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La Relativité avant Einstein

Publié le par Régis Vétillard

En août 1942, les allemands ont obtenu de Darlan, la dissolution des BMA ; ceci alors que nos services pourchassaient les espions allemands en zone libre. L'un d'eux avaient même été exécuté le 19 juin 1942.

A Vichy, le gouvernement Laval, s'engage dans une collaboration qui ne peut servir nos intérêts. Après les appels à '' la Relève '' consistant en l'échange de travailleurs volontaires français en Allemagne, contre la libération de nos prisonniers ; on annonce le STO, qui rendrait ce travail obligatoire... !

A Paris, l'atmosphère est lourde. Les SS s'imposent comme les maîtres ; ils arrêtent ; les gens disparaissent...

Autour des universités, des refuges sont organisés dans les greniers des labos pour de jeunes chercheurs ou étudiants réfractaires au STO. On construit un émetteur de 300 watts, et un centre de réception couvrant entièrement le spectre hertzien de transmission est caché dans un coffre de ventilation au laboratoire de chimie nucléaire. Le labo des Arts et Métiers accueille une imprimerie de faux-papiers. La nuit on fabrique des postes pour l'écoute radio. '' L'université libre '' est diffusée en 2000 ou 3000 exemplaires, et informe des arrestations, condamne la complicité du doyen Montel et du recteur Gidel.

De tout ceci, bien sûr, rien n'est dit à personne ; encore moins à Geneviève T. qui prend à cœur le rôle qu'elle se donne de garde-malade. Lancelot ne s'en plaint pas ; il s'interroge peut-être sur la complicité qui transparaît entre sa mère et la jeune femme.... Anne-Laure emmène la jeune femme avec elle, lors de soirées mondaines, parfois également fréquentées par des officiers allemands.

 

Continuons nos travaux sur la Physique, avec Newton - dans la continuité de Galilée ( Newton naît l'année de la mort de Galilée : 1642) :

Pour avoir un déplacement, un mouvement, - faut-il une force ?

- Non … ! Une bille lancée, et sans frottement, peut avancer sans force : c'est un mouvement rectiligne uniforme ( M.R.U.)...

* Encore... Si je fais rouler un ballon et que soudain, je le lâche.... la vitesse du ballon est maintenue même après l'avoir lâché... C'est la loi d'inertie ( 1ère loi de Newton)

Si je suis dans un train, et que je laisse tomber une pomme.... Tombe t-elle plus loin vers l'arrière, puisque le train avance... ? Non... !

La pomme tombe tout droit. La pomme conserve la vitesse qu'elle avait, avant que je ne la laisse tomber, elle continue d'avancer.

Il se passe la même chose que, si j'étais sur terre. On peut très bien estimer, dans le train, que je suis au repos et que c'est la terre qui recule. Dans le ''référentiel terre'', il se passe la même chose que dans le ''référentiel train'' ...

A ce propos, n'oublions pas que selon Aristote, la Terre ne pouvait pas être en rotation ; parce que si l’on laisse tomber un objet d’une tour, alors il ne tomberait pas au pied de la tour.

Galilée va donc réfuter cet argument. Etre immobile est équivalent à être en mouvement rectiligne uniforme (M.R.U.).

* Attention, c'est sans compter sur d'autres forces :

Si j'envoie en l'air, ou mieux, si un canon envoie en l'air un boulet... Que va t-il faire ? Il va continuer sa course vers le haut, puis il va venir s'écraser au sol, selon une courbe...

Il s'agit là de l'effet conjugué de deux forces sur un même objet :

Revenons à la gravitation :

En effet, il y a équivalence entre '' force gravitationnelle '' et '' force d'inertie '' ( ce que l'on voit avec l'expérience du train très rapide, qui démarre, en accélération donc, dans lequel l'objet est plaqué contre la paroi, ou le conducteur sur son siège...)

Le principe d'inertie.

Le train - qui avance en M.R.U - pour s'arrêter et rejoindre le référentiel (terre) doit freiner, ceci grâce à l'action d'une force. Cette force est nécessaire pour vaincre l'inertie du train ; et modifier sa vitesse.

A présent, re-voyons le démarrage d'un train ( très très rapide) ; il allume ses moteurs : il va quitter le référentiel terre pour rejoindre le référentiel en mouvement. La force modifie la vitesse, ou engendre l'accélération ( f =m.a)

Restons dans le référentiel (inertiel) du train :

La balle ( qui n'est pas fixée) posée au sol, reste attachée au référentiel terre, et ne bougera qu'à partir du moment où elle cognera dans la paroi du fond, et sera amenée avec le train. La force d'inertie plaque la balle contre la paroi... L'accélération cause une force d'inertie qui la tient sur la paroi.

