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Il y a 100 ans, est né: CIORAN. - Cioran et Dieu -

Publié le par Perceval

EMIL CIORAN  est né le 8 avril 1911 à Rasinari, village isolé des Carpates, où son père est le pope…De-l-inconvenient-d-etre-ecrivain1 articlephoto

 

Misanthrope, solitaire, suicidaire… en dialogue perpétuel avec la mort. Cioran est, à mon avis, un religieux ‘ oriental ‘.

Je m’appuierai sur les lettres de Cioran à Armel Guerne (commentées par Eugène Van Itterbeek) :

 Armel guerne bureau anthol

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  •  "Je suis un incroyant", écrit Cioran dans les Cahiers, "qui ne lit que des penseurs religieux. La raison profonde en est qu'eux seuls ont touché à certains abîmes. Les « laïques » y sont réfractaires ou impropres".

 pelerin

  • La "marche" répond chez Cioran, à ce besoin métaphysique de rentrer en soi, de retrouver l'homme intérieur, de trouver l'état de "prière", de transcender le temps. De là son admiration pour le "pèlerin russe", qui incarne pour lui une expérience mystique, une ouverture vers Dieu, ce chemin qui lui semble bouché. « "J'admire également ceux qui prient ( …) . C'est que pour moi la prière a toujours été une tentation et une impossibilité, une nécessité irréalisable. Si j'envie une existence, c'est celle de ce pèlerin russe dont je viens de relire les récits. Marcher et prier ! Je ne peux que marcher…"

 

  •  "Si j'avais joui d'une santé convenable, à aucun moment de ma vie le christianisme ne m'aurait obsédé.L'inquiétude religieuse, on ne l'a rencontrée d'habitude que chez les mal venus, les déchets de « l'évolution »…

 Felix Nussbaum le triomphe de la mort

 

 

 

 Oedipe Brigitte Teman

  • "Si je ressens maintenant un malaise, c'est que je suis chrétien à ma façon, ou, plus exactement, quelque chose en moi est chrétien (…) Malgré ma frivolité, il existe en moi, profondément enraciné, un sentiment d'inappartenance au monde ; ce sentiment, lorsqu'il prend une certaine intensité, est indubitablement chrétien. Mais je ne suis pas croyant ni ne puis l'être. (…) Mon anti-christianisme ne serait-il pas cette impossibilité tournée en rage ?"

 

 

 

 

 

 

 

Alone by megakay

 

  • Cioran stigmatise avec une véhémence inouïe "le néant et la sécheresse d'Occident", "cet athéisme agressif dont la jeunesse fait étalage". Il poursuit : "On ne peut même pas dire que cet athéisme, soit de la religion à rebours ; non, c'est seulement l'expression tapageuse d'un vide général."

 

 

 

 

 

 Evelyn de Morgan Hope in the Prison of Despair f

  • "Je ne suis sans doute pas qualifié pour faire l'apologie de la foi, je sais néanmoins que l'insensibilité aux problèmes religieux est le signe même de la nullité."

 

 

 

 

 

 

 

 

denys-aeropagite

 

 

 

 

 

 

  • "Ce que je leur reproche, ce n'est pas d'avoir refusé toute valeur à mes « productions », mais de n'y avoir pas décelé un soupçon de ferveur, un rien d'appétit religieux ou, plus exactement, de déception religieuse. Dès que quelqu'un m'accuse d'être athée, je sais que je me trouve en présence d'un imbécile."    La phrase s'adresse aux Jésuites qui ont parlé très mal de ses livres dans la revue Études. Et de conclure : "Comment expliquer à ces gens que l'important ce n'est pas de croire à Dieu, mais d'y penser."

 

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- Dialogue - pour une éthique* prochaine

Publié le par Perceval

  • Triangle éthiqueSi j’appelle «  éthique » : ce qui se donne pour but d'indiquer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ce qui les entoure ; et, surtout,  les « raisons » pour quoi ils le feraient …

  • Parvis gentilsLe monde change ( banalité …) et il serait préférable de ne pas être à la traine … Non par mode, mais pour se faire comprendre, entendre et dialoguer .. Avant de se faire la «  guerre » !

