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Catholique, avec Jung et la voie du Conte...

Publié le par Perceval

S’intéresser aux mythes, aux contes… au point d’en faire « un chemin », et, allons n’ayons pas peur de dire : « un chemin spirituel »… C’est «  suspicieux » pour un catholique, ou certains chrétiens… J’entends déjà dire : «  Le Christ ne suffit-il pas ? », … » « Jésus, n’est-il pas Le Chemin… ? »… " Attention...! , à toutes les théories « new-âge », qui finalement, en professant une « vague spiritualité païenne », ne reconnaissent pas en Jésus, le Dieu personnel… en rien équivalent, à une nature divinisée en multiples avatars ( esprits, etc …).. Etc, etc …

 

Bref ! Impossible de se faire comprendre !

Serait-il impossible qu’un « catho. » puisse admettre que la psychologie ( étude de l’âme, la psyché …) ait fait certaines découvertes sur le fonctionnement de la psyché… que ces études prennent en compte un capital – vieux comme le monde – que sont les mythes, les légendes et les contes… ? Et, que la compréhension du fonctionnement de la psyché puisse influer sur la manière de vivre sa spiritualité… Voire, mieux : l’éclaire, la complète, l’enrichie …etc ?

Clark University Sigmund Freud, G. Stanley Hall, Carl Jung  Clark University : Sigmund Freud, G. Stanley Hall, Carl Jung et derrière Abraham A. Brill, Ernest Jones, Sándor Ferenczi

 

Bien.. ! Revenons en arrière, mais pas tout à fait jusqu’à Freud. Acceptons les avancées extraordinaires de cette époque avec Carl Gustav Jung.C.G.-Jung-mavie_3.jpg

« Carl Gustav Jung a été un pionnier de la psychologie des profondeurs en soulignant le lien existant entre la structure de la psyché (c'est-à-dire l'« âme », dans le vocabulaire jungien) et ses productions et manifestations culturelles. »


En 1913, comme pour officialiser la rupture d’avec Freud, Jung présente succinctement au XVIIe Congrès international de médecine organisé à Londres, en août, sa nouvelle approche qu'il nomme la « psychologie analytique », la distinguant de la psychanalyse de Freud et de la psychologie des profondeurs d'Eugène Bleuler. Jung y suggère de libérer la théorie psychanalytique de son « point de vue exclusivement sexuel » en se focalisant sur un nouveau point de vue énergétique se fondant sur celui développé par Henri Bergson.

« Notre âme, comme notre corps, est composée d'éléments qui tous ont déjà existé dans la lignée des ancêtres. Le « nouveau » dans l'âme individuelle est une recombinaison, variée à l'infini, de composantes extrêmement anciennes » — C. G. Jung

 

Si Freud, élabore sur une construction intellectuelle athée et matérialiste, Jung prend en compte la dimension religieuse.

 

En quoi, « L'idée jungienne que l'homme rencontre Dieu et s'accomplit lui-même en prenant conscience du Soi (« l'individuation, écrit Jung, c'est la vie en Dieu ») est une illusion qui risque d'éloigner définitivement l'homme du Dieu véritable… » ?

 

Certes, Jung – s’il était catholique – pourrait être taxé de « relativisme », mais de toute façon, nous sommes de plus en plus nombreux à être gênés par cette tendance à l'impérialisme spirituel qui semble l'une des conditions sine qua non pour être un bon catholique … !

Certains se demandent si Jung ne serait pas « gnostique » ou « agnostique », « théiste » ..? Ce qui est certain, c'est que « tout verbiage religieux (lui paraissait) fastidieux ». Et, ce décalage est aujourd’hui de plus en plus grand … !

