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Les légendes du Graal

Au XIXe siècle, la piste des Templiers -2/2-

25 Janvier 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Templier, #XIXe, #Eglise, #Histoire

La route de Ch.-L. De Chateauneuf, est bordée d'étonnants personnages qui vont le conduire dans sa Quête : des femmes ( et leurs salons …) d'abord qui lui ouvrent des espaces du possible : la sensibilité, avec ce que l'on nomme à l'époque par ''les sentiments'' et un chemin de connaissance avec toujours les mathématiques ( Wronski, Sarrazin de Montferrier, lui-même est un Maître de l'ordre moderne du Temple. ); et l'ésotérisme ( en opposition parfois à la doctrine catholique de ce XIXe siècle, comme on va le voir ici - avec la résurgence templière …

Le Chevalier de Fréminville, publie la charte Larménius de transmission de la Grande Maîtrise des Templiers depuis 1324, jusqu’à l’année 1804.

Ce serait Philippe, duc d'Orléans (le futur Régent), qui en 1705 fit promulguer les statuts de l'ordre moderne du Temple, qui se présentait comme le successeur de l'ordre du même nom, supprimé en 1312 à la demande de Philippe IV le Bel. Cet ordre maçonnique aristocratique se reforma sous le Directoire.

De tendance libérale, l'Ordre du Temple devient suspect sous la Restauration. Le 4 novembre 1804, le médecin Fabré-Palaprat (1773-1838) est proclamé grand maître de l'ordre, sous le nom de Bernard-Raymond...

Le père F.F. Chatel ( 1795-1857), curé de Lèves, dès 1829 est inquiété par sa hiérarchie pour ses positions libérales... Le dimanche 23 janvier 1831, Chatel annonce l’ouverture à Paris d’une '' nouvelle église française''. On y préconise le français dans la liturgie, et le retour aux doctrines primitives de l’Église (le célibat des prêtres remis en question); le refus de la confession obligatoire, l'élection populaire des prêtres et des évêques,et le refus de l’excommunication et de l’interdit… ... La Profession de foi annonce fièrement parmi les réformes, l’emploi de « la langue nationale », mais aussi la volonté d’être citoyen autant que prêtre, l’amour de la patrie et de la liberté, « travailler au bonheur de la classe indigente ».... Chatel prêche le retour à une religion naturelle fondée sur la raison, débouchant sur le socialisme, le recours au suffrage universel, l’égalité de l’homme et de la femme, l’abolition de la peine de mort, etc...

Alexandre Dumas, qui a assisté à un culte à Lèves (Eure-et-Loir), conclut dans ses Mémoires : « C’était un peu plus ennuyeux qu’en latin, en ce qu’on était à peu près forcé d’écouter. Voilà la seule différence que nous trouvâmes entre les deux cultes ».

Châtel reconnaît être ''Johannite''... Il a fait partie de l’Ordre du Temple de Fabré-Palaprat qui comptait dans ses rangs d’illustres ecclésiastiques, comme Mgr. Mauviel, évêque constitutionnel de Saint-Domingue et Mgr. Salamon évêque in partibus d’Orthose. Palaprat est le médecin du célèbre abbé Grégoire, qui a permis la rencontre entre Chatel et Palaprat...

Templiers - Interrogatoire de Jacques de Molay - XIXe

 

Un mot sur l'abbé Grégoire : Jean-Baptiste Grégoire, est né le 4 décembre 1750 à Vého et mort le 28 mai 1831 à Paris... Prêtre catholique, il devient évêque constitutionnel et l'une des principales figures de la Révolution française.

La légende de la filiation Larmenius est propagée par l’abbé Grégoire ; je rappelle qu'elle raconte que Larménius, commandeur de Jérusalem, aurait été désigné par Jacques de Molay comme futur Grand-Maître. L’Ordre serait alors resté dans l’ombre jusqu’en 1804 avec la résurgence officielle orchestrée par Fabré-Palaprat, Chevillon et Ledru. Cette année là, l’ordre des « Chevaliers de l’Ordre du Temple », avec Fabré-Palaprat comme Grand Maitre est autorisé par l’Empereur Napoléon 1er. De nombreux maçons de la loge Sainte-Caroline rejoignent cette nouvelle association templière.

L'abbé Grégoire prêta serment à la Constitution civile du clergé, c'est - ainsi qu'il l'a précisé dans le discours qu'il prononça alors, « parce qu'après le plus mûr examen » - il « déclare ne rien y apercevoir qui puisse blesser les vérités saintes que nous devons croire et enseigner »

Franc-maçon l'abbé Grégoire, après avoir été le défenseur des juifs de Lorraine, se consacre à la cause des Noirs et fit voter le 4 février 1794 l'abolition de l'esclavage. Jusqu'à sa mort Grégoire mène la plus ardente campagne pour obtenir l'abolition définitive de l’esclavage et de la traite.

Bernard Lecache (1895-1968): journaliste, franc-maçon, membre du Grand Orient de France, fonde la loge « Abbé Grégoire ». il est le fondateur de la Ligue contre les pogroms en 1927, devenue la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) en 1979.

L'église Saint-Sulpice

Il est curieux de constater également, qu'à cette époque, l'Eglise de Saint-Sulpice à Paris, aujourd'hui considéré par certains comme le temple de l'ésotérisme, avec : le gnomon initiatique, les peintures mystérieuses de Delacroix, les symboles maçonniques dispersés... Donc, que l'église sert de siège social à de nombreuses sociétés secrètes. Elle est déjà le lieu des alchimistes, rosicruciens et francs-maçons, le lieu est surnommé «Nouveau temple de Salomon». 

 

Sanctuaire de saint Sulpicius le Pieux, la fondation est fort ancienne... la vaste crypte souterraine rend compte à quel point le Saint-Sulpice actuel est rehaussé par rapport à la vieille chapelle... La construction de l'Eglise actuelle ( première pierre en 1732) fut longue. Le Maître-autel était de marbre bleu turquin, il avait la forme d'un tombeau ; et le tabernacle représentait l'Arche d'Alliance... Et, les templiers, sont censés être les dépositaires de l'Arche d'Alliance...

Victor Hugo s’est marié à Saint-Sulpice, Baudelaire et Robespierre y ont été baptisé...

Même les surréalistes, avaient prévu de se réunir, à ses côtés : au café de la Mairie, 8, place Saint-Sulpice; sont venus là: Beckett, Perec, Hemingway, Fitzgerald...

Emile Signol (1804-1892), et Eugène Delacroix ( trois fresques dans la Chapelle des Anges...) ont semé divers indices dans leurs peintures, pour attiser notre curiosité …

Delacroix, la lutte avec l'Ange

Barrès - Dans un livre intitulé Le Mystère en pleine lumière, paru en 1926 - explique comment Delacroix a orienté le choix de ses tableaux: « Il va à la partie héroïque du drame angélique, et le 2 Octobre 1849, le jour même de la fête des Anges, dans un entretien avec le curé de Saint-Sulpice, il s'arrête à trois grands sujets: La lutte de Jacob avec l'ange, Héliodore chassé du Temple par les anges, et puis pour le plafond, l'archange Michel qui terrasse Lucifer. Durant douze ans il y va travailler de tout son instinct et de toute sa science. »

Le tableau '' La lutte avec l'ange '' va inspirer un roman à Anatole France (La révolte des anges): « J'ai pénétré les antiquités orientales, la Grèce et Rome, j'ai dévoré les théologiens, les philosophes, les physiciens, les géologues, les naturalistes. J'ai su, j'ai pensé, j'ai perdu la foi .»

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