     

     

    Il est urgent de s’expliquer, et de trouver des modalités pour vivre ce rapport contradictoire qu’il peut y avoir  entre le « souci de soi » et le « souci de l’autre »…

    A ces questions répond la philosophie, mais aussi la politique et la religion. Malheureusement, pour beaucoup : ces deux dernières seraient disqualifiées pour «  mauvaise conduite » .. !pstpied

     

    Nous préférons le plus souvent nous prémunir du Mal, par quelque bouc-émissaire , et bâtir des murs, du droit, des lois… plutôt que de concevoir une vision universelle du Bien, qui s’imposerait ( moralement ! comme valeurs…). Le 20ème siècle s’est fracassé contre ses propres utopies. Et cela, au cœur de notre civilisation chrétienne ! ( et de plus, en Allemagne, pays de la raison et des philosophes …).

     

    C’est pour cela, à mon avis, que nous devons repartir de l'éthique, puis de notre Education, de la question de la transmission …

    «  ( … ) on voit bien que la prophétie nietzschéenne s’est accomplie : les idoles sont déchues et, avec elles, le crépuscule. Dans la cité, il n’y a d’aube que celle du divertissement. Les vieilles catégories philosophiques sont les personnages préférés des médias. On y parle sans cesse vérité, courage de la décision, ordre juste, etc. Personne n’est dupe mais tous se sentent trahis. Les gens, d’ailleurs, ne votent plus, tout en passant leur vie à regarder des débats dans lesquels les politiciens s’étripent. En lieu et place du récit collectif, il y a désormais le spectacle collectif. » Cynthia Fleury 

     

    interculturalSur le plan religieux, nous aspirons, à une autre place du prêtre et des laïcs,  et à un retour vers des valeurs qui replaceraient les religions à une juste place… Aujourd’hui, nous savons que cette régulation ne se fera ni par la volonté de convertir, ni par celle d'affirmer qu'une religion possède " La Vérité"  … Alors ? Il reste l'essentiel, l'oeuvre de l'Esprit en soi et le courage du dialogue, au risque soi-même de se convertir ...! 

     

    L’objectif de l’ Education, au-delà de « la transmission des connaissances » est  sans doute là .. ? Donner du sens … Faire émerger une conscience …Ce devrait être aussi, dans le projet,  l’objet de la religion …

    L’histoire récente et le présent des peuples, nous montrent que ni la finitude, ni la dictature n’ont raison du caractère infini de l’Humain…


    Quand il publie La légende des anges (Le Seuil, 1995) Michel Serres dit : « En 68, quand je voulais passionner mes étudiants, je leur parlais politique ; pour les faire rigoler, je parlais de spiritualité. Aujourd’hui, c’est l’inverse. »… Réhabilitons les deux !

     

    La vérité du Politique, ou du religieux, c’est de faire « communauté », «  agapè »… Sans cela nous faisons partie d’une foule sans âme, d’une fourmilière anarchique …


    Inspiration : Cynthia Fleury : Philosophe, professeur à l’Université américaine de Paris, à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Ecole Polytechnique, Cynthia Fleury a d’abord travaillé pour le CNRS sur les platoniciens de la Perse et de l’Europe de la Renaissance, sur les traces de Henri Corbin et de Christian Jambet…

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Le zodiaque, c'est laïque !

Publié le par Perceval

L’imagination est au pouvoir. ZodiaqueDans le cadre de la lutte contre le harcèlement, voici maintenant un projet d’expérimentation de constitutions des classes à partir de signes du zodiaque des élèves et de choix de professeurs ayant eux-mêmes des ascendants compatibles avec ceux de leurs élèves !

Dès la rentrée 2012, un certain nombre d’établissements seraient désignés pour conduire cette expérimentation.
Pour en savoir plus sur cette nouveauté ainsi que la liste des établissements, cliquez ici.

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Des révolutions arabes qui questionnent nos oligarchies.

Publié le par Perceval

Plusieurs pays arabes, témoignent et remobilisent les « vieux citoyens » que nous sommes devenus, dans leur enthousiasme du sentiment démocratique…

Après la chute du mur de Berlin, ces « révolutions arabes », nous permettent de réfléchir à ce qui permet à notre humanité de progresser ...

 

Vaclav HAVEL, Hervé KEMPF   et Bernard Ginisty (27/02/2011 sur RCF ), sont les référents de cet article ….

