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Noël - Années 1920

Publié le par Régis Vétillard

 

 

 

 

25 décembre 1918

Grande fête des petits. Nous avions installé hier soir devant la bibliothèque de notre chambre, en guise de cheminée, les souliers des enfants et nous avions mis tout autour tous les joujoux que Lily avait achetés pour eux. Dès cinq heures du matin tout le monde était réveillé. À sept heures invasion de la chambre.

Paul Landowski

25 décembre 1920

Conversation amusante ce soir chez Madame Mühlfeld entre Gide, Valéry, Louis Artus. On parle de choses diverses, du dernier livre de Madame de Regnier, du Chéri de Colette Willy, de spiritisme. Chacun raconte sa petite histoire, mais le plus intéressant est certainement ce que m'a dit Louis Artus de sa femme, qui est catholique convaincue. Un soir elle se laisse aller à faire tourner des tables avec des amis et se révèle médium remarquable. Le lendemain, malgré elle, elle faisait à différentes reprises remuer des tables, chez elle, à son grand émoi et sans le vouloir ?

25 décembre 1921

Comme tous les ans, les petits sont venus dans notre chambre chercher les jouets et les cadeaux disposés dans les souliers. La joie de Marcel et de Françoise. Mais ce qui est plus beau à voir encore que la joie des petits, c'est la joie de la maman et l'amour avec lequel tous les cadeaux sont disposés.

25 décembre 1924

Hier soir, dîner très amusant et intéressant chez Maxime Leroy. J'étais ennuyé d'avoir accepté cette invitation. (...)

Non seulement je ne me suis pas ennuyé, mais je me suis amusé. L'état-major du Quotidien était au grand complet : Dumay et sa femme, à côté de qui je fus à table, Pierre Bertrand et sa femme, Guernut de la Ligue des Droits de l'Homme, Charles Brun et sa femme, etc. Petit côté ridicule, Maxime Leroy avait mis, sur le couvert de chaque convive, de ces petits objets de cotillon, qui ouverts, sont des bonnets en papier. Chacun se mis sur la tête son bonnet. Les bonnets rouges ne manquaient pas. Bientôt chacun oublia qu'il était ainsi affublé et l'on vit M. Guernut, par exemple, nous parler gravement des armements de l'Allemagne.

25 décembre 1926

Nous avons été chercher les enfants chez les Kapferer. Vraiment c'est incroyable ce qu'on est arrivé à faire accrocher sur les murs de certains bourgeois! Il y a dans son vestibule des décorations de Bonnard, d'une laideur totale, à tous points de vue, sans même cette pointe de bon goût discret qu'il y a chez certains artistes de ce groupe. Dans la salle à manger des toiles d'un nommé Dufy, c'est incroyable. J'ai même l'impression qu'en écrivant à ce sujet, je perds mon temps.

Extraits du Journal de Paul Landowski, sculpteur.

1920

 

 

 

 

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