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Catholiques et Réformés: deux occasions manquées...

Publié le par Perceval

Il est d'usage depuis le Xème siècle de se réunir à Augsbourg. De juin à novembre 1530, Charles Quint la convoque pour poser la question de la soumission des princes du Saint-Empire convertis à la réforme luthérienne.

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Le 25 juin 1530, la confession d'Augsbourg est présentée à Charles Quint. Texte rédigé par Philippe Melanchthon et par Camerarius

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Cranach l'Ancien (1472 - 1553) Retable de Wittenberg.

Le 28 mai 1536: concorde entre les églises réformée à Wittenberg.

La Confession d'Augsbourg initiale contient vingt-huit articles. Les vingt et un premiers exposent la doctrine luthérienne globale, pour montrer que les luthériens « ne divergent pas sur un seul article de la foi de l'Église catholique ». Les sept autres articles discutent des « abus » qui se sont glissés dans l'Église occidentale pendant les siècles qui ont immédiatement précédé la Réforme : la communion sous une seule espèce, le célibat des prêtres, la messe comme sacrifice expiatoire, la confession obligatoire, le rôle attribué aux institutions et aux moyens humains dans l'acquisition du mérite et dans l'obtention de la grâce, les abus liés au monachisme, et l'autorité grandissante des évêques. ( Ency Univ. )

Elle sera finalement rejetée le 3 août 1530 par les théologiens catholiques qui réfutent ce texte.

Aujourd'hui, cinq cent ans plus tard... Un catholique de l'après-Vatican II, pourrait retrouver dans la confession d'Augsbourg, sa propre foi …

Comme transition, je rapporte les paroles de Michel de l’Hospital, chancelier du roi de France qui ouvrant les Etats généraux le 24 août 1560,, répondait ainsi aux décisions du Concile de Trente : « A tous ces mots diaboliques, factions, séditions, luthériens, huguenots, papistes, substituons le beau nom de Chrétiens. En attendant que le clergé français multiplie les œuvres de charité pour ramener par la douceur et non par la rigueur. » 

1561 : L'espoir d'une conciliation ? ( Pie IV est pape, Régence de Catherine de Médicis …)

 Le contexte européen semble favorable à l’heure où la troisième session du concile de Trente ( Le concile parvient à s’ouvrir en 1545 à Trente (Italie), mais est durablement suspendu en 1552. ) – qui fixera pour longtemps le dogme et le rituel catholique – ne s’est pas encore tenue et où des exemples récents en Allemagne (paix d’Augsbourg, 1555) et en Angleterre (compromis élisabéthain, 1559-1563) ont montré la possibilité d’un  accommodement.

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En France, Le Colloque de Poissy entre catholiques et protestants s'ouvre le 9 septembre 1561 (au 14 octobre ) en présence de Charles IX. Sont réunis :quarante-six prélats catholiques, douze ministres du culte protestant et une quarantaine de théologiens. Le pape envoie comme légat Hippolyte d'Este, cardinal de Ferrare, accompagné de Jacques Lainez, deuxième supérieur général des jésuites, comme conseiller, ils tentent de dissuader les évêques de l'organisation d'un tel rapprochement.

Certains membres de la délégation catholique, conduite par le cardinal de Lorraine, sont prêts à accepter des accommodements, comme l’usage du français dans quelques parties de la messe ou la communion sous les deux espèces. La délégation calviniste est dirigée par Théodore de Bèze ( le bras droit de Calvin (1509-1564)). 

Très vite cependant les discussions se heurtent à l’intransigeance des représentants des deux Églises, en particulier sur le problème de l’eucharistie. Dès le 9 septembre, Bèze déclare qu’au cours de la cène le corps du Christ « est éloigné du pain et du vin autant que le plus haut ciel est éloigné de la terre », incitant les tenants de l’orthodoxie catholique à protester de façon véhémente. diego-laynez.jpgLes tentatives ultérieures du cardinal de Lorraine, de théologiens catholiques modérés comme Claude d’Espence, et de certains ministres protestants pour proposer une confession acceptable par tous sont rejetées. Le 14 octobre 1561, le colloque se clôt sur un constat d’échec.

Le supérieur des jésuites Laynez fait valoir que le juge nommé par Dieu pour les controverses religieuses est le pape, et non la Cour de France. L’acrimonie avec laquelle il s’est opposé aux protestants rend la situation plus claire ....

Il semble que cette rencontre a manifesté l'intransigeance respective des partis... Huit guerres de Religion, de 1562 à 1598, suivront jusqu'à l'édit de Nantes … !

Cependant, Pour l'historien Nicolas Le Roux, le colloque de Poissy débouche sur le premier acte de tolérance religieuse : le premier édit de tolérance de l’histoire de France, l’édit de Saint-Germain-en-Laye de janvier 1562. 

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1513 : Luther ou Ignace de Loyola ?

Publié le par Perceval

En 1513 ( il y a cinq cents ans ), je ne peux pas être conscient de la déchirure de la chrétienté qui va intervenir...