 

révolution arabe

 

Lorsque Havel, « en toute naïveté », définissait : "le pouvoir politique explosif et incalculable de la vie dans la vérité" ainsi :

 

- "ce pouvoir ne réside pas dans la force d’un quelconque groupe social ou politique mensonge et véritélimitable, mais avant tout dans une force potentielle enfouie dans toute la société, y compris dans toutes les structures du pouvoir. (…) Ce pouvoir constitue une espèce d’arme bactériologique grâce à laquelle – si les conditions évoluent dans ce sens – un simple civil peut tenir en échec une division entière. (…) Et dans la mesure où tous les problèmes véritables et tous les phénomènes de crise sont enfouis sous la couverture épaisse du mensonge, on ne peut jamais savoir de manière tout à fait sûre quand tombera la fameuse goutte qui fera déborder le vase et quelle nature sera cette goutte" Vaclav HAVEL : "Le pouvoir des sans-pouvoirs" in Essais politiques, Calmann-Lévy, 1989, pages 89-90.

 

"Un citoyen peut dire la vérité même sous le règne du mensonge institutionnalisé. Chacun peut assumer sa co-responsabilité pour le destin de la collectivité, sans attendre une directive d’en haut. Bref, que chacun qui aspire à un changement peut commencer par lui-même, dès maintenant"

 

"Je suis partisan du principe civique parce que c’est lui qui permet le mieux aux hommes de se réaliser et de s’identifier avec ce qu’ils sont dans toutes les composantes de leur chez-soi, de jouir de tout ce qui fait partie de leur monde naturel. (…) Fonder un État sur d’autres principes que civiques, par exemple sur des principes idéologiques, nationaux ou religieux, signifie mettre en exergue une composante de notre chez-soi en dépit des autres, nous limiter en tant qu’hommes et limiter notre monde naturel. Et cela ne mène habituellement à rien de bon" Vaclav HAVEL : Méditations d’été, éditons de l’Aube 1991, page 26.

Attention : ce n’est pas «  l’occident libéral », qui pourrait se vanter d’avoir récupéré les peuples libérés de ces dictatures… A mon avis, le peuple arabe, pourrait aujourd’hui nous montrer la voie d’une libération à laquelle nous-mêmes nous aspirons … :

 

Hervé KEMPF, nous prévient :

-  "Il est de l’intérêt des puissant de faire croire au peuple qu’il est en démocratie. Mais on ne peut pas comprendre le moment présent si l’on explore pas la réalité soigneusement occultée : nous sommes en oligarchie, ou sur la voie de l’oligarchie".

Aujourd’hui , nous ne sommes pas en dictature :  pouvoir d’un seul pour ses intérêts propres ; ni en démocratie : pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, mais sous le « pouvoir de quelques uns, qui délibèrent entre eux des solutions qu’ils vont imposer à tous". L’oligarchie qui règne de plus en plus en Occident est celle de l’argent. Quelques exemples : "En France, 98 personnes détiennent 43% des droits de vote dans les 40 premières entreprises du pays" [6

 

pouvoir mondial

Il est intéressant aussi de noter sa crainte de voir l’oligarchie risquer de se conforter par une ‘alliance objective’ - de certains militants écologistes ( par exemple ) qui pensent que "la démocratie ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme. (…) Il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin" et - des maîtres de la finance internationale qui pensent que "les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions de l’Europe de devenir plus dynamique et performante" .

Hervé KEMPF : L’oligarchie çà suffit, vive la démocratie, Seuil 2011, 186 p., page 9.

 

A réfléchir …

 

Pierre RabhiPour Hervé Kempf, la question climatique est emblématique de l’incapacité d’une oligarchie autoproclamée lucide d’y faire face car "elle n’est soluble que par un bond démocratique. Elle est la première question politique totale de l’histoire humaine. Elle exige, non pas la soumission, non pas l’obéissance, mais l’adhésion de chacun d’entre nous pour faire évoluer ses comportements. Les changements sont d’une telle ampleur qu’ils ne peuvent pas être réalisés sans une nouvelle culture" H.K..

 

"le cœur de la démocratie n’est pas l’élection, mais la délibération, par laquelle nous apprenons les uns des autres" H.K.C’est dire que la démocratie est un processus permanent et non l’abandon au hasard des élections de toute responsabilité au profit d’oligarchies qui prétendent s’égaler au bien commun.

