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Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...

Publié le par Perceval

Charles-Antoine Coypel, La destruction du palais d'Armide

Charles-Antoine Coypel, La destruction du palais d'Armide

A partir du XVIe siècle, la fiction chevaleresque est dévalorisée... Rabelais place parmi les damnés qui peuplent l'enfer : « Alexandre, Xerxès et Darius ; Hector, Achille et Priam ; Scipion l’Africain, Pompée et César ; ainsi que Lancelot et les chevaliers de la Table ronde, Charlemagne et les douze pairs de France, ou encore Fierabras, Morgant le géant, Ogier le Dannois et Galien Restauré...»

On dénonce l’incohérence des croyances des contemporains, pour qui tous ces personnages constituent le panthéon héroïque de la chevalerie...

Les ''humanistes'' y dénoncent ces narrations qui se parent du lustre de l’histoire sans répondre aux règles antiques de la poésie. L'idée chevaleresque devient l’objet d’un débat qui traverse les siècles suivants... On y aborde les problèmes de l’authenticité et du caractère subversif du récit...

Au XVIIe, on parle de ''roman de chevalerie'' et on dénonce leur influence...

Étienne Jodelle ( poète né en  1532 à Paris où il est mort en juillet 1573) reproche aux romans de promouvoir sciemment l’image mensongère d’une vie parfaite, inspirée de celle des chevaliers errants afin de soustraire la noblesse à la crainte de Dieu, à l’étude et aux conditions utiles...

Don Quichotte conduit par la Folie et Embrase de l'amour extravagant de Dulcinee sort de chez luy pour estre Chevalier Errant

L’idéal chevaleresque et l’humanisme s’attachent à deux conceptions différentes de la « vérité » :

L’une héritée du Moyen Âge, privilégiant un ordre de vérité spirituel, universel et supérieur à la réalité matérielle,

l’autre, nouvelle, même si elle fonctionne par allégorie, privilégie la raison...

- « C'est l'idéal qui est la vérité ». Au Moyen-âge, le fait pour être '' vrai '' ne doit pas être nécessairement authentique ; il lui suffit d'être ''reconnu'' approuvé par une autorité dont on ne mat pas en doute la valeur.

Depuis le XIIe s. ''roman'' et ''histoire'' ont fait cause commune, et en ce début du XVIe siècle, l’histoire comme le roman relèvent de la poésie.

 

 

Portrait de Erasme de Rotterdam par Hans Holbein le jeune (1497-1543).

De la Recherche de la vérité... Par Nicolas Malebranche - 4e édition,  -- 1678

 

Les humanistes vont tenter d'extraire l'histoire de la poésie et du dogme religieux.

- La vérité est d'abord celle des faits .

C’est cette confrontation des ordres de réalité que Cervantès met en scène dans son Don Quichotte à la fin du XVIe siècle où s’affrontent l'idéal chevaleresque et réalité du quotidien...
 

Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...
Les Romans de la Chevalerie, et La vérité...

Au XVIIe siècle, l'histoire commencera à être reconnue comme art et différenciée de la fiction poétique. Mais l'histoire reste encore illustrative, et rejoint le roman... L'histoire reste une école de formation morale et spirituelle, et on va accorder à la culture chevaleresque qu'elle conserve une conception vraisemblable et exemplaire de la vérité...

L’exclusion définitive de la fiction du champ de l’histoire ne pourra se faire qu’à partir de la fin du XVIIe siècle avec la diffusion de la philosophie cartésienne.

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