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carre magique

Le carré magique numérique. -7/.- le pouvoir des chiffres.

Publié le par Perceval

Ce carré magique, sur une plaque de fonte, a été découvert en 1956 dans les ruines d’un palais de la banlieue de Xi’an : le Palais d’Anxi, fils de l’empereur mongol Qubilai (1215-1294), lui-même un petit-fils de Gengis Khan.

Ce carré magique, sur une plaque de fonte, a été découvert en 1956 dans les ruines d’un palais de la banlieue de Xi’an : le Palais d’Anxi, fils de l’empereur mongol Qubilai (1215-1294), lui-même un petit-fils de Gengis Khan.

Ce carré magique, selon une légende chinoise, aurait été révélé, à l'empereur Yü sur le dos d'une tortue au XXIIIe siècle avant J.-C. ( - 2200). Selon des écrits datant de 650 av. J.-C.

Ce carré magique, selon une légende chinoise, aurait été révélé, à l'empereur Yü sur le dos d'une tortue au XXIIIe siècle avant J.-C. ( - 2200). Selon des écrits datant de 650 av. J.-C.

Le carré d’ordre 4 du temple de Khajuraho en Inde du nord, réputé pour ses sculptures érotiques, les Mithuna. Ce carré dénommé  ''Chautisa Yantra '' qui daterait du 10ème siècle après J-C. a pour caractéristique qu’à l’intérieur, les 4 cases de chaque petit carré forment aussi la somme magique de 34...

Le carré d’ordre 4 du temple de Khajuraho en Inde du nord, réputé pour ses sculptures érotiques, les Mithuna. Ce carré dénommé  ''Chautisa Yantra '' qui daterait du 10ème siècle après J-C. a pour caractéristique qu’à l’intérieur, les 4 cases de chaque petit carré forment aussi la somme magique de 34...

En 1514, Albrecht Dürer (1471-1528) peint le  tableau "Mélancolie" et y fait figurer un carré magique.

En 1514, Albrecht Dürer (1471-1528) peint le  tableau "Mélancolie" et y fait figurer un carré magique.

Au Moyen-âge, on associait souvent, les carrés magiques aux planètes et aux métaux ( carré d'ordre 4 → Jupiter et l'étain. Le carré d'ordre 5 à Mars et au fer... )

En 1514, Albrecht Dürer (1471-1528) peint le  tableau "Mélancolie" et y fait figurer un carré magique. En effet le carré de Jupiter gouverne le tempérament sanguin, et combat l'ascendance de saturne, qui gouverne le tempérament mélancolique …

Vous avez peut-être remarqué : les deux chiffres centraux du bas 15 et 14 : indiquent l'année 1514, date de la gravure... Le 34 est dit '' nombre du '' soleil noir ''

* Comment construire un Carré Magique : ( restons dans l'ordre 4) ?

Il y a multiple façons de construire un carré magique...

En ce début d'année, je vous propose même ''votre'' carré magique 4x4 basé sur votre date de naissance, certains magiciens le considère comme un talisman :

Sur la ligne du haut, a= chiffre du mois de naissance ; b = jour, c = 2 derniers chiffres de l'année, et d= valeur numérique du tout ( exemple : 25/12/1978= 2+5+1+2+1+9+7+8=35=8)

Pour ce qui est des 3lignes suivantes, calculez selon le tableau

a

b

c

d

e=c-2

f=d+2

g=a-2

h=b+2

i=d+1

j=c+1

k=b-1

l=a-1

m=b+1

n=a-3

o=d+3

p=c-1

 

Soit, pour notre exemple :

 

12

25

78

8

76

10

10

27

9

79

24

11

26

9

11

77

Avec pour somme magique : S=123

Carré, peut-être 'artificiel', car il faut bien reconnaître, il n'a pas la '' beauté magique '' des autres...

 

Un autre ''tour'' de magie, si vous retenez les nombres fixes, disposés dans cette grille. Il suffit ensuite de demander un nombre entre 22 et 99 : qui sera la Somme magique = S

Exemple :

Le suivant est un vrai carré ( 5x5) magique, sa somme est 65 ( avec chacun des chiffres de 1 à 25)

 

1

15

24

8

17

23

7

16

5

14

20

4

13

22

6

12

21

10

19

3

9

18

2

11

25


Ce Carré magique ci-dessous nous est transmis par Le traité de Manuel Moschopoulos :

 

ses lignes et colonnes ont une somme égale à 65; 13, au centre du carré, est la moyenne arithmétique des couples de nombres pris symétriquement autour de lui, donc égaux à 26 (13 + 26 + 26 = 65).