Autun St Lazare chapiteau 19aEn 1513, je suis conscient que mon Église, n'est pas « à la hauteur » ! Les abus du clergé sont certes disciplinaires, mais aussi pastoraux et doctrinaux. Souvent, les charges ecclésiastiques sont des gratifications, elles se cumulent...
Les clercs, sont peu formés, ils ne satisfont les fidèles que dans le domaine du « faire ». Ils bénissent les rites de passage, célèbrent des messes, encadrent et ratifient une religion flamboyante … mais , ils ne « spiritualisent » pas leurs interventions ( l’Évangile est loin …) et ne savent pas rassurer face aux angoisses eschatologiques ( c'est l'époque …).

Je prends conscience – en même temps - du statut privilégié du clergé, et de ma possibilité d'atteindre la parole de dieu par mes propres moyens ( l'imprimerie, la lecture de «  L'Imitation de Jésus-Christ, ….). Érasme (1469-1536) , m'enseigne que j'ai deux armes pour réussir mon salut : la prière et la Bible...

Cependant, l’Église est vigoureuse, elle a vaincu toutes les hérésies, et personne n'envisage de la quitter. Ni les humanistes, ni Luther qui réclame un débat en son sein, ne tournent le dos à l’Église.

 cranach_gesetz_und_gnade_gotha--1-.jpg

Luther ( 1483-1546) est tenaillé par la question du salut. Il choisit d'entrer chez les ermites de saint-Augustin, dans un couvent réputé pour sa sévérité. Il est prêtre en 1506, puis étudie la théologie ( Wittenberg ) ; il devient docteur, et professeur....martin-luther-moine

En 1515, comme lui, je désespère d'être profondément « ajusté » à Dieu, je ne puis vivre sans chuter dans le péché... ! De plus, je me sens incapable d'accomplir les œuvres nécessaires à mon salut... En lisant et relisant saint-Paul, je prends conscience que je puis être pécheur et juste … Pécheur, parce que la tentation demeure en moi, et juste parce que Dieu m'illumine de la foi, et me fait bénéficier ( même si je n'en suis pas digne ) de sa justice … C'est une illumination ! Les sacrements sont secondaires, et les œuvres ( et d'autant plus les indulgences...) ne sont nullement salvatrices ( en elles-mêmes).

 

Ignace-de-Loyola-8.jpgCe n’est plus vers la Jérusalem rêvée qu’Ignace de Loyola (1491-1556) et ses compagnons se dirigent, mais c’est vers Rome... Le pape a refusé leur départ.. ! Et c’est à Rome qu’Ignace vivra jusqu’à sa mort en 1556.

Avec Ignace de Loyola, je m'interroge sur les orientations que doivent prendre ma vie. Ce n'est parfois, pas ce que prévoyais … Je reçois des « confirmations », je discerne... Comme Luther, comme Ignace, je reviens sur mes questions sur la contrition. Luther lui rejette l'extériorité du sacrement, pour s'en remettre dans une foi confiante dans la Parole... Comme Ignace je découvre à présent le principe de l'intériorité chrétienne... Spi-Ignat.jpgBien sûr, il y a « la Grâce », mais si cette grâce ne se coule pas dans les éléments de la vie humaine, vie spirituelle « encadrée » ( de représentations, d'images, de pensées, de réflexions..) et conduite par la volonté et l'affectivité ( avec méthode...) , alors Elle ne sert à rien ! Cet accompagnement pour que cette Grâce soit humainement traduisible va devenir la méthode jésuite.



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Catholiques et réformés… au temps d'Ignace de Loyola (1491-1556) -4-

Publié le par Perceval

Ce début du XVIème siècle, valait bien ce début du XXIème. La maison brûle … !

Là, il s'agissait de « la chrétienté », elle était au bord de l'explosion. Les schémas anciens ne convenaient plus à la puissance des états, mais aussi aux nouvelles idées. Il était nécessaire de sauvegarder l'unité de l’Église « à tous prix », de la réformer et de s'ouvrir aux nouvelles découvertes, et aux nouvelles idées... Ignace de Loyola et ses compagnons, ont eu le génie de comprendre cette situation et de se donner entièrement à cette cause. Ils ont choisi la figure emblématique du Pape, pour garantir l'unité du christianisme. Même s'il n'en était pas digne... Cela n'était-il pas le bon choix … ? La symbolique et la valeur que représentait cette charge ( face aux autres pouvoirs …) pouvaient être restaurés. Parce qu'il fallait réagir très rapidement, et avec beaucoup de force politique et religieuse. Les jésuites seront à la hauteur de ce défit.

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Approbation des statuts de la Société de Jésus montrant Ignace de Loyola recevant la bulle Regimini militantis Ecclesiae des mains du pape Paul III. Fresque peinte parJohann Christoph Handke dans l'église de Notre-Dame des neiges à Olomouc après 1743.

C'est vrai, Ignace de Loyola s'est opposé aux tendances érasmiennes de conciliation avec les protestants. Il orienta la réforme catholique dans le sens du rigorisme et réussit – peut-être ainsi -, à stopper l'influence protestante en Europe centrale.