 

Bien sûr, Jung n’est pas mon théologien préféré..!  :-)  En effet, je privilégie le christianisme des origines et de la Patristique, pour ce qui est l’anthropologie ternaire Corps, Âme (Psyché), adam-eve.gifEsprit, et j’exprimerai alors, éventuellement , le regret, que Jung et ses continuateurs surtout, n'aient pas approfondi davantage leur quête, dans le sens d'une spiritualité plus grande encore.


Aujourd’hui, on peut signaler le livre de Julie Saint-Bris " Quête de soi, quête de Dieu. Psychologie jungienne et spiritualité chrétienne ", ainsi que les livres du théologien Anselm Grün. Le livre de Julie Saint-Bris est, comme son titre l'indique, une lecture « chrétienne » de l'œuvre de Jung, écrite par une chrétienne, un peu dans l'esprit du livre de Simone Pacot, L'évangélisation des profondeurs.

Les catholiques ont négligé l’inconscient et ses expressions culturelles conscientes. Ils ne comprennent pas l’importance des instances symboliques.

Malgré le caractère positif de tradition ouverte en développement ( à la différence du protestantisme ..) , le catholicisme garde le dépôt de la foi dans un esprit aristotélicien-thomiste «déconnecté» des besoins spirituels du monde.


Alors, oui : catholique, je continue mon intérêt pour intégrer à mon chemin de Foi, la voie du Conte, - pour moi du « Conte de la quête du Graal »…

Et, après Jung, il est temps de parler de Joseph Campbell. ( à suivre …)

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A
Intéressant. Je découvre le blog via cet article et je me rends compte que je partage plusieurs points de votre analyse. Jung a entrevu de belles choses, mais il reste dans son approche une sorte de protestant un peu gnostique : c'est-à-dire, somme toute, un platonicien qui dévalue le monde physique, là où le christianisme et le catholicisme en particulier parlent d'Incarnation et de kénose. Campbell de son côté a un peu abusé en voulant tt réduire à un seul mythe. Mais tous deux permettraient de comprendre aux chrétiens ce que quatre siècle d'évolution de leur religion leur avait fait oublier (je parle du croyant de base) : que "l'âme" humaine ne coïncide ni avec le "moi" conscient ou la "personnalité". Beaucoup de catholiques actuels font cette erreur qui semble incompatible avec la spiritualité la plus élémentaire. Or l'intuition centrale des mystiques chrétiens est finalement inverse- désolé si mes expressions semblent triviales ou plates, pour parler de sujets aussi difficiles : il faut avant tout se libérer de son "moi" phénoménal, produit du hasard, de la génétique, de l'éducation, pour atteindre au soi véritable qui, en chacun de nous, est naturellement à l'image de Dieu. L'étincelle, l'enfant de lumière, la fine pointe, etc. Ce qui distingue la démarche religieuse chrétienne de tout délire New Age visant à conforter le moi. Mais comme ce discours est aux antipodes du consumérisme contemporain, comme de la religion telle que la vivent beaucoup de gens, je crains qu'il ait bien du mal à passer... Cela dit, l'image du Graal est celle d'un objet qui modifie essentiellement celui qui le touche, au point parfois de le tuer. La vie de l'esprit est métamorphose, fruition, mort et renaissance, et cela les mythes le disent bien, et Campbell a su en capter l'essence sans doute. <br /> Merci pour ce partage, au plaisir d'échanger avec vous.
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P
Je vous rejoins – bien sûr - quand vous dites que '' l'âme humaine '' ne coïncide ni avec le ''moi'' conscient, ni avec la personnalité... Le mythe, et aussi les textes religieux, nous permettent d'entrer en résonance avec cette part spirituelle en nous, qui nous relie au divin. Et, plus j'approfondis et parcours la légende arthurienne, plus je nourris cette Quête, qui nourris elle-même ma foi chrétienne...<br /> Merci de votre message .<br /> Note : sachez que mon site a migré ICI : http://queteperceval.blogspot.fr/<br /> Et pour ce qui est de la Légende Arthurienne, c'est ICI : http://www.quetedugraal.com/