Et, réfléchissez à sa construction, en observant les 25 nombres, disposés en diagonale ; puis ''enroulez'' les nombres disposés à l'extérieur, sur le carré comme s'il était un cylindre ….

Nous remarquons que le chiffre 13, correspond à la 13ème lettre de notre alphabet N (cf carré Sator)

Une autre méthode - à préciser pour ma part … - consiste à utiliser le pas du Cavalier aux échecs...

En effet :

On met le 1 dans une cellule au choix, on place le suivant (2) selon le mouvement du cavalier aux échecs : 1 pas à droite et 2 vers le haut pour y mettre le 2. Même chose pour les nombres suivants … * Lorsqu'on déborde du carré, on continue comme si le carré était ''enroulé'' ( comme précédemment)  : le côté droit collé à celui de gauche et le haut avec le bas. ''Il semblerait '' que si cette règle aboutit à placer un nombre dans une cellule déjà occupée, placer le suivant dans la cellule immédiatement en bas (cellule multiple de n)

Puis, on continue jusqu'à remplir le carré (dernier nombre : 25) ….

Je commence ….

 

 

 

 

 

 

 

Le ''problème du cavalier'' était connu du temps de Roger de Laron...

Il s'énonce ainsi : trouver le chemin parcouru par un cavalier qui part d’une case quelconque de l’échiquier et qui visite toutes les cases une et une seule fois. On exige parfois le retour sur la première case, on parle alors de ''parcours fermé'' ...

 

Un manuscrit arabe donne deux parcours, un par Ali C. Mani, un joueur d’échecs inconnu et l’autre ( à droite) par al-Adli ar-Rumi, qui connut ses heures de gloire aux alentours de l’an 840...

Un manuscrit anglo-normand du XIVe siècle propose un parcours ouvert ( ci-dessus) dont le but est d'amener le cavalier d'un coin(0) à un autre[63].

Plus tard, c'est le mathématicien Euler au XVIIIème siècle qui en fera une étude complète …

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Le carré magique numérique. -6/.- le pouvoir des chiffres. La Numérologie

Publié le par Perceval

Pour Roger de Laron, il semble naturel de donner aux lettres une valeur numérique, puisque les nombres étaient eux-mêmes désignés par des lettres. Un lettré du Moyen-âge lit et écrit le latin. Un alchimiste connaît les tables de correspondance hébraïques, qui remontent dit-on à la Kabbale vieille du IIème siècle Av J.C.

Pour connaître le poids symbolique du mot, on remplace les lettres d'un mot par leur valeur numérique. Il suffit de les ajouter. Si le total de l'addition est supérieur à 9, on ajoute les chiffres qui le composent et on continue jusqu'à ce que le résultat soit inférieur à 10.

Pour justifier l'intérêt, remarquons-y la tenue singulière des nombres, en opérant de cette manière :

 

Prenons les 21 premiers nombres, additionnons-les 3 par 3 :

1 - 01 + 02 + 03 = 06 soit 6  

2 - 04 + 05 + 06 = 15 ► 6

3 - 07 + 08 + 09 = 24 ► 6

4 - 10 + 11 + 12 = 33 ► 6

5 - 13 + 14 + 15 = 42 ► 6

6 - 16 + 17 + 18 = 51 ► 6

7 - 19 + 20 + 21 = 60 ► 6

Sept fois de suite nous atteignons le 6 ; de plus :  (6 x 7 = 42 soit 6) ...

Revenons au carré SATOR que présente Geraud Adhémar de Monteil, à Roger de Laron...

Et naturellement Roger s'empresse de remplacer par curiosité les lettres par leur valeur. Le problème est que divers tableaux de correspondance sont en cours, mais aucun parmi ceux qu'il connaît ne le satisfait...

 

Cependant, un carré magique - trouvé dans un ouvrage d'un moine contemporain de Roger - Manuel Moschopoulos (vers 1270- vers 1316) : un traité sur les carrés magiques (1300), basé sur les travaux d'Arab Al-Buni ; ce carré numérique, donc, est gardé précieusement par Roger de Laron. Ce carré est ''spécialement'' magique, et on peut découvrir certaines de ses propriétés en le contemplant …

 

1

15

24

8

17

23

7

16

5

14

20

4

13

22

6

12

21

10

19

3

9

18

2

11

25


 

La somme magique est de 65 ; et on l'observe bien sûr sur les lignes, les colonnes ou les diagonales … mais aussi sur des croix droites, et sur des croix de Saint-André … ! ( les voyez-vous...?)