 

Luther et les réformés ont fait un autre choix. Cinq siècles plus tard, ( peut-être avons nous le recul nécessaire et suffisant … ? ) nous pouvons observer et comprendre ce qui s'est passé … Peut-être pourrions nous en tirer quelques leçons … ?

 

charles_quint_titien.jpg« Le Saint-Empire, et la papauté prétendent à un magistère politique et spirituel sur le continent, où des monarchies de plus en plus puissantes – l'Espagne, la France – s'affirment. » M Cassan ( Prof fac.)

Charles Quint a probablement envisagé au début de son règne d'être le maître d'une monarchie chrétienne universelle. Son idéal érasmien, le désir de prendre la tête d'une croisade contre le turc étayent la thèse et donnent un sens plus profond à sa détermination à devenir empereur. Charles Quint aurait songé à un magistère sur la chrétienté à un moment où la papauté est faible et l’écho durable du message luthérien, difficile à imaginer. L'interprétation est séduisante et une telle ambition a pu habiter le jeune prince. Mais, en devant le lointain successeur de Charlemagne, Charles heurte les espagnols et affronte une grave opposition. » M Cassan.

Abdication_de_charles_quint_Louis_Gallait.jpgCe sont «  les Communidades » en Castille (1521-22), et les Germanias ( 1520-22) à Valence … En Allemagne, le dialogue interconfessionnel est difficile, par la concertation ou par la force … ! «  Épuisé, déçu, défait après la paix d'Augsbourg ( 1555), Charles Quint abdique en faveur de son fils Philippe et renonce à la dignité impériale, transmise à son frère Ferdinand. Il se retire dans un couvent d'Extramadure, à Yuste, et meurt le 12 sept. 1558. » M. Cassan

Le 25 octobre 1555, dans la grande salle du château de Bruxelles, devant Marie de Hongrie ( sa soeur ), les députés des dix-sept provinces bourguignonnes, ainsi que les chevaliers de l'ordre de la Toison d'Or et les ambassadeurs et représentants d'une grande partie de l'Europe, le souverain le plus richement doté d'Europe se dessaisit des États bourguignons en faveur de son fils Philippe.

En se retirant dans une résidence voisine du monastère de Yuste, en Estrémadure, où il mourra le 21 septembre 1558, le vieil empereur liquide le rêve médiéval d'un empire chrétien universel.

 

 Rappel historique :

Martin-Luther-2.jpgLe 31 octobre 1517, Martin Luther placarde ses 95 thèses sur la porte de la chapelle du château de Wittenberg. En 1520, Leon X, condamne Luther ( Bulle Expurge )

1521 : Pour combattre la Réforme, Charles Quint promulgue l’édit de Worms qui interdit strictement l’exercice de la confession luthérienne. ( Luther est banni.)

1530 : la Confession d’Augsbourg : son but était de rédiger un texte présentant correctement les croyances des réformateurs et d'obtenir un texte acceptable par les catholiques de l'Empire. Le 3 août 1530, les théologiens catholiques rédigent une réponse, la Réfutation. Charles Quint refuse d'entendre la réponse proposée par les réformateurs le 22 septembre.

1534 : Paul III, Pape. Vœux à Montmartre d’Ignace de Loyola et de ses compagnons.

En 1545, l'ouverture du concile de Trente marque le commencement de la Contre-Réforme et Charles gagne quelques princes du Saint-Empire à la cause catholique. En Allemagne, Charles fait tous les efforts possibles pour s'opposer à la Réforme...

Le 29 septembre 1555, la Paix d'Augsbourg suspend les hostilités entre les États luthériens et les États catholiques en Allemagne. Elle consacre le principe Cujus regio, cujus religio, c'est-à-dire que la région d'un prince doit partager la religion de celui-ci. C'est la fin de l'unité chrétienne en Europe !

Temple-calviniste-1564.jpgA partir des années 1550, le calvinisme rencontre un large écho dans le royaume de France. En 1559, lors du premier synode général des Eglises réformées tenu à Charenton, les protestants sont près de 2 millions, très nombreux dans un arc de cercle qui va de l'Aunis au Dauphiné et prend en écharpe la vallée de la Garonne et le Languedoc. La présence de cette forte minorité crée une situation inédite et pose une question de fond : quel traitement réserver à ces hommes et à ces femmes qui professent une religion différente de celle de leur roi ? » M. Cassan

1561 : le Colloque de Poissy :  ( Pie IV est pape, conseillé par les jésuites, il s'oppose à cette conciliation qui ne passe pas par lui ..., Catherine de Médicis est régente…) il s'ouvre le 9 septembre 1561 (au 14 octobre ) en présence de Charles IX.

Colloque_Poissy.jpg« Réuni à l'instigation de Catherine de Médicis et de Michel de L'Hospital, le Colloque de Poissy devait théoriquement rapprocher les points de vue catholiques et calvinistes et si possible rétablir l'unité religieuse du royaume, ce qui prouve que, pour nombre de contemporains, l'abîme entre les deux religions ne paraissait pas infranchissable. » Ency univ.