Sobriete-heureuse.JPG

Les sociétés occidentales devront faire face, dans les années qui viennent, à ce que Hervé Kempf ne craint pas d’appeler "un appauvrissement matériel". Ce sera le prix à payer pour une meilleure justice au niveau planétaire. Aussi, écrit-il, "je conclus qu’au lieu de prendre la démocratie comme acquise, il faut la revivifier, en résistant à l’oligarchie et en développant la culture et les pratiques démocratiques. C’est la seule voie par laquelle les sociétés occidentales pourront organiser l’appauvrissement matériel dans des conditions qui lui permettront de bien vivre" H.K..

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Passer des dieux à Dieu

Publié le par Perceval

Je serai assez d’accord, pour suivre, ( au moins au début du parcours ), les athées, les agnostiques, les libre penseurs qui rejettent les dieux de toute sorte… A condition, pour la clarté de la position, de lister tous ces dieux…culte

 

Les dieux des kamikazes, des sectes, du folklore...

Les dieux attachés aux cultes des reliques, à la magie des miracles, à la guerre entre peuples élus …

Les dieux qui promettent le bonheur de consommer, de guérir son corps, de satisfaire ses besoins…

Tous les dieux de la puissance, du pouvoir et du beau temps …


La magie de la mondialisation, c’est de multiplier les dieux. Devant l’ampleur de la demande de sens, l’offre se multiplie… Le dieu de Jésus, reprenant pour beaucoup de personnes, les qualités, des dieux morts ( Puissance, magie ..) n'intéresse plus la majorité ...

 

Aussi, je pense que le catholique, que je suis, doit revoir ses représentations religieuses. L’aspect « religieux », n’étant que la partie « visible » de ma spiritualité chrétienne…

Ainsi, il me parait inadéquat de parler «  croyances » , si mes compagnons de vie parlent « valeurs »

parvis des gentilsJe me ferai mieux comprendre, si je sous-tends mon discours par des valeurs de « tolérance », de «compassion » et de « pluralisme » - largement partagés par mes collègues ...

 

Si je veux parler du « Sacré », je ne peux m’octroyer «  La Vérité ».

Si je veux dialoguer, je dois me reposer sur la raison qui nous est commune.

 

Sur "le parvis des gentils", je dois connaitre les raisons de l'athée, les doutes de l'agnostique, les expériences de chacun

 

 

Jésus dit à la Samaritaine : "Crois-moi, femme, l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père…Dieu est Esprit et c’est pourquoi ceux qui l’adorent doivent adorer en esprit et en vérité" ( Jn IV, 21, 24)

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La question sociale et personnelle... posée à l'Eglise

Publié le par Perceval

Avec le seul critère du «  souci de l’autre », l’évolution sociale de notre société, ne peut qu’inquiéter la femme ou l’homme qu’une vision opportunisme de l’existence ne peut satisfaire …

 

Le libéralisme actuel suffit à rendre incertain l’avenir de la plupart d’entre nous. Les inégalités sociales s’aggravent, et le ‘système’ économique international n’apporte pas de réponse aux drames de la subsistance, du sous-développement …

  Lorenzetti Ambrogio Allegorie du Bon Gouvernement

Comme chrétien, j’ai accès à la pensée de la doctrine sociale de l'Église, et je trouverais cohérent que les perspectives de cette pensée puisse - présenter un grand intérêt, et - m'aider …

 

Cette doctrine, sans doute, ne se présente pas comme un ' juste milieu ' entre capitalisme et socialisme ( il serait nécessaire de définir ces mots …). Il ne doit pas s’agir d’un libéralisme modéré …

L’Eglise - après avoir fait cause commune avec les pouvoirs – s’est montrée totalement réactionnaire dans sa majorité de ses élites. Heureusement, depuis, cent vingt ans, un engagement institutionnel ( encycliques ) n’a pu supporter la contradiction ‘ morale ‘ : Rerum novarum, sur la condition ouvrière, 1891.  Quadragesimo anno, sur la reconstruction de l'ordre social, 1931.  Non abbiamo bisogno, condamnation du totalitarisme étatique apparu en Italie, 1931.  Mit brennender sorge, condamnation du nazisme, 1937.  Divini Redemptoris, condamnation du communisme, 1937.  Mater et Magistra, sur le christianisme et le progrès social, 1961.  Gaudium et spes, sur l'Église dans le monde de ce temps, 1965.  Populorum progressio, sur le développement des peuples, de tout l'homme et de tous les hommes, 1967.  Laborem exercens, pour la justice dans les milieux du travail, 1981.  Centesimus annus, pour le centième anniversaire de Rerum novarum, 1991.