* Pourquoi 65 ? Ici le carré est d'ordre 5 ( parce que 5x5, comme le 'Sator'), nous utilisons donc 5x5 entiers : 25 nombres de 1 à 25, à placer sur la grille...

La somme de tous les chiffres de 1 à 25 : 1+2+3+4+5+ etc...= ?

Et bien, à ce propos : prenons de 1 à 100 :

1+2+3+...+100 puis ajoutons une deuxième série, à l'envers ::

100+99+98+...+1... Et bien, nous avons :

101+101+101+... +101, soit 101*cent fois ! = 10100 pour deux séries, donc

1+2+3+...+100=10100/2=5050

 

(1+2+3+...+25)+(25+..+3+2+1)=26*25=26*100/4=2600/4=650 pour deux séries de 25

Donc : 1+2+3+...+25=325

 

Prenons un carré de n=3 :

a

b

c

d

e

f

g

h

i

a+b+c=S et a+d+g=S ...etc... ( S étant la Somme magique ...)

Chaque lettre est concernée 2 fois, une en ligne, et une en colonne ...

Soit 2a+2b+2c+2d...= 6S...

soit a+b+c+d...=3S, en fait, c'est = n*S ( ici n=3)

 

Pour n=5 , a+b+c+...= 5*S

Or, on a vu que a+b+c... ou 1+2+3+...= 325... Donc pour un carré de 5*5... : 5*S=325, et S=65

En fait la formule à trouver, c'est S=n(n² + 1) / 2

Ça, c'était pour répondre à la question : pourquoi la somme des chiffres alignés doivent = 65.

 

Vraiment, tout ceci est NOUVEAU...

N'oublions pas que la diffusion des ''chiffres arabes'' s'est heurtée aux habitudes traditionnelles, et leur apprentissage a été progressif.

Roger de Laron est fasciné, par les propriétés de ces ''chiffres arabes''... Il ne jure que par eux, et maintient que leur utilisation est bien plus pratique et qu'ils fournissent un modèle fascinant pour représenter la réalité, avec son lot de surprises et de magie...

À Florence (Italie) vers 1300, on a d'abord interdit aux marchands de les employer dans les contrats et les documents officiels : en effet on trouvait qu'il était trop facile de rajouter un zéro pour faire, par exemple, passer une somme de cent à mille... ( source d'erreur ou de fraude ...)

Gregor_Reisch, Margarita_Philosophica, 1508 Deux clercs en compétition pour un calcul, l'un avec une abaque traditionnelle, l'autre avec un algorithme basé sur l'usage des chiffres arabes.

L'Italie était à la pointe de la recherche en arithmétique, et maîtriser les mystères de la multiplication et de la division n'était pas à la portée de chacun …

Roger de Laron défendait l'utilisation des chiffres arabes, contre l’utilisation des abaques ( tables, jetons etc …)... C'était un peu l'équivalent de la compétition entre la règle à calcul et la calculette...

Et l'Eglise, elle-même, s'opposait à la démocratisation du calcul qui entraînait la perte d'un monopole d'enseignement … !

 

Mais, revenons à notre '' carré magique ''…

A suivre ….

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Le carré magique numérique. -5/.- le pouvoir des chiffres. Le nombre d'Or

Publié le par Perceval

Le carré magique numérique. -5/.- le pouvoir des chiffres. Le nombre d'Or

Le plan numérique du ''Carré Magique'' SATOR, est un carré 5x5...

Je rappelle que si pour ce qui est des lettres, le carré magique SATOR, correspond à une succession de lettres qui, de quelque façon qu’on les lise, donnent les mêmes ‘mots’. L’ordre peut être de haut en bas, de gauche à droite ou inversement, exception faite des diagonales.

Pour les chiffres, les 25 premiers ( tous différents), lorsqu’on les ajoute en ligne, horizontalement ou verticalement, le résultat donne chaque fois la même somme.