Cette équivalence entre force gravitationnelle et force d'inertie, suggérée par Einstein en 1907 est le point de départ de sa théorie de la relativité...

En quelques mots : dans le référentiel de la fusée, la balle ''tombe '' vers la paroi, ou plus exactement la balle est fixe, et la paroi avance vers la balle...

Pour la gravitation, la balle tombe vers la terre, et ce serait comme si, la surface de la terre avançait avec une accélération g... !

 

Finalement...

Pour Albert Einstein ( 1879-1955 ), la force de gravitation de Newton est une illusion. Avec sa théorie de la Relativité Générale, il présente une explication des effets de la gravitation qui ne fait appel à aucune force, mais serait la manifestation de la courbure de l'espace-temps...

 

Si avec Newton, nous étions restés à l'idée d'absolu, comme l'éternité du mouvement des astres, Einstein annonce un monde difficile à comprendre : exemple, pour Camille Flammarion, comme le note la comtesse de Sallembier qui l'a bien connu : pour lui il était '' difficile de remettre en cause, Descartes, Newton ; il ne comprenait pas la Relativité, et ne voulait pas la comprendre '':

C. Flammarion

« La raison en est bien simple - disait-il - l’essence des choses nous est inconnue. Tout notre savoir n’est qu’une interprétation des phénomènes. L’absolu nous reste secret. Nos sens terrestres ne nous laissent apercevoir que des apparences.
Qu’est-ce que la gravitation universelle décrite par Newton ? Qu’est-ce que la lumière ? La théorie classique actuellement enseignée admet que l’espace est rempli par l’éther et que la lumière est un mouvement ondulatoire dans l’éther, comparable aux ondulations qui se produisent dans une pièce d’eau dans laquelle on a jeté une pierre. Les longueurs d’ondes sont même mesurées. Newton pensait, au contraire, que la lumière représente une émission de particules lancées du Soleil et des étoiles, et la première question de son Optique est : « Les corps agissent-ils sur la lumière à distance et font-ils dévier ses rayons ? »
Ce sont là deux théories opposées, qui peuvent être soutenues toutes les deux, et la pression de la lumière solaire sur les comètes qui produit les queues cométaires, toujours opposées au Soleil, ainsi que d’autres observations, sont en faveur de l’idée newtonienne. Or, il se trouve aujourd’hui qu’un physicien suisse déjà célèbre par sa théorie  fort discutée de la relativité, M. Albert Einstein, présente une théorie nouvelle qui diffère sensiblement des deux précédentes.
D’abord pour ce philosophe, l’espace n’est pas absolu, mais « relatif » et, qui plus est, relié au temps. Le temps devient une quatrième dimension de l’espace. »

(…) « J’avoue, pour ma part, que je ne la comprends pas. Il me semble que malgré l’opinion d’Einstein, l’espace et le temps ne se tiennent pas à ce degré là. L’espace peut exister sans le temps. Il est absolu et sans bornes imaginables. Lors même qu’il n’y aurait aucun corps céleste, ni Terre, ni Soleil, ni planètes, ni aucun astre, il y aurait encore de l’espace, attendu que le vide serait même un endroit où l’on pourrait imaginer que quelque chose fût placé ; tandis que le temps est essentiellement relatif, étant un produit du mouvement des astres. Si la Terre ne tournait pas, si aucun astre ne se mouvait, s’il n’y avait aucune succession de phénomènes, il n’y aurait pas de temps. Dans l’espace absolu, le temps n’existe pas. L’espace existe par lui-même ; le temps est créé  par le mouvement ». Camille Flammarion ( Article paru dans la revue « L’Astronomie », vol.34, 1920 )

 

Newton avait réussit la synthèse de la terre ( la gravitation) et du ciel ( Copernic). C'est ce besoin d'universel, qui nous a fait rationnels tout en répondant à notre exigence d'un inconditionné.

Lancelot se remémore également l'enseignement de Paul Painlevé (1863-1933) - mathématicien, homme politique et ministre de la Guerre ( 1925-1929), et grand ami d'Anne-Laure de Sallembier. - qui tentait de repérer les caractères communs aux deux théories ( Newton et Einstein). Il se souvient aussi des débats contradictoires lors de la visite d'Einstein, début avril 1922 à Paris. Painlevé était séduit par l'audace de la théorie de la Relativité, mais il n'était pas prêt à remettre en cause l'édifice de la mécanique classique.

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