Que dit-elle ?

- L’Eglise dit non aux excès et dérives des systèmes économiques et au totalitarisme de certaines constructions politiques, aux inégalités et phénomènes de domination, aux stratégies d'écrasement et d'exclusion, aux pratiques consuméristes, égoïstes et hyperindividualistes - et aux matérialismes en général.

 

Que propose t-elle ?

-          un modèle fondé sur le marché encadré, régulé, civilisé, informé, responsabilisé ; de nouvelles relations de travail bâties sur la dignité humaine et la participation ; des relations économiques internationales visant au développement intégral des peuples.

-          Un système économique à visage humain et à échelle humaine, qui remet la consommation à sa vraie place - loin des excès du consumérisme.

-          Un système qui sauvegarde les missions du service public et sauve l'essentiel de l'État-Providence.

-          La mise en œuvre d’une vision chrétienne de l'entreprise, tant en ce qui concerne la stratégie des ressources humaines qu'en ce qui touche à la recherche de solutions aux conflits sociaux …

-          La maîtrise de la mondialisation, - réguler la financiarisation de l'économie, - aller vers un développement international intégral. Ce qui signifie : commerce réalisé en équité, remise des dettes aux pays les plus pauvres, solidarité internationale et refondation du concept de développement.

 

Aujourd'hui, cela n'est pas encore suffisant. Il y aurait une question préalable, et  - elle questionne l’éthique .

En effet, nous rencontrons des problèmes nouveaux aux conséquences imprévisibles, sur lesquels le consensus n'existe pas, ni scientifique ni déontologique.

...

En effet le chrétien se confronte, dans ses insuffisances, aux implications du deuxième commandement laissé par Jésus à ses disciplesJésus aux pieds. Il s'agit de l'amour du prochain dans toutes ses dimensions, et cela ne touche pas que la dimension économique de l'humain ( comme nous venons de le signaler ...)... mais aussi:

-          le respect de la création et du respect des créatures : il y a là toute une dynamique que l'Eglise intègre avec retard... Bien sûr, il faut se défier des excès de la société médiatique. Mais il faut - et ce n'est pas dans les habitudes "cathos" - s'ouvrir et participer au débat intellectuel, ne pas craindre d'avoir recours à la psychologie et à la psychanalyse...( par exemple ), s'ouvrir au pluralisme ...

 

-          la coopération entre hommes et femmes, dans une diversité, une complémentarité et une égalité. L'Eglise doit intégrer sa dimension "féminine" aujourd'hui réclamée. 

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C’était, il y a 100 ans …

Publié le par Perceval

"Je veux secouer les gens, et je veux faire comprendre que l'homme n'est pas, de droit divin, un être démocratique. Que la démocratie a été une création, une conquête de l'histoire, qu'elle est constamment en danger et que d'ailleurs elle est en train de ficher le camp" Cornélius Castoriadis 1922-1997

  Cafe de la Paix - 1900

 Il y a 100 ans:

- La politique est partout, à la ville, dans les villages, au salon et dans les bistrots. On discute la «  République idéale ». On délibère sur la nature des institutions, on s’affronte sur la nature de la laïcité.

«  Instituer la République, c’est proclamer que des millions d’hommes sauront tracer eux-mêmes la règle commune de leur action ; qu’ils auront à concilier la liberté et la loi, le mouvement et l’ordre ; qu’ils sauront se combattre sans se déchirer ; que leurs divisions n’iront pas jusqu’à une fureur chronique de guerre civile et qu’ils ne chercheront jamais dans une dictature même passagère une trêve funeste et un lâche repos »

proclame Jean Jaurès dans son discours d’Albi à la jeunesse, le 30 juillet 1903


Monet-montorgueil m- La guerre est omniprésente, malgré les apparences… La violence, c’est encore l’épineuse question sociale… L’Europe connaît une profonde dépression économique dans les années 1870-90. La violence c’est aussi c’est aussi celle de la conquête coloniale, pour des raisons économiques, comme substitut à «  la défaite », mais aussi comme prolongement de la mission civilisatrice dont les républicains sont porteurs …

 

Après l’idée de la Révolution, c’est l’idée de la République qui devient une pensée collective pour une démocratie en marche. La République , en France, est un principe d’émancipation, autant qu’un régime de pouvoir

 

« Si la politique démocratique n’a plus d’horizon révolutionnaire, elle a encore un horizon républicain. Contre la propension à penser l’humanité comme essentiellement hétérogène, divisée en race, en classes, voire en sexes, l’idée républicaine rappelle la possibilité d’une communication rationnelle entre les hommes et l’unité en droit de l’humanité. Contre l’indifférence d’une société atomisée et apathique, elle maintient que la participation aux affaires publiques est une forme précieuse de l’engagement humain. » Mona Ozouf (Mona Ozouf, née en 1931, est une chercheuse française, philosophe de formation, qui s'est ensuite redirigée vers l'histoire et spécialisée dans la Révolution française )...