Nous parlons bien sûr des chiffres dits ''arabes'' ( ou indo-arabes) empruntés au système de numération indien et parvenus à l'Occident médiéval au contact des mathématiciens arabes via la civilisation andalouse. Leur diffusion est récente, et nous le devons à des personnalités comme:

- Gerbert d'Aurillac (940–1003), le futur pape Sylvestre II, qui a étudié au monastère de Vich, en Catalogne, s'initiant aux sciences et techniques islamiques, étudiant les mathématiques et l'astronomie.

- Leonardo Fibonacci (1175-1250), qui a étudié auprès de professeurs maghrébins à Icosium aujourd'hui Alger, et en 1198 diffuse à Pise où il est né, une partie de son savoir, il publie, en 1202, le « Liber Abaci » (Le Livre du Calcul), un traité sur les calculs et la comptabilité fondée sur le calcul décimal.

Peut-être connaissez-vous la fameuse suite de Fibonacci ? Chaque nombre est obtenu en ajoutant les deux nombres qui le précèdent :

0      1     1     2     3     5     8     13     21     34     55     89     144   ( 89+144=)  233 ... et le rapport entre chaque terme (2/1, 3/2, 5/3 ...) tend vers le nombre d'or : 1,618 034... !

Ce nombre est exceptionnel en plusieurs points... Je vous laisse le découvrir sur Wiki ...

Et c'est précisément les ''chiffres arabes'' qui permettent un nouveau regard sur ce nombre : vers 1220, Fibonacci explique dans son traité d'algèbre que le nombre d'or est la seule solution positive de l'équation x² = x + 1, soit de l'équation du second degré x² - x - 1 = 0.

Un peu plus tard , le nombre d'or est appelé '' Divine proportion''. On l'appelle de la lettre grecque Phi...

Mais pour l'heure Roger de Laron a déjà rencontré le rectangle d'or, pour ces propriétés mathématiques, et non esthétiques Il s'agirait dans son esprit d'une esthétique mathématique et toute ''divine' … !

 

Pour ce qui est de l'architecture. N’oublions spas que notre système métrique date de 1795... Pour l'heure, les mesures se rapportent au corps humain : pas, coudée, pied, palme, pouce, doigt …

Avec Fibonacci, Roger admet que arithmétique et géométrie sont liées.

Le pentagramme ( ou le pentacle inscrit dans le cercle) est lié au nombre d'or :

 

Le pentacle était le signe des Pythagoriciens pour qui il représentait l’harmonie, la beauté, la perfection...

« Tout est nombre »

On prête également le pentagramme au féminin sacré de Vénus...

On y retrouve les cinq éléments ( eau, feu, terre, air et esprit), et même les cinq plaies du Christ … !

 

Roger de Laron expliquerait aussi que selon la légende du roi Arthur, il y avait égale­ment le penta­gramme à la cour de Came­lot. Les 5 branches des étoiles repré­sen­taient la noblesse, la chas­teté, la cour­toi­sie, le courage et l’hon­neur. C’est d’ailleurs préci­sé­ment pour cette raison que le symbole a été repris par l’ordre des Templiers.

Nb/ Voir aussi l'étrange ''pentangle '' que le chevalier de la Table Ronde Gauvain, arbore sur ses armes: c'est ICI

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Le carré magique SATOR. - 4/.- Le pouvoir des lettres.

Publié le par Perceval

n ne se doute pas à quel point la symbolique des lettres, portée par la graphie, était intégrée par tous les lettrés du Moyen-âge... et avec leur ''pouvoir''... La lettre est en relation avec les astres, et les signes qu'ils gouvernent.

Selon le Livre de clergie de Gautier de Metz la série ordonnée des douze premières lettres de l'alphabet (A-M) correspond aux douze signes du Zodiaque ( A la lune et E le soleil) … La valeur cosmologique des lettres AE, fréquemment représentées dans l'iconographie, permet de désigner le Héros amoureux. Il existe entre le A et le E une affinité substantielle, une osmose symbolique. Ces deux lettres sont parfois figurées adossées, le A enveloppant le E.

Le redoublement ou dédoublement de la lettre suggère une dualité symbolique, qui se reconnaît dans le couplage des chiffres. (…) La répétition du motif de la lettre manifeste une charge du sens. Certaines lettres sont plus fréquemment répétées, ainsi en est-il des lettres A et Y...

Certaines lettres ont une valeur christique ainsi le M et l'Y. Douzième lettre des alphabets latin et grec, la lettre M marque, à l'intersection de ces deux alphabets, le centre de la série des lettres. Cette

position médiane ou axiale est fréquemment représentée...

