - James Sinclair, né à Edinburgh - se dit descendant du '' clan Sinclair''; il soutient également que l'origine de sa famille remonte aux chevaliers Normands de Saint-Clair. Tous deux, vont dévoiler quelques astuces du faux magicien Merlin, qu'est Cagliostro…
James Sinclair et J.L. de la Bermondie rêvent eux, d'une maçonnerie templière qui retrouverait le climat médiéval, mystérieux, de l'alchimie et de cette quête du Graal, qui était tombée '' en sommeil'' … James Sinclair, après une visite-pèlerinage sur la trace de ses ancêtres templiers serait revenu en France avec un ''trésor'' qui devait rattacher symboliquement, mais incontestablement, ce nouveau rite à l'Ordre Templier. Il s'agirait de l'épée de Jacques de Molay... !
Enfin, Anne-Laure s'était déjà intéressée à un personnage qu'a connu son grand-père, et Camille Flammarion : Lady Caithness (1830-1895). Maria de Medina-Pomar, veuve en 1868, vivait à Paris, héritière d'une fortune considérable. Elle réunissait dans son hôtel particulier de l'avenue Wagram tout le milieu ésotérique de l'époque. Elle avait d'ailleurs été à l'origine de la création de l'Eglise gnostique et représentait en France la Société Théosophique. Elle épouse James Sinclair, le 14e Comte de Caithness le 6 mars 1872. En 1877 se produit l’événement de sa vie spirituelle: elle reçoit dans son domaine de Holyrood, en Ecosse, une révélation provenant de l'esprit désincarné de Mary Stuart (1542-1587). Elle reçoit alors des communications par la voie mediumnique – de Mary Stuart – des années durant... Vers 1879, elle s'éloigne de son mari, et s'installe a Paris... Son mari meurt en 1881, et fut inhumé dans l'ancienne chapelle royale de Marie Stuart à Holyrood.
Lancelot rajoute cet épisode, concernant le ''Black Rood'', qui raconte qu'un certain Sinclair aurait récupéré la relique écossaise dans la cathédrale de Durham , pour la cacher dans la chapelle Rosslyn, un lieu associé à sa famille ; en effet un témoin fait état d'une discussion entre la veuve du roi Jacques V, Marie de Guise ( mère de Mary Stuart) , et William Sinclair de Rosslyn en 1546, à propos d'un objet précieux qui était caché à Rosslyn et Marie aurait juré de garder le secret.
1941 – L'Ecosse – Rosslyn Chapel - Sinclair
Enfin, avant de quitter Abbotsford House, Sir Walter Maxwell-Scott, conseille fortement d'aller visiter une chapelle qu'affectionnait particulièrement Walter Scott : Rosslyn Chapel.
- C'est sur votre route avant Edinburgh. Auparavant, vous devez savoir certains faits historiques...
La chapelle est nichée à la sortie du village, dans un ''glen '' des plus agréables. Au cœur de la forêt, qui surplombe la rivière Esk, les ruines d'un château fortifié. Il se dégage ici, une ambiance sereine mais chargée, comme si les pierres détenaient le secret d’un vaste mystère surnaturel.
Lancelot et Stein, devant la chapelle, se remémorent les explications de Sir Scott. A cela s'ajoutent les souvenirs du voyage d'Anne-Laure de Sallembier racontés à son fils lors de son séjour ici. ( → VOYAGE EN ECOSSE -5- LA CHAPELLE DE ROSSLYN )
La chapelle se présente comme un édifice en gothique tardif ; et ce qui frappe Lancelot, c'est une profusion de sculptures ornementales, assez passionnante, si on prend le temps d'étudier toutes les interprétations symboliques imaginables ; une quantité d’étonnants bas-reliefs judaïques, chrétiens, égyptiens, maçonniques et païens et étrange plafond, divisé en cinq compartiments, chacun accueillant un motif différent, avec des marguerites, des fleurs de lys, des roses et des étoiles.
Le pilier du Prince ( ou pilier de l'apprenti) est l’une des pièces maîtresse de la chapelle. La Chapelle de la Dame est particulièrement décorée.
Sir William St Clair 11e baron de Rosslyn a fondé Rosslyn Chapel en 1446 pour abriter les restes de ses aïeux, et de templiers.
La tradition royale veut que jusqu’à dix-sept des barons St Clair de Rosslyn soient enterrés sous le sol de la chapelle Rosslyn, tous enfermés dans leurs armures. Dans The Lay of the Last Minstrel, Sir Walter Scott affirme qu’il y en a vingt.
Des légendes évoquent même le trésor des templiers, y compris le ''Holy Rude'' ou ''Black Rood''. En effet, pendant la période d’urgence nationale connue sous le nom de « Rough Wooing » - guerre anglo-ecossaise déclenchée par Henri VIII d’Angleterre - après que les Écossais eurent rompu les fiançailles de Marie, reine d’Écosse, âgée de deux ans, au prince Édouard d’Angleterre, âgé de cinq ans ; au profit de la France. Entre 1544 et 1578, le Black Rood aurait pu être parmi les objets de valeur pris du palais de Holyrood pour être cachés et conservés à Rosslyn.