La régente doit se résoudre à l’échec du colloque. Elle décide alors de rassembler à Saint-Germain une assemblée de magistrats, qui est à l’origine de l’édit du 17 janvier 1562, par lequel le roi autorise les protestants à se rassembler pour le culte

Dans l'article suivant, nous observerons de plus près ces deux occasions manquées, pour une entente entre catholiques et réformés.

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Une leçon du maître rabbin : Gilles Bernheim.

Publié le par Perceval

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Intervention de Gilles Bernheim lors de la Rencontre des religions pour la paix, le 27 octobre 2011, organisée par la Communauté de Sant’Egidio et l’évêché de Paris.

 

Gilles BERNHEIM ( grand rabbin de France ) dit « volontiers que  la grandeur d’une religion réside dans sa capacité à donner à penser ». C'est exactement là le plaisir que j'ai d'être catholique... Si, aujourd'hui, il semble difficile à beaucoup de comprendre cela ; c'est que le concept même d'éthique est de venu incohérent. L'exercice de « vivre » est avant tout une question d'éthique …

«  l’effet corrosif de la domination du marché n’a pas agi sur le seul paysage social. Il a également érodé notre vocabulaire moral, qui est indiscutablement la ressource la plus importante dont nous disposons pour penser notre avenir … ( …) nous en sommes arrivés à ne plus penser qu’en termes d’efficacité – comment obtenir ce que nous voulons ? – et de thérapie – comment ne pas nous sentir frustrés par rapport à ce que nous voulons ? »

La mentalité du marketing, c'est – la stimulation et la satisfaction du désir –Triangle_ethique.jpg

La morale, c'est « savoir ce que nous devrions désirer », pour être heureux... question très prégnante, quand on veut "transmettre" un message à ses enfants ...!

 *****

Gilles Bernheim ajoute que cette « exigence de légitimation générale » ( il pense au « mariage pour tous » ) semble traduire a une permissivité générale, donc le retrait de tout jugement. Il ajoute que cette « permissivité très forte procède du manque de courage, de l’incertitude ou de l’indifférence. ». Personnellement, cette légitimité me semble d'ordre exclusivement juridique, puisque les « couples d'homosexuels » existent déjà... Ensuite, en ce début du XXIème siècle il ne me parait pas immoral de vivre son homosexualité en couple...

Cependant, les religions n'exigent pas, en leur sein, l'unanimité ; elles provoquent un débat, et cela est sain …

 *****

Le « libéralisme » - technocratique et gestionnaire – ne s'occupe pas de morale. Quand il se soucie de «  pauvreté » par exemple, il le fait par l’intermédiaire de « mécanismes qui marginalisent les considérations morales. » Laïcité.. ! laicite-et-code-civil.jpg? Les notion du « bien », et même du « bien partagé », n'auraient plus de fondements juridiques, au point qu'il semble plus simple de dire que : « Le mieux que nous puissions faire, est d’offrir aux individus le plus de liberté possible afin qu’ils soient en mesure d’exercer leurs propres choix. L’instrument le mieux adapté à cette fin est le libre marché, où nous pouvons en effet faire l’acquisition du mode de vie qui nous convient cette année, ce mois-ci. »

Qui, si ce n'est plus le rôle des politiques de parler « de solidarité humaine, de justice, et de la dignité inaliénable des existences individuelles. » ; qui peut le faire … ?

 *****

Enfin, Gilles Bernheim, touche une question strictement religieuse, mais fondamentale, qui alimente ma conviction en ce qui concerne le pluralisme religieux :mains-89f48.jpg

«  l’antijudaïsme chrétien ne sera dépassé que lorsque les chrétiens seront parvenus à percevoir dans un sens positif le « non » des juifs à Jésus. » Extraordinaire !

Nous serons vraiment « catholiques » (universels) , quand nous serons capable de comprendre le sens, l'intérêt, la justesse de chacune des religions. En d'autres mots, quand nous aurons compris le dessein de Dieu, qui s'exprime dans la pluralité des religions...

 

Merci monsieur le Rabbin, pour cette leçon religieuse et sociologique ...

Source: Quotidien " la Croix" du samedi 05 janvier 2012.

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Les Papes… au temps d'Ignace de Loyola (1491-1556) -3-

Publié le par Perceval

Clément VII (1478-1534), pape de 1523-1534. Fils illégitime de Julien de Médicis et de sa dernière maîtresse, Fioretta Gorini, Jules de Médicis est le neveu de Laurent le Magnifique, et donc cousin du pape Léon X qui le légitimeront. Durant son pontificat, il s'opposa au roi d'Espagne et empereur germanique Charles Quint et au roi d'Angleterre Henri VIII. Clément VII est avant tout un politique peu préoccupé de théologie.

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15 août 1534 - Vœux à Montmartre d’Ignace de Loyola et de ses compagnons.

