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Edith Wharton en Italie

Publié le par Perceval

Edith Wharton connaît bien l'Italie; elle y est venue dès l'enfance, puis avec son mari, ou des amis... L'Italie, c'est la liberté de la France,  avec en plus, le spectacle, c'est à dire la ''scène'' ( le sens du mot anglais...) où se joue les romances d'une saison, avec pou décor les panoramas du nord de l'Italie...

Edith Wharton en voiture...

Edith Wharton aime particulièrement les voyages en automobile...

En 1908, je pense, Edith Wharton convainc Anne-Laure de l'accompagner dans une excursion vers les lacs italiens ; ils partent à deux voitures et deux chauffeurs, donc pour les deux couples. Anne-Laure est accompagnée de J.B. (Jean-Baptiste de Vassy), et Edith Wharton de M.F.... A noter que ces deux hommes ne sont désignés que par leurs initiales ...!

Les domestiques prennent le train et tout le monde devrait se retrouver au bord du lac de Côme....

L'une au moins des deux automobiles est une Panhard et Levassor 15hp, avec une carrosserie torpédo du carrossier de Levallois-Perret Vanvooren.

 

 

Le voyage en automobile est en vogue...

Dans les années 1900, l'automobile s'enhardit ; elle franchit les frontières vers l'Allemagne, l'Italie, la Suisse et l'Angleterre. On peut recenser et suivre les nouveaux exploits comme: des tours dans l'Empire de Russie jusqu'au Caucase et en Géorgie, des randonnées aux Indes, de nombreux tours automobiles aux États-Unis et au Canada.

En 1905-1906, quatre automobilistes, partant de Paris, ont parcouru quatre mille lieues à travers l'Europe et l'Asie pour atteindre Pékin ( Compte rendu dans la Revue du Touring Club de Fr. en 1907, ).

L'automobile est encore loin d'être la rivale du chemin de fer... On ne compte en France que 31.286 voitures en 1907 et il est difficile de trouver des chauffeurs pour franchir les frontières. Un membre du T.C.F. se rendant de Paris à Prague, soit un trajet de 1.200 km (en 39 heures de routes) estime en 1908 avoir dépensé 130 litres d'essence, et les 5 litres d'essence coûtent 2,5 F en 1905...

Souvenir du Plinius Grand-hôtel au bord du lac de Côme

Le tourisme à l'étranger n'est plus une aventure incertaine et périlleuse. Les trains et les paquebots sont confortables et sûrs, les hôtels acceptables et nombreux, en règle générale le touriste est bien accueilli, l'hospitalité courtoise et même chaleureuse ; on improvise des interprètes, et au client aisé on offre toutes les facilités douanières et financières... En 1907, on peut aborder un circuit à travers la Suisse et jusqu'aux lacs italiens, d'une semaine, pour 300 francs environ...

Le voyageur peut également utiliser toute une série de guides particuliers comme le Touriste français en Angleterre de Benassy et Arnaudet (1909), le Guide du voyageur en pays de langue allemande de Moussard et Schuchmacher (1909), le Tour de l'Espagne en automobile de Marge (1909), le Tourisme français en Espagne de J. Laborde (1909), le Guide routier des États-Unis d'Amérique (1909) ou bien encore le Guide pratique du cyclo-touriste en Algérie (1902).

Lac de Côme, Côme en 1900

A l'approche de Côme, les voyageurs sont émerveillés par '' la vue du lac sur un fond montagneux tapissé de verdure et hérissé de sapins entre lesquelles se détachent des tourelles de châteaux, des toits de superbes villas...''

Anne-Laure décrit la promenade du soir, vers les quais du port... La population composée d'ouvriers de l'industrie du velours et de la soierie, a emplit la place qui donne sur le port, où sont amarrés les bateaux qui font le service entre Côme, Menaggio, Bellagio et Lugano. On y organise des promenades en barque... La place est le point terminus des tramways jaunes, des Thomson-Houston, comme à Nice...

Como

Le soir, après le dîner, Anne-Laure monte dans sa chambre dont une fenêtre à balcon donne sur le lac. Elle voit s'allumer peu à peu, dans ces creux des montagnes, de scintillantes lumières. «  Les bateaux qui arrivent font retentir au loin le bruit de leur grave sirène dont l'écho se répercute piano, pianissimo... Sur le quai, des gens se promènent, allant de la place Cavour au jardin public et vice-versa. Le ciel se constelle d'étoiles diamantées. des barques voguent au milieu du lac et le bruit de l'eau déplacée par les mouvements des rames arrive jusqu'à mes oreilles. Spectacle magique ! »

Le lendemain, les deux couples décident de rejoindre leur destination, Cadenabbia, par le bateau...

« A 8 heures 50 nous quittons le port de Côme et filons vers Cadenabbia. Le bateau se dirige vers le nord en offrant en arrière une jolie vue sur la place Cavour et sur toute la ville; à ma droite, je laisse Brunate qui domine les derniers faubourgs de Côme et à gauche Borgovico, où s'élèvent de ravissantes villas. Puis le lac est resserré par une pointe près de laquelle se voient le mont Palanzone, dans une position solitaire ... »

 

Sources : L'Italie et la Sicile : récits de voyage / Gabriel Lécolle

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