Plus tard, un prêtre Richard Augustine Hay raconte dans ses mémoires, qu'après avoir dévasté l'abbaye de Holyrood, les Covenanters présbytériens écossais ont pillé la chapelle Rosslyn en 1688 ; ils ont également endommagé la tombe du comte de Caithness.
La reine Victoria demanda à visiter le site, le 14 septembre 1842, elle fut tellement séduite par ce qu’elle vit qu’elle exprima le désir qu'« un joyau si unique soit préservé pour le pays » et aida à la préservation de la Chapelle. Lady Helen Wedderburn, fille du 7e comte d’Airlie, et cousine du 3e comte de Rosslyn a lancé une campagne pour lever des fonds qui fut largement soutenue par la noblesse écossaise. Le 27 avril 1866, Lady Helen fut enterrée dans la chapelle Rosslyn.
Lancelot et Stein, eurent peu de temps pour visiter Edinburgh et Holyrood ; leur impatience et leurs autorisations les pressaient vers le Lanarkshire.
C'est en effet dans cette région, que se situent les deux objectifs de leur voyage.
Ces quelques jours passés ensemble avec Walter Johannes Stein, permettent à Lancelot de comprendre la personnalité de son coéquipier. Étudiant autrichien en mathématiques et physique Walter ne se doutait pas qu’il émigrerait au Royaume-Uni deux décennies plus tard. Il a connu à Vienne et suivi, Rudolf Steiner. En partie juif, Stein est venu en Grande-Bretagne après la nomination d’Hitler au poste de chancelier du Reich (janvier 1933).
Grâce à la société anthroposophique, il se lia d'amitié avec Daniel Nicol Dunlop, le fondateur de la World Power Conference avec qui il travailla. Il s'est intéressé de près aux recherches sur l'organisation d'une Économie Mondiale. Il a rencontré Winston Churchill qui n'était pas encore premier ministre, alors qu'il s'informait sur le contexte occulte du national-socialisme. Stein approfondissait alors ses recherches en médecine homéopathique, il sut écouter et soulager Churchill quant à ce qu'il nomme son ''Black dog'', sorte de dépression. C'est ainsi que Stein est devenu un conseiller de Churchill.
Sans Stein, Churchill, n'aurait pas été au courant de l'intérêt d'Hitler pour certains artefacts religieux ou historiques. Il n'aurait pas donné son accord à toute manœuvre d'intoxication, qui pourrait faire croire que le Royaume-Uni serait prêt à remettre au Reich, un joyau du Saint-Empire qui serait en sa possession...
Albanoïc House, lieu de résidence de la famille Sinclair, est dans le Lanarkshire, non loin de Hamilton.
Cette construction remonte à la baronnie des Baird. La tour fut construite par Sir Robert Baird au 14ème siècle. Le domaine fut confisqué et Sir Robert, exécuté pour trahison en 1340 pour avoir soutenu Édouard Bailliol dans sa tentative de prendre le trône à David II.
Aux XVIe et XVIIe siècle, Albanoïc House passe aux Sommerville ; ensuite après de nombreuses péripéties, aux Lockhart de Castlehill, puis à un descendant de James Sinclair qui était le fils cadet du cinquième baronnet, qui en 1764 avait hérité du domaine.
Les propriétaires actuels sont John Sinclair et son épouse. Ils sont assez âgés, et n'ont qu'un fils, Félix Sinclair.
Il n'est pas possible de les rencontrer chez eux ; mais Stein obtient qu'ils puissent être reçus par John Sinclair , au siège du private social club, le New Club de Glasgow, qui est rattaché à celui d'Edinburgh.
Sinclair n'est pas très satisfait de rencontrer Lancelot, il reconnaît l'adoption de Félix, suite à son abandon, dès sa naissance, par sa mère Mary Butts ; qu'il n’a d'ailleurs jamais revu, et dont il ignorait le décès. Il prie Lancelot, de ne pas entrer en contact avec son fils, qui ignore encore d'ailleurs, qu'il a été adopté. Cette révélation ne devrait lui être faite, que lors du décès du deuxième parent, à la lecture du testament.
Lancelot le rassure, il n'a aucun droit, n'exige rien, et ne cherchera pas à entrer en contact avec l'enfant, dont lui-même ignorait l'existence, il y a peu....
1941 – L'Angleterre – Mary Butts – Felix Sinclair
Lancelot s'est ouvert, à W.J. Stein, avec confiance, sur son désir de retrouver une femme, Mary Butts, et lui explique très précisément quelle était la nature de leur relation – c'était en 1926 - et même le lien avec le Graal... Il n'a eu depuis aucune nouvelle d'elle...
Il pourrait en profiter pour voir ces paysages du Dorset dont elle lui parlait...
Stein lui explique la complication pour un étranger de parcourir la Grande-Bretagne en temps de guerre...