« Le sac de Rome » En réaction de l'alliance groupée contre lui, Charles-Quint favorise l'agitation de la noblesse romaine, groupée autour des Colonna, dont les troupes envahissent Rome par surprise le20 septembre 1526 et pillent la basilique Saint-Pierre. Deux ans plus tard, pape et empereur finissent par s'accorder. Un traité est signé à Barcelonele 24 juin 1529. Charles Quint est couronné solennellement par Clément VII à Bologne le24 février 1530.

Clément VII fut un pape mécène... Clément VII enrichit la bibliothèque vaticane, poursuit la construction de la basilique Saint-Pierre et il fait terminer les travaux de la cour de San Damaso et de la villa Madama. Il charge Michel-Ange de représenter le Jugement dernier dans la chapelle Sixtine, travaux qu'il suit personnellement. Il commente et fait publier toutes les œuvres d'Hippocrate Il approuve l'œuvre de Nicolas Copernic et veut la voir publier.

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Clement VII avec Charles V de Giorgio Vasari

On peut évoquer à son actif la protection qu'il assura aux juifs et sa condamnation des conversions forcées dans le Nouveau Monde. Face au protestantisme il n'eut aucune réaction et c'est son successeur, Paul III, initiateur du Concile de Trente, qui entamera une réforme de l'Église et du dogme.

 

Paul III (1468-1549), pape de 1534-1549.

Avec son soutien est créée la compagnie de Jésus (jésuites), dont l'un des membres est son représentant au concile de Trente (dit aussi « concile de la Contre-Réforme catholique ») qu'il convoqua.

On lui doit également la condamnation officielle de l'esclavage par l'Église catholique en 1537.

Le 20 septembre 1493, à peine âgé de 25 ans, il fut élevé au rang de cardinal-diacre de SS. Côme et Damien par Alexandre VI. Certains ne laissent pas échapper l'occasion d'ironiser sur la rapide consécration et surnomment Alexandre Farnèse, il cardinale della Gonnella, avec une allusion évidente aux gains obtenus par les faveurs de sa sœur Giulia Farnèse, maîtresse d'Alexandre VI...

portrait-presume-realise-par-Raphael-de-Giulia-Farnes.jpg portrait-presume-realise-par-Luca-Longhi-de-Giulia-Farn.jpg

Giulia Farnèse (né à Canino en 1474, morte à Rome le 23 mars 1524) est une femme d'une extraordinaire beauté qui provoqua une telle fascination que ses contemporains la surnommèrent Giulia la Bella.

Elle fut une des maîtresses ( elle avait 15 ans et lui 58 ans ) du pape Alexandre VI ( 1431-1503) pape de 1492 à 1503. Il fut le père de six enfants reconnus. Népotisme et scandales choquent ses contemporains, et ce malgré les remontrances du frère Jérôme Savonarole. Sans scrupules, ni remords, Alexandre VI fait face : Savonarole est arrêté, torturé et exécuté le 23 mai 1498.

Portrait présumé réalisé par Raphaël de Giulia Farnèse Portrait présumé réalisé par Luca Longhi de Giulia Farnèse Giulia Farnèse meurt pour une raison inconnue à l'âge de 50 ans. Dix ans après, son frère accède au trône de Saint-Pierre avec le nom de Paul III.

L’élévation au cardinalat de ses petits-fils, Alessandro Farnese, âgé de quatorze ans, et Guido Ascanio Sforza, âgé de seize, déplurent au parti de la réforme et entraînèrent les protestations de l’empereur... 

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Portrait du Pape Paul III, et ses petits fils  - Titian, 1546

Dans la querelle permanente entre François Ier et Charles-Quint, Paul III garda une stricte neutralité, bien que Charles le pressât de soutenir l’Empire et de soumettre François aux censures de l’Église...

*****

... Ce qu'il faut chercher à comprendre :

* comment Ignace de Loyola ( 1491-1556) gentilhomme basque puis prêtre, dans sa recherche du Vrai, peut-il faite allégeance et se mettre au service d'une personnalité comme Paul III ( ni pire, ni meilleur que ses prédécesseurs...) ?

** De lui, ou de son contemporain Martin Luther ( 1483-1546) moine et théologien allemand, lequel des deux peut retirer de son engagement ( à l'opposé ...! ) plus grande «  gloire » .. ?

«  Si Luther enleva à Rome deux millions de chrétiens, Ignace de Loyola lui en donna dix »... Ce n'est bien sûr pas dans 'ce sens' que je pose la question … !

Nous en reparlerons ….

 

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Les Papes… au temps d'Ignace de Loyola (1491-1556) -2-

Publié le par Perceval

suite de l'article précédent: 

Jules II ( 1443-1513), pape de 1503-1513 :

Jules-II-examine-les-plans-de-la-basilique-st-Pierre-Horace.jpg
Jules II examine les plans de la basilique St-Pierre  / par Horace Vernet 1833

Préoccupé de l'équilibre des puissances en Italie, ce diplomate retors élimina tour à tour César Borgia, les Vénitiens puis les Français de la Romagne et du Milanais, accroissant simultanément le territoire des États pontificaux. Sous son pontificat, Jules II convoqua le Ve concile du Latran, créa la Garde suisse en 1505, posa la première pierre de l'actuelle basilique Saint-Pierre de Rome commencée par Bramante, qu'acheva son successeur Léon X. Il protégea surtout Michel-Ange, auquel il commanda les grandes fresques de la Sixtine. Martin Luther vint à Rome sous le pontificat de Jules II. Il fut plus tard spécialement choqué par le relâchement moral du clergé romain et par la pratique de la vente des indulgences, utilisées sans retenue pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre.