 

Aujourd'hui:

Une démocratie en quête de république

Repenser la démocratie, sous la direction d’Yves Charles Zarka.Éditions Armand Colin, 2010

Presque partout des oligarchies gouvernent au nom du peuple, mais certainement pas par lui, et souvent contre lui. Les démocraties sont aujourd’hui, à de rares exceptions près, dirigées par des gens qui ne sont pas des démocrates.

En tâchant de se donner une autre raison, économique, l’État moderne ruine la légitimité politique sur laquelle il s’appuyait depuis sa naissance. Le modèle de l’entreprise l’a emporté au point que l’État exemplaire n’est plus celui qui assure un service public satisfaisant mais celui dont le bilan financier est comparable à celui d’une entreprise cotée en Bourse et qui contente les marchés. Ce faisant, c’est la légitimité même de l’État ainsi privatisé qui est ruinée.théophile alexandre steinlen

 

Yves Charles Zarka, à partir d’une distinction établie par les penseurs médiévaux entre la tyrannie par défaut de titre (l’usurpation) et la tyrannie d’exercice (l’arbitraire), distingue une légitimité de titre (donnée en premier lieu par le système électoral) et une légitimité d’exercice. Une « Cour de légitimité d’exercice » statuerait sur l’adéquation entre les promesses des candidats et les actions menées une fois qu’ils seraient parvenus à leurs postes de responsabilité. Il ne s’agirait pas d’une révocation à tout instant (projet irréalisable et qui aboutirait au chaos), mais d’une vérification des décisions comme il y a déjà une vérification des comptes par une cour spécialisée. D’autres pistes sont à explorer. La démocratie n’est pas un modèle établi une fois pour toutes, mais un processus indéfini.

 

Yves Charles Zarka est professeur à la Sorbonne, Université Paris Descartes, chaire de philosophie politique. Il a fondé et dirigé au CNRS le Centre Thomas Hobbes (1990-2002), il a également dirigé dans cet établissement le Centre d'Histoire de la Philosophie Moderne (1996-2004). Il dirige actuellement l’équipe PHILéPOL (= Philosophie, épistémologie et politique) de l’Université Paris Descartes dont les recherches portent sur le « Monde émergent », c’est-à-dire les mutations considérables qui s’opèrent dans le monde contemporain.

jules grandjouan 1er-Mai

Il écrit:

" Mais dira-t-on, de nombreuses réformes ont été faites depuis 2007 qui attestent une vision du pays et de son avenir. En vérité, il n’en est rien. Ces prétendues réformes n’ont été que des façons diverses de tyranniser les institutions, les secteurs d’activité et le pays tout entier. Elles ont consisté pour l’essentiel à détruire des pans entiers du secteur public ; à privatiser à outrance des organes et des fonctions de l’Etat ; à paupériser l’éducation nationale ; à installer, sous le beau nom d’autonomie, une bureaucratisation généralisée des universités et de la recherche et à tenter de mettre au pas les universitaires par un dispositif d’évaluation-contrôle stérilisant ; à remettre en cause une bonne part des missions de l’hôpital ; à chercher à instaurer une justice sous tutelle. Il n’y a là aucune ambition pour le pays. Il n’y a que la mise en pratique d’une conception managériale de la société tout entière qui atteste que les gouvernant actuels, aveuglés par leurs ambitions personnelles et leurs rivalités, parfois même simplement par leur ignorance, ne savent pas ou ne savent plus ce que « politique » veut dire. Le détournement intellectuel et la recherche d’effets d’annonce et d’effets de communication se sont substitués à toute réflexion en profondeur sur les besoins du pays, sur la recherche des solutions aux injustices les plus dramatiques, sur la place de la France en Europe et dans le monde."