Quelques jours plus tard, Stein lui annonce que l'écrivain Mary Butts est décédée le 5 mars 1937, à l’âge de quarante-six ans, à l’hôpital West Cornwall de Penzance. Elle repose au cimetière de Sennen, qui est la petite ville où elle était domiciliée.
L’écrivain Mary Butts ? - Oui, elle a publié plusieurs romans, et a été saluée pour son originalité audacieuse et sa fougue stylistique.
Dans son roman, Armed with Madness publié en 1928, elle y parle du Graal, comme d'un royaume. C'est un roman qualifié de moderniste, qui décrit les relations d’un groupe de jeunes bohèmes vivant dans l’isolement rural sur la côte sud-ouest de l’Angleterre. L'histoire commence dans la maison isolée de Cornwall, d'une sœur Scyllla, un peu sorcière, et de son jeune frère Félix, et leurs amis... Ils trouvent une coupe de jade ; personne est certain que ce soit le Graal, mais les personnages aspirent à ce que cette coupe donne un sens au « malaise » de leur vie.
A la fin des années vingt, Mary Butts s'est installée à Sennen en Cornouailles, au bout des terres...
Stein qui, décidément est bien renseigné, l'informe que dans ses dernières années, son ami le plus proche était Angus Davidson, il a même acheté un chalet à Sennen ; et elle l'avait désigné comme son exécuteur testamentaire littéraire.
- Vous devriez interroger votre amie Vanessa Bell ; Angus Davidson était souvent reçu par le groupe de Bloomsbury...
Lancelot intrigué, s'empresse d'interroger Vanessa Bell, sur Mary Butts... Ses yeux, sa moue, puis quelques mots expriment qu'elle n'apprécie pas son écriture. Quentin Bell l'a aussi interviewée.
Lancelot leur raconte son histoire avec Mary ; ils sont très curieux de savoir ce qui s'était passé ; et constatent qu'effectivement la légende du Graal ne pouvait que beaucoup parler à Mary. Ils s’arrangent pour organiser vite une rencontre entre Angus et Lancelot.
Angus Davidson est associé - comme écrivain, traducteur, critique d'art... - au Bloomsbury Group. Entre 1924 et 1929, il a travaillé comme assistant à la Hogarth Press que Leonard et Virginia Woolf avaient créé en 1917. Il a traduit les œuvres d’Alberto Moravia et de Mario Praz, et a écrit une biographie novatrice d’Edward Lear, peintre paysagiste et poète ''absurde''. On peut ajouter qu'il est homosexuel, et écossais.
Angus Davidson se dit terriblement excité de rencontrer Lancelot.
- Bien-sûr, Mary m'a beaucoup parlé de vous... ! Vous ignorez, aussi une raison pour laquelle elle l'a fait bien des fois... Et, peu de monde est au courant....
Mary Butts a quitté définitivement la France en 1928. Alors qu'elle publie '' Armed with Madness'', ce roman, qu'elle vous doit un peu, avec cette référence à la légende du Graal . Elle est enceinte ; et début décembre, Mary et moi, nous rejoignons l'Ecosse où elle met au monde un garçon. Le bébé a été remis à un couple, sans enfant, et soucieux de léguer à leur enfant, un patrimoine des plus intéressant.
- Cet enfant, dont vous n'êtes que le père biologique va vers sa treizième année...
Mary ne souhaitait pas vous en informer directement ; et elle envisageait le faire, à la condition que vous cherchiez à la rencontrer de nouveau ; elle espérait aussi, je crois, que vous le feriez...
Les Sinclair, c'est leur nom, avec leurs fils Félix Sinclair, habitent dans un château, près d’Edinburgh.
Qu'il est étrange, se dit Lancelot, de se connaître – soudainement – une descendance directe : un enfant né de Mary; qu'il ignorait hier et pour qui, il n'existe pas... ! Un enfant, dont la véritable ascendance est celle de cette famille Sinclair et dont il hérite le nom, et même l'histoire.... A présent - se demande Lancelot – qu'il connaît l'existence de Félix ; peut-il envisager d'aller à sa rencontre ?
Puisque Lancelot ne peut rencontrer Mary, ni même se rendre de ce côté du bout des terres ; pourrait-il avoir la possibilité de prendre la direction de cet autre bout, vers le nord ?
Lancelot serait-il prisonnier de Londres, volontairement condamné à partager le quotidien de guerre, avec près de soi, un masque à gaz, une lampe torche et un livre, prêt pour se rendre dans l'abri antiaérien le plus proche. De septembre 1940, à mai 1941, Londres a été bombardé de nuit.
Stein, est un magicien : - J'ai pu obtenir un agrément pour que vous preniez connaissance, par vous même, des faits concernant l'atterrissage de Hess en Ecosse... J'ai les papiers nécessaires, pour que vous puissiez vous rendre au village d'Eaglesham près duquel l'avion Messerschmitt Bf 110 s’est écrasé.
- Je vous accompagnerai, et je me fais une joie de vous faire découvrir deux ou trois petites choses pendant notre voyage. Cela devrait vous intéresser...