La nature belliqueuse du pontificat de Jules II était en contradiction avec l’humanisme naissant et fut un des déclencheurs de la Réforme.

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Le pape Léon X avec ses neveux Giulio de Medici et Luigi de Rossi - Raphaël

Léon X (1475-1521), pape de 1513-1521 : Second fils de Laurent le Magnifique et de Clarisse Orsini. Cardinal à 18 ans. Léon X s'avéra un grand protecteur des arts. Il fit travailler pour lui Raphaël. Par ailleurs, il donna au début de son règne des fêtes fastueuses, ce qui eut pour résultat de dilapider la fortune laissée par Jules II. Léon X eut alors recours à la création d'offices et à la dispense d'indulgences, moyen auquel Jules II avait déjà eu recours pour reconstruire la Basilique Saint-Pierre.

Il s'entoure d'amis d'Érasme et paraît ouvert aux idées nouvelles. Martin Luther, en août 1518, lui dédie ses Resolutiones. Jusqu'alors, Léon X ne s'était guère préoccupé de théologie. Néanmoins, Luther était déjà accusé d'hérésie. Léon X lui envoya en octobre un légat apostolique, le cardinal Thomas Cajetan, général des dominicains, à la diète d'Augsbourg. Luther refusa de se rétracter. Conciliant, Léon X poursuivit dans la voie de la diplomatie en chargeant un chevalier allemand, Carl von Militz, de négocier une réconciliation. Ces tentatives de conciliation tenaient davantage de la politique que de la théologie, pour laquelle Léon X n'avait pas grande affinité. De bonne foi, Léon X ne voulait pas de rupture avec Luther. Il revint sur les questions théologiques. Mais entre temps, Luther était devenu le champion de la nation allemande. Le15 juin 1520, Léon X adressa la bulle Exsurge Domine, demandant à Luther de se rétracter. Elle fut brûlée en place publique le soir de Noël.

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Le 03 Janvier 1521: La bulle papale "Decet romanum pontificem" excommunie le réformateur allemand Luther et ses partisans jugés hérétiques. Martin Luther continuera à soutenir sa doctrine devant la Diète de Worms présidée par l'empereur Charles Quint au mois d'Avril. Il ne sera pas condamné à mort mais banni. Grâce à la récente invention de l'imprimerie, dès le jour de son excommunication, des traductions en langues populaires de ses "95 thèses" circulent déjà partout en Europe.

Le 3 janvier 1521, Martin Luther fut excommunié. Léon X mourut peu après cet échec. Il n'avait que 46 ans.

Adrien VI (1459-1523), pape de 1522-1523 : unique pape originaire des Pays-Bas. Par vocation et compétence, Adrien est d’abord un théologien et professeur de théologie. Il passa la plus grande partie de sa vie à l’Université de Louvain. Au conclave, il est élu alors qu'il y est absent. Le soutien de l’empereur Charles-Quint contribua certainement à son élection.

Mais à Rome c’était la consternation. Adrien n’y était pas connu, mais, venant du nord de l’Europe c’était sans nul doute un ‘barbare’, un ennemi, un homme de l’empereur. Le fait qu'il ne fût pas Italien fut très mal accepté et les cardinaux regrettèrent vite leur choix...

Son style de vie, simple, pieux et austère, impressionne d’abord le peuple romain. Il réduit le nombre de ses serviteurs à quatre (de 100 qu’avait son prédécesseur). Il évite les banquets et se contente d’un plat de viande à sa table. Il se lève la nuit pour réciter l’office divin et se relevait à l’aube pour célébrer la messe. Il interdit le port d’armes dans la ville et en expulse les femmes de mauvaise vie. Au lieu de poètes et de bouffons, il s’entoure de pauvres et de malades. L’édification augmente en même temps que l’inquiétude : il est un reproche vivant pour beaucoup.

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Détail du tombeau d'Adrien VI, dans l'église de Santa Maria dell Anima à Rome. Il repose sur son sarcophage, et se tient la tête rendue trop lourde du fait de la tiare ... 

Adrien, théologien classique, est cependant intransigeant sur les questions de doctrine. Luther doit être puni pour ses hérésies et interdit d’enseignement (comme décidé à Worms en 1521). Par ailleurs il est le tout premier pape à reconnaître que les sources de l’hérésie et de l’attraction qu’elle suscite sont à trouver dans le désordre même de la curie romaine et le comportement déréglé de nombreux prélats de l’Église. Lors de son premier consistoire, cinq jours après son arrivée à Rome (1er septembre 1522), il est brutal dans son constat : il faut commencer la réforme par Rome même. Adrien s’attaque vigoureusement aux abus (simonie, cumul des bénéfices, etc.), mais il le fait à coups de décrets et ordonnances sans s’entourer suffisamment de soutiens efficaces. Il ne fait rien pour se concilier les sympathies. Même les cardinaux favorables à la réforme de la curie romaine se tournent contre lui : «Il manque d’égards pour le Sacré Collège». 