Le symbolisme de la lettre Y, nourri des interprétations pythagoriciennes et néo-platoniciennes, est des plus fertiles. Identifiée par sa forme au Christ en croix, elle est le chiffre divin.

En tant qu'il symbolise le « Fils », l'Y peut être associé à la lettre P qui représente le Père et au A qui signifie le Saint Esprit.

Les lettres peuvent également signifier des qualités mariales dont elles portent l'initiale : Beauté, Bonté, Clarté, Courtoisie, Douceur, Débonnaireté...

 

Les astres : le grand support des Etudes au Moyen-âge : la planète Mars gouverne les lettres e, k, r ; Vénus : c, m, t ; Mercure : b, n, o ; le chef du dragon : la lettre y ; la queue du dragon : le z ; Saturne : g, h, p ; Jupiter : f, i, q ; le Soleil : d, i, s ; et la Lune : a, o, x. Cette table est d'un usage complexe : « et donques quant le seigneur de orient use de la seignorie, l'en doit concueillir les lettres de la mansion de la lune en laquelle mansion est tel planète qui use de seignourie, et les adiouster aus lettres du signe ou est et decourt mars... après l'en doit garder le lieu du cercle ou est tel planète significateur et la propre maison ou il est, et aussi les lettres de sa tripplicité adiouster aus lettres du seigneur de orient ». Robert Godefroy, astronomien de Charles V.  - Livre des IX anciens juges d'astrologie (1361)

 

Les lettres servaient en oniromancie à l'interprétation des songes. Un manuscrit de la Bibliothèque d'Esté à Modène nous a conservé cet usage : « Se tu veus ton songe esprover, pren un livre et diras In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti Amen, par la premiere letre que tu troveras au commencement de la premiere page, si troveras signifiance de ton songe : A senefie boneur et bone joie, B grant seignourie, C avillement de cors... »

La lettre peut également être chargée d'une valeur apotropaïque, elle protège ou permet de conjurer le sort : ainsi le T préserve contre le « feu de saint Antoine », la lettre S entourant un lys nomme et invoque la protection de Notre Dame de Liesse...

La polygraphie et la polysémie de la lettre sont les plus sûrs garants de son secret. La multiplication des signifiants et des signifiés trame des réseaux de correspondances virtuellement infinis. Le chiffre se noue dans ce maillage complexe du sens.

 

Utilisant sa valeur homophone (L = aile, elle... M = aime, ame...), la lettre peut former un rébus. Jean Jouvenel des Ursins rapporte que, durant le siège de Compiègne en 1414, le Dauphin faisait porter sur un étendart « tout batu à or » un K, un cygne et un L. Selon cet auteur « la cause estoit pour ce qu'il y avoit une damoiselle moult belle en l'hostel de la Reyne, fille de messire Guillaume de Cassinel, laquelle vulgairement on nommoit la Cassinelle ». Pierre de Bourbon seigneur de Carency portait sur son écu, lors du Pas de l'Arbre d'or, « deux os d'or fin », « dont l'un estoit un O d'une lettre et l'aultre, l'os d'un cheval qui est sa devise »65. Tout aussi énigmatique, la genette attachée à la lettre I figurant sur un manuscrit du Cas des nobles hommes et femmes de Boccace traduit par Laurent de Premierfait.

La solution d'un rébus se complique encore des différentes prononciations de la lettre :

— L'Y (i grec) peut aussi se prononcer WI, UI, bien que selon l'auteur de « l'abecés par ekivoche » : « maintes gens l'apelent « FIUS »

— La lettre H peut aussi se dire HA

— Le X : « IEUS » ou « IUS »

— Le G : « GOIE ou GEAI »

— Le M : « AME »...

 

Il y aurait encore beaucoup à comprendre … Ces extraits qui tentent de nous le faire sentir appartiennent à l'étude que fit : Jean-Pierre Jourdan ( historien), dans : La lettre et l'étoffe. Étude sur les lettres dans le dispositif vestimentaire à la fin du Moyen Âge.

A noter que Jean-Pierre Jourdan a aussi écrit sur la beauté et l'amour du beau au Moyen-âge... A lire … !

 

Tout le mystère de la '' langue des oiseaux '' d'origine immémoriale, se nourrit de la correspondance sonore des mots, de leur graphie …

Le carré SATOR, gagnerait a être ainsi compris ..!

