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Edith Stein, la Rose Blanche

Publié le par Régis Vétillard

Edith Stein 1938

Après l’adoption des lois de Nuremberg en 1935 et l’intensification de la persécution des Juifs en Allemagne, Edith Stein a perdu son poste d’enseignante. Elle est entrée au Carmel de Cologne et a pris le nom de Sœur Teresa Benedicta de la Croix.

Edmund Husserl fut radié de l'Université en 1936. Il refusa de s’exiler aux États-Unis, ayant choisi de rester en Allemagne, il décéda en 1938.

En 1942, Edith a été arrêtée par la Gestapo et déportée au camp de Westerbork, aux Pays-Bas, d’où elle a été ensuite transférée à Auschwitz-Birkenau, où elle a été exécutée dans une chambre à gaz. 

 

Un mot sur Hedwig Conrad-Martius et son mari Theodor Conrad, chez qui se réunissait le cercle de Bergzabern, dont faisaient partie Edith Stein et Alexandre Koyré. Les deux femmes se connaissaient depuis longtemps, et c’est d’ailleurs, en partie, grâce à leurs échanges que Edith Stein va abandonner le judaïsme pour le catholicisme en 1921, Hedwig quoique protestante, sera la marraine d'Edith.

En 1937, les Conrad vendaient leur maison de Bergzabern et déménageaient à Munich. Nous ne savons presque rien, sur eux, pendant la sombre période qui a suivi.

 

J'ai écrit comment Anne-Laure de Sallembier assurait pendant la guerre des traductions d'articles scientifiques pour l'équipe de Gentner. Les documents étaient transmis par un homme nommé Kurt Müller. Alors qu'il se présentait, Lancelot découvrant l'homme, avec stupeur reconnaissait celui qu'il avait secouru au château d'Uriage. Il s'était nommé '' Lithargoël '', n'avait laissé de sa présence que deux cartes du tarot ( le Fou et l'Empereur) ; et semblait alors être à la recherche d'une pierre ; pourquoi ? «  Nur die Rose kann... ( Seule la rose peut...) avait-il ajouté. Le matin, il était disparu. ( voir : L'Ecole d'Uriage -3- Lithargoël - Les légendes du Graal (over-blog.net) )

L’équipe de la Rose blanche. De gauche à droite  Hans et Sophie Scholl et leur ami Christoph Probst. Juillet 1942

Kurt M. établissait le contact entre diverses universités dans lesquelles s'organisait la résistance au nazisme. En particulier, à Munich, un mouvement de résistance appelé ''Die Weiße Rose'', la Rose Blanche.

La presse allemande avait fait état du “dangereux état d’esprit” de la jeunesse estudiantine . Puis Lancelot et sa mère avaient appris « le procès de trois étudiants. Christoph Probst, Hans Scholl et Sophie Scholl, le 22 février 1943, condamnés à mort et exécutés à Munich pour la diffusion de tracts anti’hitlériens. Deux ouvriers de Freiburg. coupables de ne pas les avoir dénoncés. et une femme de Stuttgart qui leur avait fourni des fonds, ont été condamnés à 10 ans de prison. Ces étudiants étaient les fondateurs de ''la Rose Blanche ».

Thomas Mann avait salué à la BBC ces « courageux et magnifiques jeunes gens ». « Vous ne serez pas morts en vain, vous ne serez pas oubliés ».

Avec Kurt M. ils mirent au point le projet de faire disperser par l'aviation anglaise, sur le territoire allemand, des exemplaires du 6ème et dernier tract de la Rose Blanche ; projet réalisé durant l'été 1943.

Erich Przywara (1889-1972)

A Munich, une résistance très prudente s'organisait entre Erich Przywara ( 1889-1972), un jésuite très proche d'Edith Stein, et dont le confrère Alfred Delp fut exécuté pour trahison, tout comme l’élève de son ami Karl Barth, Dietrich Bonhoeffer.

Przywara, dès 1933, faisait des conférences à Berlin, à Munich, pour démontrer que le christianisme et les nazisme n'étaient pas conciliables sur des notions en vogue, comme les idées que le peuple allemand pouvaient se faire du Reich, ou de la ''Volkskirche '' ( une Eglise populaire) ou de la notion même de ''peuple'', ou encore de l'héroïsme... Finalement, dès 1936, le jésuite n'eut plus les moyens d'expression, et fut contraint au silence.

 

Przywara développait la notion de '' l’analogie de l’être '', qui cherche à expliquer comment les créatures peuvent être comparées à Dieu sans compromettre la transcendance divine. En effet, l'humain partage avec Dieu une certaine ressemblance, mais toujours de manière analogique, c’est-à-dire limitée et imparfaite. Aucune créature ne peut totalement saisir ou se représenter l'être infini de Dieu.

Cette idée de celui qu'elle considérait comme son mentor, a permis à Edith Stein, par sa démarche phénoménologique, de transformer l’analogie de l’être en une “analogie de la personne”. Pour Stein, l’analogie ne se situe pas seulement entre Dieu et l’être en général, mais spécifiquement entre deux personnes : Dieu et l’homme. Ainsi, elle envisage l’analogie comme une communication possible entre l’immanence et la transcendance, où « Dieu et l’homme sont analogués en tant que personnes ». Il s'agit en fait, d'une approche personnaliste de l’analogie...

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