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Il y a cinq siècles entre 1500-1550 … au temps d'Ignace de Loyola (1491-1556) -1-

Publié le par Perceval

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Cette carte est un planisphère dessiné en 1500 par l'explorateur et cartographe espagnol Juan de la Cosa.

 

Comment une femme ou un homme du XXIème siècle, peut-elle(il) comprendre les valeurs intériorisées et promues par une certaine « élite » au XVIè , de la gloire, de la guerre, du péché, du Christ-Roi..etc ? Comment un chevalier pouvait-il rêver de se mettre au service de Dieu, en partant délivrer Jérusalem, ou en faisant allégeance au Pape... ? Comment pouvait-on imaginer transmettre la Gloire divine en idéalisant la "colonisation" ?

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Ignace de Loyola se tient à gauche à genoux en hommage au pape, ici Saint Grégoire le Grand, moine, théologien et pape (c. 590-604). François-Xavier (1506-1552), le premier grand missionnaire jésuite, est à  droite. Les deux sont vêtus de l'habit noir simple de l'ordre des jésuites.

Le monde est catholique, et au centre est le Pape. Ignace de Loyola, rêve d'être acteur des glorieux événements qu'annoncent la modernité ; et non plus pour sa propre gloire, mais pour celle de Dieu.

 A mon avis, il n'est pas possible de rendre compte des richesses de l'apport ignatien, sans tenter de comprendre cette époque... Sans être historien, je tente malhabilement, une synthèse potache du début de ce siècle...

C'était il y a, seulement …, cinq cents ans.

  • 1502 : Léonard de Vinci est engagé au service de César Borgia, duc de Romagne et général en chef des armées du pape Alexandre VI, son père.

  • 1508-1513 : Guerre de la Ligue de Cambrai.

La guerre de la Ligue de Cambrai, également connue entre autres sous les noms de guerre de la Sainte Ligue et quatrième guerre d'Italie, est un conflit majeur des Guerres d'Italie. Les principaux protagonistes de cette guerre, qui dure de 1508 à 1516, sont la France, les États pontificaux, et la République de Venise. Au cours du conflit, ils sont rejoints par pratiquement toutes les puissances d'importance d'Europe occidentale, parmi lesquelles l'Espagne, le Saint-Empire romain germanique, le Royaume d'Angleterre, le Royaume d'Écosse, le Duché de Milan, Florence, le Duché de Ferrare, et les Suisses.

Afin de mettre un frein à l'influence vénitienne en Italie septentrionale, le pape Jules II crée la Ligue de Cambrai, une alliance anti-vénitienne l'unissant au roi de France,Louis XII, l'Empereur du Saint Empire Maximilien Ier, et le roi d'Espagne Ferdinand II. Malgré le succès initial de cette Ligue, des désaccords entre le pape et le roi de France provoquent la rupture en 1510 ; Jules II s'allie alors avec Venise contre la France.

 

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Charles Quint 1500-1558

En 1515, une alliance franco-vénitienne vainquit de manière décisive la Sainte Ligue lors de la bataille de Marignan.  

  • Et, c'est le 31 octobre 1517 que Martin Luther placarde ses 95 thèses sur la porte de la chapelle du château de Wittenberg. Il s'agit d'une critique de l'Église et du pape. Les thèses les plus polémiques sont dirigées sur la pratique de la vente des indulgences et la position de l'Église sur le Purgatoire.

Alors que « la Sainte Ligue », repousse les Français hors d'Italie en 1512, Ignace de Loyola a 21ans. Après avoir été page, il sera -en 1517- gentilhomme d'Antonio Manrique, duc de Najera et vice-roi de Navarre. Il sera blessé à Pampelune en 1521.

Il y a cinq cent ans, c'est en observant, à présent, les questions religieuses, avec un regard sur chacun des papes de ce début du XVIème siècle, que nous pouvons imaginer les thèmes d'actualité qui pouvaient interesser Ignace de Loyola.

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Meilleurs voeux pour 2013

Publié le par Perceval

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Un tableau d'Edouard Vuillard ( 1868-1940 ): C'était, il y a une centaine d'années... Le XXème siècle était encore en gestation...

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Aujourd'hui, quelle est la mission de l'Eglise dans le monde ?