(Article paru dans Le Monde, dimanche 30-Lundi 31 janvier 2011)

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La leçon de l’Histoire.

Publié le par Perceval

Le témoignage d’Alexandre Jardin alexandre-jardin-des-gens-tres-bienau travers de sa relecture de la vie de son grand-père, me conforte dans l’idée que l’histoire peut être un miroir implacable pour nos comportements… Et s’il est facile de placarder les grands personnages, il semble être beaucoup plus difficile de nous observer nous-mêmes.


Monsieur Jean Jardin est quelqu’un de «  très bien ». Chef de cabinet, il doit être entouré de collaborateurs empressés. Jean Jardin est une personne mesurée, calme et avenante. Quelqu’un de correct et attentif à autrui … Je vous dis : quelqu’un de très bien … Jean Jardin est le chef de cabinet de Pierre Laval, au plus fort de l’effort de l’Etat ( à l’heure de la rafle du Vel d’hiv : 1942 ).

Cadres 1930Comment rendre compatible une certaine qualité morale avec des actes que l’histoire considèrent aujourd’hui comme «  crime contre l’humanité » ? Un SS hyper violent, éructant sa haine a le mérite d’être clair !cadres 2


Cet « homme », que nous continuons d’être, sort de ces évènements avec une extraordinaire bonne conscience ( le propre des « gens biens »…). En 1940, le climat général ( ou « bien vu ») est patiné de catholicisme maurassien, imprégné d’un antisémitisme culturel normalisé… Le discours sur les « valeurs » de la France est appuyé : le don de soi, le sacrifice, la souveraineté nationale. Jean Jardin affiche une noble probité, attaché par exemple à remettre les fonds secrets jusqu’au dernier centime…

Laicité forton2Cet «  état d’esprit », à mon avis n’est pas seulement attaché à une période de l’histoire ( la collaboration ). Il est permanent… Si nous sommes aujourd’hui responsable de notre regard que nous portons sur le passé, nous le sommes d’autant plus aujourd’hui, de ne pas en tirer les leçons …


Aujourd’hui «  la laïcité » ruede-la-laiciteporte notre bonne conscience, et si les « français d’origine musulmane » ( ! ) en font les frais, cela fait du bien à notre besoin d’appartenance… «  Serrons les coudes ! » ; peut importe que ce soit au nom des valeurs de la chrétienté, ou des valeurs de la Laïcité : l’important est d’affirmer des valeurs ! Et puis, faisons court ! On ne va pas se prendre la tête…

Aujourd’hui, au nom de la dette, du déficit et de l’argent public ; des « gens très bien » nous expliquent que nous devons supprimer la solidarité nationale, qui – indument - permet de prendre à ceux qui « gagnent » pour le redistribuer aux « perdants » ( loosers ) : Raccourci, pour exprimer une « culture des résultats » qui cherche à justifier, à postériori,  les « moyens » …

 

Suppr. profsIl suffit de revenir à l’après-guerre et à l’esprit de résistance, pour retrouver ces « valeurs », qui sous-tendaient l’action de l’Etat …

L’Education nationale n’est soumise qu’à «l’obligation de moyens ». Effort exigeant (bien plus que l’obligation de résultats… !) qui ne peut être consenti que par l’Etat, c’est à dire la solidarité nationale…

« L’obligation de moyens, c’est l’obligation d’inventer sans cesse de nouvelles situations capables de mobiliser les élèves et de les aider à se dépasser… » Meirieu. Il en est de même, pour l’Etat, de l’obligation de moyens quand elle prend en charge les dépenses de personnels…

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La 'sainteté' de Jean Paul II : signe de Puissance ?

Publié le par Perceval

Le Christ fait scandale, et l’Eglise évitera ( toujours ?)  de faire scandale.


Bosch Christ Crowned With Thorns1495-1500Encore un paradoxe, et non pas une contradiction. Pour faire comprendre cela, il faudrait avoir le génie d’un Bernanos, et mettre à jour les tréfonds de l’âme humaine. Ainsi, dans ses romans, les «  curés » sont des personnages christiques, en lutte contre le Mal ; et ils font peur à l’institution. Cette institution pyramidale qui a pour tête le Christ, a - pour la représenter sur terre - une image déjà bien affadie  : Le Pape.