« Vois si un mets sage se crée, dit sans les mots »

ou autrement dit : « Voici un message secret disant les mots » :-)

C'est en pratiquant cette '' langue des oiseaux '' que les trouvères ou troubadours inventent un codage pour faire passer des messages qui déjouaient la censure des autorités, notamment ecclésiastiques.

 

La graphie des lettres est aussi signifiante ...

 

Le S par exemple représente, lui, la recherche « dans tous les sens », sans axe (au contraire du P, qui possède un axe, symbole de l'axis mundi).

Le A symboliserait la création alors que le Z relie les plans céleste et terrestre.

Quant au V il représente une sorte d'entonnoir, la figure symbolique du verre, du vase (le Saint Graal est une des figures possibles) ou encore de l'athanor, ce contenant mystique des alchimistes. 

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Le carré Magique - SATOR et GRAAL -3/.-

Publié le par Perceval

Dans le ''Conte du Graal '', livre fétiche de Roger de Laron, Chrétien de Troyes se nomme et se compare à un cultivateur : « Chrétien sème, et sa semence, c’est un roman qu’il commence et qu’il sème en un si bon lieu qu’il ne peut être sans grand profit. Chrétien  n’aura pas perdu sa peine, puisqu’il emploie toute sa peine à mettre en vers sur l’ordre du conte le meilleur conte. »

La page blanche est comparée à un champ qui n’a pas encore subi le soc de la charrue.

L’anagramme de SATOR est TROAS, et signifie « de Troie » : le nom même donc de l’auteur du Conte du Graal...

Il n'est pas absurde, de par l'histoire du carré ''SATOR'' de le rapprocher du Graal lui-même... Graal ou Grail, se rapporte aussi à Grille du fameux carré... A l'image de Perceval, il tient à nous, que nous ne laissions pas ce carré muet... La modernité du Conte du Graal réside dans le fait capital que c’est le questionnement du monde qui produit du sens.

Ainsi, à la lumière du Graal : SATOR, c'est en latin le cultivateur, le ''semeur'' ( Jésus …),c'est aussi l'anagramme de artos : pain en grec, qui donne en latin artona le pain sans levain qui constitue l'hostie, présente dans le graal chrétien... AREPO serait un nom propre, ou viendrait du celte 'arepennis' qui signifie le bout du sillon TENET mot central signifie '' habite, occupe '' la ''Présence'' au cœur … OPERA ( = travail) peut signifier ''peine'', celle dont parle Chrétien « Chrétien  n’aura pas perdu sa peine, puisqu’il emploie toute sa peine ... » et ROTAS fait référence aux rouleaux, au livre écrit …

 

Pour ce qui est du pays de Roger de Laron, - La Marche du Limousin - ; on parle d'un ''conte'' ( attention, ce mot n'a pas même valeur qu'aujourd'hui...) qui concerne les templiers de la commanderie de Paulhac ( en Creuse aujourd'hui) et fait état d'une croix forgée par un frère ( cent ans plus tôt que lorsque Roger l'eut en main …), qui permettait de faire parler le carré SATOR...

Le carré SATOR (ou ROTAS) est une grille carrée de ''cinq'' de côté ( cinq sens, les cinq doigts de la main, avec lesquels l'homme construit. …) cinq représente l'Humain inscrit dans l'étoile flamboyante ( l'homme de Vitruve), il représente l'harmonie du pentagone, reproduite dans l'architecture avec le Nombre d'or... Dans un pentagone de côté =1, la diagonale est le Nombre d'Or ( = φ =1,618033...). Et, cette croix forgée ( découverte, parait-il à Paulhac) serait la "clé" permettant "d'ouvrir" le SATOR. Comment … ? Je ne sais pas . ( à suivre …)

Le carré SATOR, renvoie aux ''Carrés Magiques'' très prisés chez les chercheurs lettrés du XIVe siècle... Nous allons en parler spécifiquement après...

Ces carrés peuvent superposer des tracés de cercles... N'oublions pas qu'à cette époque, les constructeurs des cathédrales valorisent un langage numérique et graphique qui reproduit l'ordre de la nature …. Comme si le divin s'était exprimé par les nombres … !

Une lecture peut se faire sur la ''forme'' de ce carré ''magique'' de base 5... Ainsi, on remarque que les consonnes structurent l'espace, par les diagonales majeures et les points clés qu'elles occupent, à chaque rangée. Les voyelles sont disposées sur les diagonales secondaires. Les consonnes seraient l'ossature et les voyelles l'âme... Cinq consonnes et trois voyelles : soit le chiffre 8, qui renvoie à l'infini...