Publié le par Perceval

L'Eglise catholique ne craint pas ces derniers temps de faire les titres de l'actualité : après les scandales pédophiles, les désordres de quelques communautés ( les béatitudes, les petits gris de St Jean ..), les mesures répressives ( les religieuses aux Etats Unis ( LCWR), les centaines de prêtres autrichiens, allemands, suisses, qui ont fait une pétition appelant à des réformes profondes dans les structures de l’Église...) … !
cardinal main devant visageAprès donc tous ces sujets, c'est aujourd’hui l'engagement officiel des évêques contre « le mariage pour tous »... Décidément, nous avons du mal à nous engager dans une nouvelle évangélisation et mettre en valeur la vitalité d'un nombre croissant d'initiatives audacieuses …

En cette «  année de la foi », c'est l’actualité qui pose la question : Aujourd'hui quelle est la mission centrale de l'Eglise dans le monde, selon le message de l'Evangile?

L'Eglise - en tant qu'institution sociale - est-elle en passe de devenir un phénomène marginal, presque sectaire (dans le sens identitaire et culturel...), qui rejette les femmes et les jeunes ...?

Manif_2_m.jpgOn dit parfois, que, l'Église s'est élevée contre la raison et a perdu les intellectuels au cours des XVIIIe et XIXe siècles;  ensuite, contre la plupart des réclamations et des demandes sociales de la classe ouvrière, l’Église a perdu les travailleurs. Depuis le Concile Vatican II et le milieu du XXe siècle, aveugle aux nouveaux enjeux ( post-modernisme, la culture de l'information, la complexité, la mondialisation, la crise des grandes traditions …) elle perd la jeunesse. Et, aujourd'hui, l’Église va perdre les femmes...  Si on perd les jeunes parents, c'est aussi, la transmission aux générations futures, qui disparaît … !

Alors que les principaux enjeux de notre planète sont d'ordre environnemental et social ( néolibéralisme agressif ), c'est contre le 'mariage pour tous' que l’institution catholique appelle à manifester … Étrange chose … !

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Nous sommes dans une période de crise profonde. Et, cela a aussi un côté positif. Le terme même de «crise», permet la « critique « et favorise les signes de vitalité … Quelque chose de nouveau peut naître, et même au-delà de la résistance des structures obsolètes. 

Dans le cadre des églises chrétiennes, ou de la sphère sociale, il est difficile d'atteindre immédiatement des changements majeurs. Il s'agit d'une longue marche faite d'étapes … Les individus ou les groupes qui osent prendre de nouvelles initiatives comme des alternatives au système actuel, le plus souvent payent un prix élevé... ( un article -qui suivra - recensera les prêtres sanctionnés en 2012 ...)

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Quelle théologie du Pluralisme religieux ?

Publié le par Perceval


Cl GeffréClaude Geffré dominicain, ouvre son lecteur à la jouissive faculté de penser, non pas de comprendre, mais de penser avec liberté et ferveur … L’illustre dominicain fut parmi les premiers à comprendre que, s’il revient au théologien de justifier sa foi chrétienne, il ne peut plus le faire sans rendre justice également à la foi des autres.

Aujourd'hui la question religieuse, fait penser ; et il n'est rien de pire que de chercher à penser avec un mur ! Vatican 2, a percé des fenêtres, il ne s'agit pas de les murer.

Contrairement à l'époque d'Ignace de Loyola, nous savons aujourd'hui que le christianisme ne gagnera pas la tête entière... Heureusement, le christianisme n'effacera pas les autres traditions. Heureusement le christianisme ne sera pas uniforme.

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Chrétiens nous reconnaissons, à présent, qu'il ne suffit pas d'affirmer que les autres traditions possèdent des valeurs que nous reconnaissons comme chrétiennes ; nous ne pouvons en plus nous enorgueillir d'affirmer que seul le christianisme peut les accomplir.

Au XXIème siècle, nous devons ouvrir intelligemment notre christianisme, sans faire du relativisme, et en refusant toute violence ( fut-elle sacrée ..). Nous devons chercher à argumenter théologiquement le pluralisme religieux. Nous devons concevoir de nouvelles relations avec les religions autres, exogènes, ou nouvelles … Claude Geffré, nous aide avec le respect évangélique de notre foi, à dénouer les contradictions, et ouvrir de nouvelles issues.

Qu'apporte le Christianisme dans ce contexte, En quoi la « religion de l'Evangile » est-elle autre et nécessaire ? Comment privilégier mon christianisme, sans dédaigner les autres traditions ?

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« Le Christ est la voie qui nous conduit au Dieu qui fait grâce, mais c’est une voie universelle. Cependant, sans compromettre l’unicité de la médiation du Christ, il est légitime d’affirmer que les autres religions peuvent exercer un rôle médiateur dans le salut… Si beaucoup d’hommes et de femmes sont sauvés en Jésus-Christ, ce n’est pas en dépit de leur appartenance à telle tradition religieuse, mais en elle et à travers elle.» Cl Geffré.

«  Comme religion de l’incarnation du Verbe de Dieu dans l’histoire, le christianisme est essentiellement une religion  dialogale.»  Tout en étant différent des autres religions, et unique en son genre, il ne peut pas prétendre totaliser toutes les richesses d’ordre religieux, dont aucune n’a l’exclusivité.

« LE CHRISTIANISME COMME RELIGION DE L’ÉVANGILE »  de Claude Geffré  Cerf 2012



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