Aujourd’hui, au XXIème siècle, cette image a perdu de son efficience. Le pape, n’est plus qu’un «  curé ». Le pape n’est qu’un homme qui a la charge d’une institution …

Pour combattre cette chute,  ‘ salutaire ‘ ( puisque « signe des temps » ), l’institution a voulu s’y opposer en déclarant canonique , - lors du premier concile du Vatican ( 1870)- Pape-Pie-X.jpg, la primauté du pape et son infaillibilité, comme une question de foi. Aujourd’hui, je ressens - de la part de Benoit XVI – cette décision de vouloir canoniser son prédécesseur, comme une démarche similaire…


Jean-Paul II, c’est le patron d’une église qui avait l’obsession de combattre le marxisme, sans nuance, jusqu’à son fondement et sa valeur évangélique : la théologie de la libération… C’était le patron, d’une idéologie qui a nourri «  les légionnaires du Christ » - objet de scandale, pour les plus petits -. Journal-d-un-cure-de-campagne--parousie.over-blog.-copie-1Bref, Jean-Paul II, n’est qu’un curé qui s’imposait la « discipline » et se flagellait, comme le curé de campagne de Bernanos…

 

L'Eglise de Jean Paul II, pourrait au moins craindre - ce pire poison qu'est - l'orgueil...


Notre Eglise, que j’aime, n’est plus l’institution de la puissance… Elle rend gloire à la faiblesse de Dieu, dans l’homme. Notre Eglise doit être pédagogique, et faire comprendre la grandeur de l’homme Pierre, simple pécheur, qui a trahi trois fois le Christ … L’Evangile n’a que faire des « signes » institutionnels de puissance.

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" L'Histoire jugera ": Il y a 100 ans ...

Publié le par Perceval

Séparation Eglise EtatIl y a100 ans, l’Eglise vivait comme une catastrophe, ce qui – à cette époque -pouvait lui arriver de mieux : la séparation de l’Église et de l’Etat. Cette loi proclame la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes. La loi repose sur la création volontaire d’associations cultuelles… Par son encyclique Gravissimo ( 10/08/1906), Pie X, condamnant cette loi, interdit aux fidèles de constituer de telles associations ( qui méconnaitraient ainsi la structure hiérarchique de l’Eglise catholique .. ! ).


Le 6 juillet 1907, Pie X condamne 65 thèses d’inspiration « moderniste ».Encyclique contre le modernisme L’encyclique Pascendi ( 8/09/1907) est un nouveau ‘ syllabus ‘… En 1910, le pape institue le «  serment anti-moderniste » ( mesure en vigueur jusqu’en 1967 ! ) ; son objectif est clair : combattre tout ce qui favorise l’indépendance de la société vis  à vis de l’Eglise …


Si cette réaction catholique a favorisé la montée de « l’Action Française », c’est à dire le triomphe de Rome au sein de l’Eglise et la domination de l’ « ultamontanisme »… Cette loi a apporté à l’Eglise - l’occasion de se dépolitiser, - la liberté sous toutes ses formes ( nomination des évêques, organisation de son enseignement « libre », associations …).

L’action catholique s’est développée ( des patronages,  au groupe «  Tala » de Normal Sup’…). C’est le début de la «  démocratie chrétienne », même si l’encyclique "Graves de communi" ( 1901) interdit l’emploi de l’expression : «  démocrate-chrétien » .. ! 

 

Pape Pie X

 

 

 

« Les modernistes sont les pires ennemis de l’Église, et le modernisme l’égout collecteur de toutes les hérésies. »

(S. Pie X, Motu proprio Praestantia, 1907).


En 1905, lors de la rupture du concordat de 1801, le Limousin est la seule région où tous les députés, sans exception, ont voté la Loi.

Déjà, en 1890, l’abbé Desgranges ( conférencier, puis député… ) repère que sur les 25000 électeurs de la ville ( Tulle ? ), 19000 échappent totalement à l’influence du prêtre.. !

En 1906,l'évêque, Mgr Renouard, est expulsé de « l’évêché ». Les processions sont interdites ( sauf à St-Junien …).


« La Semaine Religieuse », avant 1900, publie une série d’articles intitulés : «  La Franc-maçonnerie, voilà l’ennemi ». L’historien Jean-Marie Mayeur note : «  L’Eglise se considère posséder un droit à régenter la société… Vouloir ôter au clergé son influence dans la société et son autorité politique, voilà le fond de l’anticléricalisme républicain, exaspéré par l’attitude de l’Eglise ».

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