Manuel Moschopoulos (~ 1275 - 1328), contemporain de Roger de Laron, est un érudit grec byzantin. Il écrit sur la grammaire et a édité un traité sur les carrés magiques ( premier du genre en Occident).

A cette époque apparaissent des compilations 
de
 carrés
 magiques
 d’ordres
 3
 à
 9
 associés
 aux
 sept
 corps
 célestes
 alors
 connus
 (Lune,
 Mercure,
 Vénus,
Soleil,
Mars,
Jupiter,
Saturne). 
Ces 
carrés 
sont censés
 jouir
 des 
vertus,
 propriétés
 positives
 ou
 négatives
 des
 corps
 célestes
 en
 question...

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Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-

Publié le par Perceval

Pour Roger de Laron, cet héritage antique ( culture essentielle...) nous est parvenu par la médiation des arabes, qui affectionnent les énigmes chiffrées, tout comme la kabbale juive... On retrouve un carré SATOR dans la Chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe ( de style mauresque) au Puy en Velay.

Temple de Diane

Carré magique

Le Puy en Velay

 

De même, la pierre visible aujourd'hui dans la crypte Saint-Dagobert II de Stenay, est reconstituée ; mais elle donne un exemple de l'esprit qui entoure ce genre d'Ecriture : elle aurait été découverte dans les fondations de la basilique St-Rémi, antérieure à l'église St-Dagobert qui l'a remplacée au IXème siècle.

Ces pierres, réemployées dans les fondations, étaient des stèles funéraires... A noter que Stenay appartenait à la maison d'Ardenne; elle devint ensuite la possession des ducs de Bouillon. En partant pour la Croisade, Godefroy de Bouillon vendit la ville avec le château qu'il avait fait construire en 1077 à l'évêque de Verdun qui l'engagea au comte de Luxembourg en 1110.

Les lettres exposées à Stenay sont : '' SRNPR '', à côté un signe '' > '' et une croix

Si nous reprenons le carré SATOR : ces lettres SRNPR, dessinent dans le carré exactement le chevron gravé sur la pierre... Cette stèle aurait exprimé une conviction chrétienne, à une époque ( Ve ou VI e s.) où ce n'était pas facile …

Pourtant, nous savons aujourd'hui que ce carré SATOR, n'est pas exclusivement chrétien …

Sa signification peut parler différemment selon la personne qui le reçoit... L'interprétation varie nécessairement, selon l'époque, la culture et les croyances du lecteur ...

Comment Roger de Laron, féru de sciences ( donc d'alchimie), reçoit, lui, ce message... ?

Un premier niveau de lecture, donne SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS.

« Le semeur (SATOR) -Arepo ( ? ) - conduit (TENET) - par son œuvre (OPERA) - les roues (ROTAS). »

Une deuxième lecture, remarque la croix formée par TENET, cette croix évoque pour Roger, celle des croisés et du Royaume perdu de Jérusalem...

SATOR, pourrait faire référence à Saturne, ou au Créateur ( Dieu ...)

AREPO, un ''instrument aratoire'', comme une charrue, un soc...

TENET : conduire, maintenir... Forme une croix au milieu de ce carré...

OPERA : le travail, l'oeuvre ; et par extension, la Création

ROTAS : signifie ''tourner'' donc la roue... On peut y voir aussi les Astres...

 

Le Carré SATOR à l'ermitage Saint-Antoine de Galamus

Un troisième niveau de lecture part de la croix TENET, et la rapporte – non plus – à cette vaine croisade – mais à une quête plus personnelle – Le Grand-Oeuvre... La Quête, le Graal …

SATOR, est le le jardinier, le laboureur... : l'Alchimiste. Celui qui œuvre lentement ( donc, modestement) par la voie humide, dépendant des saisons … En parallèle ( et en complément …) du Créateur.

AREPO : évoque en une racine celtique, l'outil du laboureur … pour travailler la terre, ou la '' Matière ''…

TENET : reste la Croix, tenue, comme en architecture, elle dessine et soutient l'Edifice... La croix, pourrait signifier aussi le ''creuset''

OPERA, c'est le travail du Maçon, l'oeuvre, la Pierre à tailler …

ROTAS, évoque la notion de cycles … On pense aussi à l'Athanor ...

A suivre …

Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
Le carré Magique de Rochemaure. -2/.-
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